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Cdt. Von Sternberg
Respect diplomatique : 27 ![]() 12/08/1013 ETU 11:48 |
Score : 5
Détails
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Les rues de Königsburg étaient remplies. La foule, habituellement si austère et discrète, s’était faite un fleuve multicolore; tous jusqu’au moindre balayeur de rue avaient sorti les vêtements des beaux jours. A chaque fenêtre, le lion noir bicéphale se dressait fièrement sur le fond blanc du drapeau national. Les bars et les cafés débordaient, emplis ici de chants patriotiques, ici de discussions profondes ponctuées de toasts aux soldats, au roi, au prince. Les forces de la Miliz tachaient de maintenir un peu d’ordre mais eux aussi souriaient et riaient, un peu de la gloire des soldats pour une fois rejaillissant sur eux. Dans le palais royal, indifférents à la liesse, les membres du Haut Conseil se prenaient le bec. Ils avaient été réveillés en pleine nuit, longtemps avant l’annonce officielle de la victoire et argumentait depuis ce qui pour Carl Weber Von Sternberg, Président du Conseil, semblait une éternité. Pendant que les divers ministres se haranguaient, se coupant la parole et mettaient en place un impressionnant dialogue de sourds, Von Sternberg se demandait silencieusement pourquoi Son Altesse Leopold II avait cru bon d'encombrer la gouvernance du royaume de cette monstrueuse perte de temps. Le Président du Conseil avait le dernier mot dans toute les décisions, comme à l'époque où il était Coadjuteur du Royame. A quoi bon se disait-il, les laisser discuter des sujets sur lesquels ils n'avaient aucun impact? L'illusions du pouvoir... Stepan, son second lui fit un signe discret. Il ne prenait plus de notes sur la réunion depuis un moment. Von Sternberg se redressa dans son siège et tapa légèrement la table. Le bruit de ses phalanges de métal noir sur la table fit immédiatement taire l'assemblée. Bien, messieurs. Je pense que la situation a été suffisamment discutée. Je suis en partie d'accord avec Herring et le général Von Moltke; Il est clair après l'assaut et la reprise de Einrakuss que nous avons un avantage énorme sur les forces de Ricou. Nous sommes tous conscients que cet avantage ne durera pas et qu'il faudrait poursuivre les attaques pour nous assurer de sa capitulation. Toutefois, la situation hors de nos frontières est houleue. Vous n'êtes pas sans connaître les troubles actuels de l'Assemblée Galactique. Aussi, avant de continuer, nous devons jauger si l'opinion est favorable à ce genre d'action. Mais, Von Sternberg, l'opinion a toujours- Von Sternberg leva la main, interrompant Herring, le ministre de la propagande: Je ne vous parle pas de l'opinion publique, Herring; nous avons toute confaince dans votre département. Je vous parle de l'opinion des autres Nations Galactiques, dont certaines pourraient nous rayer de la carte en quelques jours. Je sais que certains s'opposaient à cette mesure, mais nous n'avons plus le choix. Je vais faire une annonce officielle à l'Assemblée Galactique. Si elle est défavorable? Nous verrons. Vous préparerez le projet "Douceur et chaleur des chaudoudoux" pour pallier à la dissatisfatcion publique le cas échéant. Je m'y attèle immédiatement, Graf. Bien. Je vais moi-même de ce pas préparer le communiqué officiel. Et pour l'avancement de la situation? Stepan mettra en place les rapports, vous lui demanderez. Se levant et indiquant la sortie: Messieurs... Les membres du Haut Conseil se levèrent en silence et sortirent un par un. Stepan, le secrétaire personnel de Von Sternberg resta un instant: Je vous prépare le communiqué, Graf. Merci Stepan. En passant, demande à Tris de m'apporter un café, veux-tu? Ces réunions... Le secrétaire esquissa un sourire en coin avant de sortir. Von Sternberg se rassit avec un soupir et sortit une cigarette d'un étui argenté. Un petit pan de la table glissa et un cendrier apparut. Von Sternberg alluma la cigarette et contempla les volutes de fumée, l'air songeur.
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