Que la vie était douce dans l'oasis du Shet El Jerid...

Argane la connaissait par coeur, l'ayant parcouru durant nombre de jeux propres aux enfants, dans l'insouciance de la jeunesse.

Mais le destin s'avérait parfois cruel. Elle était l'héritière du royaume de son père, le cheikh Sekmet Ibn Sekir, et à ce destin nul n'était tenu d'échapper...

Un matin où la vision des dunes se brouillait déjà au gré des courants de chaleur, un membre de la garde personnelle du cheikh se présenta, s'inclinant au sol.

Ses premiers mots frappèrent Argane de plein fouet :

Argane était muette de stupeur, accablée de tristesse à l'évocation du décès de son bien-aimé père, et à la fois soucieuse à l'évocation des charges qui ne tarderaient pas à lui incomber.

Reprenant un peu de contenance, elle se retira un instant afin de se faire vêtir de ses atours royaux, récupéra une petite boîte scellée par un astucieux mécanisme dans son boudoir, ordonna à sa suite que l'on prépare son voyage, et s'en revint à la salle d'audience où le garde royal l'attendait encore de toute évidence.

Argane avait gagné une assurance dûe à son nouveau rang, son port de tête s'était élevé, sa démarche s'était assurée.

Ses heures insouciantes passées au sein de l'oasis étaient désormais derrière elle, un nouveau défi l'attendait à présent.