*Un hologramme instable s’anime lentement dans un bruissement statique. Une silhouette massive en armure se dessine dans les interférences. Malgré les parasites, sa prestance est inaltérée. Les yeux d’un vert pâle transpercent l’assemblée. Sa voix, grave et maîtrisée, fend le silence.*

Commandants. Représentants. Êtres libres, ou esclaves déguisés.

Je suis Lion El’Jonson. Primarque des Dark Angels. Seigneur de la Première Légion.

Vous me voyez flou. Mon image vacille. Ce n’est pas un accident. C’est le reflet de notre époque : instable, fragmentée, brouillée par les cendres de ce qui fut.

J’ai entendu vos voix. Certaines chantent la paix, d'autres rugissent la guerre. J’entends aussi la peur, masquée par des discours d’ordre, de taxes, de souveraineté. Et je vois des armées... qui prétendent protéger mais qui s'arment déjà.

Les Dark Angels n’offrent pas la paix. Nous offrons la vérité. Et la vérité... est douloureuse.

Nous n’imposons rien. Nous observons. Nous jugeons. Et quand le moment est venu, nous frappons. Non pour conquérir, mais pour purifier.

Nous ne négocions pas avec la corruption. Nous ne pactisons pas avec ceux qui tolèrent le mensonge dans leurs rangs.

Pop Diva Karli, vos mots sont gracieux. Amiral Garp, vos intentions sont claires. Mais sachez-le : nous viendrons là où l’ordre est une façade. Nous viendrons là où la justice se monnaie. Et nous vous jugerons, tous, par vos actes.

La galaxie Déclin est une illusion. Elle ne décline pas. Elle se dévoile.

Si vous souhaitez discuter, trouvez-moi dans le Secteur 1. Mais sachez que je ne parle qu’à ceux qui n’ont rien à cacher.

*L’image devient bruit. Puis silence.*

Ma'at tousse à cause de la poussière.

– Ahem. Coucou Primarque ! Si tu veux discuter, je t'invite sur Rouge-Sang ! C'est très agréable et sans danger là-bas. En plus, tu pourras croiser du monde ! Il y a Karli et l'Amiral ! Aurielle et des types qui connaissent Marex Duodecim. 

L’hologramme du Primarque s’imposa, instable, grésillant par instants, projetant sa silhouette martiale dans l’assemblée. Flanqué de deux vétérans Bladeguard impassibles, il prit la parole, debout et immobile, comme une statue impériale.

« Amiral Garp… »

« Vous confondez autorité et tyrannie, et votre conception de la paix ressemble étrangement à celle des faibles — un havre édifié sur la peur du conflit, au lieu de la résolution de celui-ci. Mais soit. Je n’ai que faire de vos interprétations. »

« Je n’impose pas ma vision. Je la manifeste. Là où nous marchons, le chaos recule, la discorde s’étouffe et l’ordre renaît. Ce n’est ni une proposition ni un avertissement : c’est une vérité. »

« Vous prétendez défendre des frontières. Fort bien. Gardez-les. Mais sachez que ceux qui, depuis ces frontières, tolèrent l’injustice, pactisent avec la décadence ou ferment les yeux sur le retour de l’Hérésie, deviennent complices. Et je ne fais aucune différence entre le hérétique actif et le complice passif. »

« La galaxie est vaste, oui. Mais ses recoins obscurs sont peuplés d’ombres qui n’attendent qu’une faiblesse pour s’étendre. Mon devoir est de m’assurer que cette faiblesse ne vienne jamais des Dark Angels, ni de ceux qui s’en prétendent alliés. »

« Votre “paradis”, si tant est qu’il existe, n’échappera pas au jugement de l’Histoire. Et l’Histoire, Amiral, n’est pas écrite par ceux qui parlent de paix. Mais par ceux qui la font, quel qu’en soit le prix. »

Le regard de Lion s’attarda un instant sur chaque hologramme présent, puis il conclut, d’une voix glaciale :

« La diplomatie n’est pas un refuge. C’est une épreuve. Et vous venez de vous y soumettre. »

L’hologramme s’éteint.

– Oui, oui, l'Amiral, l'amiral…Mais et Ma'at, alors ? 

L’hologramme du Primarque Lion El’Jonson réapparut, légèrement plus net cette fois, comme si la machine elle-même hésitait à brouiller la voix d’un tel personnage. Les deux Bladeguards restaient figés à ses côtés, mais le regard du Primarque se porta avec une précision presque chirurgicale en direction de la conseillère Ma’at.

Il répondit — lentement, sans animosité, mais avec cette gravité impénétrable propre aux fils de Caliban :

« Conseillère Ma’at. »

« Vous êtes vive, inquisitive. Ce n’est pas un défaut. Dans certaines Cours, cela peut même être un rempart contre la stagnation. Mais dans d’autres… cela devient un feu difficile à maîtriser. »

« Les Dark Angels n’acceptent aucun impôt sur leur dignité. Ce que nous protégeons, nous le faisons par devoir, non par marché. Nous ne sommes ni mercenaires ni collecteurs. Nos ressources viennent de notre foi, notre discipline et du sang versé par nos ennemis. »

« Injustice. Décadence. Hérésie. Trois masques d’un même mal. L’Injustice, c’est fermer les yeux quand l’innocent est piétiné. La Décadence, c’est abandonner toute rigueur au nom du confort. L’Hérésie, c’est croire que l’on peut être au-dessus de l’ordre établi sans en assumer les conséquences. Et croyez-moi, elles viennent toujours. »

« L’Empire d’Arcania prétend être notre allié, dites-vous ? Voilà une prétention à vérifier. Ce que l’on prétend être importe peu. Seul compte ce que l’on fait lorsque l’obscurité s’avance. »

« Quant à votre diplomatie… »

(Il marque une pause, et pour la première fois, ses traits se détendent légèrement.)

« …Je la note à 6 sur 10. Directe, mais trop pressée. Vous interrogez sans écouter. La diplomatie n’est pas une joute, c’est une dissection. Chaque mot doit être un scalpel. Apprenez à faire saigner la vérité sans faire hurler la salle. Alors vous atteindrez le 10. »

« Vous êtes la conseillère de l’Empereur. Soyez aussi la gardienne de votre silence. Car parfois, le silence vaut plus que cent discours. »

L’hologramme ne se coupa pas immédiatement, comme s’il laissait volontairement un vide pour qu’on médite sur ses paroles. Puis, d’un seul clignement, il disparut.

Chers saints, amiraux, primarques et pantins étoilés…

Mes salutations à cette auguste assemblée… et mes condoléances à ses illusions perdues

Ici John Doe. Autrefois mercenaire, parfois pirate, aujourd’hui… éducateur de peuples. On s’améliore, non ?"

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"J’ai écouté vos voix. L’une vend la paix, tarifée à 10% du PIB. Une autre l’achète avec le sang des menteurs. Et entre les deux, un 'oui' diplomatique aussi engageant qu’un vote blanc."

Amiral Garp, vous avez le mérite de la clarté. Et l’élégance d’un péage intergalactique. Protection contre la piraterie, très bien.

Quant à vous, Lion El’Jonson… Primarque de l’épure, chevalier de la claque morale… vous avez parlé de vérité. Mais je me méfie des hommes qui parlent trop bien de vérité : souvent, ce sont ceux qui ne supportent pas qu’on la leur raconte à l’envers.

Je ne vous crains pas, Lion. Mais je vous respecte. Car vous êtes rare : vous jugez sans vouloir posséder. C’est peut-être ça, l’élégance ultime.

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Chez nous, dans le Système Imperium, on n’achète pas la paix. On l’enseigne. On ne vend pas notre honneur contre une escorte. On le forge dans les classes, dans les champs, dans les serments d’orphelins devenus capitaines.

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J’ai entendu l’Amiral Garp. Et d’abord, je veux le saluer. Car il a eu le mérite rare de proposer une solution. Elle est imparfaite, discutable, risquée… mais elle existe. Dans cette galaxie, c’est déjà une révolution.

La menace Brigandine est réelle. Ces chiens fous rasent des mondes, brisent des empires, humilient nos peuples. Et certains d’entre vous… préfèrent encore ergoter sur la sémantique de la paix pendant que des enfants grattent des cendres à mains nues

Alors non, Amiral, votre offre n’est pas vaine. Mais elle est dangereuse. Car ce que vous proposez, c’est une milice privée. Une armée contractuelle. Une Marine d’abonnés. Et les armées sans contre-pouvoirs deviennent des dieux capricieux avec des fusils pour auréole.

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Qui contrôlera la Marine quand elle contrôlera l’espace ? Qui osera lui dire non, le jour où elle décidera qu’un monde est trop indiscipliné pour mériter sa protection ? Une telle force, sans ancrage politique, sans responsabilité intersectorielle, devient tôt ou tard une dictature en uniforme blanc.

Mais je ne suis pas là pour détruire, la critique est facile, le verbe acerbe me direz vous.

En effet et je suis là pour bâtir. Pas seulement envoyer une salve inutile et retourner tranquillement à siroter cette daube distillé que ces poivraux veulent appeler whiskey.

Alors Voilà une contre-proposition que j'espère constructive : que l’on crée une Coalition Sectorielle Intergalactique, composée de tous les peuples libres prêts à contribuer, chacun selon ses moyens. Pas une milice, Une Institution avec le i majuscule. Dotée d’une charte. D’un organe de contrôle. D’un droit d’intervention légitime contre la piraterie… et non contre les peuples.

Certes, cela ne se fera pas en un cycle. Mais cela commencera aujourd’hui. Car aujourd’hui, nous avons débattu. Et dans l’Empire que je sers, c’est déjà un acte de guerre contre la fatalité.

Amiral Garp, vous avez semé une graine. Libre à chacun de ne pas l’arroser. Mais pour ma part, je tends la main et je prépare la houe.

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Qu’on me tienne informé. Qu’on m’éduque si je me trompe. Et qu’on se souvienne de ceci : ce ne sont pas les Brigands qui me font peur. C’est l’habitude qu’on prend à déléguer notre devoir à d’autres.

Nous veillerons. Et nous interviendrons. Quand la justice faiblira. Quand la paix deviendra un costume trop propre pour cacher la crasse des intérêts."

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Bonne chance à vous, représentants de la galaxie Déclin. Peut-être qu’elle ne décline pas, après tout. Peut-être qu’elle se défroisse, comme une vieille carte qu’on n’avait jamais osé lire à voix haute.

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