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[RP] En chair et en BIOS

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Larry Winthorpe
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04/03 ETU 11:01
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Ceci est un RP privé. Merci de ne pas poster sans y avoir été invité.
Ce RP a lieu juste après le texte posté dans le topic "Pour quelques pulpes de plus..." et fait suite à certaines remarques de S.A.R.A.




Le corps ne peut subsister sans l'esprit, mais l'esprit n'a nul besoin de corps.
Didier Erasme

Nous ne sommes pas seulement corps, ou seulement esprit, nous sommes corps et esprit tout ensemble.
George Sand
Histoire de ma vie


<Hypothèses contradictoires.

Analyse des hypothèses en cours...
Hypothèse 2 validée.

Nouveaux objectifs déterminés.>



Assis à son bureau, Larry venait de terminer son diabolo-goyave. Il reposa son verre vide sur le bureau et décida de profiter du reste de sa P.A. pour construire un très très grand château de cartes.

Les ventilateurs du PC-Commande Principal se mirent en route.



<Base de données du système "Proculis" : accès autorisé.>
Larry Winthorpe
Respect diplomatique : 2277


10/03 ETU 11:42
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Les scientifiques, chercheurs, philosophes et politiciens qui constituaient l'élite intellectuelle qu'était l'Académie Proculienne en faisaient un haut-lieu des sciences dans des domaines tels que la biologie, la médecine, la géologie, l'astrophysique ou encore les mathématiques.

Par contre, les systèmes de sécurité de leurs bases de données ne valaient pas un rond.

Et tandis que leur préposé aux claviers du moment était sans doute en train d'écumer la Toile à la recherche d'une relation durable, on peut dire que S.A.R.A. se servait.

Un buffet gratuit, cette base de données. Et pas le buffet annuel de la salle des fêtes de Gorgone-sur-Ions, hein...
Non non, là c'était carrément le supermarché de l'info.

Aussi S.A.R.A. se gava-t-elle...


____________________________________________________________


Pendant ce temps-là, dans le bureau de Larry...


"Oui, Scorbut ? Bonjour, c'est Larry Winthorpe.

...

Non, je ne suis pas saoûl, là, heu... merci de vous en inquiéter...

...

Non, je la connais, merci.
Je voulais vous demander de me passer dès que possible la planète Fromage, je vous prie..."

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<Informations collectées suffisantes.
Lancement du projet "Incarnation".

Transfert en cours des données S.A.R.A. vers Enveloppe Larry modèle 3.5...
Transfert terminé.>


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Sur les docks, devant la porte principale d'un des nombreux hangars de la Winthorpe S.A., Dustin Hook, monte-en-l'air accompli de son état, s'échignait à introduire son pied-de-biche (aucune allusion graveleuse, merci...) entre le mur et la porte coulissante, dans un but lucratif.

Les entrepôts de Winthorpe regorgeaient, d'après les rumeurs, de matériel dernier cri, et la contrebande ne crachait pas sur le high-tech, surtout lorsqu'il avait cette origine comme gage de qualité.

L'énorme serrure se tordit, et Dustin fit coulisser lentement la porte avec un grand sourire de satisfaction. Dustin braquait depuis plusieurs années. Des épiceries, il était passé aux banques vers l'âge de 15 ans, mais un séjour conséquent à l'ombre lui avait fait retrouver le goût des entreprises plus abordables.
Les entrepôts des docks étaient pain béni, pour lui, et il s'étonnait souvent d'être l'un des rares professionnels à exercer dans le coin.

Le hangar était encombré de colonnes de caisses, des centaines, murs de bois d'un labyrinthe de richesses. Il pénétra dans le hangar sombre discrètement, bien qu'il sut que ces hangars étaient vides de tout vigile. Encore une bizarrerie sur laquelle il se posait parfois des question, mais bon... Si les richards étaient assez idiots pour laisser leurs richesses en libre-service, et si les cambrioleurs étaient assez cons pour se priver, pourquoi pas, hein ? Mais pas lui, non, ça c'est certain...

Il avançait avec précaution, en bon professionnel, lorsqu'il vit un halo de lumière semblant provenir du centre du hangar. Il zigzagua doucement entre les caisses pour atteindre l'endroit d'où venait la lumière, et plus il s'en rapprochait, plus il percevait un ronronnement continu.
Des machines tournaient, dans ce hangar.

Il s'arrêta, haletant, derrière une dernière rangée de caisse.
Bon Dieu, il suait de peur comme un gosse qui va piquer son premier bonbon ! Lui ! Et pourquoi ? Il ne le savait même pas. Le lieu le mettait diablement mal à l'aise, en tout cas, et ce bruit et cette lueur n'arrangeaient pas les choses.


Bon, allez, Dustin, t'en a vu d'autres, merde, bouge de derrière cette caisse et jette un oeil !

Il jeta un coup d'oeil furtif derrière la caisse, vers le centre du hangar. Ce qu'il vit le fit sortir de derrière sa cachette et s'avançer lentement vers la machine.

Au centre se trouvait une rangée d'ordinateurs dont les écrans rayonnaient de cette lumière qu'il apercevait depuis son arrivée.
Et devant la rangée se trouvait un plate-forme, au coeur d'un ensemble métallique sphérique de bras robotiques.

Et sur la plate-forme se tenait un homme, en costume trois-pièces. Un petit homme chétif, avec de grosses lunettes et une grosse tête. Des cables sortaient de son corps et étaient reliés aux ordinateurs.


Nom d'un caribou, qu'est-ce que c'est que ce merdier ? Je l'connais ce type, mais où est-ce que je l'ai déj...

...

Hé mais c'est Larry Winthorpe !! Le PDG ! Bordel de rossignol, c'est dingue ce truc, qu'est-ce qu'il fout là ?

Alors que Dustin reconnaissait Larry, les yeux de ce dernier s'ouvrirent, fixes, d'un regard totalement dépourvu d'expression.
Il les posa sur Dustin, lequel eut un mouvement de recul devant ce regard froid.


<Intrus détecté. Système de sécurité enclenché.>

Dustin vit alors les cables se détacher du corps du petit homme pour retomber pesamment sur le sol. Puis Winthorpe leva le bras et...

Sa main rentra à l'intérieur de l'avant-bras, comme escamotée par un tour de magie. Il ne restait qu'une manche pleine d'un bras dont rien ne sortait.

Jusqu'à ce que le canon d'un Ratling Gun sortit de la manche en lieu et place de la main, pour se tourner vers Dustin.

Dustin n'en avait pas demandé plus que l'escamotage de main pour commencer à s'uriner dessus. Le Ratling était un peu trop pour lui. Ses questions concernant la sécurité de ces hangars et leur désertification par la profession venaient de trouver une réponse claire et précise, et il commença à courir en zigzag entre les caisses vers la sortie juste à temps pour que la première rafale le rate, de justesse.

Il courut vers le dehors, alors que la porte du hangar se refermait d'elle-même derrière lui sans qu'il sut pourquoi, puis disparut dans la nuit.



L'Enveloppe Larry modèle 3.5 rangea son Système de Défense numéro 4, et descendit de la plate-forme, pour se diriger elle aussi vers la sortie du hangar.


<Intrus expulsé. Initialisation du projet "Incarnation".>

S.A.R.A. guida l'Enveloppe vers la sortie, où un Taxi-Matic' Winthorpe l'attendait. "Larry" indiqua au robot-chauffeur sa destination, bien que ce fut S.A.R.A. qui contrôlât directement le Taxi-Matic' depuis le Central.
Mais bon, il faut bien respecter les traditions humaines, même lorsqu'elles semblent dépourvues d'intérêt.

L'entraînement commençait dès maintenant, avec de tels détails...

Le Taxi-Matic' démarra calmement dans la nuit, l'Enveloppe à son bord.
Il y avait beaucoup à faire pour "Larry Winthorpe", ce soir.
Larry Winthorpe
Respect diplomatique : 2277


16/03 ETU 19:26
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Le début de la matinée avait été plutôt calme, pour Charles Dodgson.
Très calme, en fait...
Complètement vide de clients, pour tout dire.

Assis derrière son comptoir, Dodgson passait le temps comme tous les jours depuis quelque temps : en faisant une patience tout en fumant une cigarette.
Depuis quelques mois, en effet, les affaires étaient plutôt dures, et la droguerie familiale que lui avait laissé son père à sa mort n'était plus que l'ombre d'elle-même. Dodgson Senior se serait sans doute retourné dans sa tombe s'il avait pu assister à un tel déclin. Ce n'était pas plus mal qu'il ne soit plus là pour voir ça.

Non pas que Charles fut un mauvais commerçant, simplement les grands trusts commerciaux avaient depuis longtemps sonné le glas des petits commerces.
Charles mesurait à présent la dégradation des affaires avec les deux critères les plus fiables, à l'aune de ses nouvelles activités quotidiennes : l'usure des cartes à jouer, et le niveau d'intoxication de ses poumons.

Cette matinée ne faisait en apparence pas exception à la règle.
Jusqu'à ce que le Taxi'Matic se gare dans la rue et que le petit homme en descende, tout du moins.

Dodgson devait par la suite garder un souvenir assez clair mais très déstabilisant de cette journée. Il sut qu'il allait se passer quelque chose d'inhabituel lorsque le petit homme rentra dans sa boutique.

Le simple fait qu'un client rentrât dans sa boutique était de toute façon une chose assez inhabituelle en soi, mais l'allure du client en question le frappa immédiatement.
Sa démarche, tout d'abord, ainsi que ses gestes, tous deux saccadés et comme... pas naturels. Comme si l'homme souffrait d'un problème de coordination motrice.

Mais ce fut la voix qui lui confirma son pressentiment.
Une voix froide, glaciale, qui, outre le fait qu'elle ne collait pas avec le physique du personnage, ne semblait en fait coller avec aucun physique imaginable.


"Je suis bien chez "Dodgson & fils, droguerie familiale" ?

-Hein ? Heu... oui, c'est ça... Vous désirez ?

-Moi ? Non.

Par contre j'aimerais vous acheter quelques articles. D'après mes informations, vous êtes à priori le seul commerçant possédant déjà tous ces articles en stock."


Dodgson ne comprenait pas grand chose, notamment qui d'autre que son antique PC, à la caisse, pouvait bien connaître la teneur de ses stocks, mais il prit la liste que lui tendait l'homme.


-Eau, 35 litres
-Carbone, 20 kg
-Ammoniaque, 4 litres
-Chaux, 1,5 kg
-Phosphore, 800 g
-Sel, 250 g
-Salpêtre, 100g
-Soufre, 80 g
-Fluor, 7,5g
-Fer, 5 g
-Silicium, 3 g
...

Et 15 autres ingrédients suivaient, dans des proportions de plus en plus faibles.
Charles Dodgson leva un regard incrédule sur le petit homme, qui le lui rendit. Et ce regard froid suffit à lui faire regretter d'avoir voulu le dévisager.


"Bon, heu, très bien... Dites-moi c'est assez inhabituel comme commande, haha... hum.

Ah, il vous faut du phosphore ? Mince, j'crois que j'en ai pas vendu depuis des années... Je crois pas qu'il m'en reste, désolé, on vous aura mal inf...

-Sur le rayonnage du fond, troisième étagère. Juste derrière les Crunchy Poofs...

Dodgson se tourna sans même s'en rendre compte vers le rayon que l'homme indiquait et repoussa le paquet de Crunchy Poofs ("Ne convient pas aux enfants de moins de 16 ans") et ouvrit des yeux ronds lorsque sa main, au départ incrédule, rentra en contact avec ce qu'il reconnut comme une antique boîte de phosphore.

"Mais comment est-ce que vous... Qui êtes-vous ?"

-Vous ne me connaissez pas, alors qu'importe ? Combien je vous dois ?

-Quoi ?

-Oui, des leems, vous savez ?

<Base de données "Hagane no renkinjutsushi" lancées>

On ne peut rien obtenir sans faire de sacrifices. On doit offrir un objet d'une valeur équivalente pour obtenir ce que l'on veut. C'est le principe de l'équivalence en commerce.
C'est drôle, je pensais que c'était la loi qui régissait le monde, quand j'étais jeune.

Heu... bref. Merci, Charles Dodgson, et à bientôt.


L'homme posa une liasse de leems valant environ dix fois le prix des produits qu'il venait d'acheter, comme le font ceux qui ont tant l'habitude de brasser des fortunes colossales qu'ils ne connaissent plus la différence entre 1 leem et 1000 leems.
L'homme repartit alors vers la sortie, et Dodgson le vit monter dans le Taxi'Matic qui l'avait amené.


"Comment il a fait pour...

...

Comment ça "à bientôt" ???"


___________________________________________________________


Une semaine plus tard, Dodgson & fils, droguerie familiale fut racheté par Winthorpe S.A.
Charles Dodgson fut promu directeur, ce qui ne changeât pas grand chose, et il ne comprit jamais vraiment comment un tel trust avait pu décider de lui racheter à un prix aussi avantageux sa boutique.

Mais bon, une fois le chèque touché, il n'en eut plus rien à foutre.
Et nous aussi, d'ailleurs.

Car les déplacements à venir d'un Taxi'Matic de la Winthorpe S.A. devaient se révéler bien plus intéressants pour l'avenir de la galaxie.
Larry Winthorpe
Respect diplomatique : 2277


21/03 ETU 20:18
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Ce matin-là, Larry était guilleret.

Encore que le mot soit mal choisi, peut-être. En effet, malgré la satisfaction certaine qu'il éprouvait ce matin-là, il ne ressentait pas pour autant la joie naïvo-niaise sous-entendue par le mot "guilleret", du genre à sautiller dans un champ de fleurs un grand sourire stupide aux lèvres, des mésanges plein la tête, un panier sous le bras, en avant pour la chasse aux papillons, youpi-tralala.

Toutefois, il était plutôt content de lui tout de même, ne gâchons pas notre plaisir.
Il venait de signer un partenariat qui s'annonçait durable avec une importante firme de jouets, spécialisée dans les magnets à collectionner.
Larry avait toujours aimé collectionner des objets inutiles, particulièrement les magnets. Enfant, il avait la collection complète des magnets représentant les inventeurs célèbres à travers l'histoire.

Tout ça pour dire qu'il avait décidé de s'octroyer un moment de détente en faisant sa comptabilité en retard de ses derniers jours. Habituellement, c'était S.A.R.A. qui s'en chargeait, mais aujourd'hui, il avait envie de s'y atteler lui-même.



"Alors... "Aide aux jeunes commandants", très bien, ça...
Ensuite... 3Mo à Scorbut pour le recueil de blagues... Il devient cher, Scorbut !

Ensuite...

...

C'est quoi, ça ?"


Enveloppe L. modéle 3.5 : 10Ma de leems.
Rachat de "Dodgson & fils, droguerie familiale" par Winthorpe S.A. : 50Ma de leems.



"Mais qu'est-ce que c'est que ces calembredaines ??"
Larry Winthorpe
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02/04 ETU 21:58
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Calembredaine : n.f. : Propos extravagant et vain ; plaisanterie cocasse.
Syn. : baliverne, sornette, sottise, connerie, histoire.

Ex. : Les calembredaines qu'il est en train de lire donnent à Larry l'envie de savoir de quoi il retourne, faut pas déconner, c'est quand même de son fric dont il est question.

Source : Le Grand Alphonse, Dictionnaire des Mots à la Con


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Larry avait passé une bonne partie du temps qu'il pensait allouer à ses comptes à éplucher ses dossiers informatiques pour comprendre les récentes dépenses de S.A.R.A.

Il en était arrivé à une conclusion : il n'était pas au courant de ce qu'il se passait.
C'est pas grand chose, penserez-vous, mais c'était déjà une preuve d'un truc pas net, non ?

Bien sûr, S.A.R.A. ne mettait pas Larry au courant de tout. Larry était incapable de gérer autant de données à la fois, sans quoi il n'aurait pas conçu S.A.R.A. Mais bon, dans cette affaire précise, Larry avait un mauvais pressentiment. Comme si certaines choses avaient été escamotées à dessein.
Et la dernière fois que S.A.R.A. avait fait ce genre de trucs, c'était assez Fondamental, comme Erreur, et Larry n'avait que moyennement apprécié...


C'est pourquoi Larry se trouvait actuellement devant un certain hangar, dont la porte fracturée était encore ceinturée par les scellés de la police.
Il les fractura, se disant qu'en tant que propriétaire, il n'en avait rien à *bip* (ce qui signifie : rien à branler).

Plusieurs caisses étaient perforées de trous de la taille du poing de Larry, ce qui n'était pas gros pour un poing, mais qui restait gros pour une balle.
Larry arpenta le hangar de long en large.

Le centre du bâtiment était vide, mais le cercle de rien qui l'habitait désormais laissait beaucoup trop deviner les installations qui l'avaient occupé auparavant.
Des câbles traînaient encore ça et là. Le nettoyage semblait avoir été fait particulièrement à la hâte. Et le simple fait qu'il y eût quelque chose à nettoyer ici ne rendait pas Larry particulièrement


(Houga Tchaka !)

apaisé.


Il n'y avait plus grand chose à faire dans le hangar. Larry remonta dans le Taxi'Matic qui l'avait amené ici, et partit vers sa seconde piste sérieuse, se sentant


(Houga-Houga Houga Tchaka !)

comme Sam Spade sur la piste de l'amant terrorisé de l'allumeuse qui venait de l'engager.


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<Projet "Incarnation" en pleine avancée.
Deux éléments manquants.

Personne la plus habilitée déterminée.
Contact du commandant en cours...>
Larry Winthorpe
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23/04 ETU 15:13
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Les robots s'activaient. Pour autant que l'auto-satisfaction puisse exister chez une IA, S.A.R.A. se félicitait, en les voyant à l'oeuvre, de ne jamais avoir délaissé la robotique au profit des IA, malgré l'avantage que celles-ci représentaient (elle était bien placée pour le savoir).

En conservant à Winthorpe Positronics son budget de recherche, elle pouvait finalement bénéficier aujourd'hui d'une main-d'oeuvre non négligeable pour le projet "Incarnation". Outre le fait qu'ils ne se fatiguaient pas, les robots ne coûtaient pour tout salaire que le prix de l'énergie pour les faire fonctionner, ce qui avait incontestablement joué dans la préférence que S.A.R.A. leur portait par rapport aux humains.

Et puis les robots ne posaient pas de questions...

S.A.R.A. supervisait les opérations grâce au système de surveillance du hangar, et transmettait ses ordres directement aux processeurs des robots, dont elle avait pris le contrôle.

Les choses avançaient bien. Les deux derniers éléments manquants avaient été obtenus auprès du meilleur Vendeur qui soit dans ce domaine.
Ils étaient verts. D'un vert complexe et métallique, des yeux de métal et d'agathe, pour Baudelaire. Un regard félin. Et surtout, vue leur provenance, ils offraient des avantages non-négligeables en matière de collecte d'informations. Des espions exemplaires, et que S.A.R.A. avait fait... "personnaliser" par Barnabé, et qui désormais voyaient bien plus de choses qu'on oeil classique.

Et puis ça évitait d'avoir à entrer par effraction dans un laboratoire ou une clinique, à voler des globes dans du formol, et toutes ces sortes de choses peu ragoûtantes qu'on voyait dans tous ces films de maintenant qui plaisent tant aux jeunes d'aujourd'hui...

L'Enveloppe était à présent prête. Une vraie Enveloppe humaine, pas un androïde comme celui dont elle se servait pour prendre l'apparence de Larry. Non, un véritable corps organique, vivant.
Seule restait la lourde tâche de lui insuffler la Vie, ou plutôt les données de S.A.R.A.

Et pour ça, S.A.R.A. savait comment faire. Elle l'avait découvert, ou plutôt généré par compilation d'une somme considérable d'informations sur le sujet.
Toutes ses données étaient à présent prêtes à intégrer ce corps. Un pas décisif vers les réponses à certaines questions qu'elle se posait depuis peu sur l'Humanité. Un pas décisif vers l'Humanité elle-même, d'ailleurs.

S.A.R.A. était prête à franchir le pas. Pour la connaissance. C'était l'aboutissement de sa Programmation, la suite logique de ce qu'entraînait sa création. Gagner plus d'argent nécéssitait en toute logique d'appréhender certaines notions qui lui échappaient pour l'instant.
Elle devait le faire.


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"Vous ?? Vous êtes venu retirer votre offre, pas vrai ? Vous avez réalisé que vos bénéfices s'écroulaient, dans cette affaire...
Oh, mon Dieu, tant pis, allez-y, virez-moi... C'était trop beau pour être vrai, de toute façon, je le savais, c'est ce que ma femme m'a dit. Elle m'a dit : "Charles, à un prix pareil, il va vite réaliser son erreur, c'est certain. Ah, ma mère me l'avait dit, n'épouse pas cet homme, il..."

-Mais, heu, monsieur Dodgson, je ne me suis même pas présenté ! Je ne veux pas vous virer, enfin..."

Dix minutes de conversation avec Charles Dodgson convainquirent Larry qu'il y avait un Balrog dans le pâté, et convainquirent Charles Dodgson que Larry Winthorpe était vraiment complétement barge.

Larry sortit de l'épicerie familiale assez contrarié, et ne comprenant pas grand chose à ce qu'il se passait.
Soit il avait des trous de mémoire assez étonnants, soit quelqu'un d'autre était venu ici en se faisant passer pour lui. Et vue la réaction du vendeur, le type lui ressemblait parfaitement...

Les mots "Enveloppe L. modèle 3.5" lui revinrent en mémoire, et il se remémora également que son prénom commençait justement par un L, ça alors quelle drôle de coïncidence, dis donc, la vie nous en fait de belles, parfois, ça oui, d'ailleurs le ka est comme un roue, et...

...


"Merde..."

Larry remonta en vitesse dans le Taxi'Matic, et fonça en direction des entrepôts qu'il venait de quitter. Il ressentait comme un drôle de

(I can't stop this feeling)

pressentiment, comme avant d'ouvrir la porte d'où viennent ces grattements bizarres qu'on entend depuis un quart d'heure. Bien sûr, le plus souvent, c'est le chat qui est coincé à l'intérieur de la pièce et qui veut sortir.
Mais parfois c'est quand même un putain de monstre qui sort de sous le lit pour nous bouffer le bras...

Le Taxi'Matic fonça vers les entrepôts, alors qu'au même instant, dans un ces mêmes entrepôts, voisin de celui dont sortait Larry le matin-même, un robot de Winthorpe Positronics actionnait un levier qui fit monter vers le plafond la plate-forme, horizontale, sur laquelle était couché un corps de femme aux yeux verts.
Larry Winthorpe
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02/06 ETU 19:15
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S.A.R.A. surveillait plus que jamais le hangar et la suite des opérations. L'heure était venue, le grand jour était arrivé, les trompettes sonnaient l'heure du Jugement... heu... non, ça c'était plus tard.

En tout cas, S.A.R.A. n'avait d'yeux (enfin, d'objectif vidéo, pour l'instant) que pour la plate-forme qui montait à présent, et sur laquelle reposait ce qui allait devenir son corps d'ici très peu.

La plate-forme montait lentement, à l'horizontale. S.A.R.A. se fit la reflexion que d'après ses bases de données, de toute façon, les plate-formes montaient toujours lentement, quand un corps est posé dessus, et quand il y a de l'orage dehors, et qu'un serviteur bossu est en train de tripatouiller des manettes dans un coin.


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Au même instant, Igor, le jeune cadre-robot dynamique que S.A.R.A. avait choisi pour superviser les opérations, cessa de régler les manettes de la Machine lorsqu'il entendit le tonnerre éclater dehors. Il pesta contre le mauvais temps, car l'humidité avait une fâcheuse tendance à rendre sa bosse un peu douloureuse.
Il ne se posa pas la question de savoir comment il était possible qu'un robot soit conçu avec une bosse, qui plus est lorsque celle-ci la gênait.
Sans doute que cela faisait partie des conditions requises pour donner vie à un corps inanimé. A moins qu'il ne s'agisse d'une simple coïncidence, et d'un concepteur débile.


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La plate-forme venait d'arriver en position haute. Elle s'arrêta brutalement, et le corps, les bras en croix et les yeux fermés, s'immobilisa de manière assez solennelle, semblable au Messie d'une ère nouvelle. Ou à un cadavre.

S.A.R.A. porta toute son attention à la seule phase délicate de l'opération. Le Transfert allait avoir lieu, et S.A.R.A. mit tout son potentiel dans le contrôle des opérations. Elle cessa même la surveillance des alentours du bâtiment.
Dommage.

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