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Logique et foi

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Cdt. Stephen Wurzel
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20/05/1014 ETU 15:17
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- Un rêve, donc?
Karl Räder s'agita faiblement dans son fauteuil mais ce fut Spencer Key, ministre de l'intérieur de la république autoritaire librianne et quatrième personnage du régime librian qui prit la parole, debout près de l'une des fenêtres véranda des appartements du chancelier.
- Sauf votre respect, c'était plus qu'un simple rêve monsieur. J'ignore de quoi il s'agissait au juste, transe, hallucination, vision, prophétie... ou délire mais c'était plus qu'un rêve, j'y mettrais ma main à couper.
Le chancelier Wurzel, le ministre Hoepner ainsi que les amiraux Bidderman et Christiansen étaient revenus deux jours plus tôt sur Libria, accueillis par une foule en liesse. Le maréchal du ciel Dienes accompagné d'un plein régiment de la garde librianne commandé par le capitaine Strump les avaient reçus sur la colline des ministères, devant les escaliers de la chancellerie.
Wurzel et le ministre Hoepner avaient repris les choses en main sur Libria, Dienes et Key leur repassant le flambeau assez docilement. Ce dernier avait cependant insisté pour qu'une réunion entre le premier cercle du parti soit tenue au plus tôt afin d'étudier un...incident particulier. Et voilà qu'ils étaient tous là, à neuf heures et quart du matin, dans les vastes appartements du chancelier, à tenter de s'accorder sur la signification à donner à l'incident qui s'était produit, impliquant Karl Räder, architecte officiel du parti et héros de guerre.1
Le chef du gouvernement librian se leva, foulant le marbre réfléchissant de la pièce en se dirigeant vers son bureau, s'y adossant en croisant les bras. Il se mâcha la langue avant de parler, pesant ses mots. Il se tourna vers le ministre de la recherche, Karl Hoffman.
- Vous représentez la science ici. Qu'en dites-vous?
Celui-ci prit également son temps pour répondre, déglutissant et étouffant un léger bâillement.
- Comme vous le savez, mon ministère a expérimenté et étudié longtemps les dons de prescience que certains individus semblent manifester plus que d'autres. Se retourner vers quelqu'un qui nous fixe derrière nous, appeler quelqu'un qui pensait justement à nous... Avoir un mauvais pressentiment à propos d'un événement à venir qui s'avère se réaliser... Il secoua la tête, ce sont tous des capacités plus ou moins présentes en chacun de nous. Mais prévoir l'avenir... Je n'ai jamais vu cela et le ministère de la recherche de Libria non plus.
Le ministre Berger se leva à son tour, comme si l'affaire était entendue.
- Voilà, la voix de la Sagesse! On ne peux pas affirmer quelque chose san....
Sa tirade fut interrompue par la voix lente et grave du ministre Hoffman qui reprit à l'adresse de l'homme fort librian.
<< Cela dit, chancelier, si on abandonne un instant les recherches empiriques pour étudier l'histoire de notre peuple, du peuple librian et de nos ancêtres jusqu'à la Terre qui fût, on constate la présence d'un très grand nombre de moments clés de notre histoire où des individus spécifiques semblent avoir joués des rôles spécifiques dans la sauvegarde de notre race. Guidés par une puissance supérieure diront certains croyan... >>
Le ministre de l'économie le coupa à nouveau.
- Oh allons donc! Vous n'allez pas proférer la croyance en le fait que notre ami Räder ait été quoi...?! Berger esquissa une grimace sarcastique.. Guidé par les dieux? Qu'il ait vu l'avenir par leur intermédiaire afin de pouvoir nous prévenir? Il éleva les deux mains, se détournant en marchant vers les grandes portes. << J'en ai assez entendu. >>
Le chancelier Wurzel l'arrêta à mi-chemin.
- Nous n'en avons pas finis Berger! Restez ici.
La pièce plongea dans le silence alors que tous méditaient les propos des deux camps, jugeant, anticipant, conjecturant les deux théories, leurs implications et les implications de donner foi à l'une ou l'autre d'entre elle. Finalement, le chancelier Wurzel régla la question.
- Nous avons deux choix dans cette affaire. Placer notre foi dans le fait que monsieur Räder ait eu une vision de l'avenir qui nous attends si nous ne faisons rien pour l'empêcher et agir en conséquence ou nous en tenir à la logique, ignorer cet incident, ne rien faire et attendre de voir. Pour ma part, j'agirais mais comme le doute persiste en moi, je vous laisse la parole et soumets cette décision à un vote à poids égal entre nous. Alors...
Qu'en dites-vous messieurs?
Le ministre Key se leva le premier, posant sa main droite sur l'épaule de l'architecte Räder.
Le ministre Berger secoua la tête, sans bouger de sa position, prêt à quitter la pièce.
Wurzel se tourna vers le ministre de la recherche Hoffman.
Celui-ci s'extirpa de son fauteuil, avec un bruit de craquement d'articulation.
- Je suis un scientifique, je crois ce que je vois. Je ne vois là qu'un pressentiment qui ne diffère en rien de ceux que j'ai déjà eu si souvent au fil des années. Cela ne signifie rien de particulier à mes yeux...
Et il alla se placer à la gauche du ministre Berger au centre de la pièce. Le ministre de la guerre Hayes releva ses lunettes sur son nez et adressa un regard de regrets au chancelier de même qu'à Karl Räder avant d'aller rejoindre ses deux collègues.
Wurzel se tourna vers le ministre Hoepner qui avait gardé le silence jusque là.
- Et vous?
Celui-ci le fixa à son tour, jaugeant le pour et le contre avant de répondre. Il se tourna vers Karl Räder et prit la parole.
- Je suis un homme pragmatique mais j'ai confiance en lui, il désigna de la tête le chancelier Wurzel, aussi j'ai confiance en vous. J'agirais.
Le silence refit place dans la pièce, brisé par la voix du chancelier Wurzel.
<< Trois pour agir, trois pour laisser courir... >>
Il accrocha le regard du maréchal du ciel Dienes qui, debout près de la cheminée, avait écouté sans dire un mot depuis son arrivée.
- Dienes, vous êtes un militaire et ne faites donc pas parti de ce cabinet. Mais nous tous ici comme notre peuple avons confiance en vous et en votre expérience. Tranchez et je me rangerai au point de vue en faveur duquel vous briserez l'égalité.
Le héros de Libria afficha un visage de marbre et parla d'une voix calme et posée.2
- Je suis un militaire, vous l'avez dit. Je n'aime pas les surprises. Si nous agissons, nous aurons la certitude d'êtres prêts à tout, quoi qu'il arrive. Si nous n'agissons pas, nous aurons la possibilité d'avoir eus raison d'agir ainsi. Personnellement, je n'échange pas une certitude pour une possibilité, quel que soit le coût d'un excès de prudence. Surtout quand l'enjeu en l'occurence est l'avenir de notre peuple.
Je dis agissons pendant que nous le pouvons et advienne que pourras.
Le chancelier Wurzel sourit et conclu la réunion.
- Ainsi soit-il. Hayes, Dienes, rassemblez l'amirauté. Je veux le recensement de tous nos vaisseaux, leur position exacte et leur capacité de fret pour demain matin, même heure. Hoepner, vous êtes le ministre de la défense civile de la république autoritaire librianne, mettez au point les détails d'un plan de sauvegarde de notre peuple si le pire des scénario devait advenir. Au travail.
Notes et références
1: Lors de l'attentat terroriste eredien sur Libria, Karl Räder supervisait l'édification de la fontaine commémorative de la guerre du secteur 9. Au moment de l'explosion, il a poussé plusieurs hommes dans l'eau de la fontaine en y sautant lui-même, sauvant plusieurs vies au prix de graves brûlures sur la partie gauche de son visage. Cet acte lui valu donc ses blessures en même temps que son titre de héros de guerre. Pour de plus amples détails, voir: http://www.apocalypsis.org/assemblee/viewtopic?c_topic=5014&c_forum_page=1
2: Cet instant particulier restera un moment marquant de l'histoire de la république autoritaire librianne. Nul de ceux qui y assistèrent ne l'oublièrent par la suite et les récits et les comptes-rendus de la rencontre restèrent source de discussion et de débats longtemps après que l'endroit-lui même cessa d'exister. Les mots qui suivent se logeront entre la frontière de l'histoire et de la légende pour le peuple librian.

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