Alfred respirait fort. Il ne voulait le croire, mais pourtant les faits étaient là. Sa femme, même si coquette de base, était maintenant toujours sur son trente-et-un pour sortir. Son visage irradiait la joie, et le silence régnait lors du souper. Tous ces éléments avaient mis la puce à l'oreille de notre bon fonctionnaire. Et même s'il faisait la sourde oreille, la supposition s'était transformée en vérité. Comme ça, d'un coup, d'un seul. Sans préambule ni avertissement. PAF ! Comme une grosse claque. La panique le prit. Certes, il n'était pas le meilleur des maris, mais sa femme et lui s'étaient toujours aimés. En tout cas c'est ce qu'il avait toujours cru. Les crises de shopping de sa femme n'était à ses yeux qu'une méthode de compensation à leur absence d'enfants, la nature les ayant dotés de corps stériles.

Mais finalement c'était peut-être lui qui s'était voilé la face. L'historique de leur ordinateur ne pouvait mentir : 'comment gagner un divorce' était en gros, en large, et en travers. Il éteignit la machine et se leva. Sans dire un mot à sa femme, il sortit et prit la direction du premier bar connu. Cela faisait des années qu'il n'y était pas allé. La musique trop forte, les gens trop bruyants, et le coût de l'alcool l'avait dissuadé. Alors que son esprit vagabondait, ses pas l'avaient amenés devant Le dernier pub avant la fin du monde.

Il était déjà venu à une occasion, juste avant le non-évènement. D'ailleurs, le nom avait été choisi en fonction, tout comme la décoration intérieure. Dans ses souvenirs, l'endroit était assez miteux. Mais l'apocalypse n'ayant pas eu lieu, une grande rénovation avait été organisée, et aujourd'hui il doit avouer que le bâtiment était engageant. Il ne savait pas si c'était une volonté du propriétaire, ou bien une directive venant des autorités de la ville, mais au moins le pub était assorti au quartier chic qui jointait l'assemblée galactique.

Alfred entra donc dans le bar. Loin de la musique assourdissante à laquelle il s'attendait, un air un peu jazzy flottait. Le volume n'était ni trop fort, ce qui aurait coupé les conversations, ni trop léger, ce qui permettait de s'exprimer sans risquer les espionnages incessants. Il comprit mieux les tarifs. Ce bar était surtout destiné aux diplomates fatigués de leur journée à l'ag, dont il reconnut certains visages. Se mêlait également quelques autres personnages qui se pavanaient avec les dernières tenues à la mode, qui aux yeux du simple fonctionnaire semblaient ridicules. Ceux-ci devaient juste venir ici dépenser l'argent qu'un quelconque parent leur avaient légué.

Surpris, Alfred se décala de l'entrée, où il s'était arrêté. L'homme qui le dépassa était beau. Ses vêtements rafinés n'avaient rien à voir avec le style grotesque qu'il avait remarqué plus tôt, ce qui fait qu'il se demanda s'il ne s'agissait pas là d'un nouveau diplomate. Cet homme charismatique alla vers une table, et au moment où s'asseya le barman lui avait déjà apporté sa boisson. L'aspect de cet homme rappela au mari blessé sa tenue. Il portait une simple tenue d'intérieure, avec un manteau basique sur les épaules. Il hésitait à partir, se disant que pour une fois il aurait du écouter sa femme, elle qui lui repprochait de ne pas faire attention à son apparence. 'Et si tu rencontres une personne importante dans cette accoutrement? Imagine les remarques qui suivront !' Cette pensée suffit à le déprimer encore plus, et c'est d'un pas résolu qu'il alla s'assoir au bar.

Le regard suspicieux du barman se porta sur lui, mais il lui servit néanmoins la boisson la moins chère que le fonctionnaire avait choisie.

Alfred se retourna. Le bel homme était là, et le regardait dans les yeux.

Trafalgar avait prit place aux côtés d'Alfred naturellement, après lui avoir serré la main. D'un geste il fit servir à chacun un verre d'un des vins les plus chers de la salle.

La perplexité était visible sur le visage d'Alfred. Que lui voulait cet homme? Puis ses yeux se firent plus perçants. Il fut un temps où ses capacités étaient reconnues. Efficace dans son travail, il aspirait à l'époque à devenir plus que son statut actuel. C'est sa motivation et son ambition d'ailleurs qui l'avait aidé à séduire sa femme, mais la jalousie de ses collègues et les coups tordus de ceux-ci l'avait poussé à souhaiter pour une vie plus calme. C'était il y avait plus de vingt ans déjà, et il s'étonnait de l'avoir oublié. D'avoir oublié qu'il n'avait pas toujours aspiré à une vie posée et sans remous. Il se concentra de nouveau sur l'homme, et tente de deviner ses intentions.

Son interlocuteur fut amusé de la remarque.

La réponse de Trafalgar pouvait paraître anodine, mais il sentait la pique, et le défi qu'elle sous-entendait. Il ne fallait pas qu'il se trompe. Il sentait qu'il pouvait gagner gros.

Seules les personnes possédant les droits d'une nation pouvait s'exprimer à l'assemblée, ou en tout cas voir leurs paroles retranscrites dans les bases de données. Certaines exceptions pouvaient avoir lieu, comme par exemple le cas Plantaeh. Alfred avait accès au compte d'une nation disparue, mais dont les droits n'avaient bizarrement pas été effacés. Law ne tenta même pas de se défendre.

Sur ses paroles, l'homme se leva et retourna à sa table non sans avoir fait servir un dernier verre à Alfred. Celui-ci ne put l'interrompre, ou lui poser de nouvelles questions, puisqu'une autre personne s'était empressée de s'installer à la table de Trafalgar. Il soupira, fini le verre, et rentra chez lui. Repensant au divorce, Alfred vit une occasion de relancer son couple. Il allait redevenir l'homme entreprenant que sa femme avait épousé, tout en lui apportant de nouveau de l'argent. Il songea même à l'adoption, lui qui avait abandonné après les divers échecs auprès de l'ancienne agence.

Elliot Looki émettait de petits ricanements malsains, l’air mauvais dans sa tenue d’aspirant diplomate du Bang Bang Gang. À son arrivée dans le bar, il avait pour unique objectif de décompresser un peu et avoir de quoi raconter à son tuteur le lendemain, mais l’endroit était bien trop calme à son goût.

Il avait donc subtilement versé un petit quelque chose dans le verre d’une des deux femmes à proximité…

Depuis, il sirotait son Saillant Écarlate en les observant nonchalamment. L’amie de la fille au verre corrompu lui jetait de temps en temps des regards mauvais.

Soudain, alors que la musique passait doucement, un bruit fort et singulier se fit entendre, toutes les personnes sur la dizaine de mètre à la ronde se retournèrent et la fille visée devint écarlate.

Elle qui était là pour se montrer dans ses meilleurs atouts, consommer uniquement hors de prix, et rencontrer le gratin de la ville, ne pu que tenter de s’enfuir vers les toilettes du bar en se tenant le derrière, en pleurant.

Trop tard. Une honte sans précédent pour elle.

Elliot éclata de rire pendant bien deux minutes. Au départ quelques personnes riaient également, participant de ce fait à la honte de cette infortunée héritière, mais après leurs hilarités finies, ils trouvaient quelque peu déplacé la discontinuité bruyante du monsieur du Bang Bang Gang.

Quelque peu calmé et satisfait de son acte, il commanda un autre Saillant Ecarlate.

La jeune adolescente dernière Wolf en Utopie arriva à l'entrée du pub en tenus civil, la même que sa première apparition à l'AG.

Elle était plutôt joyeuse en rentrant un Kunaï taché de sang à la main, une gourde dans l'autre au goulot ensanglanté dans l'autre.

Elle s'assit à une table seul elle sembler satisfaite de sa récolte.

Elle leva la main et demanda la boisson la plus forte que pouvait lui fournir le barman, telle une habituée des lieux.

Elle tourna la tête de droit à gauche, avant de se poser sur sa chaise et regarda deux clients du bar selon les informations c'était deux représentants de la T.W. tout en nettoyant son Kunaï vus que son sens auditif lui permettait d'entendre et trier toute les conversations de la pièce.

Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu'Alfred était parti, ce qui fait qu'il rata le moment phare de la soirée. En effet, suite à l'arrivée d'une personne étrange sur les lieux, le tenant du bar avait préféré appeler les autorités. Elles étaient en route lorsqu'il se prépara à aller déloger l'intrus, accompagné par deux videurs.

Il s'agit de ce gus? La question du grand blond costaud était légitime. Elliot Looki était un individu louche, mais il n'avait rien fait. Enfin, rien n'était prouvé.

L'homme se dirigea vers la table de la représentante Wolf, et se tint à distance respectable avant de la saluer.

Son sourire était diplomatique, son ton agréable, mais son regard était dur. Aucune négociation ne serait possible, elle partirait, de gré ou de force. Il ajouta une dernière remarque, avant qu'elle ne puisse lui répondre.

Un homme de la police entra dans le bâtiment, signalant par là que les autorités étaient présentes. Le directeur n'avait pas voulu prendre de risque. Ils avaient retenu des on-dits et des médias que les Wolfs étaient très belliqueux, et avaient tendance à tuer avant de parler.

L'auxilia Wolf regarda le propriétaire du pub avec un sourire en coin, puis la regarda les autorités qui venaient vers eux.

Elle atteignit la porte et avança tout en directement et franchement qu'elle en avait finit de récupérer les ingrédients qu'elle avait besoins sur la planète avant de passer la porte avec sa gourde et sont armes,

elle avait réglé sa boisson avec une pierre précieuse laisse sur la table.

Les mains d'Alfred tremblaient. Non pas de peur, mais d'excitation. Ce sentiment qu'il n'avait pas connu depuis de très nombreuses années ne l'avait pas lâché depuis qu'il avait quitté le pub la veille. Alors qu'il attrapait son verre, il regarda l'heure. Encore dix minutes. Un coup d'oeil sur la salle. En plus des deux videurs habituels, un troisième surveillait à présent l'entrée de la salle. Le fonctionnaire avait cru pendant un instant qu'il ne pourrait pas entrer, ses vêtements étant moins classieux que ceux des autres, et le gorille commençait à sourciller. Mais un signe du nouveau barman avait suffit à lui ouvrir les portes. Une fois au comptoir, il remarqua qu'il s'agissait de l'ami qu'il avait invité. Ce dernier devait servir de témoin pour l'entrevue entre Trafalgar Law et Alfred.

Cinq minutes. La salle était plus bondée que la veille, et Alfred pensait connaître la raison de tout ce bruit. Il tendit les oreilles, et les bribes de discussion qu'il pouvait discerner confirmaient sa théorie. Apparemment, la veille une diplomate était venue dans l'établissement, avec une tenue tâchée de sang. Il semblerait qu'elle était mineure, principale raison qui avait poussé le directeur de l'établissement à demander son départ. Certaines tables parlaient d'une petite bagarre, et de la force monstrueuse de la demoiselle. D'autres, insistaient sur l'aspect monstrueux qu'elle avait, un mélange d'humain et de loup. Elle aurait, d'un coup de mâchoire, décapité le barman. Le fait qu'il était absent ce soir faisait jaser les riches de la salle, qui ne vivaient que de ragôts. Enfin, une dernière rumeur allait à l'encontre des deux précédentes, puisque selon elle la fille serait partie sans batailler, et en payant avec une étrange monnaie. Il est évident que cette dernière rumeur avait moins de succès que les deux autres, même si elle paraissait la plus plausible. Un regard d'Alfred au mobilier permettait de voir qu'il n'avait pas changé depuis la rénovation du pub.

Une minute. Le barman servit un nouveau verre au fonctionnaire. Alfred le bu cul-sec, et commanda deux verres du vin qu'il avait goûté la veille. A peine servis, une voix se fit entendre.

Ce dernier se retourna afin de saluer Trafalgar.

Le trac noua un peu la gorge de l'homme simple, qui faillit s'étrangler sur la fin de sa phrase.

Un sourire forcé sur le visage, Alfred tourna un regard vers le barman. Law ne manqua pas ce geste, et découvrit le visage de l'homme. Avec un air suspicieux, il interrogea ce dernier dont le badge indiquait qu'il s'appelait Thimotee.

Trafalgar ne semblait pas à l'aise. Il regarda sa table habituelle, mais elle était prise. En fait, l'histoire de la veille s'était répandu comme une traînée de poudre, si bien que le bâtiment était plein. C'est donc après un claquement de langue de désapprobation qu'il se retourna souriant vers le fonctionnaire.

Le ton était menaçant, ce qui eut pour effet de stresser le petit homme.

Alfred ouvrit l'enveloppe qu'on lui tendait, et se mit à lire les clauses du contrat. Il lisait avec attention chaque phrase et chaque mot, au déplaisir de son interlocuteur qui s'impatientait. Enfin, il arriva en bas du document, avec l'élégante signature qui ne laissait aucun doute sur celui qui avait rédigé le document : Trafalgar Law lui-même.

Puis il lâcha un soupir, toutes les informations étaient présentes. Même plus. Trafalgar demandait un récapitulatif des comptes de la T.W., ainsi que des messages qu'elles avaient envoyée et reçue par le passé en supplément. Puis il libéra une main afin de trinquer. Non pas la droite, comme la veille, mais la main gauche. Une fois le verre en l'air, deux hommes se retournèrent et saisirent Trafalgar. Ils révélèrent des badges : garde Utopienne.

Le premier passa les menottes à Law, pendant que le second récupéra soigneusement la lettre des mains d'Alfred.

Alors que le garde terminait son discours, Trafalgar se débattait, et vociférait.

Alors que l'escroc sortait du bâtiment, bien accompagné du barman et du garde, le dernier remercia Alfred de son aide.

Après une poignée de main, le calme revint dans la salle. Nul doute que cette nouvelle affaire allait faire de nouveau des ravages. Alfred finit son verre, puis rentra chez lui. Il embrassa sa femme, et lui souhaita une bonne nuit. Chose qu'il n'avait pas fait depuis des années, et qui lui valu un regard étonné. Un nouvel homme avait vu le jour, et il comptait bien rattraper toutes les bêtises passées.

Le lendemain matin, à la première heure il entra ses identifiants. A la question : suppression du compte de la T.W., il hésita un très bref instant avant de cliquer sur 'Oui'.

Puis il soupira. 'Êtes-vous sûr de vouloir supprimer ce compte?' Il choisit de nouveau 'Oui'. Il avait déjà une idée du premier remaniement à faire s'il accédait au poste convoité.

Un homme entra dans le PUB. Il portait un uniforme rouge et noir. Il s’agissait d’un officier militaire du Commandant VELGETA.

Il prit place au fond de la salle, sur une table un peu à l’écart. Il observa rapidement les clients du bar. Il commanda une « Bière Ork », il adorait cette boisson. Il se désintéressé des choses qui se tramait dans la salle. Il voulait avoir la paix pour procéder à son péché mignon : la lecture de la presse people. Il sortit alors un magazine people de son sac.

Sur la page principale on pouvait lire les gros titres suivants :

-Empire ANDARI : Une consommation record d’eau. L’empereur se lance-t-il dans la natation ?

-Test psycho : Êtes-vous plutôt « Gentil Bien », « Vilain mal » ou « impartiale neutralité » ? La réponse avec notre quizz personnalisé.

- Exécution du gouverneur Rotnas : Les coulisses de l’exécution.

Au bout de quelques minutes, le communicateur spatial de l’officier se mit à vibrer. Il décrocha et des bruits incompréhensibles se faisaient entendre à l’autre bout du fil. L’officier raccrocha. Il marmonna : « Encore ces 4 foutus Greeds qui s’amusent avec le communicateur du Commandant VELGETA … »..

Quelques minutes plus tard, la bière était posée sur la table. Le jeune officier commença à la boire. Au bout de la 4ième gorgée, il sentait son esprit s’embrumer. C’est alors que son Communicateur galactique vibra à nouveaux. Il s’agissait d’un ami à lui qui lui envoyait une blague : « Que fait un greeds lorsque un leem tombe par terre ? Réponse : Rien, le leem n’a pas le temps de toucher le sol ».

Le jeune officier se mit à rire. Tout le monde le regarda bizarrement dans le PUB. Il se calma et il reprit sa lecture pour se faire oublier.

Elliot Looki réussit à entrer dans la réserve sans se faire voir. C’était une sombre salle mal éclairée où se trouvaient tout les stock de produits ne nécessitant pas de traitements spéciaux.

Elliot s’assura que personne ne fut dans les parages avant de continuer, visiblement impatient.

Il ne pouvait s’empêcher de ricaner malgré-lui en pensant au forfait qu’il s’apprêtait à réaliser.

Le jeune adepte du Mal sorti l’injecteur de son veston et repéra les liqueurs qu’il souhaitait empoisonner.

Il ricana encore plus distinctement tout en s’approchant en pensant au cocktail de poisons qu’il possédait : plus de petit troubles digestif cette foi-ci ! Mais plutôt une mort par étouffement ou de paralysie, voir les deux. Nervin ou vésicant ? Il n’avait pu se décider alors il avait mélangé les deux.

Quel spectacle d’une joyeuse horreur allait-il assister…