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L’Urgent Réveil.

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Cdte. Alisa Dragunova
Respect diplomatique : 937

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02/06/1015 ETU 16:15
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Nowe Krasnaya Zemlya, capitale Gorod Krasnyi, Palais du Peuple. Quarante-huit heures plus tôt.
>>https://www.youtube.com/watch?v=qgI_pmnrq-k<<
Un jour de plus, et elle dormait encore.
Au sein de l’immense Palais du Peuple de la capitale de la Confédération Rouge, il y avait des sous-sols. Dessous ces sous-sols, toute une tour secrète dont personne, hormis le Premier Confédéré en personne et l’équipe qui y travaillait, n’avait connaissance. Aux deux derniers étages de ces profondeurs, il y avait, équipés de matériel dont les citoyens Rouges n’auraient jamais pu soupçonner l’existence, deux immenses complexes qui s’étalaient sur des centaines de mètres carrés : d’abord un laboratoire de robotique, puis un immense hôpital. Deux lieux de repos pour un Héros du Peuple et sa pupille. Le « père », la « fille », l’homme et la machine ; le Très Glorieux Kamarade Alexei Dragunov et la Kamarade Alisa Dragunova. Ils dormaient. Depuis des cycles ils dormaient tandis que le compteur de l’Assemblée égrenait les secondes.
Dragomir venait la visiter tous les jours dans l’espoir de son réveil.
Un jour, Alisa s’était simplement désactivée, comme ça, sans prévenir. Ça s’était passé si vite. Dragomir était dans la pièce avec elle, lui tournant le dos pour admirer la cité par la baie vitrée du Bureau du Premier Confédéré, situé dans les derniers étages de la flèche du Palais du Peuple ; et puis il avait entendu un bruit, comme un cri d’agonie distordu et détraqué par un logiciel sonore. Il se souvenait de ce son. Il en avait encore le sang qui se glaçait. Il s’était vivement retourné et l’avait trouvé sa Première Confédérée droite comme un I sur son fauteuil, les yeux grand ouverts, la bouche close, la face vide de toute expression. Il s’était approché. Lui qui se montrait largement insensible, l’appréhension lui tiraillait les jambes à chaque pas. Et plus il s’avançait, plus il voyait l’horrible réalité. Alisa n’était plus qu’une poupée sans vie dans son fauteuil.
Il se pinça les sinus pour faire partir un léger vertige, de regarder trop fixement par le hublot du sarcophage de métal de la robote.
Il l’avait faite déplacer ici, dans son complexe de réparation privé, afin de trouver la clef qui permettrait de la ramener à la vie ; et on s’était rendu compte avec stupeur qu’il n’y avait aucun problème mécanique. On avait alors pensé à un virus : les scans s’avérèrent négatifs. Un dysfonctionnement du système ? C’est là qu’ils se heurtèrent à un mur. On ne pouvait ne fût-ce que pénétrer ses systèmes. Tous les mots de passes de sécurité avaient été changés, et il semblait que c’était le système lui-même qui luttait contre toute tentative de hacking, au point de faire disjoncter l’alimentation électrique et brouiller le réseau chaque fois qu’ils étaient près de trouver un moyen de forcer ses barrières. On aurait presque dit un… organisme vivant.
« Toujourrs rrien aujourrd’hui, pas vrrai ? »
C’était la phrase qu’il adressait chaque jour à la chef d’équipe, après avoir fixé le hublot. Et celle-ci était terrorisée de la réponse négative qu’elle lui apportait. Le nouveau Premier Confédéré disat alors calmement qu’ils ne sortiraient jamais d’ici avant de l’avoir remise sur pieds. Il les regardait ensuite travailler sans mot dire. Des mois que l’équipe n’était pas revenue à la surface. Certains devenaient fous ; ceux-là étaient promptement exécutés et remplacés par d’autres. Et les membres de l’équipe qui travaillait là-dessous étaient officiellement décédés. Tous en même temps, sans que cela ne suscitât aucune question du public. L’arrivée de Dragomir au pouvoir, soutenu par les orthodoxes et les « ultras » du Parti, avait ramené les pratiques dragunoviennes qu’Alisa s’était escrimée à éradiquer. Les disparitions, bah… c’était redevenu normal.
Il soupira et prit son manteau. C’était trop tard de toute façon. Il n’était pas venu avec l’espoir d’un réveil, cette fois. Il voulait lui rendre visite une dernière fois avant le Zéro final de l’Assemblée Galactique. Au cas où ils mourussent tous. Et c’était fait. Il se dirigea vers le sas de sortie.
« Le sarcophage ! Il s’ouvre ! »
Mais se figea instantanément. Un des ingénieurs venait de crier. La chef d’équipe sauta sur l’occasion avec une redoutable efficacité.
« Vite ! Regardez ce que les capteurs enregistrent ! Vérifiez si ça vient de nous ou d’elle !
— … Mes écrans sont vides…
— Les miens aussi… »
Tandis que tous couraient dans tous les sens, passant d’un écran, d’une machine, d’un branchement à l’autre, terrorisés à l’idée d’avoir fait une erreur qui pourrait leur valoir le reste de leur vie dans un puits de mine d’apotium, Dragomir se retourna lentement. Ses yeux n’avaient que faire des fourmis qui s’agitaient autour de lui. Ils fixaient le sarcophage comme s’il pouvait disparaître s’il clignait les yeux. Une boule lui tordit l’estomac. Sa mâchoire était serrée à craquer.
« Éveil de l’unité Alisa Dragunova. Protocole de survie nationale : engagé. »
À suivre… dans une autre Galaxie.
Cdte. Alisa Dragunova
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02/06/1015 ETU 23:01
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Le jour du Zéro final.
Dragomir n’en revenait toujours pas. Pourtant, la vérité était là, sous ses yeux, indiscutable et froide. Des cycles durant il avait fait travailler cette équipe de chercheurs jusqu’à l’épuisement. Il avait promis monts et merveilles, menacé des pires atrocités. Certains étaient morts de sa propre main. Tout ça pour elle, Alisa Dragunova, l’héritage du Très Glorieux Kamarade. Ils avaient piétiné, il n’espérait plus rien. Et voilà que pouf, tout d’un coup, de la même manière qu’elle était tombée « inconsciente », elle ouvrait les yeux et se levait comme si de rien n’était ?
« Tu as fait du bon travail, Dragomir. »
Il leva la tête, s’arrachant à la contemplation de la cité en contrebas. Encore une fois dans le Bureau du Premier Confédéré, qui avait été le sien. Qui bientôt ne le serait sans doute plus, d’ailleurs : il n’était là que par intérim. Puis il se retourna pour la regarder. Elle le fixait de ses yeux vert émeraude, assise sur le fauteuil de son bureau dont l’écran holographique était activé, et d’où elle pouvait voir l’étendue de tous les préparatifs en cours. Elle le fixait, et elle ne clignait jamais des yeux. Dragomir l’imperturbable se sentait profondément mal à l’aise.
« Tu as fait de l’excellent travail, poursuivit-elle. La population est déjà dans le Vaisseau-Monde, prête à partir. L’Armada Rouge tout entière a été rapatriée à la capitale. L’Armée Rouge a embarqué. »
Que sa voix était froide… une félicitation dénuée d’émotions, d’intonations même. Elle disait cela de la même manière qu’elle aurait pu dire : « J’ai faim. »
« Mais tu as laissé les Librians démocratiques, tes opposants politiques, les détenus de la colonie de Rééducation de Zemlya Obettovannaya ainsi que des millions de personnes triées au hasard parmi les populations autochtones sur leurs mondes respectifs, sans leur laisser de vaisseaux pour s’enfuir. »
Il déglutit, s’attendant machinalement à des réprimandes. Il en aurait souri, d’habitude. Il était fier de ses hauts-faits monstrueux, lui qui faisait partie de cette vieille garde du temps du Très Glorieux Kamarade. Il avait laborieusement détruit les acquis qu’Alisa avait tenté de consolider pour son peuple, de la même manière que, quand il n’était que son Deuxième Confédéré, il avait œuvré à les renforcer.
« Si cela te gêne, Lisotchka, il nous rreste un peu de t…
— C’est très bien comme ça, coupa-t-elle. Tu as bien fait. La Mère-Patrie n’en survivra que mieux sans eux. »
Brusquement, il comprit.
« Tu n’es pas Lisotchka ! »
Alisa continuait de le fixer. Sans jamais cligner des yeux. Ce regard vide qu’il remettait, à présent. Il l’avait déjà vu. L’implacable Machine avait refait surface dans un moment de crise sans précédent. Et elle ne s’embarrassait d’aucun scrupule. La notion lui était aussi inconnue que les sentiments.
« Tu as réinstauré une société basée sur la discipline, la terreur et l’obéissance aveugle. Cela aussi est une bonne chose : la probabilité de mutinerie lors de l’Exode a drastiquement baissé. Celle d’une panique ingérable lors du déclenchement de l’Apocalypse aussi. Ils ont plus peur de tes Kommissar que de la fureur de l’univers. Mais il manque une chose. »
Une carte holographique de la Galaxie s’afficha au-dessus du bureau, et elle fit signe à Dragomir d’approcher. Elle montra le Secteur III, qui se teinta de rouge.
« Voilà le Secteur III. C’est le cœur de notre Nation. C’est là que nous sommes arrivés lorsque le Vaisseau-Monde a franchi les portes d’Utopie. Nous y avons rapatrié nos troupes, nos Kamarades citoyens, notre appareil politique. Nous y avons la plupart de nos silos. »
Puis son doigt se dirigea vers un autre Secteur, situé à l’autre bout de la carte.
« Voilà le Secteur XIV. Selon le Kamarade Commodore Dante et ses co-natifs, qui vivaient dans ce Secteur, c’est là que se trouve le dernier bastion librian de la Galaxie. Peut-être même de l’Univers. Tu as vu qu’ils venaient de s’ouvrir avant de venir me voir, aujourd’hui. »
Mais où voulait-elle en venir… ?
« Alors pourquoi n’as-tu pas ordonné leur bombardement massif aux ADM ? »
Il allait répondre. Arguer qu’il avait estimé plus nécessaire de parachever les préparatifs, Mais elle l’interrompit de nouveau.
« Il nous faut leur envoyer un dernier avertissement, Dragomir. Et réduire dramatiquement leur nombre. Va ordonner au personnel militaire restant de lancer toutes les ogives sur le Secteur XIV. Puis tu iras annoncer mon retour. »
Il resta interdit à ces dernières paroles. Annoncer son… cela ne pouvait vouloir dire qu’une chose. Qu’il allait devoir tirer sa révérence. Abandonner la tête de la Confédération, rendre sa place intérimaire, revenir au rang de second homme le plus puissant de la Nation. Se remettre au service de l’héritage du Très Glorieux Kamarade.
« Dak, Lisotchka. Ce serra fait comme tu me le demandes. »
Et il sortit. Ses mâchoires étaient serrées.

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