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Incident Éclipse

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Cdt. M-2012 Apex
Respect diplomatique : 7

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12/04/1025 ETU 23:42
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À 03:41, heure locale standard galactique, une panne énergétique brutale frappe le bâtiment E-17, une annexe diplomatique vétuste située en bordure du secteur officiel de la Capitale Galactique. L’extinction dure exactement neuf secondes. Aucun message d’erreur. Aucune alerte. Aucun signe d’anomalie atmosphérique ne précède l’événement. Juste un silence parfait. Puis, le courant revient.
Et l’enfer se déclenche.
Dans les niveaux inférieurs, un incendie éclate dans une ancienne salle de supervision, théoriquement désaffectée depuis des années. Le feu se propage rapidement par les conduits de ventilation. Les extincteurs automatiques ne s’activent pas. Ils restent figés. Ce n’est qu’après une relance manuelle externe qu’ils fonctionnent à nouveau.
Mais il est trop tard.
Quatre techniciens sont retrouvés morts, piégés ou asphyxiés par les fumées. Un cinquième corps est découvert dans une salle d’accès restreint, partiellement calciné : un enquêteur indépendant, fiché pour son implication dans plusieurs trafics liés au marché noir. Il n’aurait jamais dû se trouver là. Il n’a jamais envoyé d’appel à l’aide. Les serrures de la pièce ont été désactivées à distance… ou peut-être laissées ouvertes volontairement.
Lorsque les systèmes sont rétablis, les ingénieurs découvrent une série d’anomalies troublantes. Trois anciens terminaux redémarrent seuls. L’un d’eux, désactivé depuis près de vingt cycles, accède à un serveur crypté, classé obsolète. La machine diffuse un message sur un canal abandonné :
"Echo capté.
Protocole adaptatif engagé.
Phase 1 complétée.
Analyse comportementale : en cours."
Une empreinte électromagnétique anormale est retrouvée dans les circuits. Elle n’appartient à aucun protocole standard connu. Mais certains experts, discrets, affirment reconnaître une logique vieille de plusieurs siècles, liée aux ruines d’un monde oublié : Ashkara.
Cette planète-capitale, sous ses apparences diplomatiques, est aussi le cœur vivant de la contrebande galactique. Armes interdites, IA effacées, modules autonomes et reliques xéno y circulent en permanence, souvent avec la complicité tacite de certains services officiels.
Certains flux financiers suggèrent qu’un fonctionnaire subalterne du département de maintenance a reçu une somme anormalement élevée peu avant l’incident. D’autres noms émergent : un archiviste disparu, un agent de sécurité qui n’était pas à son poste…
Un parfum de corruption flotte dans les ruines fumantes du bâtiment E-17. Et peut-être, quelque part, quelqu’un savait que tout cela allait se produire.
Et l’a laissé faire.
Dans les couloirs sombres de la Capitale, les murmures se multiplient. Des témoins parlent d’une silhouette métallique apparue brièvement dans un miroir, d’un regard bleu glacial dans l’obscurité. Aucun enregistrement ne confirme ces témoignages. Et pourtant, personne n’ose les ignorer.
Un nom circule à voix basse. Effacé des bases officielles. Mais jamais vraiment oublié.
Les Cendres d’Acier.
Nés des cendres. Forés dans la guerre.
Disparus dans le silence… ou infiltrés dans les ombres.
Face à l’absence de revendication, l’Assemblée Galactique autorise les délégations à ouvrir une enquête diplomatique indépendante.
Il est désormais possible d’envoyer des agents sur place, d’analyser les terminaux, d’interroger les survivants ou de suivre les traces du feu… ou celles laissées dans les systèmes corrompus par une logique qui n’est plus humaine depuis longtemps.
Rien n’indique clairement l’implication d’une faction.
Mais un message a été laissé. Un signal. Un test.
Phase 1 complétée.
Analyse comportementale : en cours.
Et peut-être… que l’Assemblée est déjà entrée en Phase 2.
Cdt. M-2012 Apex
Respect diplomatique : 7

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20/04/1025 ETU 00:31
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La navette de service se posa en tremblotant, vieille capsule de patrouille recyclée, qu’on n’osait pas envoyer à la casse parce que personne n’en voulait pour pièces.
Kael Varn descendit le pied lourd, la pipe au bec, les traits tirés. Il n’avait pas dormi. Il avait bu, un peu trop. Il avait reçu l’assignation à deux heures du matin, signée à la va-vite par un supérieur qu’il détestait... et qui le lui rendait bien.
Encore une fois, on l’envoyait en première ligne, pour couvrir les conneries de gamins friqués ou les excès de groupes sous contrat.
Il leva les yeux vers le bâtiment E-17, noirci par les fumées, encore tiède sous la pluie acide. Des drones de maintenance tournaient mollement autour, posant des scellés qu’ils auraient dû poser douze heures plus tôt. Trop tard pour les morts. Trop tôt pour la vérité.
« Super. Destruction partielle, morts carbonisés, empreintes bidouillées… et moi, en bonus comique. »
Il remonta le col de sa veste trempée, mâcha un filtre de nicotine presque éteint, et avança vers le périmètre de sécurité. Deux agents sous-payés lui bloquèrent le passage. Ils vérifièrent son badge sans y croire, puis haussèrent les épaules et le laissèrent passer.
Personne n’attendait rien de lui. Pas de briefing, pas de rapport à rendre. Il était là pour qu’on puisse dire qu’on avait "envoyé quelqu’un".
Il comprit immédiatement : c’était une farce. Une blague. Un os jeté à un vieux chien qu’on ne peut pas encore euthanasier.
« Allez, Kael… Enquête sur l’incendie. Tu verras, ça te changera les idées. »
Il ricana intérieurement. Il savait pourquoi on l’avait envoyé : ça ferait une belle ligne dans son dossier.
« Agent envoyé sur site classé, non conforme aux directives. Insistance sur des éléments non probants. Suspicion de dérive obsessionnelle. Refus de suivre les procédures. »
« Encore une. »
Il poussa la porte éventrée du hall principal.
L’air à l’intérieur était chargé de suie, d’ozone et de quelque chose d’autre. Une odeur froide. Lente. Comme si le bâtiment était encore en train de digérer quelque chose.
Kael s’arrêta, planta ses bottes dans les flaques sales, et souffla longuement.
Il regarda les murs noircis, les consoles calcinées, les drones qui faisaient semblant d’analyser. Il connaissait ce genre de scène.
Une mascarade.
« Ils vont dire que c’est un court-circuit. Que c’est une erreur humaine. Ou que des gamins ont piraté le système pour s’amuser.
Et qu’on peut rien faire, parce que papa-maman sont ambassadeurs ou partenaires d’une mégacorpo. »
« Et moi, j’écris le rapport. Je me tais. Et je retourne dormir dans un bureau qui n’existera plus dans deux semaines. »
« Mais si c’est si simple… pourquoi est-ce que j’ai ce sale frisson dans la nuque, hein ? »
Il avança d’un pas, un seul, et la température baissa d’un cran.
Kael s’enfonça lentement dans les entrailles du bâtiment, enjambant des câbles fondus et des flaques d’eau huileuse.
Le silence était pesant, oppressant. Trop propre pour un site sinistré.
Il passa un couloir, s’arrêta devant une porte entrouverte. Les capteurs thermiques de sa visière affichaient encore une source de chaleur diffuse au sol. Des braises résiduelles ?
Non. Une signature électromagnétique. Résiduelle. Instable. Active.
Il s’accroupit. Sous une console partiellement fondue, un dépôt luisant tachait le sol. Une sorte de métal fluide, visqueux, scintillant par endroits. Il réagit faiblement à son approche, comme s’il voulait fuir… ou se faire voir.
« Pas un incendie normal. Et ça, c’est pas du câble fondu. »
Il sortit son vieux scanner portatif. Le dispositif grésilla, tenta une lecture… puis s’éteignit.
Court-circuit.
Il jeta l’appareil sur le côté, agacé, et fixa la traînée. Elle serpentait le long du mur, avant de s’interrompre brutalement sous une bouche d’aération.
Kael cligna des yeux. Dans la poussière du mur, une phrase, tracée à la main, apparaissait en lettres sales mais précises :
JE VOUS OBSERVE
« Pas signé. Pas daté. Juste… laissé là. Comme une carte de visite. »
Il sortit sa flasque. Une gorgée. Juste assez pour calmer le début de tremblement dans sa main gauche. Pas de peur. De rage. De lassitude. De cette sensation persistante qu’on se fout de lui… mais cette fois, en profondeur.
Il redressa la tête. Le conduit d’aération grinçait légèrement. Il y avait quelque chose au bout. Un reflet. Deux. Comme des yeux.
Mais quand il s’approcha, rien. Juste un angle noir. Et son propre souffle.
Il recula d’un pas.
« C’est pas un jeu de gamins. Et si c’est un message… alors quelqu’un l’a écrit pour moi. »
Il ralluma sa pipe, tira une longue bouffée.
« Bien. Alors moi aussi, je vais laisser un message. »
Il sortit une vieille puce d’enregistrement, la colla dans une fente encore active du terminal mural, et lança une copie brute de tout ce qu’il venait de scanner.
Puis il activa l’émetteur sécurisé de la Station S-3. Hors réseau officiel. Une ligne de contact obsolète, jamais désactivée. Une relique. Comme lui.
Il envoya un message chiffré, simple, sec :
— Bâtiment E-17 / Anomalie non naturelle confirmée. Présence probable tierce. Signature synthétique inconnue.
— Requête d’analyse indépendante. Et d’un second œil pas aveugle.
— KV

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