Retour sur les ondes

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Cdte. Lyra Respect diplomatique : 459 28/08/1019 ETU 23:29

Score : 8 Détails 0 : orthographe insuffisante 0 : présentation bâclée 0 : hors sujet 0 : hors role play 0 : message insultant efforts visibles : 0 message adapté : 0 message remarquable : 6 humour décapant : 0 role play intéressant : 2 Il n'y avait rien de tel qu'une bonne coupure générale des systèmes de communication pour reprendre brutalement conscience de la précarité et de la futilité de son existence.  Alors certes, c'est vrai, à plusieurs reprises par le passé, Lyra aurait donné beaucoup pour se couper du monde et se tenir éloignée de l'agitation politique de sa galaxie. Mais pas ici, pas maintenant ! Vivre une apocalypse était déjà un cauchemar, mais avec les communicateurs en carafe en prime, c'était l'enfer...  Pour commencer, l'apocalypse avait considérablement endommagé les communicateurs, mais les ingénieurs galathéens avaient réussi à réparer les machines peu de temps avant leur arrivée en Résurgence. Lyra avait au moins pu collecter des informations en provenance de l'Assemblée, envoyer et recevoir une série de messages. Bon. Là dessus, des bombardements en secteur origine avaient grillé quelques sonars, et un débris de bombe avait frôlé le vaisseau, emportant avec lui l'une des antennes principales. Tant bien que mal, après quelques sorties extravéhiculaires, les ingénieurs galathéens étaient parvenus à bricoler quelque chose d'à-peu-près fonctionnel pour la remplacer, à partir d'un assemblage d'ustensiles de cuisine, d'un grille-pain et de duct tape - ce "formidable scotch imperméable, souple, inextensible et au fort pouvoir adhésif", comme l'avait fièrement énoncé l'un des ingénieurs en brandissant le rouleau. Et... ça fonctionnait. A peu près. En tout cas assez pour envoyer et recevoir des messages basiques et se repérer un minimum dans la Galaxie. Plus tard, à proximité du secteur 16, une météorite faillit heurter de plein fouet le vaisseau, qui ne dû son salut qu'au talent des pilotes ayant modifié sa trajectoire à temps. Le bloc rocheux esquiva très proprement le vaisseau - mais pas son antenne de fortune, dont les dimensions non-conformes aux standards n'avaient pas été prises en compte par les pilotes. Dans un fracas déchirant, la météorite emporta donc l'antenne, et avec elle, une tripotée de câbles et équipements secondaires reliés à l'antenne par le fameux scotch-imperméable-souple-inextensible-et-au-fort-pouvoir-adhésif. Instantanément, tout signal disparut des radars, et les communicateurs ne renvoyèrent plus qu'un bruit blanc désespérant. Le Prometheus, vaisseau-mère Galathéen, fleuron de la flotte royale, n'était désormais plus qu'une coquille en dérive dans l'espace, incapable de capter ni d'émettre le moindre message. Aveugles, sourds et muets, les galathéens étaient purement et simplement coupés du monde autour d'eux. Et ils le savaient, dans l'espace, personne ne les entendrait crier... Peu de temps avant l'épisode de la météorite, les galathéens avait pourtant réceptionné une proposition de planète, dont ils possédaient les coordonnées ; mais privés de leur radar, leur chance de la retrouver étaient quasi nulles. Autant courir dans un labyrinthe avec les yeux bandés et les mains dans le dos... Alors, le vaisseau avait éteint ses moteurs, et s'était fait le plus discret possible. Vu de l’extérieur, c'était un bâtiment calme et silencieux. Mais à l'intérieur, la situation était proche du chaos. Les ingénieurs couraient dans tous les sens à la recherche d'une nouvelle solution, avec le peu de matériel qu'ils avaient sous la main. Les chefs d'Etat Major s'impatientaient et passaient leurs nerfs sur le premier technicien qu'ils avaient sous la main. Lyra était d'une humeur exécrable, frustrée de ne pouvoir répondre à ses messages, ignorante de ce qui se tramait au dehors. Au mieux, elle passerait pour une malpolie qui laisse ses interlocuteurs sans réponse, au pire sa présence silencieuse passerait pour une démarche fourbe ou hostile. Elle passait donc ses journées à ruminer de sombres pensées, à s’abîmer les yeux dans l'obscurité de l'espace autour d'eux. A se demander si elle n'allait pas finir par écrire ses com-x sur de grandes pancartes qu'elles plaquerait contre les baies vitrées du vaisseau... * * * Cela avait duré une dizaine de cycles. Une éternité, au moment où chaque heure comptait et où les maigres réserves diminuaient à vue d’œil. Et qu'en était-il dehors ? Ce pouvait aussi bien être un havre de paix et d'abondance, qu'un théâtre de guerre et de conflits. Lyra n'avait aucun moyen de le savoir. Elle avait arrêté de réfléchir à tout ça depuis quelques cycles déjà. Allongée sur sa couchette, elle faisait rebondir inlassablement une petite balle contre le plafond avec une régularité obsessionnelle. Voilà. Voilà comment allait s'arrêter l'histoire des galathéens. Même pas dans un ultime coup d'éclat, ou un quelconque fait héroïque ou glorieux. Non, simplement une stupide météorite qui les avait plongé dans le noir. Et ils allaient stupidement dériver comme ça jusqu'à la fin, dans ce stupide vaisseau égaré dans cette stupide galaxie. C'était une fin complètement stupi... Bip. La main de Lyra se referma sur la petite balle et elle se redressa sur sa couchette. Elle aurait juré entendre le bruit caractéristique de son communicateur, l'avertissant d'un nouveau com-x. De mieux en mieux : elle commençait à perdre la boule, pas étonnant avec cette solitu... Bip. Bip. Bip-bip-bip... Ce n'était plus une notification, mais une avalanche de notifications en provenance de la petite machine posée sur le bureau. Lyra sauta à terre et s'en saisit pour ouvrir sa boîte à com-x. Un large sourire illumina son visage à mesure qu'elle prenait connaissance des messages. Elle ne savait pas comment ils s'étaient débrouillés, mais ils avaient enfin réussi : Galathée était de retour sur les ondes de Résurgence !

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