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Journal de Rorschach

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Cdt. Rorschach
Respect diplomatique : 6

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18/09/1015 ETU 05:44
Score : 6 Détails Prévenir Dieu
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17 septembre 3015
Ce matin, carcasse de chien dans une ruelle. Traces de pneus sur son ventre éclaté...
Cette ville me craint.
J'ai vu son vrai visage.
Les rues sont des caniveaux géants. Et les caniveaux sont pleins de sang... Et quand enfin les égouts refouleront... Toute la vermine sera noyée.
Ils s'enfonceront jusqu'à la taille dans la fange de leur débauche et de leurs meurtres. Et c'est alors que putes et politiciens lèveront la tête en hurlant: << Sauvez-nous! >>
Et dans un murmure, moi, je répondrai;
non...
Maintenant, le monde entier est près de la chute et regarde la gueule de l'enfer.
Tous ces libéraux... Ces intellos... Ces démagos...
Et soudain... Personne ne sait plus quoi dire...
À mes pieds, cette affreuse ville. Criant comme un abattoir plein d'enfants attardés.
Le crépuscule pue la débauche et la mauvaise conscience.
Derrière un millier de fenêtres, s'affairent un millier de coquerelles humaines, s'adonnant à leurs névroses et à leurs vices.
Un millier de fenêtres ouvertes sur un millier de fosses septiques privées où leurs occupants égrainent une à une les secondes qu'il leur reste à vivre,
alors que le monde entier retient son souffle dans l'attente de ce qui va suivre...
Un filet d'eau froide se déverse sur le rebord de mon chapeau et je rentre la tête dans les épaules en ajustant mon imperméable sous la pluie qui continue à tomber.
Les mains dans les poches, je me remets en route lentement, les vitres inondées défilant sur ma droite. Nulle lueur ne brille plus derrière aucune d'entre elles.
Je dépasse un symptôme de la société qui traînait les pieds devant moi et il tend une main secouée de tremblements en glapissant quelque chose que je ne saisit pas.
La pluie noie la rue en même temps que la parodie de vie qui l’inonde sans arrêt, d'un crépuscule à l'autre. Après tout, les cafards ne craignent pas l'eau. Bon à savoir...
À quelques pas, une bouche d’égout reflue, renvoyant son contenu là d'où il venait. Retour à l'expéditeur dira la notice du prolo qui devra purger les tuyaux.
La flotte ruisselle autour de mes bottes. Le froid s'insinue. Et au milieu du déluge, un cri de femme. Je lève la tête, mes yeux balayant la rue comme deux photo-radars en quête d'un coupable.
La ruelle sur ma gauche, de l'autre côté de la voie. Deux formes qui s'agitent sur une troisième dans l'ombre des termitières de métal géantes.
Une voiture fend la pluie et me dépasse. Quand elle l'a fait, je suis de l'autre côté de la rue et je m'engage dans la ruelle sans un bruit.
Deux cadres de l'usine du progrès, couverts de tatouages, leurs vestes de cuir en guise d'uniformes de travail tabassent une femme couchée au sol devant une benne au milieu des détritus régurgités.
L'un d'eux lève un poing hérissé de pointes en fer et l'abat avec violence. Mon bras droit l'arrête à mi-course et il se retourne, hébété, l'eau l'aveuglant à moitié.
Mon point gauche finit le travail et l'envoi bouler au sol, le nez fracturé qui bientôt inonde son visage de sang, l'aveuglant pour de bon.
Son collègue s'élance vers moi. Une lame apparaît comme un éclair qui plonge vers mes reins. J'en fait de même vers la droite et elle ne fend que le vide.
Je replie mon bras et lui expédie mon coude droit en pleine gorge. Un craquement se fait entendre puis le couteau tombe au sol. L'homme va le retrouver en tombant à genoux, les mains serrées sur sa pomme d'Adam écrasée.
Mon pied le cueille au visage avec force et il s'écroule sur le dos sans plus bouger. Je me retourne.
Rampe son ami, le nez brisé qui rougit le sol inondé par un flot de sang soutenu. Il se relève en geignant et s'enfuit à toutes jambes vers la rue, me laissant seul debout au milieu de l'averse qui elle non plus, ne dérougit pas.

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