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Cachot obcur ou Espoir de sortie ?

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Cdt. Kennit
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11/04/1013 ETU 02:04
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Obscur c'est mieux.
Cela faisait déjà plusieurs cycles que le trou noir était apparu, quelque part aux confins de la galaxie.
Cette masse obscure dont l’existence même défiait toute logique s’apprêtait à jouer un rôle crucial dans l’avenir d’Eveil et de ses commandants, mais en bien ou en mal, cela restait à confirmer.
A bord d’un croiseur stellaire, le commandant Kennit contemplait l’espace infini qui s’offrait à ses yeux, vaste étendu sombre et impénétrable piquetée par-ci par-là de quelques lumières blafardes à peine perceptibles.
Tout cela devait disparaitre, le vide lui-même finira avalé dans ce gouffre béant distordant l’espace-temps. Pourtant la clef de leur survie résidait peut-être au cœur même de cette singularité, qui n’avait pas entendu parler des trous de ver, ces trous noirs reliés les uns aux autres et qui permettraient de parcourir des distances immenses en un rien de temps, voir même de voguer sur les flots du temps?
Les spéculations étaient permises et les rumeurs allaient bon train, l’inquiétude elle aussi grimpait rapidement, mais après tout quoi de plus normal, très peu survivront à l’Apocalypse qui s’annonce, seule une poignée d’élus en réchappera, et encore rien n’était joué… toujours est-il que cette idée plaisait à Kennit, élu, oui, décidemment le terme lui convenait.
Il avait décidé de se rendre en personne sur les abords du trou noir, afin de se faire une idée de la situation, du moins il tentait de s’en convaincre, en réalité il s’expliquait difficilement cette attirance pour ce chaos cosmique, cette distorsion de l’essence même de la galaxie. La logique voudrait qu’il se tienne éloigné le plus possible du monstre mais la fascination éprouvée pour le phénomène était plus forte que tout. Il devait sentir sur sa propre chaire les frissons provoqués par l’inconnu, l’inexplicable.
Kennit se détourna de sa contemplation pour aller s’installer confortablement sur un siège en cuir disposé au milieu d’une grande pièce richement décorée. En face de lui se tenait un bureau fait de bois massif sur lequel était éparpillé un ensemble de document disparate, ainsi qu’un dispositif le mettant directement en contact avec l’Assemblée galactique. Le voyage s’annonçait long, aussi avait il prit ses aises et laissé des ordres clairs et précis pour la suite des opérations.
Le pirate laissa ses doigts errer quelques temps dans le vide, une certaine forme de lassitude c’était emparée de lui, il ne cherchait plus à comprendre ou expliquer ses agissements, il voulait juste ressentir cette vie qui bouillonnait en lui, sentir l’excitation s’emparer de son être, donner un sens… à quoi ? Il ne le savait plus très bien lui-même.
Ses doigts s’arrêtèrent, avant de se mettre à pianoter pendant un bref instant sur un clavier disposé devant lui.
Une voix froide et monocorde se fit alors entendre :
Contact avec l’Assemblée Galactique d’Eveil établi, la parole est à vous commandant.
Hmm…
Commandants et Commandantes d’Eveil, Kennit marqua une pause.
Notre galaxie connait en ce jour des mutations troublantes, vous l’aurez certainement noté, qui semblent échapper à notre entendement.
Voila qu’apparait au milieu du néant une singularité créant elle-même ce néant. La trajectoire des planètes est déviée, la lumière des astres est absorbée, tout disparait au sein de cette masse que nul ne voit mais que tous perçoivent.
L’Apocalypse n’est plus une menace sans forme que nous espérions tirée d’un cauchemar que l’éveil viendrait dissiper. Un trou noir, voila à quoi s’apparente la bête. Cependant pas de conclusion hâtive, le phénomène est encore aujourd’hui tellement obscure que toute tentative d’interprétation reste purement hypothétique.
Inquiétude ou espoir, que devons nous ressentir? Je ne saurai le dire, un peu des deux je présume, toujours est-il que je pense qu'une nouvelle voie s'offre maintenant à nous.
Jusque là nous nous sommes contenté de suivre les commandements divins à la lettre, faisant couler le sang à flot, détruisant et tuant tout ceux qui se dressaient sur notre passage. Pourtant, nous voguions dans un brouillard épais qui laissait nos pieds à peine visible et masquait toutes issues.
Engourdi dans une forme de torpeur, nous avancions, toujours, sans relâche, frappant dans le vide au fur et à mesure de notre progression, parce que c'est ainsi que les choses devaient être et avaient été pensées.
Mais, c'est maintenant terminé, le brouillard c'est dissipé, emporté par un vent violent. Nous avons enfin l'occasion de pouvoir sentir l'air qui nous entoure, ressentir en nous cet oxygène qui vient gonfler nos poumons.
Je pars voir ce qui ne peut être vu, je pars donner raison à la folie de notre entreprise. La survie mérite d'être embrassée une fois l'espoir et le désespoir unifiés, avons nous donc exhibés ainsi devant nous une porte de sortie vers l'Espoir ou une cellule que nulle lumière ne vient réchauffer?
Voila une question pour l'instant sans réponse, il semble que seul le temps nous apportera des éclaircissements, cependant plutôt que d'admirer le spectacle du haut des gradins je préfère m'installer aux première loges, certes le danger est plus grand mais l'émotion ressentie est d'autant plus forte. Et qui sait, peut-être pourrons nous même être acteur de notre destiné?
Kennit s'interrompit, la gorge sèche, il s'affala dans son fauteuil, le regard hagard... déblatérer des propos insensés comme cela ne lui ressemblait pas. Devenait-il fou.
Le pirate éclata de rire.
Il n'en savait foutrement rien, tout ce qui lui importait pour l'heure c'était un bon verre de rhum et un repos bien mérité.

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