Un dernier flash lumineux avant l’immédiat retour de l’oppressante obscurité d’une galaxie privée d’étoile. Cette partie de l’univers, comme tant d’autre est mort. Et personne ne peut espérer y trouver la vie.

Et pourtant nous sommes là. Car au final, ce n’est pas ce que nous cherchons.

Les anciennes cartes de Renaissance n’ont plus aucun sens. L’apocalypse ne s’est pas contentée de tout ravager sur son passage. Elle a aussi entrainé des modifications des trajectoires des différents corps céleste. Il n’y a plus d’étoile et donc plus de centre autour duquel graviter. Ce qui fut autrefois, des mondes luxuriants, abritant vie, avancées technologiques et conflit n’est désormais qu’amas de roc stérile dérivant sans but dans le vide.

Tout à tant changé. Je ne reconnais rien. Nous sommes arrivés dans ce qui devait être le secteur primaire sans aucun autre moyen de nous repérer que les faibles signaux que les divers complexes technologique au sol ou en orbite pouvaient encore envoyer malgré l’état de ruine auquel ils étaient réduits. Cela nous a pris des mois pour trouver Scyntilla. Ce qu’il en reste. Ce monde, autrefois joyaux du territoire Vejlin, n’était désormais qu’horizon funeste.

Cependant, nous y avons trouvé de quoi nous repérer. Tout d’abord, un point d’ancrage. Nous ne pourrons pas nous perdre. Ensuite, des preuves informatiques qu’il reste des anciens mondes Vejlins encore fournie en énergie. Et peut-être ce que nos hôtes recherchent.

Car le Pendulum peut se vanter de finir sa carrière diplomatique en convoyant notre chef d’état. Wyn Castellan. Ainsi que ses filles et une de ses conseillères. Ou sa garde du corps, je l’ignore. Malgré mes années aux services spatiaux diplomatiques, je n’ai pas réussi à la cerner.

Quand cette mission officieuse sera terminée, moi et ce qui reste mon équipage, pourront prendre notre retraite. Je déposerais chacun des membres du vaisseau là où il souhaite finir ses vieux jours.

Quant à moi. J’ignore encore ce que je ferais.

Demain, nous repartirons. Je verrais ce qu’il en est.

Renaissance. 15/09 ETU 18

Carnet de bord.

Entrée 73326

Cpt. Jonas Esquire

Vaisseau classe Kela "le Pendulum".

Une journée qui démarre bien. Je sais qu’il n’y a ni jours, ni nuit ici. Alors un matin… Mais les systèmes de vies sont encore fonctionnels. Et notre chef, peut-être en prévoyance de l’exploit du jour, en a profité pour nous préparer un repas des plus somptueux.

Pour des personnes n’ayant pas vu la civilisation depuis des mois, j’entends.

Mais c’est le genre d’attention qui gonfle le moral. L’équipage a le sourire. Ils savent que nous touchons au but. Même si, comme moi, ils ignorent la finalité de ce voyage. Ils n’en connaissent que la destination. Mais cela leur suffit. Pour certains, c’est leur monde natal, pour d’autre une légende. Tous sont pressés d’y être, bien que tous sachent qu’ils n’y trouveront qu’un roc stérile de plus. Mais pas n’importe lequel.

J’ai donné l’ordre du départ. Wyn Castellan était avec moi sur le pont. Bien que silencieux, il ne faisait aucun doute que lui aussi, attendait de voir se dessiner les contours de notre destination.

Et notre douzième voyage fut le bon. La voilà devant nous : Yn’ Seynah. Simple à reconnaitre. La station BGB 06 était encore en orbite, malgré le choc qu’elle avait subi. De larges morceaux de métal avaient été arrachés par la catastrophe. Elle était méconnaissable. Et il était fort à parier qu’une portion non négligeable s’était écrasée au sol.

Notre dernière sonde a été envoyée. Elle n’était gardée que pour cela : trouver ce qui fut autrefois la grande université Vejlin et un terrain d’atterrissage assez proche. Il fallut attendre cinq heure de plus pour trouver l’endroit idéal.

Après discussion et au vue du peu de matériel dont nous disposons, le nombre de personne qui pourra poser pied à terre sera réduit au minimum. Et nos hôtes font partie de ceux qui descendront.

J’ignore toujours le but de ce voyage. Un pèlerinage peut-être.

Un voyage que je n’aurais pas pu refuser mais dont j’aurais aimé connaitre les tenants et aboutissant.

Mais seraient-t-ils monté à bord si j’avais exigé des explications ?

Qu’importe, ils partiront avec 15 autres. Et chercheront ce pourquoi ils sont venu.

J’attendrais ici. Car pour ma part, Yn’ Seynah n’a plus rien à m’apporter.

La retraite m’attend.

Ainsi qu'à nous tous...