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Retour aux sources

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Cdte. Lyra
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25/02/1019 ETU 18:22
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La navette de la reine galathéenne fut la première à se poser au point de coordonnées qui avait été défini comme lieu de rendez-vous. Le vaisseau s'immobilisa en douceur sur l'herbe, les moteurs se coupèrent et le silence retomba.
Quelques secondes plus tard, Lyra posait le pied sur le sol de la planète, suivie immédiatement par Ajay, qui bondit souplement hors de la navette. La jeune reine embrassa des yeux le paysage, et prit une profonde inspiration. Elle avait oublié à quel point cet endroit était beau. Ressourçant. A perte de vue s'étendait une large plaine, parsemée de points d'eaux et de ruisseaux. L'herbe haute ondulait sous l'effet du vent, ajoutant des reflets argentés au vert tendre de la prairie. Au loin, une haute barrière de montagnes se dressait vers le ciel. Leur sommet enneigé témoignait encore de la fraîcheur de la saison.
L'après-midi tirait à sa fin et le soleil en déclin déposait sur l'ensemble une douce lumière orangée, apaisante, qui étirait les ombres et faisait jouer les contrastes.
Lyra soupira d'aise. Depuis combien de temps n'était-elle pas venue ici ? Trop longtemps, bien trop longtemps... Deux oiseaux passèrent en piaillant au dessus de sa tête, la tirant de sa rêverie. Pour eux, la vie continuait, jour après jour. Ils ne savaient pas ce qui les attendait. Elle les envia un peu.
Pour elle, ça avait encore été une journée compliquée, remplie de de gens à rassurer, d'équipes à motiver, de choix à faire. Puis vers le milieu de l'après-midi, constatant qu'elle ne parvenait plus à se concentrer ni à prendre la moindre décision, elle avait mis les voiles. Plus tôt que prévu, tant pis. Elle avait prétexté de violents maux de tête pour congédier tout le monde, était passée dans ses appartements pour se changer et avait quitté le palais par une porte dérobée. Les soucis l'attendraient bien à son retour, elle n'avait aucune inquiétude là dessus.
Après avoir récupéré son sac à dos dans la navette, Lyra fit quelques pas à la recherche d'une pierre, ou d'une souche, où s'asseoir en prévision de l'attente. Elle trouva finalement le siège parfait, avec une vue dégagée sur le paysage. Il fallait reconnaître que ce n'était pas très commun, comme lieu de rendez-vous, pour une première rencontre entre commandants... C'était pour cette raison que Lyra avait proposé de se retrouver directement sur place, sans passer par la case "Palais" au préalable. S'il avait su ses projets, jamais Arthus n'aurait admis qu'elle emmène son invitée à cet endroit. Fallait reconnaître que c'était plutôt osé, mais Elle avait accepté, alors...
Même si Lyra avait une notion assez vague de ce à quoi devait ressembler une rencontre diplomatique, elle avait toujours tenté plus ou moins de coller avec le protocole. Que ce soit l'Amirale, ou Nahpokt, elle les avait reçus au Palais, et s'était efforcée d'y mettre les formes.
Mais cette fois... elle n'avait pas envie d'une rencontre diplomatique. Elle n'avait pas envie de rencontrer une commandante. Au fond d'elle, elle espérait rencontrer... une amie. 
Machinalement, elle avait pris dans sa main un petit caillou qu'elle faisait jouer entre ses doigts. Elle le jeta finalement au loin. Elle était sans doute naïve d'espérer ça. Jusque là, elle ne s'était pas montrée très douée pour se faire des copines parmi les commandantes. Elle eut un petit rire cynique. C'était le moins qu'on puisse dire...
Lyra haussa les épaules et se mit en quête d'un nouveau petit caillou. Ce serait peut-être différent cette fois. De toute façon, au point où elle en était, elle n'avait pas grand chose à perdre...
Cdt. Olorìn...
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07/03/1019 ETU 18:19
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Pour la première fois depuis bien longtemps, Olorìn avait demandée à être conduite à son lieu de rendez-vous. Elle avait toujours mis un point d’honneur à conduire elle-même ses furtifs et prenait un plaisir certain à se retrouver seule avec elle-même durant un voyage pouvant être long.
Mais cette fois était différente.
D’abord, parce qu'elle était pressée de retrouver celle qui l’avait invitée.
Ensuite parce que la soirée avec Louise l’avait quelque peu… Perturbée. Outre la soirée en elle-même, cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas retrouvée en état d’ébriété avancée. Et elle le payait cher à présent. Une enclume de dimensions honorables semblait s’être nichée sur sa tête et ne voulait plus en partir. Elle pouvait retrouver ses moyens sans problème, mais pour cela, il fallait qu’elle dorme. Sans se soucier de quoi que ce soit. Et le meilleur moyen pour cela était de prendre un chauffeur.
Enfin, elle ne voulait pas arriver à son rendez-vous après avoir piloté si longtemps. L’avantage quand on vous conduit, c’est que vous pouvez prendre soin de vous sans vous soucier de la route.
Après avoir récupéré de ses turpitudes, elle avait donc pris un long bain bien chaud, sans lecture, les yeux fermés, écoutant de la musique douce et souriant doucement en repensant à certaines scènes de sa soirée délurée. Elle ne regrettait pas du tout de s’être mise en robe, ce soir-là… Cependant, certaines phrases tournaient encore dans son esprit et lui posaient mille questions sur Louise. Tout ne se résout pas en une soirée, et cette rencontre avait soulevé plus d’interrogations pour la rouquine qu’elle n’en avait résolu. Surtout un fait en particulier…
Un doux carillon retentit à ce moment-là, et la voix de son chauffeur se fit entendre.
« Mademoiselle Olorìn… Nous sommes presque arrivés à destination. Nous y serons dans moins de deux heures, et vous m’avez demandé de vous prévenir le moment venu. »
Répondre ne servirait à rien, il ne l’entendrait pas. Mais elle prit bonne note de l’information, s’ébroua et décida de remettre ses interrogations à plus tard. Beaucoup plus tard. Pour le moment, elle devait rencontrer la Reine Lyra, et elle tenait à se concentrer uniquement sur ce moment. En savourer chaque instant.
Une boule naissait dans son ventre et le trac la prenait. Une vraie lycéenne à son premier rendez-vous galant. Il ne s’agissait pourtant que d’une rencontre diplomatique.
C’est ce qu’elle aimait se raconter, en tous cas, pour ne pas s’imaginer des choses qui n’existaient probablement que dans son esprit.
Mais une rencontre diplomatique somme toute étrange, si l’on en croyait les circonstances.
Elle sortit de son bain, se sécha et prit la direction de son dressing-room. Elle voulait se mettre en valeur et choisit instinctivement une robe de soirée. C’est ce qu’elle mettait en général pour les bals et les rencontres protocolaires. Elle choisit sa préférée, sexy et classe à la fois, ne dévoilant pas grand-chose mais suggérant énormément. Puis elle se souvint que la rencontre avait lieu en pleine nature. Elle aurait l’air ridicule dans une telle tenue.
Elle la remisa donc, et choisit une tenue plus sportive. Bottines de marche, pantalon ajusté mais ne gênant pas les mouvements et pull ample. Elle se contempla dans la psyché enchâssée dans le mur de son dressing et se trouva parfaite… pour faire un trekking ou partir en reconnaissance lors de missions de colonisation. Elle était rien moins que sexy.
Elle jeta donc ses habits dans un coin et passa en revue les affaires qu’elle avait accumulé. Elle ne prêtait pas beaucoup d’importance aux vêtements en général, et elle ne se savait pas en posséder autant. D’un autre côté, elle n’avait jamais rien jeté et depuis le temps qu’elle traînait ses guêtres dans cette existence… Il faudrait qu’elle pense à faire le tri, un de ces jours.
Toute à ces pensées, son regard tomba sur son corps nu dans le miroir. Elle s’arrêta un instant et se jaugea. Regardant sa poitrine de face, sa cambrure et ses fesses de profil. Sa silhouette générale. Se tournant et se retournant, notant tous les petits défauts qu'elle pouvait trouver. Elle avait fini par s’habituer à ce qu’elle était et n’avait même plus conscience de ce qu’elle pouvait susciter. Cela faisait tellement longtemps qu’elle vivait avec elle-même, qu’elle n’arrivait même pas à s’imaginer ce que les autres pouvaient penser d’elle. Elle avait négligé son corps, sachant que de par son statut même, ce qu'elle était, il ne changerait jamais. Mais elle se demandait à présent si présenter à jamais la même apparence, la même silhouette, n’était pas une malédiction. Elle suscitait encore de l’intérêt physique, surtout des hommes. D’un autre côté, une simple silhouette féminine portant une jupe ou une robe semblait devoir satisfaire leur appétit libidineux. Elle ne devait donc pas vraiment chercher un réconfort de ce côté-là.
Elle s’aperçut ainsi qu’elle n’arrivait même plus à se trouver jolie. Un nouveau doute s’insinua malicieusement dans son esprit. En serait-il de même pour Lyra ? Quel sentiment voulait-elle lui inspirer, d’abord ? Préférerait-elle qu’elle la trouve jolie ? Magnifique ? Mignonne ? Quelconque ?… Rebutante ? Après tout, l’univers était vaste, et les codes esthétiques nombreux. Mais elle se foutait du reste de l’univers. Pas de Lyra.
Et comme si le trac ne la torturait déjà pas assez, son estomac se serra un peu plus.
Elle décida de revenir à sa garde robe. Un problème à la fois.
Après de longues hésitations, son choix se porta sur une paire de tennis en toile blanche et une robe blanche toute simple. Courte, près du corps et épousant parfaitement ses formes, à bretelles larges, dévoilant son dos nu… Une robe habillée mais pas trop. Une sorte de robe fourreau pour soirées décontractées. Elle laissa tomber les collants, les bas, les bijoux et se contenta d’un maquillage léger. Elle était fin prête, et la navette n’avait toujours pas atterrie.
Commença une longue attente. Le pilote la tint au courant de toute leur avancée. L’arrivée en orbite. Le contrôle d’identité. L’autorisation de la tour de contrôle. La descente. Et patati. Et patata. Et durant tout ce temps, la boule grossissait dans le ventre d’Olorìn.
Lorsque le pilote immobilisa enfin la navette et vint chercher la rouquine, celle-ci avait l’impression de ne pouvoir faire un pas dehors sans se sentir mal. Elle était livide, et avait le cœur au bord des lèvres. Sans pour autant avoir la nausée. Sensation étrange…
Elle se leva pourtant, sortit et fit quelques pas dehors. Un véhicule la prit immédiatement en charge et la mena à travers les forêts locales. Nouvel arrêt. La rouquine sortit et eut la surprise de se retrouver devant un chemin à peine balisé. Elle se retourna vers ses hôtes temporaires, un œil interrogateur.
« La Reine nous a demandé de vous déposer ici et de ne vous escorter sous aucun prétexte. Elle estime que vous êtes largement assez grande pour cheminer toute seule et que vous n’avez pas besoin que des gardes vous accompagnent…
- Oui, enfin, elle a dit que vous n’aviez pas besoin de deux gros balourds comme nous pour vous guider... »
Le premier garde jeta un œil noir à son collègue et ne releva pas.
« Il n’y a de toutes façon aucun danger sur ce sentier. Suivez-le et vous la trouverez au bout. Ce n’est pas très loin, cinq minutes de marche à tout casser. »
La rouquine les remercia, les salua, et partit un sourire aux lèvres. Et le ventre retourné. On y était. Elle allait enfin La rencontrer.
Ce petit parcours nature était le bienvenu, en fait. Elle se retrouvait ainsi dans son élément et essaya de mettre à profit ce temps pour se décontracter. Elle y arriva partiellement.
Les gardes n’avaient pas menti, et au bout de cinq minutes à peine, elle déboucha dans une vaste plaine, elle prit note inconsciemment de la beauté du paysage. L’herbe ondulant sous le vent, les oiseaux évoluant dans le ciel, les montagnes au loin, le tout baignant dans une lumière crépusculaire. Elle enregistra tout ça, mais son cerveau et son regard n’étaient focalisés que sur une seule chose : la fine silhouette assise non loin d’une navette privée.
Olorìn s’arrêta et contempla le tableau. Elle n’avait pas envie d’avancer. Elle avait peur de briser le charme du moment. Tiraillée entre l’envie de contempler indéfiniment cette scène hors du temps et le désir de rejoindre celle qu’elle considérait comme son amie, la rouquine resta sur place sans rien faire pendant quelques minutes. Puis elle se décida enfin, et marcha délicatement vers la commandante. À mesure de son approche, la jeune femme distingua une forme allongée dans l’herbe aux côtés de la jeune femme. Il lui fallut quelques secondes pour identifier le grand loup blanc de Lyra. Son attention se reporta sur la jeune Reine. Cette dernière lançait des cailloux devant elle, semblant tuer l’attente comme elle pouvait.
Olorìn s’arrêta, la contemplant encore un peu, et se demandant ce qu’elle ferait si elle tombait en panne de cailloux.
Un fin sourire naquit sur son visage.
La commandante passa en mode furtif et se rapprocha discrètement, faisant attention à la moindre brindille qui pourrait craquer sous ses pas. Rompue à cet exercice depuis des siècles, l’avancée furtive faisait partie intégrante de ses réflexes. Elle se rapprocha de sa cible et s’immobilisa immédiatement lorsque le loup leva la tête, dressant les oreilles. La rouquine resta sans bouger, réduisant son souffle. Mais l’animal ne la regarda pas et finit par se recoucher lorsque la main de la jeune femme lui flatta la tête.
Lyra reprit son activité, et Olorìn son avancée.
Arrivée à quelques mètres, la rouquine se redressa le plus silencieusement du monde et attendit tranquillement derrière son hôte.
Lyra prit un caillou le fit sauter dans sa main et l’envoya rejoindre les autres dans le bosquet. Le projectile traversa le feuillage ricocha au sol et revint en arrière pour se poser aux pieds de Lyra. Olorìn contemplait son amie, guettant sa réaction. Lyra ne se démonta pas, récupéra le caillou, le fit sauter à nouveau dans sa main et le jeta à nouveau. Il décrivit une courbe ascendante, s’immobilisa, décrivit une boucle dans les airs avant de se poser délicatement aux pieds de la jeune commandante. Le manège se répéta quelques fois, Lyra lançant le caillou, Olorìn en prenant le contrôle pour lui faire décrire des arabesques de plus en plus compliquées avant de le ramener vers la Reine.
Une pointe d’amusement perça dans la voix de cette dernière.
« Quand vous aurez fini de jouer avec mes cailloux, nous pourrons peut-être nous saluer ?... »
Cdte. Lyra
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19/03/1019 ETU 18:14
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Lyra marqua une pause, juste assez pour savourer son petit effet - mais sans laisser s'installer un silence qui pourrait devenir gênant. Sans attendre plus longtemps, elle se releva donc avec souplesse et se tourna vers Olorìn, un sourire malicieux au coin des lèvres.  
A quelques mètres d'elle seulement, se tenait la commandante démasquée, l'air un peu déconfit. L'incompréhension se lisait sur son visage et mille questions semblaient se bousculer dans sa tête. Cela ne devait pas lui arriver souvent d'être repérée, et la reine lui devait sans doute quelques explications.
Alors que le regard de Lyra détaillait la commandante face à elle, son sourire s'évanouit peu à peu. C'était une vision déconcertante. Après des heures d'attente, à espérer et à imaginer cette rencontre, Olorìn, la troublante et impressionnante Olorìn, se tenait face à elle, les pieds dans l'herbe haute, dans cette petite robe blanche qui lui allait magnifiquement bien et soulignait sa silhouette avec élégance.
Un ange. C'était un ange que Lyra avait fait dégringoler dans la prairie pour on-ne-sait-encore quelle idée farfelue dont elle avait le secret. Elle la trouva belle. Son ventre se noua un peu, sans qu'elle ne comprenne pourquoi.
De son côté, elle avait opté pour une tenue un peu plus rustique. Elle n'avait pas trop réfléchi, en fait. Elle avait remis les vêtements qu'elle aimait porter lors des escapades fréquentes avec Ajay, il y longtemps... si longtemps... dans une autre vie. Un pantalon en treillis beige, tout ce qu'il y avait de plus classique, un débardeur noir proche du corps et une petite veste pour couvrir ses bras. Mouai, bien moins classe, quoi. Elle se dit qu'elle aurait pu choisir d'autres vêtements, avant de balayer cette préoccupation un peu futile. De toute façon, elle n'allait pas les garder très longtemps...
Sur cette dernière pensée, Lyra réalisa qu'elle avait passé un peu trop de temps à dévisager Olorìn et qu'il était peut-être temps de faire un pas vers elle. Retrouvant un large sourire, elle parcourut en quelques enjambées la petite distance qui la séparait de la commandante et elle serra chaleureusement ses mains dans les siennes pour la saluer.
On peut dire que vous soignez vos arrivées, Olorìn. C'est très impressionnant. Je n'ai rien entendu, même en tendant l'oreille. Voyant les sourcils d'Olorìn se froncer légèrement, Lyra eut un bref coup d’œil vers Ajay. Puis elle repris en murmurant, sur le ton de la confidence. Mais si vous voulez tromper un loup, ma chère... alors vous devez tenir compte du sens du vent. Nous nous sommes déjà croisée sur la Capitale, et Ajay connait votre odeur.
Lyra regarda la commandante dans les yeux, s'amusant de l'effet de sa révélation, puis éclata de rire.
Allez, sans rancune. Allons-y, le soleil est sur le point de se coucher et il faut absolument que nous soyons là haut à temps pour profiter du spectacle.
Elle attrapa son sac à dos et c'est seulement à cet instant qu'elle remarqua qu'Olorìn n'avait rien apporté. Un oubli ? Ou elle-même n'avait peut-être pas été assez précise dans son com-x ? Non, ça ne ressemblait pas à la commandante. Olorìn savait où elles allaient, et elle était trop maline pour ne pas y avoir pensé.
" Quand tu vois ce qu'elle a fait avec tes cailloux, elle n'a sans doute pas fini de te surprendre. "
Lyra approuva en silence la remarque d'Ajay et décida de ne poser aucune question. Au pire, elles partageraient, voilà tout.
Elles se mirent donc en marche et progressèrent d'abord dans les herbes hautes, en direction des arbres. Ajay les précédaient de quelques bons mètres, disparaissant presque sous la végétation malgré sa grande taille. Seules ses oreilles refaisaient surface de temps à autre, lorsqu'il dressait la tête pour scruter les environs.
Au bout d'un moment, l'herbe se fit de plus en plus basse et un sentier étroit fit son apparition. Serpentant entre les fourrés, il filait ensuite dans la forêt et les deux commandantes entamèrent l'ascension vers le sommet de la colline. En cette fin de journée, une forêt aurait pu dégager une atmosphère sombre et inhospitalière mais celle-ci, peu dense et composée principalement de feuillus, laissait au contraire filtrer une douce lumière.
La pente était douce et le sentier, bien que peu marqué, poursuivait sa course à perte de vue, contournant de temps à autre un rocher couvert de mousse, ou traversant un petit ruisseau.
Lyra avait entamé la conversation par quelques sujets très classiques, simple petite mise en jambe visant à briser la glace. Elles avaient beau avoir échangé à nombreuses reprises par com-x, la rencontre réelle restait un peu intimidante. Pour Lyra, en tout cas. Habituellement, elle ne se posait pas trop de questions et se révélait assez vite telle quelle était. Mais face à Olorìn... elle découvrit une gêne qu'elle ne se connaissait pas. C'était un sentiment étrange, comme si elle s'observait à la troisième personne en jugeant en temps réel chacune de ses propres paroles et gestes. Est-ce qu'elle parlait trop ? Pas assez ? Et ce qu'elle disait, est-ce que ça intéressait vraiment Olorìn ? Ou est-ce son intérêt n'était que pure politesse ? Est-ce qu'il fallait qu'elle aborde des sujets qui la préoccupaient en ce moment, ou est-ce que c'était déplacé ?
La marche avait tout de même un effet bénéfique et Lyra se détendit peu à peu. Elle n'avait tout simplement plus l'habitude de "discuter" librement avec quelqu'un, en dehors d'Alen. La dernière fois qu'elle était venue accompagnée à cet endroit, elle n'était encore que princesse. C'était une habitude qu'elle avait prise avec quelques filles du palais mais avec le temps... son couronnement... les liens s'étaient distendus et les occasions raréfiées. Lyra y était alors quelque fois retournée seule, mais elle se rendit compte que c'était un réel plaisir de faire découvrir cet endroit à quelqu'un qu'elle appréciait sincèrement. L'espace d'un instant, elle se sentit plus légère. Ce moment d'évasion était vraiment bienvenu avec tout ce qu'elle traversait en ce moment. Pourvu que son cerveau accepte de la laisser tranquille un moment, juste de quoi profiter de quelques heures hors du temps, loin de son rôle de reine et de toutes ses préoccupations.  
Le paysage changea soudain et elles sortirent de la forêt pour se retrouver à flanc de colline. L'herbe rase était progressivement remplacée par de larges tapis de mousse d'un vert tendre, qui contrastait avec la roche sombre du sol. Le sentier poursuivait son cheminement, serpentant entre les nombreuses petites mares et trous d'eau. De temps à autre, elles devaient enjamber des ruisseaux, parfois même prendre appui sur des pierres lorsque le débit se faisait plus important. A la surface de l'eau, une légère brume se formait et se dissipait en petits volutes. Surtout, une odeur nouvelle, très subtile, vint leur chatouiller les narines.
Lyra se retourna vers Olorìn, un large sourire aux lèvres et les joues rosies par la marche.
Vous sentez ça ? C'est pas super comme odeur, hein ? Mais en cette saison, ça ne devrait pas devenir plus fort, je vous rassure. C'est du souffre. Ca veut dire qu'on est plus très loin.
En effet, quelques mètres plus loin, après un dernier lacet, elles arrivèrent au sommet de la colline. Le paysage se métamorphosa encore et le spectacle était saisissant. Directement creusés dans le sol rocheux, une dizaine de bassins fumants les entouraient, remplis d'une eau frémissante et transparente. La vapeur chaude montait vers le ciel, formant de petits tourbillons sous l'effet du vent. Certains bassins, en leur centre, étaient agités par de véritables remous libérant soudain, sous l'effet de la pression, de petits geysers de quelques dizaines de cm de haut. Le fond des bassins était particulièrement remarquable, le dépôt de cristaux allant du blanc pur au vert émeraude donnant à l'eau une couleur inimitable.
Alors qu'Olorìn s'approchait d'un bassin pour l'observer de plus près, Lyra la mit en garde.
Méfiez-vous, certains sont de véritables pièges mortels. La température de l'eau peut dépasser les 90°C, rien que la vapeur peut vous brûler.
Elle désigna du doigt un bassin un peu isolé, au pied d'une petite falaise rocheuse, bordé de mousse.
Le nôtre est là bas !
C'était aussi le seul bassin à disposer d'une petite construction en bois sur le côté. Un petit ponton très rustique, mais Lyra fut heureuse de constater qu'il était toujours debout après tout ce temps.
Pendant leur ascension, le soleil avait poursuivi sa course et il était désormais prêt à disparaître derrière l'horizon. La température de l'air avait chuté, et la fraicheur était accentuée par leur montée en altitude. Lyra se sentit frissonner malgré ses vêtements et maintenant qu'elles étaient arrivées à destination, elle était impatiente de rejoindre la chaleur du bassin. Elle monta la petite volée de marches et se retrouva sur le ponton de bois.
Inspirant profondément, elle embrassa du regard le paysage qui s'étalait sous leurs yeux. Le ciel était dégagé de tout nuage et se teintait de rouge, la nuit promettait d'être magnifique. Elle se retourna pour poser son sac à dos et son regard croisa celui d'Olorìn. Ah oui. On y était. Elle avait compris, déjà lors de leurs échanges, que ce qui allait suivre risquait de mettre son invitée mal à l'aise, même si elle avait accepté de suivre les habitudes galathéennes.
Lyra ne voulait surtout pas créer de gêne - mais c'était si naturel pour elle, si évident, qu'elle ne sut pas vraiment quoi dire, ou quoi faire pour rendre cette étape plus facile pour son invitée.
Ajay monta à son tour sur le ponton et regarda Lyra. 
" Le plus simple, pour que quelque chose se fasse naturellement... c'est encore d'agir naturellement, non ? "
Lyra eut une petite moue, à moitié convaincue.
" Ouai, enfin... c'est plus facile à dire pour toi, qu'à faire pour elle, tu vois ? "
Mais au fond, Ajay avait raison. Plus elle prendrait de pincettes, plus elle créerait de la tension. Elle regarda donc Olorìn et lui sourit avec bienveillance.
Ici, la température varie de 20°C environ, par ici (elle désigna du doigt la partie la plus basse du bassin) et elle monte autour de 40, 45°C sous la petite cascade (son doigt pointa la chute d'eau fumante à flanc de roche). Vous allez voir, c'est un vrai régal.
Avec un large sourire, Lyra enleva ses bottines et les rangea sur le côté en les poussant du pied.
Vous pouvez laisser vos vêtements là, ajouta-t-elle en désignant un banc en bois. On aura qu'à mettre mon sac dessus pour que le vent ne fasse pas tout envoler.
Puis, tournant le dos à Olorìn, elle entrepris de remonter ses longs cheveux en un chignon rapide, haut sur la tête. En quelques mouvements, elle se débarrassa de sa veste, de son débardeur, et quitta ainsi l'intégralité de ses vêtements qu'elle assembla en boule au milieu du banc. Sans un regard vers Olorìn, sa peau nue frissonnant sous la morsure du froid, Lyra descendit du ponton pour se plonger dans le bassin avec délice.
Prenant appui sur le bord du bassin, enfoncée dans l'eau jusqu'aux épaules, Lyra ferma les yeux et soupira d'aise. 
Elle décida d'attendre qu'Olorìn la rejoigne pour rouvrir les yeux, espérant ainsi lui offrir un semblant d'intimité - toute relative certes, mais c'était le mieux qu'elle puisse faire dans cette circonstance. 

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