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Das Kaiserdelied

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Cdt. Arkhangel Hismer
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09/03/1017 ETU 17:30
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La corvette fit irruption au sein de la zone d'interdiction de vol avec la soudaineté d'un laser quittant un blaster. Comme les pilotes identifièrent rapidement le véhicule comme appartenant à la flotte de l'appareil officiel du Dominium de Kaiserde, ils purent procéder sans plus d'inquiétude. Le vaisseau avait une forme d'aiguille à coudre, même si cette comparaison ne serait jamais venue à l'esprit de la majorité des Kaiserdiens, qui n'utilisaient plus ce genre d'objet. Composé en immense majorité de réacteurs, il était prévu pour les voyages rapides et, contrairement à nombre d'autres appareils officiels, n'offrait à ses passagers qu'un confort spartiate.
Cela n'était pas vraiment gênant, pour les Kaiserdien. Pour eux, diriger c'était servir, et l'image type du servant d'excellence était celle du militaire.
En d'autre-terme, ils ne se scandalisaient pas si on leur offrait pour seul lit une simple couchette et pour seul repas un bol de gruaux vague dans un bol céramique posé sur une table grise en plastique froid.
La zone d'interdiction de vol faisait près de deux unités astrologiques, la destination du vaisseau officiel se situant en son centre, il avait plusieurs millions de kilomètre à parcourir et se permit donc un bref passage en vitesse supraluminique. Lorsqu'il réapparut, ce que les pilotes ne percevaient jusque-là que comme une forme floue cachée dans l'ombre de la planète mère du Dominium, Kaiserde, devint le seul et unique élément visible depuis leur poste. Il y avait comme un large cylindre mécanique aux parois crevassée et couvertes d'antennes en tout genre, de canons et de structures métalliques prenant la forme de tours de plusieurs kilomètres de haut. La surface était ponctuée de hangars et le tout faisait curieusement penser à une ruche : En effet, des drones de construction entraient et sortaient à un intervalle régulier, leurs bras mécaniques chargés de caisson qu'ils transportaient dès-lors hors du champ de vision des pilotes, soit de l'autre côté du Cylindre. Des lettres peintes en rouge, leur surface devait excéder le kilomètre, indiquait qu'il s'agissait de la "Base - 164".
"Ici vol officiel Fierté, attendons coordonnées du hangars, terminé.
-Ici tour de contrôle 164. Le directeur veut vous voir. Dirigez-vous vers le poste de commandement. Nous transmettons les coordonnées à votre ordinateur de bord. Terminé.
-Ici vol officiel Fierté, coordonnées reçues. Merci tour de contrôle. Terminé."
L'aiguille s'ébranla doucement tandis que certains de ses réacteurs se réorientaient et vint placer son ventre en parallèle du blindage de la base 164, avançant désormais à la vitesse raisonnable de 300kmh/h. Les pilotes, connectés à des interfaces cinesthésique, étaient parmi les meilleurs du Dominium. Ils contournèrent la base sans perdre de temps et de réorientèrent directement vers le point qu'ils devaient rejoindre sans se formaliser du spectacle qui s'offrait désormais à eux, même s'il s'agissait pour de la première fois qu'ils avaient l'occasion de le voir. L'officielle qu'ils transportaient, Alice pour ne pas la nommer, ne put quand à elle s'empêcher d'écarquiller légèrement les yeux. Elle avait déjà vu l'intégralité du chantier, au tout début des travaux, et avait déjà été impressionnée. Maintenant qu'ils étaient terminés, cependant, c'était autre-chose.
Deux anneaux légèrement inclinés composés d'une suite de bases où allaient et venaient drones et transports. Un peu au dessus du centre du chantier se trouvait une station de la forme d'un cylindre plus large que haut et autour duquel gravitaient quelques croiseurs. Enfin, sous ce poste de commandement, se trouvait un objet dont l'architecture n'avait, au premier coup d’œil, rien de Kaiserdien.
Une sphère parfaite, percée de nombreuses ouvertures. Sa taille dépassait de loin celle de n'importe quel vaisseau du Dominium. En fait, sa taille dépassait sans doute celle de n'importe quel vaisseau de cette galaxie.
En fait, soyons fou, sa taille dépassait peut-être même celle de l'immense majorité des vaisseaux des galaxies précédentes.
On l'avait sobrement appelé "Arche". Chacun avait ses petits surnoms pour la désigner, évidemment, mais seul le nom "Arche" figurait sur les papiers officiels. Cette arche était, du point de vue de l'officielle de la navette, une pure folie. Le genre de folie révolutionnaire dont Kaiserde se serait probablement vanté des siècles et des siècles après son accomplissement s'il n'y avait pas cette sombre histoire d'imminente fin du monde.
Qui avait poussé le Dominium à créer la dite Arche, justement.
...
L'ancienne diplomate eut un petit sourire amusé. Malgré tout ce temps, son flux de réflexion restait instable, allant d'une idée à l'autre comme un insecte butinant au grès des senteurs et de son cerveau primaire. Clignant des yeux, elle se reconcentra. L'Arche, donc, pouvait contenir plusieurs milliards d'individu, subvenir à leurs besoins sur une période de temps théoriquement infinie, était dotée de chaînes de construction en tout genre, d'une flotte de foreurs, d'une armada de drone, de croiseurs, d'une quantité astronomique de canon... Le pire c'était que mis à part quelques détails liés à l'évolution technologiques du Dominium, les plans ne dataient pas d'hier. A l'origine il s'agissait d'un plan hypothétique de migration intergalactique visant coloniser l'espace lointain.
Après quoi il avait été jugé que coloniser l'espace lointain était quand même un peu inutile tant que la galaxie 8 n'était pas elle-même entièrement colonisée.
La navette survolait désormais l'Arche, et l'Officielle fut prit d'un soudain vertige cosmique. Sous le vaisseau se profilait la lune de Kaiserde, et sous cette lune, la planète capitale. Comme pour ajouter au jeu d'échelle ainsi provoqué, on pouvait distinctement deviner, dans la partie nocturne de la planète, les lumières droites et étendues de Concordia Imperium, capitale du Dominium. Alice cligna à nouveaux des yeux, un tic inquiet lui traversa le visage alors qu'elle repensait à un vieil adage. Soudainement, elle semblait très fatiguée, comme si ses nerfs étaient sur le point de rompre.
"Quelquefois, hélas, la conscience humaine supporte un fardeau d'une si lourde horreur, qu'elle ne peut s'en décharger que dans le tombeau."
Elle passa sa langue sur le bout de ses lèvres, comme pour goûter la saveur toute nostalgique de ces mots, les répéta plus lentement et fronça les sourcils.
Non. Elle n'irait pas au tombeau. Kaiserde n'irait pas au tombeau. Se souvenant d'un autre adage, plus récent, plus patriotique, farouchement plus Kaiserdien, la jeune diplomate reprit soudainement contenance.
"Kaiserde est, et demeure."
Cdt. Arkhangel Hismer
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09/03/1017 ETU 18:39
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La corvette se posa au sein du hangars dans un silence relativement pesant mais qui n'affectait en rien le directeur du chantier. Adramon Elpheus pouvait en effet être qualifié sans exagération massive de sociopathe notoire. Dépourvue de réelle empathie, ces histoires d'apocalypse imminente et de ruine des civilisations galactique ne le touchaient pas exactement. En fait, il ne trouvait son plaisir que dans l'organisation méthodique et efficace d'un projet d'ampleur inégalée jusque-là. Pour faire simple, du point de vue du gouvernement il était comme une IA : Froid, très intelligent, pourvu d'un but précis que ses nombreux talents lui permettaient de remplir avec brio, mais présentait en plus l’intérêt de pouvoir être exécute sommairement d'une balle dans la tête en cas de comportement déviant.
Malgré cette absence notable d'égard pour ses pairs, et malgré son caractère proprement froid et obsessionnel, le directeur Adramon Elpheus restait un bon Kaiserdien qui, à défaut de réellement défendre la cause, travaillait à son compte et comprenait ses rouages. De fait, il avait organisé un petit quelque-chose pour saluer la représentante du Dominium.
La navette s'était enfin entièrement immobilisée, et deux bras mécaniques vinrent la saisir avant de doucement la poser sur une sorte de plate-forme surélevée, le hangars était composé comme un mille-feuille. Enfin, l'autorisation de débarquement fut transmise aux pilotes, qui la transmirent à Alice, qui fit claquer ses talons, se recoiffa d'un geste brusque et jeta un bref regard en biais à ses deux gardes du corps. Elle resta immobile un cours instant, puis un bruit mécanique caractéristique vint animer l'intérieur du sas alors que la plate-forme qui lui permettrait bientôt de quitter le véhicule pour rejoindre le plancher du hangars se déployait. Aussitôt, et avant-même qu'elle ait fait le premier pas sur la première marche du petit escalier télescopique, une musique martiale, puissance, raisonna à travers le hangars, et la jeune officielle sut qu'il ne s'agirait pas d'un simple rendez-vous à guichet fermé avec un vieille homme glaçant. Non. Aujourd’hui encore elle aurait droit au plaisir unique et passablement égocentrique de la haie d'honneur.
Le dispositif était impressionnante et donc, compte-tenu des circonstance, parfaitement désuet. Des rangs larges deux fusiliers spatiaux un scientifique et trois ouvriers et long d'au moins soixante d'entre-eux s'étendaient de part et d'autres du vaisseaux. Des drapeaux étaient positionnés à intervalle régulier et de titanesque étendards s'étendaient ici et là. La musique, parfaitement spatialisées par une séries de drone, provenait d'un vrai orchestre qui jouait au niveau inférieur. Au bout du couloir humain, enfin, se trouvait le directeur.
Adramon Elpheus était un homme de petite taille et en léger surpoids. Nez aquilin, yeux d'un bleu froid, il claudiqua lentement et vint rejoindre Alice. Celle-là avait au contraire un pas fier, régulier et tout à fait militaire.
"Pourquoi tout ces honneurs ?
-Il s'agira sans doute du dernier défiler officiel Kaiserdien, non ?
-Ne dites pas de bêtise. Vous avez passé vos derniers cycles à travailler sur un projet qui évitera justement à notre genre de s'éteindre.
-Des Kaiserdiens sans Kaiserde ? Honnêtement madame, malgré ma maigre compréhension des phénomènes sociaux, je n'y crois pas."
Ils se turent pour le reste de la traversée. Lorsqu'ils atteignirent l'ascenseur situé à l'opposé de l'emplacement où avait été déposée la corvette, la musique cessa.
_____
"Alors ?
-Seize milliard d'individus. Nous avons travaillés sur un algorithme exploitant les données des Services de Sécurité du Dominium pour récupérer les individus aux codes génétiques les plus purs et, surtout, différents. Nous avons ainsi maximisés la diversité génétique des membres d'équipage."
Les deux se trouvaient face à une grande vitre qui donnait sur l'Arche. Alice tenait un verre remplit à moitié d'un liquide ambrée. Le directeur, pour sa part, conservait les mains le long du corps. La différence entre les deux étaient frappante, même en dehors des critères strictement physiques. Elle était parcourue de tic nerveux, son regard allait d'un élément à l'autre du paysage avec une vivacité trouble. Lui était fixe, son visage était comme mort, et son regard fixait obstinément un point de la structure de l'Arche.
"Comment les avez-vous récupérés ?
-Proprement. Il n'était pas essentiel de cacher notre démarche, compte-tenu du fait que leurs proches ne leurs survivront pas. Mais nous avons agis proprement. Ils ont signés de papiers. Nous nous sommes basés sur leurs fiches psychologiques pour recruter des individus stables répondant aux critères dont nous avions besoins : Esprits laborieux, scientifiques, artistiques. Sens de l'aventure, capacité à ne pas se morfondre de la disparition de centaines de milliards de leurs pairs. Susceptibilité de rester fidèle à la doctrine du Parti."
Il se tourna vers Alice. Pour la première fois, elle crut voir quelque-chose traverser son regard. Une sorte d'amusement pervers.
"Vous le saviez déjà.
-En effet.
-Vous voulez juste gagner un peu de temps, n'est-ce pas ?
-C'est naturel, non ? Je n'ai aucune idée de comment ça se passera, après.
-C'est probablement naturel, oui."
Il s'écarta de quelques pas et pointa d'une main une porte située à l'opposée du duo.
"Puisque tout est en ordre, j'imagine que vous accepteriez de me suivre ? Nous devons vous faire passer une dernière série de test médicaux, après quoi vous pourrez monter à bord de l'Arche et prendre le commandement des opérations."
Cdt. Arkhangel Hismer
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09/03/1017 ETU 19:29
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https://www.youtube.com/watch?v=OohySgTM_c8&feature=youtu.be
Le chaos était total.
Et Hismer souriait.
Des scènes de chaos se déroulaient un peu partout à travers le Dominium. Seule une guerre civile aurait su déstabiliser plus lourdement le paradis totalitaire Kaiserdien. Et encore, une guerre civile aurait eut un objectif précis. Dans le cas présent il s'agissait plus d'une épidémie de folie. Le résultat caractéristiques de plusieurs millions d'individus voyant leurs espoirs, leurs rêves, leurs objectifs et leurs plans balayés par une terrifiante vérité cosmique. Le résultat caractéristiques de millions de nerf lâchant en même temps.
En bref, le chant du cygne d'une civilisation qui, à force de se maîtriser, en avait assez, et comptait bien exprimer ce raz-le-bol dans un dernier acte de vandalisme global.
Des militaires accouraient dans chaque rue, sur chaque avenue, maîtrisant des foules armées d’objet contondant. On arrachait des affiches, des écrans, on décrochait des statues. Parfois, les civiles s'en prenaient aux civiles. La majorité d'entre-eux, cependant, se contentait de errer comme des âmes en peine. Ils avaient passé le stade de la tristesse. Leur esprit était en quelque-sorte déjà mort, totalement résigné.
Le chaos était total.
On avait, sur les ordres du Guide, diffusa dans chaque ville, sur chaque écran, les images du départ de l'Arche. Hismer aussi les avait regardé, réprimant au passage une vague sensation de tristesse et de nostalgie. La sphère s'était décrochée de ses attaches, avait contournée les anneaux puis avait disparue en hyperespace. C'était les derniers Kaiserdiens. Le projet de dématérialiser la conscience de chacun d'entre-eux pour les placer sur des serveurs avait finalement été abandonné.
Alors tous avaient attendus un discours, une allocution officielle. Le Parti aimait commenter chaque événement, dicter une interprétation unique de ce qu'il présentait aux masses.
Mais rien. Rien sinon un silence paniquant qui avait été, en fin de compte, la cause de la présente situation. Les faits parlaient d'eux-même, et les faits étaient paniquant.
Le Dominium était mort, et ses survivants déjà loin.
Hismer était installé à l'arrière d'une voiture blindée qui traversait à toute vitesse les rues de Concordia Imperium, contournant des foules hagards de civiles et traversant sans être inquiétée les pelotons de Protection Civile et de Fusiliers. Le dictateur était connecté au réseau, qui après une brève panne avait été récupéré par les militaires, et passait d'une image de chaos à l'autre avec un certain sentiment de satisfaction que lui-même ne réussissait pas à définir.
Lui qui s'était battu toute sa vie pour modifier le comportement humain et l'amener au stade supérieur souriait désormais de voir que son peuple, s'il avait été exemplaire, intelligent, sage, restait au final un peuple d'humain, d'animaux sociaux.
Mais d'animaux quand-même.
C'était un étrange paradoxe. Un paradoxe que, pour une raison ou une autre, il trouvait grisant.
La voiture se stoppa devant le palais gouvernemental et il la quitta, lançant un bref regard désolé au conducteur. Celui-là le fixait d'un air totalement effrayé.
"Vous avez de la famille ?
-O-... Oui, m-mais à plusieurs jours de v-vol, mon Guide...
-Vous devriez entrer dans le palais. Certains officiels ont montés une sorte de fête, je crois.
-Ah..."
Le dictateur salua son chauffeur d'un hochement de tête et gravit tranquillement les marches de marbre du palais, ignorant les bruits lointain d'arme à feu et les hurlement hystériques. Tout en montant, il esquiva les occasionnels officiel, employés et militaires qui prenaient le chemin inverse, le regard vide, ou étaient simplement installés sur le sol, fixant le flou.
Il dépassa deux colonnades titanesque et pénétra dans un halle, bondissant légèrement au dessus d'une jeune femme allongée su le sol, fixant le plafond avec un intérêt certain. Droguée ? Ivre-morte ? Ou alors c'était les nerfs ? Sans importance. Le dictateur continua sa route, évitant les ascenseurs et grimpa les escaliers.
"Guide !
-Ah, officiel Spielton.
-Vous ne venez pas fêter la fin du monde avec nous ?"
Sourire indulgent, le dictateur secoua la tête. Prit d'une soudaine impulsion, il retira son manteau et sa casquette, qu'il tendit à l'officiel. Trois jeunes secrétaires, les bras chargés de caisses provenant des stocks du grand conseil approchèrent et se stoppèrent, curieuse. L'une d'entre-elle dût, détail amusant, maîtriser son besoin instinctif de saluer le dictateur au risque de renverser son fardeau.
"Prenez-donc ça, Spielton. Si ce que vous voulez c'est voir votre chef présider votre célébration, vous n'aurez qu'à les poser sur une chaise et prétendre que j'ai roulé sous la table.
-Et si ce que nous voulons c'est avoir l'être humain qui nous a permit de nous dresser face à l'infinie durant quelques cycles ?
-Eh bien vous aurez déjà tous ce qu'il vous faut en bas. Peut-être que je descendrai ceci dit. Je ne promet rien.
-Je vois."
Il sembla hésiter puis récupéra tout de même la casquette et le manteau.
"Je vais prendre ça, sait-on jamais.
-Vous avez bien raison. Adieu, officiel. Mesdames.
-Adieu, Guide."
Ils se saluèrent, Hismer se colla au mur pour laisser passer les secrétaires et continua sa route. Il y eut une brève coupure de courant. Lorsqu'il atteignit l'étage où se situait son bureau, qui était par ailleurs l'étage où se tenaient les réunion du Conseil du Parti et, de fait, l'immense majorité des décisions ayant durablement marquée le Domiunium de Kaiserde, le dictateur reconnu un certain nombre de ses ministres et camarades de la révolution. Tandis que certains aidaient des employés à vider les stocks d'alcool, de cigare où montaient des feu de joie à base de documents officiels, d'autres étaient occupés à jouer au carte, regarder des visio-films, débattre paisiblement des accomplissement du Dominium, de la fatalité, ou encore, discutaient avec leurs proches. Il y eut un bref moment d'hésitation lorsqu'ils virent le Guide du Dominium apparaitre en simple chemise blanche, mais comme ce dernier se contenta de leur sourire et de hausser les épaules, personne ne se formalisa. Certain vinrent le saluer, les vétérans de la révolution vinrent lui parler. Ils échangèrent quelques mots et Arkhangel progressa enfin jusqu'à son bureau. Celui là était demeuré intouché. Comme quoi, certaines choses demeuraient.
Après un court moment qu'il passa, mains dans le dos, à observer sa capitale via la fameuse baie vitrée, pose qu'il avait de nombreuses fois emprunté lors de son règne, il se retourna enfin, s'installa dans son fauteuil et, d'un geste, lança un enregistrement de l'antique Marche des Pourpres, sur laquelle avaient défilés ses premiers suivants. Consciencieusement, il appela chacun de ses collaborateurs et officiel pour les féliciter personnellement, lorsqu'ils étaient en état de recevoir des félicitations, sortit d'un compartiment de son bureau une bouteille de vin de Talistah, il n'en restait que deux dans la galaxie, quoi qu'au rythme où allaient les choses celle-là pouvait bien être la dernière, se servit un large verre du liquide rosâtre et activa un écran donnant sur la moribonde Assemblée Galactique.
Dans les faits il était tenté de descendre avec ses officiels, pour mourir avec eux.
Seulement voilà : Ils avait règne seul.
Aussi, il ne se voyait pas mourir autrement que seul.
Il soupira, vida son verre avant de le remplir à nouveau, repensa brièvement à tout ce qui l'avait amené là où il était désormais, et ferma les yeux.
Désormais il attendait la fin de son monde.
Et se faisant, le dictateur sourit.

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