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La chute d'un empire

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Cdt. L'ours
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05/07/1017 ETU 00:40
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Forêt, a la tombée de la nuit.
Assis autour d’un feu de camp, Keol’tad tente de captiver un parterre de spectateurs a l’air abattu, découragé par le froid et la longue marche qui les a éprouvés.
Le vieil ours encapuchonné scrute les visages devant lui. Humains pour la plupart, et le reste des races xénos de toutes parts de la galaxie.
Il est le seul ours ici.
Le vent glacial lui frappe le visage et la douleur est toujours présente dans leurs esprits. Alors il se rappelle.
Et se décide à livrer son histoire. Leur histoire. Sa fin du moins.
Ce n’est pas la première foi que le vieil ours Keol’tad leur raconte des anecdotes sur ceux qui furent autrefois ses amis, ses frères. Mais l’épreuve traversée et l’avenir qui se présente appellent maintenant à une histoire qui n’est pas des plus joyeuse mais qui pourtant, à toute son importance ici.
Il retire doucement sa capuche et entame alors son récit.
« A la chute de la civilisation Ideogi, Lorsque l’ours racheta notre honneur de sa vie et que le ratʃet fut déclaré, les ours furent dispersés à travers toute la galaxie.
A l’époque, nous pensions surtout a nous cacher et a survivre, car nous étions réduits au simple rang de bête traqués par les féroces forces Salusiennes. Et ces hommes là savent bien faire leur boulot croyez-moi...
Un certain nombre d’entre nous parvint malgré tout a survivre, cachés au plus profond des forêts, dans des soutes de vaisseaux, d’autres parqués comme du bétail dans des endroits sous étroites surveillance…
Nous n’avions alors plus aucune organisation centrale et des scissions importantes apparurent.
C’est à ce moment-là que notre peuple se déchira en quatre mouvances distinctes.
Le culte de la paix, d’étranges ours qui… je ne sais pas bien comment vous l’expliquer…
De fière nation guerrière, ils avaient désormais effectué un volte-face complet, prônant le pacifisme absolu, convaincus dans leur foi ou leur délire que si nous étions là, c’était de la faute de l’ours et des autres chefs avant lui, qui nous avaient toujours menés sur la voie de la guerre… Que nous nous étions toujours trompés et que désormais, il ne faudrait plus jamais porter la main sur quiconque.
Ils s’étaient mis en tête de vénérer la paix comme on vénère les dieux, pensant qu’en retour, la paix le leur rendrait bien…
D’un autre côté, à leur opposé, s’était constitué dans le plus grand des secrets, le FSCI… Le Front de Survie de la Civilisation Ideogi.
Pas besoin d’explication ici… Ils refusaient simplement d’admettre la défaite et la fin du rêve de sanji le réunificateur. Ils rêvaient au retour de la grandeur de notre peuple, persuadés qu’un jour, nous reprendrions ce qui était nôtre et nous reviendrions victorieux sur nos anciens territoires, vivant a nouveau parmi les douces forêts du secteur 2…
Ils ne comprenaient pas alors qu’ils refusaient en même temps les désirs et les ordres de notre dernier chef.
Le FSCI était la seule structure organisationnelle Ideogi qui possédait encore des forces armées.
Peu nombreuses certes, et cachées, mais toujours présentes.
Leurs rôles sera déterminant dans cette histoire…
La troisième mouvance était celle dite des « renégats ».
Là encore, le nom parle de lui-même.
A la manière de ce que les ours Ideogi avaient fait du temps de leur premier exil, lorsque nous avions brisés nos chaînes et échappés à notre condition d’arme-esclave, nombre d’ours partirent a la chute de notre civilisation s’enrôler sur des navires renégats.
Bon sang, certaines familles d’ours avaient même gardés des contacts sur des générations et furent enrôlés par des renégats dont les ancêtres avaient jadis accueillis les leurs !
Vendant leurs atout tel que leur force pure, leur talent de mécanicien ou leur art du combat, il y eu de nombreuses reconversions dans les frégates corsaires. Pas le job le plus gratifiant certes mais c’est un endroit où ils seraient clairement plus a l’abri du gouvernement d’Olorin et des Salusiens que seuls dans la nature….
Car seuls dans la nature, c’est bien ainsi que vivaient, ou tentaient de survivre les autres…
La quatrième scission… La plus répandue, mais pourtant la seule a n’avoir aucune organisation de quelque sorte.
Ces ours là avaient choisis de vivre seuls, coupant les ponts avec les autres ours, partant se cacher au plus profond de la galaxie, voire de l’univers pour certains… là où personne ne viendraient les chercher…
J’ai entendu des histoires d’ours qui auraient même refusés de tendre la main a d’autres. Qui, en croisant le regard d’un de leurs compatriotes, auraient tournés la tête et choisis de s’en aller au plus vite.
Pour ceux là, l’exil n’était pas un mot. C’était une réalité.
Loin de tout, souvent tout seul ou avec leurs plus proches au maximum, ils avaient fuis cette vie, espérant trouver… je ne sais quoi. La paix sans doute ? Autre chose du moins.
C’est donc en toute logique qu’on appelait cette dernière catégorie, « les exilés »…
Quatre mouvements distincts, issus pourtant d’un même moule.
Ce que je vais vous raconter maintenant, est leur histoire…
Cdt. L'ours
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07/07/1017 ETU 15:10
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« Repentez-vous ! Repentez-vous ! »
Arpentant le camp, Un ours vêtu d’une longue toge blanche passait à travers les baraquements, prêchant sa bonne parole.
Il était suivi d’un cortège de fidèles qui s’agglutinait derrière lui et le suivait les yeux rivés sur le sol.
« Le spectre de la mort hante vos âmes ! La guerre n’amène que la mort ! Seule la paix pourra sauver votre vie !
Repentez-vous ! Repentez-vous ! »
Ils n’étaient à l’époque pas encore si nombreux, juste quelques dizaines dans notre campement… et en les regardant pour la première fois, j’avoue n’avoir pas compris ce que je voyais.
Ils marchaient ainsi à travers les différents campements, muets pour la plupart, traînant les pieds et les yeux au sol.
Ils essayaient sans relâche de convaincre de nouveaux ours du bien fondé de leur foi.
Plus d’une fois, des bagarres avaient éclatés. Enfin des bagarres… Des ours en colère plutôt qui, ne partageant pas leur point de vue, s’étaient déchaînés sur eux avec violence mais les ours du culte de la paix n’avaient jamais riposté. Pas une fois.
Ne plus jamais lever la main sur quiconque. C’était leur pénitence.
Je les voyais comme des fous, ils étaient juste désoeuvrés.
Comment ne pas l’être…
Tout ce que nous avions construit, presque tout ceux que nous avions aimé, l’ours… Tout n’était plus que souvenir, que le cri distant d’un fantôme du passé.
Notre vie était cantonnée à la planète justement nommé « prison des ours », Une planète au climat aride où les forces Salusiennes nous avaient permis de vivre, de survivre, enfermés dans d’immenses campements. Des prisons en fait.
Nous n’étions pas maltraités ou torturés. Juste sèchement enfermés sous bonne garde.
Mais y-a-t-il pire pour un animal libre, habitué à vivre au milieu de la nature, que de voir la vie et le monde enfermé dans une cage ?
De grands baraquements étaient dispersés a travers les campements, remplis uniquement de lits bien souvent trop petits pour y dormir et dont le nombre manquait de façon évidente.
On nous donnait de la nourriture et un peu d’eau et voila, nous devions nous débrouiller pour le reste. Pour les toilettes, inutile de dire que nous avions eu l’expérience nécessaire par le passé pour gérer nos propres déchets.
Mais dans de tels endroits, impossible de se ressourcer… Loin de nos forêts, une bonne partie d’entre nous finirent désorientés, incapables d’hiverner correctement.
Certains y perdirent la raison tandis que d’autres y perdaient la vie. Les Salusiens ne pardonnaient pas facilement les tentatives d’évasions.
Les anciens eurent beaucoup de mal à s’acclimater à cette « nouvelle vie » et beaucoup se laissèrent dépérir. Le premier hiver fut une véritable hécatombe.
C’est dans ce terreau que le culte de la paix avait poussé et prospéré. A l’époque, nous n’étions encore qu’au balbutiement mais le mouvement qui avait été initié dans un campement à des milliers de kilomètres avait déjà atteint le nôtre et entamé son œuvre, réunissant les désemparés, les illuminés, et ceux qui avaient depuis longtemps perdus tout espoir de voir leur situation un jour s’améliorer.
« Ils sont fous… » me souffla mon voisin.
« Quel déshonneur que de voir des ours s’abaisser a un tel niveau. »
Je ne pouvais pas le contredire et pourtant, quelque chose en moi savait que la vérité n’était pas aussi simple.
C’était des ours a qui on avait tout pris.
Certains de ceux qui avaient tout perdus, avaient sans doute trouvé plus simple de se réfugier dans le déni, de blâmer les autres… Les anciens dieux, la guerre, l’ours…
Et c’est ainsi que le culte de la paix était né.
« Repentez-vous ! »
C’est moi qu’il interpella ce jour-là. Me pointant d’un doigt accusateur sans pourtant savoir ou reconnaître qui j’avais été.
« Toi ! Ne vois tu pas que si nous en sommes ici aujourd’hui, c’est a cause de notre aveuglement, de nos désirs de vengeance, de conquête ?!
L’ours et les autres avant lui nous ont menés sur un chemin qui ne mène nulle part !
Et maintenant, le dieu de la paix nous a puni de nous être épris d’un dieu avide de sang, du dieu malsain qui ronge l’âme des hommes et des ours… le dieu de la guerre !
Repens-toi ! Et rejoins nous ! Ainsi seulement, tu pourras sauver ce qu’il reste de ton âme !! »
Je décidais de ne rien dire, grogna un coup dans sa direction et préféra m’éclipser au loin.
Une fois a l’écart du groupe, mon voisin, qui avait servi sous les ordres du général Iwoji pendant la guerre, me rejoint tandis que j’observais le monde extérieur qui s’étendait devant moi et dont j’étais séparé par un immense grillage ionisé.
S’assurant que personne ne nous écoutait, celui-ci me murmura alors :
« Keol’tad… Quelque chose se prépare… Si tu veux en être, tu es le bienvenu.
- Qu’est ce que c’est ? Le FSCI ? »
Il ne répondit pas, se contentant d’hocher la tête en me faisant signe que ce n’était pas le moment pour en parler.
« … et aussi autre chose, qui nous concerne plus directement.
Si tu veux en savoir plus, rejoins moi au baraquement B-13 a 20h le cycle prochain. »
Nous nous séparâmes alors et je rentrais à mon baraquement près duquel je restais assis toute la nuit a regarder en l’air, vers les étoiles, sans pouvoir fermer l’œil.
Cdt. L'ours
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11/07/1017 ETU 22:40
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Quelques cycles en arrière, le FSCI avait en effet prit une décision de la plus haute importance quand à leur avenir.
Tapis dans un bunker souterrain à l’abri des soldats Salusiens, le Front de Survie de la Civilisation Ideogi s’organisait depuis cette base afin de procéder à la reconquête d’avant-postes à travers la galaxie.
Depuis la disparition de l’Ours et du général Iwoji, c’était le général Sandô qui était à la tête de ce qu’il restait de l’empire des ours.
Dans cette base qui leur servait de QG, il reçut ce jour-là un com-x en provenance des ombres.
Les ombres étaient d’anciens membres des services secrets Ideogi, désormais moins d’une dizaine en activité, mais qui servaient dorénavant de plateforme de communication entre les différentes mouvances Ideogi et les civilisations extérieurs.
« Général… Nous avons reçu une communication sur le canal prioritaire ! L’informa un de ces hommes.
- De quoi s’agit-il… ?
- Les ombres nous font savoir qu’un commandant, le commandant Gwaaaargh… a une demande importante à nous formuler.
- Gwaaaargh… le petit-être-frêle-devenu-grand… intéressant… Que désire-t-il ?
- Il voudrait… L’officier s’arrêta net, faisant les gros yeux.
Il… Il voudrait que nous l’aidions à prendre d’assaut la capitale…
En une seconde le silence s’installa dans la pièce…
Mais Sandô vint le briser très vite.
« C’est non. »
Une réponse rapide. Dont il expliqua ensuite les raisons.
« C’est hors de question. Ce serait de la folie.
Nous commençons à peine à nous relever de la chute de l’ours.
Nos sondes sont de nouveau en action dans tous les secteurs, les cartographes commencent à peine à obtenir de nouvelles informations valables.
Nous sommes en train d’établir des avant-postes dans le territoire du secteur 6 et pour la première fois depuis longtemps, nous sommes enfin retournés sur certaines de nos terres du secteur 2.
La reconstruction est en marche. A terme et avec de la patience, nous nous rebâtirons un avenir !
Et bien que faire mordre la poussière à l’impératrice me ferait très plaisir… Je ne peux pas gâcher tout ce que nous avons entrepris jusqu’ici.
Attaquer la capitale nous plongerait inévitablement dans une guerre que nous sommes sûrs de perdre… En tout logique, c’est donc non. »
Décision rationnelle somme toute. Comment lui en vouloir ?
La survie des siens passe avant ses propres désirs de vengeance.
Ce que Sandô ne savait pas alors, c’est que deux cycles plus tard, dans ce même bunker, tous ses rêves et ses espoirs allaient se voir écrasés.
/Deux cycles plus tard, quartier général du FSCI/
Sous les regards médusés de Sandô et ses hommes, l’ordinateur central affichait le bilan des pertes au fur et a mesure.
Une nouvelle attaque Salusienne parfaitement coordonnée. Tous les bataillons d’exploration, les planètes récemment conquises et les rares bataillons armées, tout disparaissait sous leurs yeux.
Ils avaient immédiatement avertis les ombres afin qu’ils puissent contacter l’état-major Salusien mais Sandô savait déjà au fond de lui-même ce que cela signifiait.
Quelques heures après à peine, un message arriva, signé de Flavius lui-même.
La sanction était tombée.
« Bataillon d'exploration ainsi que quelques troupes de colonisation compte tenu des quelques escadrilles interceptées ailleurs, et non que des sondes. J'ai été très clair avec votre ancien dirigeant, moi vivant, les ours n'ont plus le droit à aucune prétention dans cette Galaxie. Et donc certainement pas à pouvoir continuer à reconstituer ne serait-ce qu'un fragment d'organisation civilisationnelle. Vous êtes donc effectivement confiné dans un unique système dès à présent, le 13 du secteur VI. Vous voilà à présent au fait, et donc au courant. »
« Alors c’est ça… Le choix qu’il nous laisse… ? Murmura Sandô dans le vide avant de se tourner vers ses hommes.
Vivre emprisonné ou mourir libre ?
Il est vraiment… impitoyable. finit-il en souriant.
Officier... dites aux ombres de contacter le commandant Gwaaargh et de lui dire qu’en fin de compte… nous acceptons la mission.
Cdt. Keol'tad
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19/07/1017 ETU 16:10
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Une patience à toute épreuve. Et des sacrifices.
Voilà ce qu’il avait fallu aux miens pour lentement acheminer leurs troupes en secteur zéro.
C’est à l’aide des ours renégats et de la fortune Ideogi sauvegardée que cela avait été rendu possible.
Les ours renégats, sous l’impulsion de Bonefer, avaient contactés et embauchés de très nombreuses frégates corsaires et leurs équipages afin de transporter discrètement les soldats du FSCI du secteur 26 jusqu’en secteur zéro.
Bonefer n’était pas n’importe qui. Il avait été autrefois le chef de la caste des commerçants sous la régence de l’ours, et un de mes amis.
En charge de gérer la production et de transporter les ressources des ours Ideogi, il avait appris à maintes reprises comment faire passer des transports par des chemins détournés, ou bien à travers un barrage Atomique…
Utilisant la grande résistance des frégates corsaires en grand nombre et se calquant sur un timing très juste vis-à-vis des horaires de tirs atomiques Salusiens, ils avaient réussis à force à faire entrer en secteur zéro un très grand nombre d’ours, plusieurs dizaines de millions...
Ce n’était évidemment pas une science exacte et ils avaient perdus plusieurs convois mais petit à petit, ils avaient réussis à ramener tout ce qui restait du FSCI en secteur zéro, sur la planète nommée Base bêta 3, en système 6 du secteur qui avait mise à leur disposition par le commandant Maël.
A la chute de l’empire Ideogi, le FSCI avait détourné tous les leems restants afin de pouvoir en faire usage par la suite.
C’est ainsi qu’ils avaient pu réquisitionnés les services de tant de frégates corsaires et le fait que des ours eux-mêmes composaient une partie des équipages leur assuraient discrétion et l’assurance qu’ils ne se feraient pas trahir.
Mais même si Bonefer avait accepté d’aider le FSCI, car la loyauté envers les siens passait avant tout, celui-ci était en total désaccord avec le plan du général Sandô.
On me rapporta plus tard une confrontation que Bonefer eut un jour avec Sandô concernant le plan à venir.
« Sandô… Oublies cette folie… A quoi bon ? Tu t’apprêtes à envoyer plus de vingt millions des nôtres s’écraser sur les remparts de la capitale ! Et pour quoi ? Par vengeance ? Tu arriveras peut-être a prendre la capitale, je te crois… mais après ?
Penses à toutes ces vies que tu pourrais épargner d’une mort quasi-certaine !
- Et depuis quand les ours reculent devant la mort ?
As-tu oublié notre première devise ?
La voie du Samouraï se trouve dans la mort. On doit se livrer chaque jour à la méditation sur une mort inévitable.
Chaque jour quand le corps et l'esprit sont en paix, on doit méditer sur l'idée d'être déchiré par des flèches, des fusils, des lances et des épées.
Enlevé par le déferlement des vagues, projeté au coeur d'un immense feu, frappé par un éclair, secoué à mort par un grand tremblement de terre, précipité du haut de falaise de trente mille mètres, emporté par une maladie mortelle, contraint à se faire seppuku à la mort de son maître, et chaque jour sans faute on doit se considérer comme mort.
Telle est la substance de la voie du Samouraï. »
Mes hommes sont prêts à mourir. Ils l'ont toujours été.
Pour l’Ours... Pour nos frères tombés au combat... Pour notre honneur !
- Tu n’as pas compris, pas vrai… ? Pourquoi l’ours s’était sacrifié ? Pourquoi le Ratʃet ?
C’est parce qu’il voulait sauver ce qui pouvait encore l’être !
Je t’en supplie Sandô… Renonces…
- Ma décision est prise.
- … C’est... C'est une erreur Sandô… Et j’espère que tu t’en rendras compte avant qu’il ne soit trop tard … »
Cdt. Keol'tad
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21/07/1017 ETU 15:51
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Le poète guerrier Mahorshi a dit :
« A trop regarder l’ennemi dans les yeux, on finit par y voir son propre reflet. »
Ils arrivèrent à la sortie du saut extra-systèmique, sur le premier point de coordonnée du système 3.
L’heure de l’invasion était venue, le grand dénouement, leur apocalypse.
Gwaaargh était chargé de couper court au barrage Hyper-atomique en place dans le système capitale. Une fois le barrage coupé, ils n’auraient alors plus qu’à se ruer sur la capitale, ils ne rencontreraient aucune opposition dans l’espace, juste la capitale et sa défense de fer.
Le lieutenant Midrogi, du 7ème régiment avait été choisi pour mener l’assaut.
C’était un jeune ours plein d’idéalisme qui avait fait ses preuves en secteur 24, lors des combats contre les forces de la commandante Hamilton.
Midrogi et 22 millions d’ours-kamikazes étaient en route vers la capitale galactique, Funland, parés à une invasion-éclair suivie d’une bataille acharnée.
Depuis la base bêta 3, le Général Sandô donnait ses dernières instructions.
« Si vous trouvez l’impératrice, ne la laissez pas s’échapper, mort ou vive, cela n’a pas d’importance, mais qu’elle ne s’échappe pas !!
- Et pour les autres représentants de civilisation présents ?
- Tous les diplomates étrangers, enfermez les dans une pièce, où vous voulez, peu m’importe…
Nous transfèrerons le pouvoir a Gwaaargh après notre arrivée et il fera ce que bon lui semble avec ceux-ci !
Mais si vous trouvez le moindre Salusien, quel qu’il soit, ou le moindre garde de l’impératrice, Tuez les sur le champ…
Une hésitation parcouru le corps de Midrogi.
- … Général… ? Tous… ? Vous ne parlez pas sérieusement… ?
- Bien sur que si. Tuez les… tuez les tous et plantez leurs têtes sur des piques à l’entrée de l’assemblée ! Qu’ils sachent ce qu’il en coûte de vouloir exterminer notre peuple !
- Mais enfin chef… C’est de la folie… nous valons mieux que…
- C’est un ordre ! Oseriez vous me contredire, lieutenant… ?
-
- Alors obéissez.
- Bien général.
http://tinyurl.com/yaokp9hm
Les kamikazes fonçaient à travers le système en direction du cinquième point de coordonnée.
Plus que deux heures avant l’impact.
Dans le vide stellaire qu’ils traversaient, Midrogi ne pouvait s’empêcher de réfléchir aux implications de ce qu’ils allaient faire.
Etait-ce cela qu’ils étaient devenus ? Des bêtes assoiffés de vengeance ? N’y avait-il plus aucun espoir de mieux ?
Le lieutenant fut tiré de ses réflexions par un bruit assourdissant.
En l’espace d’un seconde, les radars se mirent à sonner l’alarme de toutes parts.
« Détection d’une forte source d’énergie à travers le système. »
Ce bruit, Midrogi le connaissait très bien.
Seuls les jeunes ours fraîchement engagés dans l’armée du FSCI et qui n’avaient jamais connus aucune bataille n’avaient jamais entendus un tel bruit.
Ce bruit…qui était toujours suivi d’une lumière aveuglante et qui ravageait en un instant presque tout sur son passage.
« Explosions Hyper-Atomiques en approche sur tout le système. »
« Impossible ! » s’écria Midrogi.
Dans les rangs et sur les canaux de communication, on entendit la panique monter dans la seconde.
« Nous avons été trahi… ? Non…
- Lieutenant, qu’est ce qu’on fait… ?!!
- On a plus le temps de sauter !
- Non… Ça ne peut pas...
- On va être trop court !!!
- Par tous les dieux….
Le choc arriva bien trop vite pour qu’ils eurent le temps de vraiment réfléchir à ce qui avait bien pu mal se passer.
Une trahison ? Une erreur ? Un oubli ?
Qu’importe maintenant.
Les bombardements Hyper-Atomiques balayèrent le système, explosant les vaisseaux kamikazes qui fonçaient droit vers la planète-capitale.
Seule une poignée, moins de deux cents, arriva finalement à destination, la plupart dans des vaisseaux beaucoup trop endommagés... et les autres aux pilotes agonisants, n’arrivant que grâce au pilotage automatique et à la grâce du ciel.
Mais que peuvent deux cents misérables kamikazes en mauvais état contre les fortifications imprenables d’une capitale galactique ?
Les pauvres survivants allèrent simplement s’écraser sans un bruit contre les bunkers orbitaux de Funland.
On raconte même que personne de présent à la surface de la capitale ce jour là, hormis les membres de l'assemblée, n’eut vent de cette attaque tant son impact fut ridicule.
Tous continuèrent leur journée dans l’indifférence la plus totale, sans savoir qu’au dessus de leur tête avait failli se jouer le destin d’une galaxie.
Cdt. Keol'tad
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23/07/1017 ETU 23:10
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Quand à la suite…. Difficile de dire avec exactitude ce qui s’est passé…
L’une des seules choses que je sais avec certitude est que le général Sandô, fou de rage d’avoir vu le plan échouer, ordonna une deuxième opération sur-le-champ.
Il ordonna la construction d’une nouvelle vingtaine de million de kamikazes. Ainsi que des croiseurs freggers et des bombardiers ioniques pour assurer la défense de la base bêta 3.
Il réquisitionna chaque ours présents sur la planète pour un ultime assaut final, lui compris.
Mais dans sa précipitation, Il ne réalisa pas qu’il demandait une flotte bien au-dessus de ses moyens.
L’entretien et le déploiement nécessitaient beaucoup plus d’énergie que le FSCI ne pouvait se permettre. Les vaisseaux étaient là, mais il n'avait pas l'énergie pour les faire décoller.
Il demanda alors l’aide des renégats de Bonefer, de tous ceux qui pouvaient l’aider en fait…
Et c’est ici que l’histoire devient plus floue.
On ne sait pas si c’est Bonefer qui refusa d’accéder à sa demande, pensant qu’il avait complètement déraillé et qu'il allait mener les derniers ours à la mort.
Certains disent qu’il l’a trahi, refusant de l’assister dans une telle mission suicide, et qu’il se serait enfui en tournant le dos au FSCI.
D'autres disent que Bonefer accepta mais qu’il n’eut jamais l’opportunité de faire la livraison. Des espions à la solde d’Harley Quinn auraient eut vent de l’opération et détruit les frégates de livraison avant qu’elles n’aient pu atteindre la planète.
Nul ne sait vraiment ce qui s’est passé, et nul ne le saura jamais vraiment il faut croire.
La seule chose que l’on sait est que le général Sandô ne reçut jamais sa livraison d’énergie et que faute de pouvoir déployer et entretenir ses vaisseaux et ses moyens de défense, ils seraient restés sans défense, comme des plots sur la base bêta 3, où les forces Salusiennes vinrent alors les déloger avant qu’ils n’aient pu faire quoi que ce soit.
Les Salusiens ne firent aucun prisonnier cette fois.
Quand aux renégats de Bonefer, une partie d’entre eux fût massacrée pour sûr.
Les autres, on ne sait pas trop si ils eurent le temps de s’échapper ou si ils connurent le même sort que leurs camarades...
Et c’est donc là, en secteur zéro, que se joua la fin de l’histoire du FSCI... cloué au sol sur la planète Bêta 3, tombant sous les assauts et les bombardements Salusiens.
Je n’appris évidemment tout ceci que plus tard, après mon évasion de la planète « prison des ours »
Cette histoire sonna la véritable fin de toute prétention organisationnelle du côté des ours Ideogi.
Certaines troupes renégates restèrent apparemment actives dans des coins reculés de la galaxie. Ma rencontre avec l’une d’elles s’avérera d’ailleurs déterminante pour la suite de ma vie…
Le culte de la paix quand à lui, réussit a survivre tant bien que mal, sous bonne garde des Salusiens. Continuant à prêcher « la paix » à qui voulait bien les écouter, récitant les préceptes de leur nouveau prophète attitré, le dénommé « Grand Marcus », Symbole des hommes de bien…
Toujours j’ai trouvé cela original, que le prophète d’un groupe d’ours Ideogi prêchant un pacifisme absolu, soit un Salusien… L’ironie du sort diront certains, la complexité de l’être diront les autres…
Quand à moi… je me suis enfui au loin, me cacher dans une forêt, pour tenter de ré-apprendre à vivre.
Mais comme d’autres avant moi, j’ai appris que cela n’était pas si simple.
Vivre au milieu d’une forêt, pourquoi pas… Mais vivre seul au milieu d’une forêt, c’est très différent.
Je me suis donc exilé sur une planète luxuriante du secteur 9, loin de tout.
Trouvé un coin caché de forêt où je pourrais construire une grotte, près d’un petit cours d’eau, pour y passer le reste de mes jours en paix.
Mais très vite, cette vie vint me rappeler ce que nous avions autrefois partagés, le bonheur de faire partie d’un tout, d’avoir des objectifs et de tout mettre en œuvre pour y parvenir.
Très vite, je me surpris à me languir du passé… les baies n’avaient plus la saveur d’antan, le poisson des rivières devint fade et sa capture peu satisfaisante.
Pour tromper l’ennui je me mis en tête d’écrire un livre sur notre peuple, mais chaque trait de plume posé sur le papier faisait crier ma solitude et rendait mon exil plus douloureux.
Même si je mesurais la chance qui était la mienne d’être encore vivant là où tant des miens avaient péris, il me manquait toujours la chaleur des miens et la douceur des feux de camp.
Les forêts elles-mêmes ne me parlaient plus comme avant… tout était devenu sec et froid.
Après deux années passées là-bas, je décidai donc de partir, pour ne pas sombrer dans la folie.
C’est alors que je rencontrai…
Keol’tad regarda autour de lui les visages meurtris de ses compagnons. Et il ressenti pour la première fois depuis qu’il avait commencé à parler, son corps engourdi par le froid.
Oh… Je suis un peu fatigué… Et j’ai si froid… Une petite pause est nécessaire… Mais pas trop longtemps… Je reprendrais bientôt… Il faut que je finisse mon histoire…
Cdt. Keol'tad
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27/07/1017 ETU 23:33
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Keol’tad ouvrit de nouveau les yeux. Le vent se levait, rendant l’air encore plus froid et cassant. Leur feu allait bientôt mourir et le jour commençait à décliner.
Devant lui Josie, Marcus et Ana’theïe étaient déjà morts. Les plus fragiles partaient en premier.
Vite… Finir l’histoire, avant qu’il ne soit trop tard.
Il reprend alors...
J’ai donc quitté le secteur 9 pour aller trouver un ailleurs meilleur. Une nouvelle vie.
Et c’est au détour d’un changement de transport que j’ai trouvé ma voie.
J’étais en transition sur la station orbitale BC-175 près de setelane-6 en secteur 28, je parcourais la station bien caché sous des tonnes de vêtements, quand j’entendis une voix qui m’était familière…
Un chant qui venait d’un bar de la station. Intrigué par ce timbre de voix que je connaissais pour sûr, je décidais de m’aventurer dans le bar pour aller voir ce qu’il en était.
A l’intérieur, un groupe de Rap-strange-hop se produisait. Un jeune humain distillait l’instrumental sur ses machines, via des nappes de sons totalement improbables et désharmonisés tandis qu’un immense homme en armure l’accompagnait à la voix de quelques paroles improvisées, qui donnaient comme ceci si je me rappelle bien…
« J’ai grandi au milieu des forets,
Avant de rencontrer ce monde de béton
D’abord je l’ai trouvé confus, abstrait,
Puis horrible, quel monde de cons…
J’aurais pu être champion, percer les étoiles ou crever le plafond,
Mais maintenant… j’compte les gouttes de pluie qui tombent…
On sera à jamais les derniers vivants du secteur second,
Une seconde…, j’compte les minutes qui m’séparent de la tombe…
Est-ce que c’est ça que la modernité nous a amené ?
La promesse du progrès tant qu’on vit dans des cages dorées ?
J’préfère viser la connaissance ou bien la liberté,
J’aime trop marcher pour pouvoir vivre enchaîné.
Et j’suis désolé mon frère si tu vois pas qu’ils nous l’ont mise à l’envers,
Dans tous leurs états de droits, nous ne sommes que des adversaires.
Ils ont des ADM et nous n’avons que des pierres,
J’essaye de lutter, résister…
J’apprends qu’il faut tomber pour pouvoir se relever..
Mais la chute est certaine, la lutte est mortelle
Et dans ma tête ça d’vient trop souvent l’bordel…
J’aimerais m’échapper…mais la réalité me colle à la peau.
Au fond Je suis cet ours… qu’aurait rêvé d’être un oiseau. »
Quelques applaudissements accompagnèrent la fin de sa chanson. J’emboîtais le pas pour me fondre dans la masse.
Dès qu’il me vit au loin, le chanteur me fit signe de m’approcher.
Je m’exécutais et arrivé près de lui, il m’invita à le suivre à l’arrière du bar.
Ce n’est que lorsque qu’il enleva son armure que je le reconnu alors.
Comment aurais-je pu l’oublier ?
Il s’agissait de Baarka, l’un des animateurs vedettes de la radio Ourst *
Il me salua chaleureusement, m’invita à rester à manger avec lui et m’offrit de m’héberger pour la nuit.
N’ayant pas croisé un ours depuis longtemps, j’acceptais volontiers.
Il me raconta alors sa vie depuis la chute de l’ours.
Il voyageait aujourd’hui avec une troupe de renégat qui, non content de détourner des convois occasionnellement, revendiquait fièrement leur statut d’anarchiste, hébergeant sur leurs frégates des stations radios pirates où discréditer le gouvernement en place de Ruby était la norme, si ce n’est le critère d’admission…
Nous restâmes un long moment à parler de tout et de rien, du passé, du présent, de ceux qui nous manquaient….
Après un temps, il m’annonça qu’il avait à faire et devait s’en aller mais insista pour que je reste dormir dans ce bar qui faisait aussi hôtel et pour que je rencontre son ami, le musicien qui l’accompagnait sur scène et à la radio, un jeune humain au teint mat, qui se faisait appeler "Dy-nastix"
Je passa donc une bonne partie de la soirée avec lui qui bien que gentil, était dans un délire un peu étrange. J’ignore ce qu’il avait bu avant mais certains de ses propos étaient…
Comment dire…
En tout cas pour une raison étrange, je me rappelle nettement plus de la conversation que j’ai eue avec lui que de celle que j’ai eu avec Baarka, peut-être car elle fût plus déterminante pour la suite…. ?
Il commença en m’expliquant le fonctionnement de leur radio-pirate, de leur engagement et le pourquoi de leurs passages dans des bars comme celui-ci.
D’après lui…
« Tu vois Keol’tad… Ce qu’on fait, la radio tout ça, c’est important. Mais faire des petites fêtes, des petits concerts comme celui-là, c’est tout aussi important.
C’est l’occasion de dire "Fuck le gouvernement !"
Les brigands ont repris des tas de planètes et notre message commence à s’étendre au plus grand nombre !
On arrive même à faire des concerts clandestins sur des planètes Salusiennes mal protégées !
Hey, crois le ou non… Certaines planètes salusiennes font partie des endroits où notre musique est la plus téléchargée, t’imagines… ?
Les jeunes de là-bas kiffent ça !
Mais c’est toujours pas assez…
On essaye de redonner à notre art, la noblesse qu’il doit avoir…
- Comment ça ?
- Bah… Tu dois comprendre ça… T’es écrivain c’est ça ? Enfin, tu écris des trucs quoi… ? C’est c’que tu m’as dis non ?
- Ecrivain ? Mouais… Non… J’ai essayé d’écrire, mais je crois que c’est plus pour moi…
- Tu vois ? C’est exactement de ça que j’veux t’parler !
Nos arts se meurent mec… Toi l’écriture, moi la musique… Et tu sais pourquoi ?
Parce qu’on fait plus rien de nouveau.
On a perdu quelque chose d’important mec. On a perdu la narration. On sait plus raconter.
A l’heure actuelle, dans la galaxie où nous vivons, le commerce, l’argent, est hautement plus narratif que n’importe quel écrivain, musicien, que n’importe quel "artiste" au sens conventionnel du terme.
Suit un guildéen pendant des cycles, ou plutôt son argent… et tu verras une histoire qui t’est raconté, plusieurs histoires même !
Parfois c’est juste l’argent qui se parle à lui-même. Mais parfois, il te raconte des conflits, les victoires et les défaites, les périodes de misère, les manipulations… Et si tu es attentif, tu peux même lire le futur entre les lignes…
Mais le mauvais côté, c’est que c’est une narration purement objective. La dictature du fait et non plus du ressenti.
Autrefois on racontait des choses, des histoires, comme celles qu’on raconte aux enfants. Elles suivaient un schéma narratif précis, selon différentes compositions. Débouchant souvent sur une morale, ou du moins sur une vision. Une vision des choses.
La vision de celui qui raconte. Mais aussi la vision de celui qui écoute.
Mais la musique a depuis perdu de sa superbe, de sa structure narrative… Comme l’écriture ou la peinture avant elle.
Nous nous enfermons dans des schémas pré-existants, et même ce que nous appelons nouveauté n’est en fait que de vieilles formules remises au goût du jour.
Nous devons réapprendre la narration, pour pouvoir trouver de nouvelles façons de conter des histoires.
Il faut sortir de notre zone de confort, du carcan dans lequel nous nous sommes habitués à grandir.
Tout oublier. Pour pouvoir enfin créer quelque chose de neuf. D’unique.
Mais l’être est le fruit de son environnement. Dès lors, comment arriver à créer quelque chose qui sorte totalement du cadre de cet environnement ?
L’art est toujours une sorte de représentation du monde vue par un observateur qui est « l’artiste ».
Et trop de gens commettent l’erreur de penser qu’ils peuvent se définir par rapport à leur art, comme certains pensent qu’ils peuvent se définir par rapport à leurs actions.
Mais c’est l’inverse.
Les autres te définissent par tes actions. Pas toi-même.
Car c’est qui tu es qui t’amène justement à ces actions.
De la même manière, C’est qui tu es qui définit ton art, et non l’inverse.
C’est important. Tu dois te poser la question.
Alors Keol’tad…
Qui es-tu ? »
Je ne sus quoi répondre à cette question, me contentant de le regarder sans rien dire, ayant presque honte de moi de ne pas pouvoir lui fournir de réponse.
Je ne sais pas si c’est parce qu’il avait remarqué ma détresse mais il enchaîna presque aussitôt.
« Tout en bas de la station, dans le hangar B-11… il y a des troupes d’explorateurs qui partent d’ici.
Ils partent voyager dans d’anciennes galaxies en déclin pendant plusieurs mois, parfois plusieurs années. On dit même que certains ne reviennent jamais.
Certains partent explorer et cartographier les anciennes galaxies. D’autres sont des archéologues à la recherche d’antiques civilisations….
Certains y vont pour extraire le peu qui reste à extraire sur certaines planètes en déclin. D’autres y vont pour étudier les effets de l’apocalypse dans le temps… Et certains y vont juste pour y mener une nouvelle vie.
Leurs raisons pour partir sont aussi variées que les personnes qui composent les équipages.
Mais ce sont des gens qui ont toujours quelque chose à raconter.
Si tu ne sais pas quoi faire, ni où aller. Cela pourrait être intéressant pour toi. Une nouvelle expérience, une nouvelle vie…
Là-bas, au fond de l’abyme, peut-être pourras tu te re-découvrir ?
Et à travers toi, re-découvrir ton art ? »
Je vais être honnête.
Son discours ne me fit ni chaud ni froid.
Cela ressemblait plus aux élucubrations d’un vieil hippie stellaire, ou d’un jeune drogué paumé… Les deux se confondant souvent…
Mais… Perdu pour perdu… je décidais suivre son conseil et de me rendre au hangar B-11 afin de partir avec ces nouveaux explorateurs, découvrir d’anciennes galaxies, à l’autre bout de l’univers.
J’aurais été n’importe où en fait. Tant qu’on partait loin.
Et c’est comme ça que je vous ai rencontré…
Vous, visages aujourd’hui familiers… espérances d’un jour meilleur.
J’aurais donné tellement pour que nous puissions continuer la route ensemble…
Mais la suite… la suite…
* Archive Radio Ourst- reportage sur le scandale du Pnéloop C-147 http://www.apocalypsis.org/assemblee/viewtopic?c_topic=11089&c_forum_page=14
Cdt. Keol'tad
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28/07/1017 ETU 01:14
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« La suite… Ai-je vraiment besoin de vous la raconter ?
Vous la connaissez aussi bien que moi.
Ce fût quatre mois de calme relatif. Jusqu’à l’attaque. Jusqu’à ces maudits brigands… Que le ciel les foudroie tous…
Quatre mois à arpenter les décombres de la galaxie 2, les galères de ravitaillement, les petites joies du quotidien. Yoban et sa guitare. Henry qui ne sait vraiment pas faire à manger... Ah...
Au fond, je crois que cela me plaisait bien d’être là avec vous, à effectuer des fouilles dans des ruines, malgré l’air vicié de ces planètes mortes et la solitude de l’ancien espace.
Au moins nous étions tous ensemble, et ça m’a fait beaucoup de bien d’avoir de nouveau une tribu a laquelle appartenir.
De ne plus avoir à craindre l’épée Salusienne au dessus de la tête.
Pour cela, merci à tous… du fond du cœur. De m’avoir offert ça. »
Keol’tad regarda autour de lui. Héloïse, Sakrii et Yoban ne bougeaient plus. Morts de froids eux aussi.
Ils avaient subis une attaque de brigands en orbite de la planète etela-42 qui avait complètement endommagée leur vaisseau, les poussant à se crasher sur cette planète glaciaire où les températures négatives atteignaient des records et où il ne restait absolument plus rien.
Leur vaisseau avait explosé peu après avoir touché le sol, causant de nombreux morts parmi l’équipage, mais les survivants étaient en fait ceux qui avaient le moins de chance.
Les autres au moins étaient morts sur le coup.
Ils avaient marchés pendant des heures après le crash, espérant ne trouver rien qu’un abri mais sur une telle planète désolée, il n’y avait plus rien du tout….
Ils étaient condamnés à une mort certaine.
Le vieux Zarek était tombé le premier, puis ce fut au tour de Félina et Amioka, déjà trop blessées par le crash pour s’en sortir plus longtemps.
Au bout d’un moment, éreintés par la marche, ils avaient trouvés de quoi faire un petit feu, qu’ils réussirent à allumer tant bien que mal tant que le vent ne soufflait pas trop et les températures étaient encore juste supportables.
Et c’est là, devant un parterre de spectateurs à l’air abattu, que Keol’tad leur avait raconté la fin de la civilisation Ideogi, et le chemin qui l’avait mené jusqu’ici...
Ils étaient tous conscients de la situation, et résignés. La plupart ne parlaient pas, n’avaient pas la force de parler. Mais Keol’tad continuait, comme pour les aider à s’endormir, à se laisser aller plus facilement.
Une fois son histoire finie, il tenta de continuer à parler mais ses lèvres peinaient à bouger et le son de sa voix ne portait presque plus.
Ne lui restait que son esprit, qui continuait à cogiter, à se parler à lui-même.
Je…Je n’arrive plus à parler, il fait trop froid….
La tempête arrive.
Ce n’est plus qu’une question de minutes.
Et voila que je me parle à moi-même.
Est-ce que le froid me joue des tours ?
Est-ce que je deviens fou ?
Oh ?
Ce n’est que maintenant que je remarque la petite Hortense.
Elle est venue se blottir aux creux de mes bras, contre ma fourrure qui lui tient un peu chaud.
J’ignore depuis quand elle est là….
Elle tremble quand même. La pauvre est gelée. Elle ne tiendra pas longtemps.
Il aurait peut-être été plus « humain » de la tuer, d’abréger ses souffrances.
Mais je ne peux pas m’y résoudre…
Elle me regarde avec ses yeux bleus et m’accorde malgré tout un petit sourire.
Drôle de petite humaine cette Hortense.
Quand je l’ai rencontré sur le vaisseau, elle eut d’abord l’air si effrayé par moi, par mon apparence...
Mais finalement, ce fut l’une des premières à réellement oser m’approcher, me parler.
Avec cette innocence qui caractérise les enfants humains.
Si il ne devait y en avoir qu’une à retenir, c’est elle que je choisis.
J’étais devenu un animal solitaire, et elle m’a apprivoisé.
Elle m’a ré-appris à avoir confiance en l'humain.
A aimer la vie en communauté.
Les petites choses, les instants de partage.
Les histoires qu’on se raconte autour d’un feu…
Elle voyageait juste avec Josie qui était autrefois sa nourrice.
Elle avait perdu sa famille et moi mon peuple…
Peut-être est-ce pour ça que nous nous sommes bien entendus…
Ah.
J’essaye d’appeler Craft qui se tient sur ma gauche. Mais aucune réponse.
Ses paupières ont gelées. Il est déjà mort.
Il ne reste plus que nous deux…
Je la serre contre moi pour la réchauffer du mieux que je peux.
Ses yeux commencent à se fermer.
J’appelle son nom pour qu’elle ne parte pas. Mais c’est illusoire.
Et je ne sais pas si c’est vraiment lui rendre service que de la maintenir en vie.
Il fait si froid…
Je ne crois pas en dieu. Je n’y ai jamais cru.
Tout le monde dit qu’il existe, qu’il a tout crée, qu’il est celui qui provoque les apocalypses...
Moi j’attends toujours les preuves.
Et même si je n’y ai jamais cru… à cet instant précis, je supplie dieu si il existe, de sauver Hortense…
Elle cligne des yeux pour l’une des dernières fois.
Entre-ouvre la bouche pour dire un mot mais je n’entends pas.
Le vent se fait de plus en plus violent et siffle dans mes oreilles.
C’est alors que devant moi se produit une étrange chose.
Mes bras qui tiennent Hortense semblent perdre tous leurs poils...
Ma fourrure disparaît avec le vent et il ne me reste que deux bras humains pour la tenir.
Quel est ce sortilège… ?
J’ai mal au crâne…
Et j’ai si froid… Est-ce que le gel et le froid sont en train de jouer des tours à mon cerveau ?
Est-ce que je deviens fou… ?
J’ai si froid…
Le feu s’éteint devant moi.
Je la regarde une dernière fois…
Et alors nous fermons les yeux, pour toujours…

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