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In Extremis

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Cdte. Lyra
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19/03/1019 ETU 20:17
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Comme souvent au cours des derniers cycles, Lyra arpentait le tarmac du spatioport principal de Galathée, transformé en véritable fourmilière. Au delà de la nécessité de se rendre régulièrement sur place pour suivre l'avancée des travaux, elle aimait sincèrement venir ici. Au moins il y avait du monde, de l'animation, et matière à se rendre utile. Elle ne supportait plus de rester entre les quatre murs de son Palais, entourée de ses conseillers dépressifs et paniqués par la venue imminente de la catastrophe. 
Et son Palais lui rappelait trop Alen. Leur dernière altercation avait laissé en elle une sensation froide et morbide. Lyra frissonna, comme à chaque fois qu'elle revivait cette scène. Elle était passée par une phase de doute extrêmement violente, une remise en question profonde. Elle s'était sentie submergée par une vague de sentiments contradictoires et apparemment inconciliables ; son amour pour Alen, la peur de ce qu'il était en train de devenir, l'effroi et l'horreur provoqué par tous ces morts...
Mais Nela avait su trouver les mots pour lui remettre les idées en place. Une promesse avait été faite, et elle allait tenir sa promesse, point. Quand tout ça serait derrière eux, il faudrait qu'ils aient une sérieuse discussion. Mais ce n'était pas le moment de se poser des questions, pour l'instant il fallait agir. 
Alors qu'elle longeait un bâtiment du spatioport, Lyra s'arrêta quelques secondes devant son reflet, que lui renvoyait la paroi métallique du hangar. Croisant son propre regard, froid et déterminé, elle eut presque du mal à se reconnaître. Elle avait beaucoup changé, en l'espace de quelques cycles. Pourtant, au fond d'elle, elle avait l'impression d'être toujours la même. Comme le vent balaie et emporte le feuillage des arbres pour ne laisser que la silhouette brute du tronc et des branches, les coups durs et les drames qu'elle avaient affronté récemment ne l'avaient pas changé en profondeur. Ils avaient en revanche emporté avec eux ses rires, le pétillant de son regard et la forme de candeur qui la caractérisait. 
Cette constatation ne provoqua aucune émotion. Tout ça finirait par revenir, l'hiver ne durerait pas éternellement. Elle jeta un dernier regard à son reflet et reprit sa route.  
Remontant l'allée principale, Lyra rejoignit un petite groupe de techniciens et d'ingénieurs qui l'attendaient pour lui transmettre les derniers rapports d'avancement. Elle les écouta d'une oreille tout en marchant. Les différents chantiers avançaient bien, très bien même. Est-ce que cela serait suffisant... rien n'était moins sûr.
Rien ne prédisposait le peuple galathéen à vivre l'exode. Galathée, planète mère à l'origine de la civilisation galathéenne, trônait au cœur d'un Royaume qui n'avait cessé de s'étendre et d'ancrer ses racines dans le secteur 9. Tout en étant ouvert vers le reste de la Galaxie, le royaume galathéen s'était érigé en forteresse en laquelle ses habitants avaient toute confiance. Des guerres et des menaces, il y en avait eu, par le passé. Mais aucune n'était venue percer ses défenses et le royaume avait prospéré. La meilleure guerre était celle qu'on évite, et Lyra avait toujours fait son possible pour épargner à son peuple la confrontation armée. 
Mais aujourd'hui, tout était différent. Pour la première fois, elle se sentait impuissante face à un ennemi inconnu, une menace invisible et incontrôlable. Tous les bunkers, tous les vaisseaux militaires réunis ne feraient rien contre l'apocalypse annoncée. Pour la première fois de leur histoire, les galathéens n'étaient plus en sécurité chez eux, et la fuite était leur seul espoir.
L'exode... comment déplacer et faire survivre dans l'univers plus de 3000 milliards de galathéens en déroute ? Depuis des cycles, tous les plus grands cerveaux du royaume s'étaient mobilisés sur la question, pour mettre sur pied un vaste programme de migration.
Le moindre vaisseau galathéen avait été réquisitionné et subissait d'importantes transformations pour devenir des cellules vitales, capable d'accueillir des civils pour leur permettre de survivre dans l'univers. Les conditions seraient plus que spartiates, mais il faudrait s'en contenter. De nouveaux vaisseaux étaient construits en continu, et sortaient des usines de montage pour rejoindre les nombreuses stations galathéennes du secteur. Les délais étaient serrés, bien trop serrés... et la tâche monumentale. Impossible, probablement. Mais ce n'était pas une raison pour attendre la mort les bras croisés, alors tous s'activaient. 
Après avoir donné quelques directives et signé une liasse de documents, Lyra congédia finalement tout le petit monde qui l'entourait et elle se dirigea vers un bâtiment un peu à l'écart. Elle apposa son badge sur la porte de sécurité et pénétra à l’intérieur du hangar.
Devant elle se dressait un vaisseau semblable à aucun autre. Sa surface lisse et légèrement argentée lui donnaient une apparence étonnamment gracieuse malgré sa taille imposante. Contournant le vaisseau, elle repéra Arthus et Nela, en grande discussion avec quelques ingénieurs, et se dirigea dans leur direction.
Elle écouta en silence les dernières informations concernant le vaisseau. Tout semblait prêt, et en état de marche. La S.P.H.E.R.E aussi. Lyra leva les yeux vers le vaisseau. Cette cage argentée, concentré de savoir et de technologie galathéenne, dans laquelle ils s'enfermeraient bientôt volontairement serait leur bouée de sauvetage... ou leur tombeau.
Lyra remercia les ingénieurs d'un signe de tête et resta seule avec Arthus et Nela. Elle échangea d'abord un regard entendu avec la jeune fille.
On peut y aller, Nel ? Tout est prêt ?
Nela acquiesça d'un air grave et alors qu'Arthus ouvrait la bouche pour demander des explications, Lyra se tourna vers lui.
On a un dernier truc à faire, Nela et moi. Mais on en a pas pour longtemps, on sera vite de retour. Elle hésita, regarda ses pieds une seconde, avant de poursuivre. Si.... si jamais, il devait m'arriver quelque chose, si je ne suis pas de retour quand les choses commenceront à se gâter, ne m'attend pas Arthus. Suis le plan, comme prévu.
Un air de panique passa dans les yeux fatigués du vieil homme, qui secoua la tête.
Hors de question que je parte sans toi, Lyra. On a plus le temps pour tes improvisations, qu'est-ce que...
Lyra lui coupa la parole et lui attrapa les épaules.
Arthus ! C'est un ordre de ta reine. Suis le plan.  Elle le regarda une dernière fois dans les yeux et finalement, le prit dans ses bras avec tendresse. Elle lui murmura... Et c'est moi qui te le demande. Fais ça pour moi.
Enfin, elle se recula et sans un regard en arrière, elle quitta le hangar avec Nela.
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Immobile et silencieux derrière la paroi vitrée de la Salle de commandes du Coronado, Alen observait le ballet précis et majestueux des vaisseaux des passeurs qui gravitaient tout autour. Derrière lui, Halibel, chef des armées, scrutait le bon déroulé des opérations sur les écrans de contrôle et distribuait les derniers ordres. 
Alors qu'elle posait le regard sur l'un des écrans radars, un point lumineux fit soudain son apparition, attirant son attention. Fronçant les sourcils, elle se rapprocha de l'écran et régla les antennes réceptrices pour augmenter la précision du signal. 
Alen ? Il y a du mouvement droit devant.
Le roi des passeurs tourna simplement la tête et attendit en silence qu'Halibel lui fournisse plus d'informations.
Un vaisseau isolé... pas d'identification pour le moment, et je ne capte aucun signal de sa part. Il est pile dans notre trajectoire.
Alen sembla réfléchir quelques instants. Comment un vaisseau avait-il pu atterrir ici, sans avoir été détecté plus tôt par ses radars, ni même stoppé par ses flottes en orbites ? Ce n'était vraiment ni l'endroit, ni le moment de venir se perdre...
Essaie d'obtenir une identification, une classification, quoi que ce soit sur son identité. Si nous arrivons à le prévenir, il n'est pas encore trop tard pour lui faire faire marche arrière.
Halibel hocha la tête en silence et pianota sur la console. A cet instant, une série de voyants s'alluma sur le pupitre de contrôle à sa droite, détournant son attention. Elle se redressa et se tourna à nouveau vers Alen.
Les dernières confirmations viennent d'arriver, tout est paré pour le lancement. Les canons et les vaisseaux sont positionnés. Ils n'attendent plus que ton feu vert.
C'était le signal qu'il attendait, la seule véritable information qui avait de l'importance. Alen se détacha lentement de son poste d'observation pour s'installer derrière le pupitre. Halibel jeta un dernier regard à l'écran radar sur lequel était apparu le vaisseau solitaire.
Une petite fenêtre venait d'apparaître au dessus du point rouge signalant le vaisseau, et la chef des armées se pencha pour lire le texte qu'elle contenait. Un code d'identification.
Alen...
Elle n'eut pas le temps de poursuivre, que la porte de la salle de contrôle s'ouvrait avec énergie. Nela apparut, escortée de deux gardes.
Alen, stop ! 
Elle pénétra dans la salle d'un pas vif, l'inquiétude se lisait sur son visage et elle semblait à bout de souffle. La main du roi, à quelques centimètres du bouton de lancement, s'immobilisa et il fronça les sourcils à la vue de Nela.
Qu'est-ce que tu fais ici ? Je croyais t'avoir demandé de rester en sécurité sur Galathée, avec Lyra ! Il recula sa main, et se leva lentement. 
Où est Lyra ?
Contre toute attente, c'est Halibel qui lui répondit.
Ici. Elle avait le doigt posé sur l'écran du radar, sur le petit point rouge. Le vaisseau isolé. Alen fixa le point, refusant de comprendre.
C'est un code d'identification galathéen, continua Halibel. C'est celui du vaisseau personnel de la reine. Elle fit une pause, vérifia une nouvelle fois ses calculs, avant de conclure. Le vaisseau est sur la trajectoire de notre cible... tous nos croiseurs sont pointés sur elle.
Contacte le vaisseau, fais le bouger de là !
Halibel échangea un bref regard avec Nela, avant de contourner le pupitre et de s'installer au poste de communication. Pendant plusieurs minutes, elle tenta de transmettre le même message en boucle au vaisseau, par différents canaux, mais ne récolta en réponse qu'un bruit blanc persistant. Sur l'écran, le vaisseau ne bougea pas d'un pouce. La chef des armées finit par reposer son casque, le visage fermé.
Aucun signal, aucun contact de sa part qui indique qu'il m'entend. Elle leva les yeux vers Alen. Le vaisseau semble sourd et muet.
Pendant un temps qui parut interminable, aucun d'eux ne prononça plus un mot. Alen fixait l'écran du radar, Halibel et Nela regardaient le roi des passeurs. La suite des événement ne dépendait que de lui. Imperceptiblement, la main dans la poche de son manteau, Nela serra les doigts autour d'un petit boitier de télécommunication. Le cœur battant, elle était pendue à la réaction d'Alen, prête à appuyer sur le boitier s'il prenait la mauvaise décision.
Le roi des passeurs mit brutalement fin à l'attente en écrasant un poing rageur sur la table. Étouffant un juron, il se dirigea d'un pas vif vers la porte.
Halibel, prépare la sortie de ma navette en porte Nord. Met tout le monde en stand-by, je vais la chercher.
Il sortit en claquant la porte. Un poids énorme sembla retomber des épaules de Nela, qui ferma les yeux en soupirant. Elle décrispa ses doigts autour du boitier, le laissant retomber au fond de sa poche. Levant finalement les yeux, elle accrocha le regard d'Halibel. La chef des armées hocha la tête en silence et alla s'installer au poste de commande.
Nela passa la main dans ses longs cheveux noirs et prit place derrière la paroi vitrée. A l'endroit exact où se tenait Alen, peu de temps avant son arrivée. La suite n'était plus entre ses mains, c'était le début d'une nouvelle attente.
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Le Prometheus, vaisseau mère galathéen, stationnait sur sa position, immobile et imposant dans l'immensité de l'espace. Tous les moteurs avaient étés coupés, l'éclairage réduit à son minimum. Habituellement plein de vie et capable d'accueillir une petite armée à lui tout seul, il était ce jour là quasiment désert. Le silence qui régnait à son bord lui donnait presque l'apparence d'un vaisseau fantôme.
Une fois monté à son bord, Alen ne croisa que quelques rares membres d'équipage, auquel il ne prêta aucune attention. Il connaissait très bien le vaisseau et savait exactement où il se rendait, avec pour seule escorte le bruit de ses pas qui résonnaient dans les couloirs vides.
Deux gardes étaient stationnés à l'entrée des quartiers personnel de Lyra. A la vue d'Alen, ils ouvrirent la porte sans poser la moindre question. La venue du roi des passeurs ne semblait une surprise pour personne. En temps normal, cette constatation aurait dû le faire tiquer. Mais son esprit était tourné vers un seul but, trouver Lyra et lui faire évacuer les lieux.
Le petit salon dans lequel il pénétra était plongé dans une semi pénombre. Les parois vitrées ne reflétaient que le vide et l'obscurité de l'espace autour d'eux, et seules quelques appliques murales étaient allumées. Alen resta sur le seuil quelques instants, attendant que ses yeux ne s'habituent à la faible luminosité de la pièce.
Bonjour, mon amour. Heureuse que tu te sois donnée la peine de venir en personne.
Il tourna le regard en direction de la voix familière et distingua, à l'autre bout de la pièce, une silhouette féminine qui lui tournait le dos, dont les contours étaient parfaitement dessinés dans une robe fine et cintrée.
Je croyais avoir été clair, Lyra. Je t'ai demandé de ne pas te mettre en travers de mon chemin. Sa voix se fit dure. Un peu plus... j'étais à deux doigts de mettre ton vaisseau en pièce. 
Lyra s'était retournée et avait traversé la pièce pour se rapprocher de lui. Il la dévisagea froidement.
Qu'est-ce que tu fiches ici ?
La jeune reine passa ses bras autour du cou d'Alen et, se serrant doucement contre lui, elle lui répondit dans un murmure. 
Il fallait que je te revoie, et je crois que c'était le seul moyen de t'avoir pour moi une dernière fois. C'était risqué, d'accord. Mais je vois que j'ai eu raison d'avoir confiance en toi, conclut-elle dans un sourire avant de l'embrasser.
Il ne lui rendit pourtant pas son baiser et il la repoussa doucement. 
Lyra, c'est pas le moment. Faut vraiment que tu bouges d'ici. 
Elle le regarda dans les yeux, le toisant d'un air de défi.
Pourquoi, pas le moment ? Parce que l'intégralité de ton armée est prête à nous foncer dessus et que tes canons sont braqués sur mon vaisseau ? Elle éclata d'un rire sans joie et se détourna.
Aucun passeur ne bougera sans avoir ton feu vert. Tant que tu es ici, rien ne peux nous arriver. La mort peut t'attendre encore un peu, non ?
Elle attrapa deux flûtes sur la table basse et en tendit une à Alen. 
Qu'est-ce que tu crois ? Que j'allais te laisser partir, et disparaître de ma vie, comme ça ? J'ai encore des choses à te dire, et je crois bien que tu es coincé ici. Alors autant m'écouter, non ?
Alen ne répondit pas tout de suite. Ses yeux se posèrent sur Lyra, détaillèrent son visage, ses grands yeux verts, les mèches de cheveux dorés qui tombaient sur ses joues, la courbe de son cou et de ses épaules délicatement enveloppées par le col de sa robe rouge sombre. Son regard revint sur le verre qu'elle lui tendait, et il se décida finalement à l'accepter.
Très bien, tu as gagné.
Il vida le contenu du verre d'un trait, et le reposa d'un geste sec sur le meuble.
Alors vas-y, je t'écoute !
Un léger voile de mélancolie passa sur le visage de Lyra. Elle déposa son propre verre dans un soupir et regarda Alen.
Tu ne m'a jamais promis une vie paisible, sans danger et sans difficultés. Je savais à quoi je m'engageais, et j'ai pris cette décision en mon âme et conscience. C'est un choix que je n'ai jamais regretté, même si nous ne sommes pas d'accord sur tout.
Elle lui sourit, et fit une pause sans le quitter des yeux. Alen attendait la suite, il soutenait son regard sans ciller. Il n'affichait aucune réaction et restait imperturbable... malgré la chaleur étouffante de la pièce, presque suffocante. Il ne l'avait pas vraiment remarqué jusque là, mais à présent, ça devenait à la limite du supportable.
Lyra, elle, semblait parfaitement à l'aise et elle poursuivit.
Tu ne m'as rien caché de tes projets, tu ne m'a pas menti. Mais tu m'avais demandé de te promettre une chose, tu te souviens ?
Alen la fixa, et il eut la sensation que sa vision devenait floue. Il dut faire une effort de concentration pour retrouver une image nette, et il passa une main sur son visage. Quelle chaleur, bon sang...
La reine se rapprocha de lui et poursuivit d'une voix douce.
Tu m'as demandé d'être toujours là pour toi, et d'éclairer ta route, quoi qu'il arrive.
Alen sentit son cœur s’emballer. Quelque chose n'était pas normal. Il sentit ses forces l'abandonner et il eu la sensation de glisser petit à petit dans une douce torpeur. Un sentiment d'endormissement, irrépressible.
Lyra, je... parvint-il à articuler, avant de se sentir tituber.
Lyra le rattrapa pour l'empêcher de tomber, et le serrant tendrement contre elle, elle l'allongea sur le sol du salon. Plongeant le regard dans les yeux vairons du passeur, elle y lut toute l'incompréhension, tous les efforts qu'il faisait pour lutter contre l'engourdissement qui le gagnait.
Qu'est-ce que... tu...
Chut, mon amour, lui murmura-t-elle, passant délicatement une main sur son visage. Je ne te laisserais pas sombrer, Alen. Je ne laisserais pas disparaître dans les ténèbres. J'ai juré de te protéger, et je te protégerai. Y compris de toi-même.
Elle le serra dans ses bras.
J'espère que tu me pardonneras. Je t'aime...
Les dernières résistances d'Alen finirent par céder, et il sombra doucement dans un profond sommeil. Lyra le garda contre elle encore un moment, puis elle sécha du dos de la main une larme sur sa joue. Elle reposa le passeur délicatement au sol, et son regard se posa sur le verre qu'elle lui avait tendu, quelques minutes auparavant. L'effet était rapide, mais il ne durerait pas très longtemps. Il n'y avait pas de temps à perdre.
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A bord du Coronado, le petit communicateur dans la poche de Nela émit un petit son discret. La jeune fille n'avait pas bougé de son poste, fixant toujours l'immensité de la galaxie depuis la salle de contrôle.
Elle sortit la machine de sa poche, et prit connaissance du message. Puis, elle se tourna vers Halibel.
Tout s'est déroulé selon le plan. Alen est entre les mains de Lyra. Ils font route vers Galathée pour rejoindre la S.P.H.E.R.E.
Elle marqua une pause.
Halibel, met moi sur tous les canaux de la flotte, s'il te plait.
La commandante s'exécuta, et Nela apparut sur l'holotransmetteur de tous les moniteurs de la flotte des passeurs.
Mes chers frères et sœurs. Nous avons décidé avec Lyra, la compagne du Roi, qu'il était nécessaire de le mettre à l'écart et de le relever de ses fonctions. Je prends donc dès à présent les commandes du Royaume en tant qu'intendante. Notre peuple a toujours vécu entre ombre et lumière, vous êtes aujourd'hui libres chacun d'entre vous de faire votre choix. Je n'irais pas à l'encontre des idées du Roi, Je vous propose simplement un autre chemin... Un autre passage. Pour ceux pour qui le passage est dans la lumière, je vous invite donc à me suivre. Quant à ceux qui veulent suivre le chemin des ombres indiqué par Alen, je vous souhaite de profiter des tous les instants de votre passage... Nous nous retrouverons tous un jour dans l'au delà.
La jeune femme coupa la transmission. Le Coronado décrocha de la formation établie par la flotte des passeurs pour suivre le vaisseau Galathéen. Toute la flotte se mis en mouvement et, au fur et à mesure, de plus en plus de vaisseaux décrochèrent et vinrent se mettre dans le sillage du Coronado. Pour les autres, déterminés à suivre la volonté d'Alen, ils firent hurler les moteurs avec pour seule destination l'accomplissement de leur destin.

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