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Le grand départ

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Cdt. Hans Stuckart
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27/08/1018 ETU 22:57
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L'hologramme de l'ambassadeur Stuckart se matérialisa sur l'estrade face au grand hémicycle de l'assemblée galactique de Corruption. Son discours avait été préparé mais néanmoins, il le déclama avec un certain naturel, masquant sa pensée véritable.
Il commença par faire le bilan des derniers mois et de la régence librianne de la capitale. De la chute de l'Imperium à l'avènement du sénat galactique en passant par les troubles des secteurs 12 et 14 ainsi que du référendum sur la vie politique galactique.
Enfin, il en arriva au cœur de son discours, son intonation changeant, se faisant plus détachée des événements.
... Ainsi donc, il est venu pour nous le temps de mettre nos affaires en ordre et de nous retirer progressivement du secteur 0, ce qui implique, de la capitale galactique.
L'ouragan sectoriel qui a frappé ce secteur voilà quelques jours est pour nos scientifiques une preuve de plus, s'il en est, qu'un événement de grande ampleur se prépare, comme nous en avons déjà vu par le passé. Et je tiens à ce que mon peuple soit en sécurité lorsqu'il se produira.
Il a donc été décidé d'amorcer notre retraite progressive hors de ce secteur, au cours des prochain cycles, puis d'autres points clés de la galaxie, au cours des prochaines semaines. Comme vous vous en douterez, le sort de la capitale galactique demeure en suspens et rien n'a été arrêté concernant sa régence. Pas encore. Bien que de nombreuses propositions nous aient été adressées, cette décision ayant été communiquée comme plusieurs d'entre-vous le savent, voilà plusieurs jours par messages privés à certains d'entre vous.
Avec notre départ hors de ce secteur, nous laisserons également derrière nous un potentiel apotiumique certain, sous la forme de nombreux puits fonctionnels, ainsi que d'un nombre significatif de silos de lancement de missiles et nous envisageons le démantèlement possible de ces infrastructures sensibles et ferons peut-être appel à des gens compétents pour cette tâche.
Enfin, notre retrait hors des axes économiques principaux de la galaxie pourra intéresser certaines civilisations guildéennes intéressées à combler le vide économico-politique créé par notre départ. Tout cela sera discuté prochainement et annoncé au préalable par des appels d'offres privées, ou publiques.
Je vous remercie tous du temps que vous m'avez consacré et vous laisse réfléchir à cette annonce. Puissiez-vous avoir soin de vos peuples et prendre dans les semaines qui viennent les décisions qui vous paraîtront, les meilleures.
Bonsoir, et que la providence de l'histoire veille sur nous...
Il salua de la tête et son hologramme s'estompa progressivement, les lumières de la salle revenant à un niveau normal d'intensité.
Cdt. Hans Stuckart
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11/09/1018 ETU 03:38
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TSS: https://youtu.be/eb2Bv-U9NqE
Les moteurs de la frégate vrombissaient, faisant doucement trembler le sol sur la grande place faisant face à l'assemblée galactique de Corruption.
Tout l'après-midi, la délégation librianne s'était progressivement retirée d'Alexandra Liberata, faisant embarquer matériel officiel, effets privés et enfin, personnel diplomatique, sur les différents vaisseaux qui avaient faits la navette entre le point d'évacuation devant l'assemblée galactique et le croiseur librian Rheingold, en orbite de la planète.
La dernière frégate attendait maintenant, seule, les quelques dizaines de librians qui s'attardaient encore. Katarina Adler était parmi eux, ayant, comme jadis sur Olympia dans la galaxie Utopie, décidée de rester jusqu'au bout.
Au 8e étage du complexe de l'Assemblée Galactique, les appartements officiels de la délégation librianne furent fermés, les gradateurs automatiques fermant les lumières au sortir des derniers hommes de la garde librianne. Devant les fenêtres polarisées laissant entrer les derniers rayons du soleil couchant, quelques grains de poussière en suspension flottaient dans la lumière diaphane, faisant planer une atmosphère irréelle dans les différentes pièces de la vaste suite.
Les meubles, recouverts de bâches de plastique bruissant faiblement à cause de la ventilation, étaient les derniers témoins que cet endroit avait été empli de vie seulement quelques heures plus tôt. Si les craintes des librians étaient fondées, ils n'en verraient sans doute plus...
Dans le grand hall dont les portes donnaient à la fois sur l'assemblée galactique vers l'intérieur du bâtiment et sur l’esplanade lui faisant face sur l’avant, Katarina Adler, entourée de quelques conseillers et d'une demi-douzaine d'officiers de la garde librianne descendaient l'un des deux escaliers qui flanquaient les portes de l'hémicycle.
De nombreux diplomates et ressortissants d'autres peuples les virent passer, leurs gouvernements ne les ayant pas encore rappeler, faisant fi du danger ou ignorants de celui-ci... On murmura quelques mots sur leur passage et certains saluèrent la régente avec politesse. Des chuchotements moins flatteurs furent entendus. Mais globalement, le silence prévalu.
Katarina Adler jeta un dernier regard, sans gêne ni précipitation, alors que la délégation traversa le hall d'entrée et franchit les portes de l'assemblée. Mais elle ne se retourna pas. Ce qui avait dû être fait l'avait été et elle n'avait honte de rien. Sa régence n'avait rien eu à envier aux régences antérieures de cet édifice et de la planète dont il était le cœur...
Sur la grande place cependant, elle marqua un court arrêt.
Au bas des marches de pierre menant aux portes du grand édifice, un peu en décalage sur la gauche, sur un piédestal de bronze poli, une grande statue de marbre blanc avait été érigée au cours de la dernière semaine à la demande de Katarina Adler qui avait marquée par là l'un de ses derniers décret en tant que régente d'Alexandra Liberata.
La statue représentait le haut-conseiller Syrann, de la république Spiwolf.
Une onde de tristesse avait résonné dans l'espace librian à l'annonce de la chute de leur capitale en secteur III et l'effondrement prématuré de leur république. C'était un peuple fier et intègre, qui n'avait jamais ménagé ses efforts pour barrer la route au chaos et aux excès des puissants. Lors de l'exode loin de Clairvoyance, Hans Stuckart, Hamilton et d'autres, ainsi que leurs peuples, avaient pu compter sur la générosité de ce grand homme. Puis, quand l'Imperium avaient ravagé la galaxie, le haut-conseiller Syrann avait, dans l'ombre, maintes fois servi de médiateur afin de limiter les affres de la guerre à quelques cadrans distincts de la galaxie. Il n'avait jamais eu la reconnaissance qu'il méritait et ses efforts, au final, n'auraient que peu de chance de perdurer dans les mémoires.
Mais Katarina Adler, épaulée en cela du chef du gouvernement librian, avait tenue à exprimer le fait que son peuple, ne l'oublierait pas.
Elle retira un de ses gants et s'avança d'un pas, posant une main sur le socle de bronze massif de la statue, murmurant quelques mots pour elle-même.
Enfin, elle se détourna et, suivie de ses collaborateurs, se dirigea d'un pas déterminé vers la frégate librianne dont les moteurs se mirent à vrombirent avec plus d'intensité, les pilotes prévenus de l'imminence de leur départ.
Un quart-d'heure plus tard, le puissant vaisseau s'éleva dans les airs, soulevant un léger nuage de poussière blanche sur la grande place.
Les librians abandonnaient progressivement le secteur 0, ainsi que la capitale galactique. Sous peu, son contrôle direct allait passer aux mains d'un autre peuple qui aurait la charge d'en assumer la régence dans ses ultimes instants.
Plus tard ce soir-là, le croiseur Rheingold quitta l'orbite de la planète, laissant la défense du système solaire à une poignée d'appareils attendant eux-aussi d'être rappelés.
Partout autour d'eux, Corruption sombrait doucement dans l'ombre et le doute...
Cdt. Hans Stuckart
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27/09/1018 ETU 21:00
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TSS: https://youtu.be/C48hTEUyR0w
La grande flotte filait dans l'espace sans un bruit.
À une certaine distance et sous le bon angle, un observateur solitaire y eût vu une poignée de points scintillants et un pâle sillage bleuté laissé derrière eux, alors que les vaisseaux librians s'éloignaient de Corruption, leurs moteurs sub-luminiques s'apprêtant à faire place aux puissants réacteurs PRL qui les feraient bientôt passer en distorsion.
Au cours des dernières semaines, les librians avaient évacués leurs ressortissants, fermés leurs quelques bases permanentes et rapatriés leurs vaisseaux et sondes d'exploration dispersés partout dans la galaxie.
Ils avaient mis leurs affaires en ordre, faits leurs adieux et, conformément à leur habitude, tendus une main secourable à tous les peuples qui s'étaient montrés justes envers eux au fil du temps.
Maintenant, sans un regard en arrière, ils s'élançaient vers le vide sidéral qui entourait Corruption dans toutes les directions, comme ils l'avaient faits de trop nombreuses fois déjà...
Sur l'un des navires de la tête de la formation, le croiseur Fregger Tristania, Hans Stuckart veillait. Le sol métallique sous ses pieds tremblant doucement sous l'impulsion des milliers de tonnes de puissance brute enfermées dans le ventre de ce grand monstre de métal qui leur servait de maison depuis maintenant près d'une décennie...
Le voyage qui les attendait durerait plus de deux ans. Peut-être trois. À de telles échelles, les calculs devenaient des conjectures...
L'ambassadeur Stuckart, le regard perdu dans le vague, était seul avec ses pensées.
Sur le bureau devant lui, quelques papiers officiels provenant du rapport que lui avait remit Alexander Ironhart, chef du département scientifique de son gouvernement. Très peu de gens y avaient eus accès. Et il ne le partagerait qu'avec peu de ses collaborateurs.
Il se prit à frissonner. Ignorant si c'était l'air frais, artificiel et recyclé du vaisseau ou autre chose. Il déplia ses mains, regardant ses doigts, ses paumes. Blanches, et déjà un peu ridées. Agitées d'un très léger tremblement...
Quand Libria avait été détruite et qu'ils avaient été forcés de fuir leurs foyers 10 ans plus tôt, selon leur référentiel, la république autoritaire librianne ne maîtrisait le vol spatial et le saut en hyper-espace que depuis peu de temps. Trop peu. Trop peu pour avoir effectuée des études complètes sur le comportement des champs énergétiques générés par les moteurs PRL. Sur les vaisseaux, et sur leurs passagers...
Stuckart fixa les papiers étalés devant lui, nimbée de la lumière blafarde des lumières encastrées dans les cloisons et l'entourant de toute part. Les courbes parlaient d'elles-mêmes.
Les librians n'avaient jamais été un peuple très prolifique. Et leur nouveau mode de vie, en exil loin de leur monde natal n'avait guère arrangé les choses. Aussi il avait fallu du temps pour que les effets des champs énergétiques générés par les énormes moteurs de distorsion fabriqués jadis dans les chantiers de leur gloire se manifestent clairement... Mais les résultats des études conduites à sa demande livraient un verdict sans appel. Les courbes de natalité, extraites des analyses bio-génétiques conduites sur un large échantillon de leur population et le pronostic démographique qui en résultait, étaient faciles à interpréter.
Hans Stuckart se prit à penser à la mission Eden. Se demandant si elle était toujours là, quelque part...
Il avait eu quelque espoir de les retrouver en Clairvoyance. Pensant qu'après leur départ d'Utopie, le chancelier Hoepner avait pu se diriger de ce côté avec le gros de leur peuple. À leur arrivée, ils les y avaient cherchés, sans succès. Et les y avaient attendus, jusqu'à la fin.
En Corruption, leur espoir avait été plus mince. Bien plus. Le nombre de destinations potentielles d'une flotte ayant fui Utopie s'était maintenant décuplé. Deux moitié de ce qui restait d'un même peuple, séparé par l'inconnu et des distances qui ne se mesuraient pas. Et même s'il déguisait sa pensée pour les déclarations officielles, en son for intérieur, Stuckart n'espérait plus les revoir jamais. Son regard s'attarda encore un moment sur les papiers devant lui.
Il lui faudrait à présent ajouter le poids d'un nouveau mensonge aux notes d'encouragement qu'il adressait aux quelques millions d'hommes, de femmes et d'enfants entassés là-dehors. Ces derniers, toujours moins nombreux.
Il enfouit son visage dans ses mains glacées, le plancher sous ses pied continuant de trembler sous le vrombissement des réacteurs qui jamais ne s’éteignaient...
Et ainsi, la grande flotte passa, s'éloignant de Corruption alors que derrière elle, la galaxie sombrait dans le chaos et la destruction.
Le peuple librian avait arpenté le sol des mondes de 6 galaxies... Affronté autant d'Apocalypses. Connu des guerres qui avaient bouleversées l'histoire de douzaines de civilisations. Il avait marqué l'univers de son empreinte.
Mais à présent, pour la toute première fois de sa longue histoire, ses fils et ses filles prenaient conscience de la ligne sombre sous la lumière diaphane de l'horizon qui se profilait devant eux. Ils avaient traversés l'univers connu et parcourus des milliards d'années lumières, et pourtant, leur destinée avait réussit à les rattraper.
La flotte passa, ne laissant qu'un soubresaut d'étoiles derrière elle alors que la toile de l'univers se reformait.
Elle emportait avec elle ce qui restait d'une race mourante, gouvernée par des dirigeants également mourants et prisonnière d'elle-même. De son histoire, de ses choix et de ses erreurs.
Ainsi passa le peuple librian.
Quittant l'histoire, pour entrer dans la légende...

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