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Darkest before the dawn

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Cdt. Mael
Respect diplomatique : 1034

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14/09/1017 ETU 21:59
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Dans un bureau privé, au coeur des dédales des bâtiments de l'assemblée.
C'est un grand bureau, muni d'une longue table de réunion, bien éclairé. Il peut accueillir une douzaine de commandants, mais actuellement, il est vide. désert. net. pas un papier, pas une trace de vie.
Sauf Mael.
Attablé du coté gauche de la grande table, il ferme les yeux et fait défiler les rapports. encore. encore.
Cela fait des heures qu'il est entré. La porte est fermée, et personne n'a osé franchir une porte avec la mentions "accès interdit - réunion de commandants en cours".
Soupir. Mael baille, puis secoue la tête.
D'un geste, il fait baisser la lumière. Crépuscule.
La paroi en face de lui est une vitre. Probablement sans tain, ou un traitement similaire. Il voit les passants dans le couloir, mais eux ne voient qu'un mur beige. Heureusement pour lui, car son nom et son visage lui attireraient des ennuis.
Diplomates affairés, coursiers haletants, hommes et femmes d'affaire aux sourires figés.
Et des réfugiés, hagards, aux yeux rouges. Peu d'hommes, beaucoup de femmes, mais surtout des enfants. Des enfants partout.
Les enfants ne pleurent pas, les enfants n'ont pas les yeux rouges. Ils regardent fixement les passants, ceux qui sont sensés travailler. Parfois, ils suivent un adulte, surtout lorsqu'ils croient reconnaitre un commandant.
Mais souvent, ils restent immobiles, tenant d'une main un parent, ou un objet quelconque, et ils fixent, fixent, fixent de leur grands yeux le monde qui les entoure.
Les enfants.
Mael ne regarde qu'eux. Il ne voit même rien d'autre.
Cela dure des heures.
Puis un mouvement dehors, ou juste un courant d'air, et son regard revient dans le présent.
Il ferme les poings, se frotte les yeux.
Puis, il se met à parler tout seul. D'abord un murmure, puis de plus en plus fort.
Les murs sont bien faits: dehors, on ne l'entend pas.
"..prêts...départ, ok, dans les temps. passage confortable. Les équipes sont... oui, chaos maximal. Ils se dévorent entre eux. J'en détourne un, il, ou elle, regarde la blonde là, se fait manger aussitôt. On ne peut en tire plus ON NE PEUT PLUS POUSSER. Laisse toUT FINIR!
ils sont brisés."
Il fait un geste de la main. la lumière disparait complètement. La vitre ne laisse plus rien paraitre, qu'une légère brillance.
Les yeux s'habituent à l'obscurité.
Mael s'est approché de la paroi, et il tend la main vers cette vague ombre qui se reflète face à lui. Du bout des doigts, il suit les contours du visage.
Puis, il ferme les yeux, et pose son front contre la paroi. Il appuie sa tète, avec de plus en plus de force, et il commence à fredonner. Les paroles sont murmurées, mais chaque mot est articulé précisément, comme psalmodié.
https://www.youtube.com/watch?v=RCWnVznnWcs
"-I'm gonna let it happen to me....
assez.
cela suffit.
Je t'ai tout donné. Mon coeur, mes sentiments. Mes souvenirs, ce qui faisait la douleur. J'ai arraché mon âme, et je t'ai fait toi, et je me suis fais moi. et encore et encore.
Je me suis débarassde tout, je l'ai mis en toi. Tu est la chose, le receptacle des horreurs, de mes émotions. Mais de toute mes émotions.
J'étais u monstre, et je ne pouvais pas le supporter. Mais j'étais humain.
Je suis un monstre, et cela n'a plus d'importance.
Tout est caché en toi... tu es la poubelle, mais tu as aussi gardé mes derniers trésors. Ou l'inverse.
il y avait... Il y a de bons souvenirs. Pas ces moments ou j'ai fait semblant en écumant les galaxies. Avant. Avant de savoir.
J'ai été heureux. Je m'en souviens, mais je ne sais pas comment ca fait.
Je me souviens des couleurs du monde. Je me souviens de sa peau. Je me souviens des rires. des nuits sans sommeil.
Mais ce ne sont plus que des images, des mécaniques. Je pratique encore... comme un robot.
Je veux etre. JE veux les reprendre.
MOI. et plus toi. et plus les autres.
Je me fiche que cela te laisse vide. je me fiche que cela cause ta mort. Je veux ma vie.
Ma vie.
...
Je sais que ca va faire mal. Je me souviens de ces moments,juste après. moi aussi. Je sais dans quel état j'ai plongé.
Je sais pourquoi je nous ai créé.
Et je vais l'affronter. Pleinement. J'ai eu le temps de digérer les faits, les actions, analyser les paroles. J'ai traité tout cela. Comme. une. machine.
Maintenant, je suis plus fort, et il faut... et je veux surmonter les émotions."
Il frappe du plat de la main contre la paroi. Sa tête presse toujours, ses yeux restent fermés.
Il frappe une seconde fois, plus fort. Il renifle.
" Je VEUX MA VIE!
Je ne PEUX PLUS enchainer ces actions mécaniques... pour faire ce que nous faisons, il faut y CROIRE! il faut vraiment une forme de foi, la raison pure a ses limites...
... et sans émotions, sans ame, sans ressentir la victoire, je ne peux pas continuer cette oeuvre.... tu vois, meme cette décision est logique.
j'ai besoin de moi. De nous. Pleinement.
Reviens. Reviens! REVIENS! REVIENS!
Nous sommes... JE SUIS Je suis MAEL! Fils de MAEL, et comme mon père avant MOI!"
Il se cogne la tète contre la paroi, et frappe de ses deux mains en hauteur.
"Et TOUTES ces choses TERRIBLES que je dois FAIRE, je ne ressens plus RIEN! Alors REviens! Tu n'es RIEN d'autres que mes PROPRES SENTIMENTS. EN BOULE, là dehors.
J'ai..
J'ai tout compris.
tout.
Je sais tout cela; sauf que je ne sais pas comprendre pourquoi tu ris. pourquoi tu es encore là sans moi.
Je pense qu'il n'y a pas de blague à comprendre.
Mais je veux rire encore. Peut etre aussi pleurer sur mon sort. Avoir la boule au ventre en prenant mes décisions.
regretter les disparus.
oui.
regretter.
Je n'ai meme plus les regrets, c'est toi qui les a emportés. Et pourtant, ils les méritent... je le mérite. C'est logique, n'est ce pas?
Alors
JE
VAIS
TOUT
REPRENDRE!!
"
Ces derniers mots sont ponctués de coups divers contre le mur. Il frappe des mains, du pied, se jette de tout son corps. Il donne enfin un coup de tète, qui le fait reculer, étourdi.
Il titube, porte la main à son front, puis la contemple: il s'est un peu coupé.
"hu.
hé. pfrrrrt...
héhé..
....
ha haha. ahah ahah..."
Il recule encore un peu, secoue la tete. Des larmes coulent sur son visage, mais il sourit à pleine dents. Il sautille sur place.
"ENCORE!"
Il court, et se jette de toutes ses forces contre la paroi.
Dans un bong vrombissant, il rebondit et retombe par terre. Dans le couloir, juste derrière, les passants se tournent vers le bruit. Les plus proches reculent, méfiants.
"Pfieu.. 'nCOOOOORE! ouais."
Il se relève, tapotte doucement la paroi qui vibre encore un peu, et s'éloigne en zigzagant. Il s'appuie contre la table.
"Oui. c'ca l'truc. rent'd'dans. EN-CO-RE!
Il crache par terre, sur la table, qu'il pousse en avant. Puis il se retourne: il a maintenant presque toute la longueur de la pièce pour prendre son élan.
Dehors, les passants ont repris leurs mouvements.
BONG.
A nouveau, le flux s'interrompt. Chacun regarde son voisin.
BOONG.
Un diplomate zélé appelle la sécurité. Les passants s'écartent un peu plus.
BoOANG
Le diplomate se rengorge, et se dirige résolument vers la porte de la salle de réunion.
BAOANG
Il pose la main sur la poignée, et commence à raler avant meme d'avoir entrouvert la porte
BA -BLING bling bling bling bling
Les yeux injectés de sang, la face couverte d’ecchymoses, des coupures aux mains, Mael se tient au milieu du couloir, devant une paroi vitrée cassée.
il s’attrape le ventre, et grimace de douleur. Puis se plie en deux, et attrape son crane des deux mains. Les larmes ruissellent, ininterrompues.
"noooonnn mais nooon.... et maintenant je sais et maintenant comment je vais corriger ca ? comment je vis avec?
... oh.. oh... d'accord. quelle mauvaise blague. vraiment. grande idée, Mael, ca c'était le top. regretter les regrets, quel gros malin...
pfrrt"
Il se met à courir. il se perd rapidement dans la foule. de temps en temps, on entend un cri dans la foule.
"MAIS QUELLE SALE HISTOIRE! AH!"
Cdte. Harley Quinn
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16/09/1017 ETU 00:20
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https://youtu.be/zBIqLqUenz0
Mael courait maintenant depuis un moment, le souffle haletant dans les coursives de l'assemblée. La foule tout autour de lui s'était clairsemée pour finalement disparaître complètement. Il n'avait toujours pas quitté cette assemblée galactique, l'homme fou s'était simplement perdu dans des coursives abandonnées de cette gigantesque infrastructure millénaire. Le souffle haletant Mael ne regardait plus devant, il se contentait de courir, courir pour aller encore plus loin. Pour... S'enfuir ? Pour aller où ? Son monde s'était écroulé, il avait essayé par tous les moyens de faire éclater cette boucle qui l'enfermais, cet univers qui était devenu une prison. Il n'avait pas cillé le moins du monde. Tout ce qu'il avait fait, tous ces crimes qu'il avait commis pour rien. Rien ne pouvait lui permettre de s'enfuir de cette terrible fin, il était né et il s’enfantera à nouveau. Son destin le rattrapa bien vite au moment où il s'enfonça un peu plus le crâne dans un mur devant lui.
OUCH !
Un cul de sac, voilà qui était encore plus contrariant que son mal de crâne carabiné. Un recoin sombre comme celui-là le rappelait à sa propre situation, son propre destin. Au pieds du mur, à la différence qu'ici il lui est possible de faire demi-tour. Ou pas. Il plissa des yeux et remarqua des formes courbes apparaître derrière lui, des courbes qui lui semblaient familières. Et pour preuve ! C'était la propriétaire des lieux, sa compage de crime depuis ses débuts en tant que commandant dans ce foutu univers, la seule et l'unique ! Harley Quinn ! Est-ce qu'elle l'avait suivit tout ce temps ? Il avait couru comme un dingue et pourtant elle était là en train d'approcher comme si elle avait toujours été là, comme si elle l'avait attendu ici et que ce foutu destin l'avait mené ici.
Cela fait longtemps que je t'observe Maël. Crois-tu vraiment qu'il puisse se passer quoi que ce soit sur cette planète sans que je baigne dedans ? J'ai les yeux sur tout, même le petit Billy qui va faire ses courses avec sa maman et qui lui achète un pain au chocolat et des bonbons. C'est pas bien petit Billy, tu vas avoir des caries !
Mais non, bien sûr que non. Cette question n'est que rhétorique et je me fiche de ce que tu penses. Je ne suis pas là non plus pour me passer les nerfs sur toi. Non, je suis là pour te proposer un choix, le choix de ta vie. Après tout tu as atteint un point critique dans cette misérable existence qui est la tienne. Après t'être enfanté tu as été forcé de voyager comme tu l'as fait toute ta vie, forcé d'oublier celle que tu as aimée, ta famille qui grandissait en elle, tout, pour ne pas briser la boucle qui te lie à cet univers, pour pouvoir rencontrer l'amour de ta vie, encore et encore, pour pouvoir la voir et la revoir, jusqu'à la fin des temps.
La voix sortit de l'ombre pour prendre la forme de celle qui la portait, Harley avançait à pas doux vers le mur où c'était écrasé Mael. Elle y passa la main à nouveau dans l'ombre projetée sur le cul de sac, caressant ce qui semblait être le mur... ? Une poignée de porte se fit entendre et tourna légèrement, entre-ouvrant une porte qu'il n'avait pas vue, faute de lumière suffisante dans cette allée de l'assemblée.
La lumière émanant de cette porte entrebâillée était blanche mais terne, tirant presque vers le jaune, on aurait dit une vieille ampoule ternie par les années d'utilisation mais il lui était impossible de voir au delà, les rayons de lumière étaient trop éblouissant pour ses yeux mal habitués. Un rire d'enfant émana de derrière cette porte, un second puis un troisième, un quatrième, un cinquième, comme s'ils étaient des dizaines à jouer innocemment derrière. Mael tendit un peu plus l'oreille et entendit distinctement des musiques de manèges en train d'êtres joués, étouffées dans les rires alentours. Harley ne lui laissa pas le temps d'apprécier la scène surnaturelle et claqua la porte aussi brusquement qu'elle l'avait ouverte, un grand sourire sur son visage à mesure qu'elle lisait les traits de l'homme assit par terre devant elle.
Je te laisse choisir, choisir ton futur pour une fois au lieu de le subir ! Abandonne tout, abandonne ton passé, ton amour, tes enfants, la folie, la rancune, tout ce que tu as chéri jusque ici. Abandonne tout. Abandonne tes pieds, tes jambes, tes mains, ta tête, ton cœur. Abandonne tout et laisse-le prendre le contrôle. Rejoins donc tout ce que tu as renié jusqu'à maintenant, rejoins moi à nouveau mon chou, rejoins la folie qui t'a guidée jusqu'à moi. Jusqu'à nous. Rejoins la folie et laisse nous briser les chaînes qui te retiennent depuis le début, tu verras la boucle sera enfin rompue, tu pourras enfin être heureux. Avec moi. Avec lui. Nous formerons une formidable famille, comme avant et plus rien ne compteras. Tu pourras peut-être même la rencontrer de nouveau, qui sait... Elle attends là, quelque part qu'on la retrouve.
Il n'y a que quelques pas à faire et tout ceci ne sera plus qu'un cauchemar, une très très très mauvaise journée que tu auras finalement oubliée car nous serons là pour toi, Maël. Il n'y a que quelques pas à faire pour choisir ton nouveau futur, avec moi, avec lui.
Cdt. Le Joker
Respect diplomatique : 1224

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16/09/1017 ETU 00:35
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https://www.youtube.com/watch?v=_8kgwa04zvQ
Le claquement de la porte a résonné dans son corps comme un coup de canon. Les enfants, les rires, les jeux… il y avait derrière cette porte un attrait obsédant qu'il n'arrive à cerner, pas encore. C'est comme un tableau idyllique qu'Harley vient de lui arracher. Idyllique, vraiment ? Il y avait autre chose, Mael l'a senti en surface, ce pressentiment perturbant. Il lui faudrait ne serait-ce qu'un instant supplémentaire pour s'habituer à la lumière, et il aurait vu et compris… il sait pourtant que la porte ne se rouvrira que lorsqu'il aura fait un choix.
Il sait qu'Harley ne lui offre pas sa seule alternative. Les portes vont toujours par deux au moins pour se tenir mutuellement compagnie dans l'obscurité des labyrinthes. Il scrute le mur dont il distingue à peine les contours, le cadre, la poignée, la serrure. Le costume à queue de pie violet que l'ombre mue en noir de nuit, le sourire rougeoyant…
Oh.
Bien sûr.
« Ça va de soi, mon grand. Je suis jamais parti, je serai toujours là. Quelque part, dans un coin, j'attends. Des fois j'ai envie de jouer, des fois je regarde. Juste que des fois j'ai pas envie de mater toujours le même film, tu vois ? En ce moment y'en avait un super drôle qui mettait un bretzel en scène. Absurde à souhait.
M'enfin, t'as appelé, je suis là. T'avais pas besoin de gueuler si fort cela dit. »
Joker jette un œil à la porte de Harley. Il va adorer, se mettre à rire, le pousser de force là-dedans, et place au spectacle. Il y a tout ce qu'il lui faut, là-dedans, n'est-ce pas ?
Mais non, il secoue la tête d'un air désolé.
« Tu sais, j'crois que t'as raison. Y'en a marre de tout ça. Les souvenirs, les regrets, subvertir le destin encore et encore. Tu vas vers l'inconnu te fritter avec des gens qu'on envie de vivre as fuck, et qui arrivent toujours à trouver une putain de solution pour rester au lieu de lâcher prise. Ça fait une éternité que tu planifies la fin de toutes les souffrances de l'univers, donc les tiennes. Ça t'a apporté quoi ? Plus de souffrances. Et en plus tu dois te coltiner deux clowns nihilistes, deux pour le prix d'un. Merde Mael, j'ai bien rigolé de te voir gigoter mais y'a un moment ça me brise le cœur !
Tu sais quoi ? Je sais exactement d'où ça date. Ça date de la lettre. Ta lettre. Tu peux dire ce que tu veux, que c'est plutôt le moment où elle est morte, où t'as envoyé les mômes dans la machine, où vous avez perdu la guerre… conneries. Je sais que c'est la lettre. Avant la lettre y'a eu des hauts et des bas, je te l'accorde, mais rien de comparable. Depuis la lettre t'es une coquille vide qui ne sait plus ni rire ni haïr. »
Mael est trop sonné encore pour savoir ce qu'il a bredouillé, quelque chose du genre ça vient cette porte ? Joker sourit. « À ton aise, my dear. Voici ton remède. »
Contrairement à Harley Joker ouvre la porte en grand, big smile sur les lips, « tadaaaa ! » de cérémonie.
Mais il n'y a rien.
Derrière l'ouverture, c'est la nuit spatiale sans les étoiles pour l'éclairer. Le vide absolu, la chose qui terrorise le plus l'être humain et ses ancêtres depuis leur venue au monde.
Pourtant quelque chose semble familier, apaisant même. Mael se sent chez lui, comme si, en passant l'embrasure, il pouvait légitimement dire : « je suis rentré ! » Ça ne lui était pas arrivé depuis… des éternités.
« Tends l'oreille, mon chou… », susurre le Joker.
Alors il tend l'oreille, écoute. Il y a un ronronnement dans l'infini, comme une machine, comme un générateur qui dont la voix bercerait un dormeur. Ça sent bon l'habitude, celle d'autrefois.
Il y a un murmure, oui… que dit-… il connaît… c'est chaud et douillet, cette sensation…
CLAC.
L'instant d'après, plus rien.
« Chuis désolé, j'aurais vraiment voulu te laisser encore profiter un peu… mais les règles, hein, j'y peux rien. Mais tu as entendu ? Je l'ai vu sur ton visage. C'est doux putain. Mael, c'est doux ! Tu mérites ça, sincèrement. Revivre ces moments, retrouver ses bras, retrouver sa peau. Tu sais que c'est possible, et je le dirais jamais assez mais tu le mérites — et tu le sais. Pourquoi toi plus qu'un autre devrais porter les merdes que tu traînes ? Pourquoi ce serait pas à Olo de détruire l'univers ? Pourquoi ce serait pas à Harl' de faire payer au monde ? Laisse ton présent sur le pas de ma porte, entre, et sois heureux, encore et encore.
Traverse, et après ça… non, avant ça, c'est tout ce que tu as toujours voulu retrouver. Et tu peux le revivre, encore et encore. Il suffit de retourner au confort de la boucle, sans ce qui s'est passé après.
C'est le moment de décider, Mael. Fini la fuite.
Et choisis bien. »
Cdt. Mael
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19/09/1017 ETU 00:19
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(hrp: pas le temps de polir, sorry...)
Assis, plutôt affalé par terre, Mael dodeline. devant, derrière. Il a secoué la tête, chassé des paroles de ses mains. Et il pleure.
Il pleure abondamment, sans retenue. sa chemise est mouillé de larmes, de bave, de morve.
Les paroles se sont enchaînées, interminables. à moins que ca n'ait été qu'un instant, et que c'était juste dans sa tete.
Mael sait que tout n'est pas réel.
Mais Mael sait que ce qui n'est pas réel est quand même vrai aussi.
Il hurle. Il croit hurler? C'est juste une barrière de son esprit qui cède, ou juste une connexion qui se remet en place, dans la douleur. ou juste juste juste.
Il a raison. je dois laisser aller, c'est le destin, on débranche le cerveau et on laisse faire. pourquoi changer? je laisse faire, et je recommence. plus de surprise je connais déjà le chemin...
non. il a pas raison. il a aussi tort que moi.
Elle a raison. Je dois passer le relais, laisser à l'autre les choix, les pensées, la vie. les émotions. Je dois laisser mourir les souvenirs, devenir rien et oublier.
non. elle a pas raison. je l'ai faite comme ca, pour consumer.
Quelque part, loin, un enfant hurle.
Respire.
L'enfant hurle, plus fort, plus près.
Respire. plus lentement.
Les hurlements sont dans sa tête.
Arrete. arrete. et recommence. respire.
Mael s'allonge par terre, serre ses poings sur les yeux.
"Vous etes pas vraiment réels! pas complètement!"
Respire, t'es un imbécile.
compte. penses rythme. dompte l'émotion dans les notes. musique. musique.
pam poumpam poumpam poumpam . la main gauche martèle le sol. le rythme est régulier.
https://www.youtube.com/watch?v=xdOykEJSXIg
"je...
Non. C'est fini. Ce -je- incomplet n'e plus lieu d'être.
JE. ou JE. ou JE...peu importe: c'est JE comme je veux.
Et vous nedevriez meme PAS etre réels!
...
Ca suffit tout ca. tout. tout!
Alors toi, mon gars, tu peux chercher un autre disque. ou mourir, si t'es la seule conséquence de ces envies... J'y retournerais pas! jamais! j'ai déjà tout fait, et je peux plus rien empecher...
ouais.. j'ai eu cette envie morbide de retourner. pour me tuer. pour les revoir. pour la tuer. pour la revoir. Et meme pour l'aimer encore! oui j'ai ca au fond de moi, dans mon coeur, cette envie animale... cette folie maladie, cette ironie absolue, cette... blague! cette saleté qui te faite rire encore et encore... et ouais, meme après qu'il a su, le joyeux Mael revait de faire l'amour à sa mère! jour et nuit, mon gars. jours et nuits...
...
Et je vais vivre avec. pas forcément en équilibre, mais avec! pas dehors, mec: avec!
Et si t'en crèves, tant pis! t'es pas vraiment réel.
Mais je vais faire un peu comme t'as dis. je vais laisser la merde là. ici. L'univers n'a pas, n'a jamais, eu besoin de moi pour etre détruit.
Je vais me lever... et tout ce poids sur mes épaules, dans mes tripes, sur mon coeur.... il va rester là, par terre. et toi, mon gars... on va voir si t'y reste enchainé.
"
Et Mael se redresse...en riant. Une fois debout, il écarte les bras, les tend au ciel et pousse un cri de victoire.
"AHHHHhhh eeeeet toi! Toi, jeune fille... je suis désolé."
Il lui atrappe doucement l'épaule, sans serrer.
"Il. Je. On. Nous t'avons fait du mal... meme si t'as aimé ca. Je... je ne sais pas trop ce qui est réel dans mes images de toi, mais ... Bah. les regrets sont par terre, on a dit? oui. oui!
Mais je me souviens de toi! Avant que tu te souviennes de nous. Harleen. On t'a observée longtemps, avant. Est ce que tu te souviens de toi? Peu importe. pas le sujet.
Ca change rien. Je vais faire comme t'as dis... un peu. J'abandonne, ouais... et je vais faire les quelques pas."
Il se tourne vers le mur, derrière lui, vers là ou il y avait la porte.
Sauf qu'il n'y a rien. Mur de béton lisse.
Mael rit de bon coeur...puis il ferme les yeux, et les rouvre.
La porte apparait, sensiblement différente. plus ancienne, faite d'un bois patiné, qui a travaillé avec le temps.
La porte est fermée. Une lueur traverse les planches disjointes, et un rai de lumière traverse la serrure.
Mael sourit, tire la langue. Il a encore fermé les yeux, puis les rouvre en regardant sa main.
une longue clé.
D'une main tremblante, au troisième essai, il fait entrer la clé dans la serrure, et tourne. Le mécanisme est grippé, il doit s'y prendre à deux mains...mais il arrive à faire un tour, en poussant un râle, et ressort la clé.
Il se retourne vers Harley, et lève la clé devant ses yeux: elle est imbibée d'un liquide rouge sang.
" Saleté de symbolisme bon marché... Allez, ma belle! faut aller au bout du mélo!"
Il prend son élan, pour jeter au loin la clé imaginaire d'une porte qui a déjà disparu. Il s’arrête brusquement, et regarde Harley, qui n'a pas beaucoup bougé.
L'autre, il ne le voit plus, mais il doit etre là, dans un coin.
Il s'approche à un pas, et d'un geste brusque, un peu maladroit, il plaque la clé contre la poitrine d'Harley, qui agrippe sa main et la clé dans un sorte de réflexe.
"Encore mieux... dans le genre symbolique...
Toutes ces saloperies t'ont pris ta vie. en voilà une autre. Ca vaut pas grand chose, mais c'est la seule que j'ai.
pour le reste...
pour le reste...
Pouah! Je me sens LIBRE!
et... et je me sens entier, ENTIER!
on pourrait encore causer des heures de toutes ces histoires, mais d'un coup, c'est dingue, j'ai plus envie. J'ai envie de faire la fête!
Je ne sais pas comment on fait, mais j'ai vraiment envie de faire la fete, sans aucune prise de tête: j'ai eu ma dose! ah!
ouais, c'est plus le moment de me chercher... parce que j'ai eu une putain de très longue et très, TRES MAUVAISE JOURNEE!
woooohooo!
"
Il fourre les mains dans les poches, et s'éloigne, le sourire aux lèvres.

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