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Cdte. Helia
Respect diplomatique : 202 
29/05/1013 ETU 22:12 
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Message édité -
Score : 7
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La brume matinale ne s'était pas encore totalement dissipé au sein de la cuvette probablement artificielle ou se trouvait la Tour. L'air était chargé d'humidité mais Helia savait que ce n'était qu'une question de temps avant que le soleil assommant de l'été Tarosien ne revienne la harceler. Pour éviter cela, et pour éviter de retrouver ses bottes pleines d'eau, elle était partie de bonne heure. Sans défaire sa tente, elle la retrouverait au retour. Elle marchait à présent entre les marécages qui se formaient naturellement dans la cuvette, en essayant de ne pas penser aux énormes moustiques qui la harcelait. Comme les appareils électriques ne fonctionnaient pas, ou très mal, dans cette zone de Taro, elle avait dû employer un procédé chimique pour se protéger, procédé qui avait rapidement montré ces limites. Elle pesta intérieurement contre les chercheurs et repensa à la réorganisation en cours de ses laboratoires. Helia s’arrêta un moment pour évaluer la distance qui la séparait de la Tour et estima qu'elle y serait au crépuscule. Elle voyageait léger, avec un sac contenant des vivres pour la journée, sa trousse de secours et son arbalète. Cette dernière était totalement inutile, aucun animal plus en avant que les insectes sur l’échelle de l'évolution ne s'approchait jamais de la Tour, mais comme tous les habitants originaires des communautés autarciques de Taro elle se sentait nue sans arme. Helia songea un instant à repartir dans la direction opposé. Ce qu'elle avait à faire ne l'amusait pas, elle était trop habituée au confort que lui offrait sa vie d'intendante pour pouvoir apprécier de courir à travers les marais. Elle songea tristement qu'elle avait changé: petite, elle trouvait toujours un prétexte pour s'éclipser et aller découvrir le monde qui l'entourait. C'était d'ailleurs comme ça que tout avait commencé, quand ses parents avaient découvert qu'elle allait au pied de la Tour. Elle ferma les yeux et secoua la tête pour éviter de repenser à leur réaction. «…des cris, une femme qui pleure, de la lumière. Beaucoup de lumière. » Voilà que ça recommençait ! Elle frissonna, fit le vide dans sa tête et continua sa marche. La brume avait maintenant complètement disparu, et le soleil achevait de faire du trajet vers la Tour une épreuve. Helia repensa au projet OZ, qui devait apporter aux peuples du Triumvirat une nouvelle prospérité et qui devait assurer à jamais leur protection. Elle n’arrivait pas à se convaincre qu’il s’agissait d’une bonne idée, après tout leur force était depuis longtemps inégalé et aucune crise d’ampleur n’était venu frapper leurs mondes depuis de très nombreux cycles. Leurs populations vivaient heureuses. Mais ils avaient toujours pris ensemble les pires risques, et ce projet ne devait pas en comporter. Il avait néanmoins aspiré une grande partie des ressources en apotium et énergie de Taro, et mobilisé pendant plusieurs cycles l’ensemble de sa communauté scientifique, l’empêchant de se concentrer sur leurs taches habituelles. Comme les moustiques par exemple. « …un bruit assourdissant qui vrille la tête. Gigantesque larsen. Un ciel en feu au-dessus de la Tour… » Son cœur se mit à battre la chamade et elle agrandit sa foulée. Elle devait rejoindre la Tour. L’angoisse commençait à l’envahir et elle savait qu’elle devait discipliner son esprit si elle voulait y parvenir. Elle y trouverait des réponses. Non ! Ne pas penser ! « …Une montagne qui s’effondre. Une immense étendue de verre. Puis l’obscurité. » Reprend ton souffle, Helia, respire calmement. La Tour n’est plus très loin. Elle eut l’impression de sortir la tête de l’eau. Le monde autour d’elle cessa d’être hostile tandis qu’elle franchissait les derniers mètres qui la séparait de son objectif.
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Cdte. Helia
Respect diplomatique : 202
02/06/1013 ETU 23:04
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Score : 5
Détails
Personne ne savait de quand datait la Tour. De mémoire d'homme, elle avait toujours été là, et de nombreuses légendes y faisaient référence, des traditions orales des communautés autarciques jusqu'aux dessins cryptographiques des trois villes hautes. Helia glissa sa main le long de sa surface, songeuse. Au milieu de l'été, la pierre lisse était étrangement froide. Elle en fit le tour lentement. La Tour était en réalité démesurément plus haute que large, mais cela ne sautait pas aux yeux au premier abord. Ses proportions étaient esthétiques. Un frémissement venu de la Tour qui envahit tout son corps. Helia regarda derrière elle. Ici l'horizon était limité par le relief, et le soleil couchant rendait le paysage éblouissant. Elle plongea. Sur l'escalier à colimaçon franchit à maintes reprises, elle dût se convaincre une nouvelle fois qu'elle n'était pas folle. Tu es l'intendante de Taro ma vieille, et grâce à tout ça. Comme d'habitude, son corps semblait lui échapper. Elle avait l'impression de flotter tandis qu'elle montait les marches de marbre. "Bonjour Helia." Sa voix lui fit l'effet d'une douche froide. Elle aspira une grande gorgée d'air. "Bonjour." "De nouvelles étoiles se sont allumé ce soir Helia. Et tu en es en partis responsable." Elle comprit instantanément. Le projet Oz avait échoué, ils avaient échoué. Les conséquences ne lui échappaient pas. La réaction en chaîne allait ravager la galaxie. Elle se demanda un instant comment elle pouvait savoir tout ça, l’échec n'avait pas été envisagé. Elle baissa la tête. "Que va t'il se passer maintenant ?" "Il y a plusieurs solutions. Mais beaucoup de gens vont mourir cette nuit." Helia avait l'impression que sa tête allait exploser. Il était trop tard. Pourquoi avaient ils fait ça ? Ils étaient des enfants s'amusant sans limite et sans penser aux conséquences. Ils avaient tout, et voilà que la galaxie s'embrasait par leur faute. "Vous ne pouvez rien faire ? Vous ne pouvez pas empecher ça ? Les sauver ?" "Je ne suis pas dieu Helia, loin de là. Je ne peux pas éternellement réparer les conséquences de tes actes. " Elle avait envie de pleurer. "La première fois que nous nous sommes rencontré, tu étais jeune. Trop jeune sans doute." Elle s'en souvenait comme si c'était hier. Ils avaient parlé toute la nuit, et elle l'avait cru. Comment aurait-il pu en être autrement. Cette nuit là, sa vie avait été changé pour toujours. Pas d'un coup bien sur, il avait fallut du temps. Mais tout venait de là. "Mais les circonstances sont particulières. Que tu ne sois pas venu me voir plus tôt est finalement une bénédiction. Je n'aurais pas su empêcher ça. Leur venue va paradoxalement me faciliter la tache." "Leur venue ?" "Les Observateurs. Sais tu au moins qui ils sont ? Malgré mon âge et ma nature, j'ignore moi même presque tout d'eux, même si j'ai eu l'occasion de les croiser à l'occasion. Ils sont infiniment plus vieux que moi. Tout ce que je sais, c'est que leur présence n'indique rien de bon. Et qu'ils ont battis la Tour, il y a longtemps. Ils ont réactivés d'anciens systèmes dans toute la galaxie, dont la Tour fait partie. Je peux l'utiliser pour protéger en partie le secteur, mais cela va avoir un prix." "Taro ?" "D'une certaine façon. Je vais essayer de tricher pour rendre ce sacrifice...temporaire. Pour la planète en tout cas." "Je vais mourir ?" ... "Oui." Helia retint un sanglot. Elle voulut retourner dans le passé. Etre à nouveau une enfant et choisir de s'en éloigner, de cette maudite Tour. "Et Jill ? Sans moi... Et sans Taro pour le protéger..." "Il est sous la protection de Can sur Sable-monde n'est ce pas ? N'ai pas de crainte pour ton fils Helia, Can vous est loyal et sa volonté est sans faille." Elle avala sa salive et prit sa décision. "Nous devons nous dépêcher." Elle sentit son sourire.
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