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L'Organisation

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Coa. -L'Organisation-
Respect diplomatique : 7

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04/08/1021 ETU 06:43
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Un type à l’allure banale, qui donne normalement envie de lui porter peu d’attention, venait de se matérialiser sous forme d'hologramme à l'assemblée. Il émettait depuis des fréquences inconnues et portait une genre de grande veste grise, ainsi qu’un trilby noir. Les courbures fines de son visage, sa peau sèche, et son corps noueux le rendaient de premier abord peu élégant. Mais l’hologramme se distordait au dessus de son buste et ne permettait en rien de le vérifier : il était flouté, assez légèrement pour reconnaître ses expressions, mais pas assez pour identifier sa face.
"Mesdames et Messieurs, bonjour."
Et ainsi commence le début d’une nouvelle ère, pensa-t-il.
"L’Organisation vous salue."
L'inconnu s'avance jusqu'à être en mesure d’être au centre de l’assemblée. Distraitement, il plonge une main dans sa poche et porte l’autre à son menton. Ses gestes sont lents et gracieux. Malgré le flou, on discerne l'esquisse d'un sourire à même ses lèvres. Le silence est insoutenable, la tension est palpable.
"J’escompte que notre petit coup d’éclat vous a plu." dit-il finalement.
Il sort de sa poche un pad, et pianote sur quelques touches. L'écran grésille un court instant. C'est le temps qu'il faut pour achever le transfert de données. Les rapports apparaissent, défilent, glissent le long des écrans de l’assemblée.
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Il avait enfin accroché leur attention.
"Détendez-vous."
L’individu range son pad et sort un briquet.
"Vous devriez tous sincèrement vous détendre. Ce n’était que les premières bombes."
Et maintenant, il ne perdra plus leur attention. Il sort un gros cigare de sa veste. "Un bon Montecristo dumas, il n’y a pas de mauvais endroits ou de mauvais moments pour ça." se murmura t-il. Il alluma son cigare et nonobstant les regards, il l’entame. Les secondes étaient longues. Quelques vapes de fumées plus tard, il déclare d’un ton toujours aussi calme.
"Vous devez avoir beaucoup de questions. Mais ça tombe mal, je ne suis venu vous donner qu’une seule réponse. À la question « Pourquoi ? » "
L’individu lance un regard panoramique à la salle.
"Nous vous observons depuis toujours. Nous avons suivi l’évolution de cette Galaxie avec beaucoup d’attention." Il marque une pause. "Mais le spectacle d’entropie est pour l’Organisation un affre pire que le temps. Des parodies d’institutions aux attroupements de dégénérés, la Galaxie entropique n’a pas manqué une seule occasion de s’humilier." Il doit s’en tenir à la déclaration, mais il n’aime pas travailler sur son temps libre, il prend donc son temps. Il continue son cigare, aspire profondément, et c’est en soufflant toute la fumée qu’il poursuit. "De tous les commandants, la majorité exerce toute la vivacité de leur esprit –pour ceux en ayant– à des combines, des fricotages et grenouillages en tout genre, dans l’intérêt de maintenir leur misérable existence personnelle sans honneur et dignité. "
Le type eut un rire cynique. Lorsqu'il eut terminé, il secoua doucement la tête.
"Certes, il serait malhonnête de ne pas reconnaître que l’Organisation utilise des procédés similaires, mais la différence notable est que nous n’avons pas la prétention d’être responsable de peuples entiers. Selon l’Organisation, la plus haute fonction du pouvoir est la compréhension de ses conséquences. Malheureusement, les commandants déliquescents de cette galaxie sont incapables de la moindre compréhension de quoi que ce soit, et surtout par eux même. Ils ont besoin d’une aide pour cela. Notre aide.
Ainsi l’Organisation a organisé l’inorganisable pour le bien commun."
Il incline le chef, soupire subtilement en même temps qu’il souffle encore de la fumée, puis reprend en relevant son regard.
"Un Châtiment. Une idée de quelques illuminés, mais qui savent ce qu’ils font. Vous allez enfin devoir composer avec la responsabilité de vos actions passées comme présentes. L’Organisation n’a aucune revendication, si ce n’est l’intention de faire justice pour tous ceux ayant été abusés par les hypocrites et bonimenteurs en tout genre. Ces derniers peuvent d’ailleurs faire amende honorable publiquement en assemblée… Avant que je ne le fasse pour eux lors de mon prochain passage. "
L’individu marque un temps de pause, sa tête s’incline légèrement, et il lui échappe un petit souffle de nez.
"Quant aux autres, quoi que vous en pensiez, profitez du spectacle. On est même très ouvert, si vous êtes intéressé et que vous différez des hypocrites trop nombreux, faites nous le savoir… On saura vous contacter. Mais je suis fort contrit de remarquer en assemblée la mésestime affichée à propos du travail des visionnaires qu’a regroupé l’Organisation. C’est certainement la rançon de notre génie. Mais ils vous le répètent, vous n’avez rien à craindre de nous."
Et ce, même si l’éclat du sourire qu’affiche maintenant l’individu laisse présager de tout le contraire.
"Mesdames et Messieurs, je vous remercie pour l’attention que vous aurez portée à notre déclaration, et à surtout mon humble personne. Je vous ai fait part de tout ce que j’avais à vous dire pour l’instant." Il aspire une dernière bouffée, puis jette ce qui lui prenait l’attention d’une de ses mains. Son cigare est terminé. "Il est maintenant temps de faire coasser les crapauds véreux de la galaxie."
Il porte alors lentement cette seconde main dans sa veste. Un œil avisé peut apercevoir un bout rectangulaire, un probable boîtier, dissimulé dans sa manche. L’émission prend fin, aussi subitement que cela, alors que le pouce presse le bouton, et que le sourire aux lèvres disparait en même temps que la transmission holographique.

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