Apocalypsis Archives > gamma2 > Galaxie 9 > Forums > Assemblée du FUN™ > L'Ange de la Mort

L'Ange de la Mort

Pages : 1

Cdt. Flavius
Respect diplomatique : 2044

Avatar
26/08/1017 ETU 00:18
Ce(tte) commandant(e) soutient beaucoup Apocalypsis.  Ce(tte) commandant(e) soutient beaucoup Apocalypsis.
Message édité - Score : 6 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 0
message remarquable : 4
humour décapant : 0
role play intéressant : 2
Fil narratif : Evasion - 21/07/1017 ETU 15:32
https://www.youtube.com/watch?v=hb6wSV3d75o
Le vent se lève, accompagnant le temps déjà maussade. Et comme pour confirmer le jeu du destin apposant sa marque dramatique sur chaque instant qu'il juge comme telle, une pluie fine commence à tomber, faisant doucement sourire Marcius malgré la situation. Marchant lentement vers la potence, il se ressasse encore le dernier échange auquel il avait eu droit, ne pouvant se l'arracher de la tête.
------------------
Dans la grande salle à l'architecture baroque antique, typiquement Salusienne, se tiennent les deux hommes, l'un légèrement en surplomb de quelques courtes marches menant à son trône de marbre. L'un est de dos, observant d'un air absent les mosaïques présentes sur toutes les façades.
« Empereur. »
Vestige d'une époque passée, le titre était resté, comme un marquage au fer rouge dans l'esprit des survivants Salusiens. Un marquage si ancré que celui-ci vint spontanément à l'esprit de Marcius quand il fût amené face à Flavius, et ce malgré son avis sur ce dernier. Flavius se retourne.
« Ainsi... c'est donc vous qui avez donné l'ordre de libérer plusieurs centaines d'ours de leur camp, où ils étaient pourtant strictement confinés ? »
« Oui. Je ne m'en suis jamais caché et ait clairement établi le rapport comme tel. »
Flavius le jauge, les regards s'échangent. Un léger flottement s'installe. Quand Flavius reprend enfin.
« Étrange... vous ne cherchez pas à m'apporter une quelconque explication ? Ne serait-ce que pour justifier votre acte ? »
« Je ne jugeais pas cela nécessaire, j'ai la certitude que vous vous êtes déjà fait opinion là dessus. »
Le ton de Marcius est ferme et assuré.
« Qu'est ce qui vous permet d'affirmer cela ? »
Marcius semble hésiter, comme si une barrière invisible imageant le stricte protocole de politesse à l'égard d'un supérieur l'empêchait de poursuivre. Mais devant la posture et l’intonation plus que détendue de son interlocuteur, cette hésitation s'estompe rapidement. Et puis...
« Car cette personne que vous êtes devenue ne pourrait pas comprendre. C'est pour cela que je ne jugeais pas nécessaire de m'évertuer à tenter la chose car celle-ci aurait été perdu d'avance. »
... certaines choses se doivent d'être dîtes. Et Marcius a la fine intuition qu'il n'aura peut-être jamais une autre occasion de les dire. Mais Flavius ne semble même pas notifier l'attaque qui lui a été adressé, ou alors ne l'a pas considéré comme telle. Au contraire, il semble d'autant plus intéressé.
« Poursuivez. Que suis-je devenu selon vous ? »
Encore cette fichu hésitation, encore rapidement surpassée. Même si un dernier mot rencontre encore cette barrière.
« Nos préceptes, nos croyances, notre Foi... nul n'ignore que vous vous en êtes détourné. Comme nombreux des nôtres quand l'Apocalypse a frappé. J'ai compris cela, car nul n'ignore non plus ce désespoir qu'a amené cette fracture dans les âmes de notre peuple, qui les a poussé à douter de la voie du Bien. Bien que profondément attristé par cela, je le comprends. Mais... »
« Mais... ? Continuez, je vous en prie. »
Ça y est, Marcius le sent, l'inhibition prend fin, le fait d'avoir commencé le pousse à poursuivre, et il n'hésite plus.
« Mais ce n'est pas votre cas.
Vous n'avez pas fait que douter de la voie ou simplement vous en détourner.
Vous avez délibérément emprunté celle du Mal.
Celui que vous chassiez et qui aurait été jadis votre ennemi, voilà l'homme que vous êtes devenu. »
Silence. Les mots semblent encore résonner dans la grande pièce. Flavius esquisse un léger sourire d'une politesse qui surprend Marcius, pensant que ses mots auraient mis l'Empereur dans tous ses états. Mais non, celui-ci se contente de sourire poliment.
« Dîtes m'en plus, ne vous arrêtez pas en si bon chemin, c'est là que cela en devient intéressant. Donnez moi les raisons de votre pensée. »
Il se lance.
« N'importe quel fou pourrait les deviner... tout ce que vous avez entrepris dans cette Galaxie, tout ce que vous avez amené les nôtres à faire car n'arrivant plus à se défaire de la marque de confiance accordé à l'homme qui les guidaient autrefois vers une voie Juste. Il suffit de voir pour comprendre. Beaucoup s'en cachent ou ferment les yeux, mais un minimum de présence d'esprit permet de se rendre compte de la raison des actes, mais surtout des actes en eux même... et de leur Malfaisance.
Il suffit de voir... »
« Et dîtes moi ce que vous avez vu. »
Autre silence.
« Des choses que n'importe quel homme de Bien jugerait inacceptable. Menaces, pillages et meurtres sont devenus vos outils. Parfois sans même la justification de la nécessité, sur un simple de vos coups de têtes excentriques. Ai-je vraiment besoin d'énumérer la liste des faits, des civilisations que nous avons extorqué de leurs biens sous la menace, des craintes que nous avons imposé aux malheureux et faibles que nous aurions spontanément défendus autrefois, des commandants que nous avons poussé vers la mort si ce n'est ceux à qui nous l'avons nous même donné ?
Parfois même des génocides planifiées ! Sans l'ombre d'un état d'âme ! Les ours en étaient les dernières victimes. Et malgré les paroles et justifications qui se donnaient, beaucoup connaissaient la véritable intention derrière cela, une simple amertume implantée dans votre esprit vous imposant à tout prix d'accoler une liste de coupables à la raison de vos souffrances. »
« Une simple amertume dîtes-vous ? »
Cette partie semblait avoir attiré plus précisément l'attention de Flavius.
« Nul n'ignorait que vous les teniez, eux comme d'autres, pour responsable de la mort de votre fille, malgré le secret officiel imposé dessus. Mais tous avons perdu des êtres cher et avons appris à l'accepter, parfois même à oublier les erreurs d'autrui, cette Galaxie était simplement craintive à notre égard, et nous ne pouvions leur reprocher cela. Jadis, malgré la peine, vous l'auriez compris et auriez accepté de pardonner comme nous guident les principes de notre Foi.
Mais au lieu de cela, le désir de vengeance et la haine ont habité votre esprit, des sentiments de Mal qui n'auraient pas dû être les vôtres, et par cette faute, vous avez entraîné tout notre peuple dans votre folle course meurtrière, nous écartant encore un peu plus de la voie du Bien. »
Silence. Cette fois-ci, c'est à Marcius de jauger du regard l'homme face à lui, guettant la moindre de ses réactions. Le regard de Flavius s'était perdu quelques instants, avant de se relever calmement sur Marcius. Sa prononciation se fait solennelle.
« Vous allez mourir. »
Marcius avale la nouvelle avec résignation.
« Cela ne m'étonne guère, je me doutais que vous ne comprendriez pas. »
[.....]
------------------
Il sent la corde se serrer autour de son cou. Son regard parcourt la scène. Pour seul publique de son exécution, à ses côtés, le bourreau, un vieille homme au teint blafard et avec une expression faciale placide, ainsi que trois personnes en contre-bas de la potence, deux hommes et une femme. Parmi eux, un garde détournant d'avance honteusement le regard, et un prêtre, fermant les yeux et semblant réciter une prière, bien que Marcius aurait été prêt à parier que celui-ci pensait à tout autre chose à cet instant qu'au salut de son âme, doutant même que celui-ci y croyait encore.
Et puis il y avait cette femme.
Cdt. Flavius
Respect diplomatique : 2044

Avatar
19/09/1017 ETU 02:01
Ce(tte) commandant(e) soutient beaucoup Apocalypsis.  Ce(tte) commandant(e) soutient beaucoup Apocalypsis.
Score : 4 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 0
message remarquable : 4
humour décapant : 0
role play intéressant : 0
https://www.youtube.com/watch?v=xJeBz3HxGsI
Oui, alors que le regard de Marcus s'ancre dans les yeux de la femme, il repense, encore et encore...
[.....]
« Vous allez mourir. »
« Cela ne m'étonne guère, je me doutais que vous ne comprendriez pas. »
« Non, c'est vous qui ne comprenez pas. Vous allez mourir car... vous avez raison. »
Cette fois-ci, Marcus perd son air provoquant. La surprise surpasse totalement son contrôle de soit. Son discours jusqu'ici clair et affirmé se fait moins certain. Il met d'ailleurs quelque temps avant de répondre, balbutiant.
« Com... comment ? Vous voulez dire que... que... »
« Oui, que malgré toutes les épreuves, malgré toutes les douleurs, malgré tous les sentiments de vengeance et de haine qui m'ont animé... il n'en a pas été d'une fatalité... car tout ceci n'est pas cause mais conséquence... j'ai sciemment choisi d'emprunter la voie du Mal. »
*CLACK*
Le choc est brutal. Il est dit que les plus chanceux sont ceux dont les cervicales sont directement disloquées sous le choc, tuant le condamné sur l'instant, et que les moins chanceux sont ceux dont la nuque ne se brisent pas, succombant ainsi sur la durée par suffocation. Marcus à cet instant se placerait tout juste entre les deux, car il sent tout aussi bien l'air lui manquer que la vive douleur que lui arrache sa cervicale à moitié brisée.
Mais son esprit reste et pense encore.
« Mais... mais... pourquoi ?! Pas vous... non. Pas après tout ce qui a été accompli par les nôtres, vous n'avez pas pu renier le Bien comme cela. Une part d'espoir en moi me faisait croire que votre basculement n'était pas volontaire mais... non, vous devez encore parler sous l'emprise de la folie ! »
« Les mots que je prononce sont aussi certains que la sanité de mon esprit. Et ils sont aussi dur à entendre qu'il a été dur pour chacun d'entre nous de faire face à la désillusion Apocalyptique. Si vous avez un doute sur ma sincérité, sondez mon regard, vous verrez par vous même... »
Marcus semble nier de la tête par quelques mouvements imperceptibles la situation, mais il lève tout de même son regard vers celui de Flavius. L'échange se fait dans le silence, de ceux qui semblent être éternels, et c'est quand la conclusion de celui-ci vient que Marcus n'arrive plus à se contenir, commençant tout à coup à saisir la gravité de la déclaration qui lui a été faite. Il hurle.
« Pourquoi ?! »
C'est plus douloureux qu'il ne le pensait. Et surtout, ça dure. Son corps pend pleinement sous les oscillations du vent, son regard commence à se faire de plus en plus vide et détaché sur la scène face à lui. Le garde continue de détourner le regard, alors que le prêtre entame déjà quelques gestes de croix, du moins que Marcus semble percevoir comme telle, car sa vision commence déjà à se troubler. Dans ce qui ressemble à un dernier sursaut réflexe, il cherche vainement à se débattre avec ses liens, n'augmentant que d'autant plus sa vive douleur à la nuque.
Puis, d'un léger basculement, son regard revient sur elle, et il n'en a tout à coup plus l'envie.
« La réponse que vous réclamez n'est pas simple, la décrire avec des mots est une tâche qui dépasse pour l'instant même mon entendement, si seulement vous saviez... Mais compte tenu que ce seront là des derniers que vous entendrez de votre vivant... et que j'y veillerai... approchez. »
Il se souvient alors avoir approché d'un air méfiant. Puis d'avoir envisagé de saisir l'occasion pour sauter sur la bête et l’occire comme il se devait. Mais par dessus tout, ce dont il se souvient encore plus... c'est des mots qui lui ont été chuchoté à l'oreille avant qu'il ne s'y décide, l'y coupant. Ils résonnent encore dans son esprit. Mais la voile se fait de plus en plus noir, et ses pensées de plus en plus troubles. Il ne peut plus. C'est bientôt fini.
La scène s'obscurcit presque complètement, jusqu'à ne laisser qu'une faible lueur sur la femme, qu'il continue d'observer jusqu'au dernier moment. Il croit percevoir un sourire, il ne sait pas, il ne sait plus. Mais il le pense. Il pense à toutes les dernières choses de l'existence. Pour la dernière fois de sa vie. Et c'est dans un ultime sursaut de l'âme qu'il se réjouit de l'acte. Car elle lui sourit. La faible lumière s'éteint. C'est terminé.

Pages : 1