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La fin du commencement

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Cdt. Hans Stuckart
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15/08/1018 ETU 00:01
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Hans Stuckart essuya de l'index la sueur qui perlait sur son front en admirant la vue depuis l'un des balcons des appartements de la délégation librianne, ici, sur Alexandra Alètheia. On lui avait dit qu'il n'avait pas plu depuis plusieurs semaines sur la capitale, et que la vague de chaleur qui persistait en conséquence, accompagnerait son bref séjour.
Il n'avait jamais bien supporté la chaleur. Lui préférant infiniment la fraîcheur automnale. Sur Libria, les étés étaient frais et secs même si occasionnellement, quelques canicules pouvaient avoir marquées les esprits. Autrement, le climat tempéré mais rude de la planète avait modelé un peuple habitué à d'autres environnements.
Quoi qu'il en soit, il avait tenu à venir en personne pour avoir un aperçu de la situation, prendre des nouvelles de Katarina Adler, qui régentait la planète en son nom et d'Elsa Kemmer qui promettait d'un jour, pouvoir potentiellement commander la totalité des forces libriannes.
La réalité sur le terrain correspondait aux rapports qu'on lui avait fait. La planète ne s'était jamais entièrement remises des combats et des bombardements qui avaient accompagnés la chute de l'Imperium et la transition vers l'administration indépendantiste, puis librianne. Une grande partie de la ville demeurait en ruine et telle une jeune plante un peu trop malmenée, l'économie avait continuée sur sa lancée d'après-guerre, sans jamais réellement reprendre complètement. Trop d'intellectuels, de cadres et de bourgeois avaient quittés la planète. L'administration précédente, étouffée par la poigne d'acier de l'empereur Drake Tarwak, avait finit par suffoquer et quand cette poigne s'était brusquement relâchée, n'avait pas eu le temps de reprendre son souffle, ni à disposition le vivier d'intellectuels nécessaire, avant que l'état-providence ne s'effondre.
Par conséquent, passé la liesse des premiers jours, l'arrivée des librians n'avait pas été saluée par une ferveur soutenue. La population, occupée par ses propres problèmes s'était refermée sur elle-même. Les nouveaux administrateurs en avaient faits autant. Ainsi, l'Assemblée Galactique et les environs avaient été restaurés au mieux et les affaires diplomatiques avaient reprises. Mais au delà, c'était un triste spectacle à voir...
- Combien de temps, ambassadeur?
Il délaissa le morne paysage et se retourna, répondant à Katarina Adler, assise dans l'un des fauteuils du solarium polarisé qui donnait sur le balcon. À ses côtés, Elsa Kemmer, assise de travers sur le dossier du fauteuil voisin, les bras croisés. Plusieurs officiers et diplomates étaient présents un peu plus loin, montant la garde ou vaquant à leurs occupations.
<< Difficile à dire avec précision. Le cataclysme galactique qui nous a touché voilà plusieurs semaines était le premier signe avant-coureur. Mais depuis, les ouragans sectoriels se multiplient et s'intensifient et nous avons pu établir un modèle de croissance. Monsieur Ironhart est formel. Un mois. Peut-être deux. Pas davantage. Et contrairement à Utopie, rien ne nous retient ici, aussi, je ne compte pas tenter le diable. >>
Katarina Adler échangea un bref regard avec sa voisine, se pinçant les lèvres mais sans faire montre de plus d'émotion. Pour les librians, même si cela demeurait toujours un traumatisme, ce phénomène et la période d'épreuves qui s'ensuivait devenait bien connus.
- Je suppose que vous avez commencé à tout prévoir monsieur l'ambassadeur? Combien de temps pour nous ici?
Hans Stuckart haussa les épaules, jetant un regard vague sur les hommes et les femmes qui s'occupaient à leurs tâches diplomatiques et administratives en retrait, autour d'eux.
<< Au moins deux semaines je pense. Pas la peine de se presser d'avantage. Sauf si un prétendant sautait dans l'arène avant bien sur. Autrement, nous aurons tout le temps, même en nous gardant une marge de sécurité. ... Pour ce qui est de nos préparatifs, ils suivent leurs cours. Des provisions sont congelées ou lyophilisées et nos stocks comblés. Je ne m'inquiète pas de ce côté. Pour ce qui est de notre destination, rien n'a encore été arrêté. Monsieur Ironhart y travaille. >>
Katarina Adler hocha la tête en silence, plusieurs secondes s'écoulant. À ses côtés, n'ayant pas lâchée l'ambassadeur Stuckart du regard durant toute la discussion, Elsa Kemmer remua légèrement avant de prendre la parole dans un librian formel et sévère;
- Comptez-vous partager ces informations avec le reste de la galaxie?
Le silence retomba entre eux trois. Le soleil d'Alexandra Alètheia déclinant doucement dans le ciel au loin. La canicule persistant sur la capitale galactique de Corruption...

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