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Cdt. Rupert Avery
Respect diplomatique : 635 ![]() 09/02/1013 ETU 15:20 ![]() |
Score : 8
Détails
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L’aube naissait déjà. Il n’était pas rare que le commandant Rupert Avery reste éveillé une nuit entière mais c’était généralement dans le but de s’occuper d’interminables problèmes administratifs liés à la gestion de son empire commercial. Or cette nuit là, et ce depuis bien longtemps, aucun soucis n’était venu troubler la quiétude nocturne qui drapait le Palais d’Emeraude avec la légèreté d’un voile éthéré. L’aube naissait déjà La grande terrasse était somptueuse, la lumière hésitante et fébrile du soleil s’unissant avec la clarté du feu des lanternes encore allumés. Mille nuances de vert se répercutaient tels des échos dans le paysage, jaillissant de pierres inestimables, d’ornements à la beauté surréaliste ou encore de goutes de rosées posées sur les feuilles d’une végétation luxuriante venant caresser les moindres recoins de l’édifice. L’aube naissait déjà. Pourtant l’homme au masque d’ombre ne prêtait pas la moindre attention à tout cela, il était perdu dans l’intensité et la profondeur mystérieuse des deux perles de jade qui le fixaient, rieuses et envoutantes. Une main d’albâtre caressa doucement sa joue, et alors que le soleil perçait définitivement au dessus des cimes, la brume se retira, son visage se dévoila, enfin. L’aube naissait enfin. Ses yeux étaient gris pâle, ses cheveux châtain chatoyait de reflets dorés par ce soleil matinal et une fine cicatrice rosée barrait son visage du front jusqu'à la pommette gauche épargnant simplement son œil. Il avait des fines lèvres à peine plus foncées que son teint pâle, ses traits semblaient ciselés dans le marbre et il affichait une expression sévère. Son regard donnait l’impression vous transpercer à chaque instant. Pourtant tel l’astre diurne se levant au petit matin, un sourire vint illuminer son visage et il ne murmura que ces quelques mots : « Merci Hélia » Elle lui rendit son sourire tout en rejetant ses cheveux en arrière dans un mouvement plein de grâce et de promesse. Puis lentement ils s’approchèrent unissant leur silhouette dans le contre-jour, tel deux ombres chinoises. Le soleil brillait d’un nouvel espoir. Les mois passèrent sans pour autant entacher leur Idylle, ils menaient une vie secrète, loin des tourments politiques et militaires. Mais chaque paradis est illusoire, chaque rêve s’achève et la réalité finit toujours par reprendre le dessus. Doucement tombait le crépuscule Il était tard, le conseil du Triumvirat venait de s’achever, et tous exténués regagnait tranquillement leurs pénates obsédés par la promesse d’un sommeil salvateur. Mais dans les couloirs sombres, à l’abri des oreilles et des regards indiscrets, les deux amants se retrouvèrent malgré la fatigue grandissante. Trois lunes brillaient dans le ciel, plus mystérieuses et plus belles qu’un soleil. Leur douce lueur pale repoussait l’obscurité impénétrable. Elles veillaient telles trois gardiennes, seules spectatrices de la scène qui se déroulait dans le secret paisible de la nuit. La nuit brillait de milles doutes « Ecoute Hélia il faut que je te dise quelque chose. -moi aussi rétorqua la jeune femme, je… -Nous ne pouvons pas continuer comme ça coupa Rupert, tous ces secrets, ces folies, nous ne pouvons plus nous le permettre. Nous courrons à notre pertes et nous risquons de mettre à mal la confiance qu’on nous accorde, nous risquons de nous retrouver seul et sans soutient, c’est inenvisageable. A mesure qu’il parlait le visage d’Hélia se décomposait, mué tantôt par l’incompréhension, tantôt par la colère et c’est cette dernière qui l’emporta. « Comment oses-tu balayer ce pan de notre vie d’un revers de la main, tu n’as aucune idée de conséquences de ta décision, j’ai moi aussi quelque chose à te dire ! Je… -laisse moi finir la coupa Rupert une nouvelle fois. Nous devons donner un sens à notre liaison, nous devons la rendre forte et incontestable, elle sera un ciment pour notre entourage mais surtout pour nous. Hélia, épouse-moi. » Cette dernière resta bouche bée, ne sachant que dire, que penser, des dizaines d’émotions contradictoires se bousculaient dans sa tête. Elle était à la fois énervée, soulagée, heureuse, désemparée. Elle finit par relever les yeux et ses lèvres s’agitèrent, laissant filtrer une voie fluette. « Rup, je suis enceinte -Alors je prends ça pour un oui ! » Et l’homme éclata d’un rire joyeux. L’aube ne tarderait pas.
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