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Origine Waters

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Cdt. Dragunov
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02/03/1014 ETU 01:02
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Boko se tenait là, devant l'imposant Kommissar qui le surplombait de toute sa hauteur. Le soleil aidant, il plongeait le petit Choisi dans son ombre comme un grand poteau, un grand arbre. Il ne l'avait pas quitté du regard depuis qu'il était descendu du vaisseau. Pas même un coup d'œil à Plantaeh ; mais il n'en pensait pas moins. Sa présence compliquerait tout. Il avait horreur des complications.
« Tu es encore plus bizarre en vrai. », fit-il brusquement.
Les yeux de Boko s'ouvrirent en grand et son visage se décomposa sous les yeux perçant de Leonardus. Tout son monde venait de s'effondrer d'un coup. Le Kommissar ne l'aimait pas. Il le trouvait bizarre. Il l'avait dit. C'était fini. Il resta là sans bouger, tête baissée, la boule dans son ventre grossissant lentement, lentement...
 
« Et c'est bien. C'est très bien. Je préfère ça, c'est plus original. Bienvenue chez nous, petite chose. »
Boko releva la tête et vit la main de Leonardus tendue vers lui, et il lui souriait farouchement sans défroncer les sourcils. Un poids énorme disparut de son estomac tandis qu'il retrouvait graduellement son sourire. Il se mit sur la pointe des pieds pour donner la plante à son ami, qui la prit en se fendant d'un bref compliment. Il n'était pas fort en compliments. Il n'aimait pas ça ; et cette comédie le rendrait très vite malade. L'enfant jeta un regard à Plantaeh : elle avait eu raison, tout se passait à merveille ! En réponse, celle-ci se contenta de hocher la tête. Leonardus s'adressa à elle.
« Kamarade, la Mère-Patrie et moi-même vous remercions d'avoir accepté cette visite. Il ne va pas regretter d'être venu. Et vous non plus. Vous allez être fière de notre forêt. »
  Fière d'une forêt? Comment peut-on être fière d'une forêt...
Ne sachant que répondre à ça Plantaeh préféra laisser de côté cette histoire de sylvienne fierté et se contenter de hocher la tête. Boko en revanche avait retrouvé son caractère jovial et innocent ; et pendant que Leonardus parlait à la Gardienne il sautillait presque sur place. Les longues heures en vaisseau avaient été pénibles. Il avait une folle envie d'explorer la forêt, de bouger !
« Alors allons-y, dit Plantaeh. Ne vous en faite plus pour les formalités, je suis en vacances. Apparemment, il m'est interdit de travailler pendant cette période. La diplomatie faisant partie de mon travail, je ne dois pas être diplomate.
— Humpf. Ma foi. »
Il jeta un coup d'œil au petit Boko qui semblait trépigner sur place. Sacré gamin, qu'il se dit. Un monstre quand il s'agirait de l'attraper, sans doute. Sans doute...
Il descendit de sa gigantesque hauteur, à l'échelle du Choisi, pour se poser sur son genou et ainsi arriver à la sienne.
« Qu'est-ce que tu dirais de visiter la forêt ? »
Boko ouvrit les yeux tout grand, puis s'exclama en sautant sur place :
— Oui ! Mais avant il faut qu'on vérifie nos affaires d'exploration. »
Il posa donc le sac qu'il avait sur ses épaules sur le sol et entreprit de le vider. Il posa toutes les affaires une à une alignées sur le sol en les énumérant un par un : une gourde, des biscuits, une lampe, son carnet de dessin, des crayons de toutes les couleurs, une balle, une boussole, son sifflet si jamais il se perdait, un deuxième sifflet qu'il mit autour du cou du Kommissar ; il était pour lui, si jamais il se perdait ! Il continua à chercher fébrilement l'élément qui manquait ; il en retourna son sac, fit tomber un yo-yo et quelques bouts de feuilles. Il commençait à paniquer lorsqu'il se frappa le front.
Fonçant dans le vaisseau, il en revint avec une poupée... à l'effigie du Kommissar ! Leonardus manqua d'éclater de rire. Boko remit ensuite tout dans son sac.
« Je suis prêt ! fit-il tout guilleret. Tu ne vérifies pas ton équipement ?
Sans mot dire, un sourire cynique au coin des lèvres, le Kommissar ouvrit un pan de son manteau. Il y avait un énorme, un gigantesque pistolet. Le genre d'arme qui semblait pouvoir tirer des balles tellement grosses et tellement fort qu'elle ferait éclater un crâne comme une pastèque, sans en laisser un seul morceau accroché aux vertèbres.
« Mon équipement est là, petite chose. J'ai vu passer quelques sales grosses bestioles, et je suis toujours là. Grâce à ce jouet. On peut y aller ; c'est quand tu veux. »
Boko sembla un peu déçu d'apprendre que le Kommissar usait de la violence, mais si c'était juste contre des bêtes féroces et pas pour tirer sur de vrais gens qui n'avaient rien fait qu'être sur son passage... alors c'était bon ! Il le regarda dans les yeux et lui tendit la main. C'était parti, alors !
Sans prendre la main tendue, Leonardus tourna les talons commença à marcher en faisant signe à Boko et Plantaeh de le suivre. Ils traversèrent le spatioport. Sur leur route, des soldats partout qui gardaient entrées, couloirs, hall principal, et faisaient le salut militaire chaque fois qu'ils s'approchaient. Les deux invités purent, non sans étonnement, constater l'architecture Confédérée ; tout était si massif, si rouge et si « glorieux » que la Gardienne en était — sans rien en montrer — mal à l'aise.
Humpf, songea-t-elle avec dégoût. Après on s'étonne que les humains sont violents. Il suffit de voir ce qu'ils construisent... Ce rouge est ignoble.
Ils sortirent enfin du bâtiment.
Cdt. Dragunov
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02/03/1014 ETU 20:42
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Donc ils étaient sortis, et ils avaient débouché sur un spectacle grandiose. Dehors, c'était un labyrinthe dense et coloré comme un feu d'artifices, traversé par une seule piste de plaques métalliques, dont l'air était si moite et parfumé de mille effluves qu'il faisait tourner la tête. Une végétation si épaisse que les hauts ramages des arbres tordus, parcourus de nervures et de globes violets, ne laissaient filtrer qu'une lumière tamisée. Des champignons lumineux et des fleurs bizarres s'étaient tranquillement établis en clans sur le sol émeraude. Bref ; c'était une jungle étrange, une forêt alien unique en son genre dans l'étendue des Républiques Confédérées.
Le Kommissar se retourna vers Boko, un sourire tirant le coin de sa lèvre : il avait les yeux grand ouverts. Il laissa s'échapper un grand « Wouaaah » et se mit à courir pour s'approcher des champignons. Il s'accroupit devant eux, regarda Plantaeh et Leonardus.
« Vous avez vu ? Ils font de la lumière ! Je peux les toucher ou cela risque de les blesser ?
— A moins qu'ils ne soient vénéneux, tu devrais pouvoir le faire. Mais doucement Boko. »
Le ton de Plantaeh s'était adouci devant l'enfant innocent. Elle regarda le Kommissar et se força quelque peu à lui parler. Elle avait du mal à admettre qu'elle ne connaissait pas ces plantes-là. Les champignons de Boko l'inquiétaient un peu.
« Sont-ils sans risque ? Lesquelles de ces plantes sont vraiment dangereuses ?
— C'est assez bizarre à dire, mais elles ne sont dangereuses que lorsqu'elles se sentent agressées. En fait, si vous les "trompez", vous pouvez même les cueillir sans couvrir vos mains de poison. C'est un peu comme des... animaux.
— Les cueillir ? fit Boko de son coin, car il avait entendu. Non ! Je ne veux pas leur faire de mal. Tant pis, je me contenterai de les regarder de très très près. Oh ! il faut aussi que je fasse un dessin pour mes copains d'école ! Mais pas les champignons. Ils n'aiment pas trop les champignons. »
Il continuait d'avancer sous le regard de ses deux gardiens, s'extasiant devant la moindre fleur inconnue. Plantaeh et le Kommissar le suivaient tandis qu'il partait en avant en faisant attention à ne pas marcher sur les plantes. Profitant que Boko se mît à dessiner une jolie fleur bleue en forme d'araignée, la Gardienne se rapprocha du Confédéré.
« Vous êtes conscient que je ne le laisserai pas entre vos mains. Cet enfant est mien.
— Entre mes mains, ou entre nos mains, Madame ? rétorqua Leonardus avec son usuelle délicatesse. Le ton de Plantaeh était placide, mais sa remarque était empreinte de méfiance. Se doutait-elle de quelque chose ? Quelqu'un n'avait-il pas fait correctement son travail de rassurerie parmi les Kamarades aux Affaires Étrangères ? J'ai accepté de le rencontrer pour lui faire plaisir. Pas pour vous le voler. Regardez-le tout content... il vous sera reconnaissant de lui avoir permis de vivre cette journée. »
Il passa en revue le programme de la journée. Ils devraient passer un moment à la forêt, puis manger Sinéen. Et entre les deux... l'opération devait commencer. L'idée le glaçait. Il regarda derrière lui : des soldats les suivaient pour donner une apparence de sécurité. Il se sentait désolé pour eux.
« Entre vos mains, Kommissar Leonardus Aurelius. Elles sont souillées par le sang. Un enfant aussi innocent, qui ne croit qu'en la bonté d'autrui, qui ne pense pas que le mal existe ; un tel enfant, pour des personnes comme nous... »
Cet enfant est un don. Certes, créé par la Forêt... non, créé par moi. Il sera ma fin.
« Du sang sur les mains... repartit Leonardus ; et il cessa de sourire, toujours en regardant Boko. Il avait du mal à porter ses yeux sur l'hologramme de la Gardienne. Absolument. Mais pas plus qu'un autre, Madame. »
Bref silence. Boko se retourna et il lui fit coucou de la main.
« Tous ceux qui ont quelque chose à protéger ont du sang sur les mains. Vous aussi. Peut-être un jour que cette petite chose en aura aussi. La seule chose dont vous pouvez m'accuser, moi, le Kommissar Leonardus Aurelius, c'est d'avoir du sang innocent sur les mains ; et ce n'est pas le cas.
— Je considère tous les membres de la Forêt comme mes enfants. Notre Mère Origine m'a confié la charge de veiller sur eux... mais il n'y a pas de sentiment entre nous. Boko lui est différent. Il recherche la compagnie des autres. J'ai remarqué que cet enfant avait tendance à s'attacher à ceux qui souffrent de la solitude. Et il s'est énormément attaché à vous. Mais il ne pourra rester avec vous. Pour son bien. Et pour le bien de tous. »
Soupir du grand Rouge qui haussa les épaules. Même s'il n'avait pas été question de capturer ce môme, il n'aurait pas voulu le garder. Il était gentil, et oui il voulait bien être son ami, mais qu'est-ce qu'il ferait de lui ? Voilà ce qu'il lui répondit. Séparer Boko de chez lui, de son monde natal, des gens qu'il côtoyait tous les jours... bon, c'était ce qui allait se passer, et ça il le gardait bien pour lui. Mais dans d'autres circonstances il l'aurait laissé rentrer chez lui.
***
*Cible en visuel.*
***
Cdt. Dragunov
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05/03/1014 ETU 02:43
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Plantaeh se mit devant lui. Avec cet hologramme, elle était plus grande que lui. Elle faisait toujours en sorte d’apparaître plus grande, plus imposante. Elle planta son regard dans celui du Kommissar. Scrutant ses yeux, elle se rendit à l’évidence. Il ne semblait pas mentir. Mais, il y avait autre chose, elle ne savait quoi...
Une bruit sourd retentit et la visière du scaphandre d’un soldat éclata. Il tomba mort.
« EMBUSCADE ! »
Ça commençait enfin. Leonardus et les soldats brandirent leurs armes vers leur «  ennemi  » invisible. Boko ouvrit des yeux immenses et paniqués. Qu’est-ce que c’était, que se passait-il, pourquoi était-il étendu par terre le gros soldat Rouge ? Embuscade ? Pourquoi ? Par qui ? Un autre scaphandre vola en éclat.
« Qu’est-ce que ça signifie ! hurla Plantaeh, dont la placidité venait de voler en éclat.
— Ça signifie qu’on est attaqués, par Lénine !  »
Un par un les soldats tombèrent... morts. Leonardus savait. Il savait que ses Kamarades étaient sacrifiés pour la mission. Plus vraisemblable. Il s’y était préparé, et d’ordinaire il ne ressentait aucune culpabilité : l’individu, au regard de la Cause, n’était rien. La Cause servait un objectif plus élevé qui conduisait au bonheur de la Communauté. Ne pas se sentir responsable.
« Donnez-nous l’enfant et nous vous épargnerons ! »
Enfin ils venaient, courant vers eux pour les encercler. Les agents du KP. Ils avaient fait un travail remarquable de déguisement : il ressemblaient au fil de couture près à des membres des forces spéciales libriannes. Leonardus savait exactement où tirer : droit dans le cœur. L’endroit était surprotégé de sorte qu’aucune de ses balles ne passât, et une poche de sang devait exploser à l’impact. Il laissa parler son arme et cria à Boko de se cacher derrière lui. L’enfant terrorisé restait tétanisé contre son arbre, ses feuilles et ses crayons serrés sur sa petite poitrine. Les ennemis se rapprochaient lentement, sûrement. Ils commençaient à faire parler eux-mêmes leurs balles, rataient exprès le Kommissar ; mais elles sifflaient près, très près — trop près — de ses oreilles. Il se réfugia derrière l’arbre sur lequel s’appuyait Boko en l’entraînant avec lui.
Brusquement un hurlement de banshee se fit entendre. Agents du KP et Kommissar eurent les tympans vrillés. Un soldat posa le genou à terre et vomit. Plantaeh était hors d’elle, écumant de l’impuissance d’agir dans laquelle elle se trouvait. Elle devenait folle. Il y eut soudain deux Bokos. Puis trois. Puis quatre... en un rien de temps, onze petits Choisis s’éparpilla dans toute la zone et quatre restaient avec Leonardus : Plantaeh venait de dupliquer des hologrammes grâce au réflecteur qui accompagnait le sien propre.
« VOUS NE ME LE PRENDREZ PAS ! »
Il semblait impossible de distinguer le vrai, et Leonardus s’abstint de faire quoi que ce soit qui pût aider à l’identifier. Trop dangereux pour sa couverture. Mais les « ennemis » avaient été formés à bonne école. Un des faux librians se releva et ouvrit le feu vers la machine qui flottait au-dessus de l’image de la Gardienne... raté. Trop sonné pour faire mouche !
« Visez la machine ! »
Trop tard. La furie s’était déjà multipliée par quatre et continuait de les assaillir avec ses hurlement en n’épargnant personne, pas même le Kommissar. Celui-ci regarda Boko, qui ne semblait pas être affecté par les cris, mais qui restait là à trembler. Il réprima une grimace de douleur et lui passa le bras autour de l’épaule ; t’en fais pas petite chose, ç’allait bien se passer... l’enfant déglutit et hocha la tête. Leonardus Aurelius était fort et classieux, donc il pouvait le protéger.
D’un coup, une épaisse fumée les enveloppa. Un fumigène. Les soldats utilisaient un fumigène pour brouiller la vue de la Gardienne et de ses images, et se mirent à les canarder toutes. Il y eut un bruit d’explosion et de ferraille tombant au sol, et tous les Bokos disparurent. Il n’en restait plus qu’un, le vrai. Leonardus souffla. C’était bon, ils allaient les embarquer et les amener au labo, et tout irait bien. Il deux bonnes minutes furent nécessaires pour que la fumée se dissipât, et ils virent qu’ils étaient complètement encerclés, armes pointées sur eux. L’un d’eux tenait une corde, cette fameuse corde qui devait neutraliser la force potentiellement surhumaine du petit Choisi, qui, s’il l’avait voulu, aurait sans doute arraché les os du groupe entier.
Mais il fallait pousser la mise en scène jusqu’au bout. Jusqu’à l’extrême. Boko ne devait rien soupçonner pour ne rien raconter. La culpabilité recommença à le piquer, mais son devoir l’étrangla. Il leva son arme...
« Non, arrêtez de vous battre ! »
Leonardus restait l’arme en l’air. Sans lever le sourcil, sans réagir, l’expression résolue. Mais ses yeux glissèrent vers Boko, et ils y virent le regard le plus grave, le plus terrible de détermination qui fût. L’enfant de cinq ans était une muraille.
« C’est mal, Leonardus Aurelius. Les tuer n’apportera que la haine. La violence ne résout rien. S’ils me veulent, j’irai avec eux. »
Leonardus ne répondit pas tout de suite, sidéré par ce qu’il venait d’entendre. Ce gamin le clouait sur place. Les lèvres entr’ouvertes, il cherchait que dire ; il en était presque à s’excuser.
Un tir. Pas de douleur. Un flot de sang qui jaillit de ses lèvres et un gargouillement. Puis sa chute dans le néant.
***
Tso...
Vy zrobyles barzhchen...
Vyzhyvetwa...
D’abord des voix.
Puis la douleur.
Ensuite la vie.
Les yeux s’ouvrirent. La lumière les brûla. Putain de néon.
Deux juron. Donc une pensée cohérente. Les yeux se promènent. Il y avait un hublot, l’espace, le lit où il était allongé et la machine qui l’aide à respirer. Sa gorge lui faisait mal. Une main tenait la sienne, une petite main et une petite tête enfouie dedans, endormie. Il était en vie. En vie... par Lénine, ça lui revenait. Ces connards du KP lui avaient tiré dessus, droit dans la gorge. Il avait dû être pris en charge de suite puisqu’il était là, en vie. En vie. Jamais il n’avait été plus surpris... pour un rôle jusqu’au bout, c’était un rôle jusqu’au bout ! Personne n’oserait soupçonner le type qui s’était pris une balle dans la gorge d’être l’auteur du kidnapping. Il aurait juste aimé avoir été mis au courant... il ferait payer à cet enfoiré de Vlad Putin. La surprise de sa vie...
Le vaisseau fila à toute allure dans le vide spatial, vers là où Boko et Leonardus devaient être menés. L’opération avait réussi, la suite ne dépendait maintenant plus des Rouges.
Cdt. Plantaeh
Respect diplomatique : 378

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05/03/1014 ETU 02:56
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Un cri perçant résonna dans toute la Forêt. Un cri qui la mit en branle. Un cri remplit de rage, de haine et d’impuissance. En réponse à ce cri, les arbres se mirent à frémir, le bruissement des feuilles et des racines faisant fuir tout habitant aux alentours de la Forêt. Car la haine pour les humains en cet instant était palpable. A l’origine de cette haine se trouvait la Gardienne Plantaeh.
Seule sur son trône de racines et de feuilles, elle venait de reprendre ses esprits dans la Forêt, sa Forêt. Quelques instants auparavant elle se trouvait en compagnie du Choisi Boko et du Kommissar Leonardus Aurelius sur une autre planète. Elle était à leur côté lorsque l’assaut eut lieu. Et malgré tout cela, elle ne put rien faire. Son corps holographique n’avait été d’aucune utilité. Elle avait hurlé. Elle avait usé de toutes les armes à sa disposition, mais rien. Elle n’avait rien pu faire pour les empêcher de capturer, ou pire, tué son protégé. Elle ne se le pardonnerait jamais, tout comme elle ne le pardonnerait jamais aux Rouges.
Lorsqu’elle se calma de longues minutes plus tard, elle s’ouvrit aux autres Gardiens dont elle sentait la présence aux limites de son esprit. Elle sentit leur inquiétude, et leur incompréhension.
- Sœur Plantaeh ?
- Sœur Plantaeh ?
- Que se passe-t-il ?
- Oui, que se passe-t-il ?
- Nous nous sommes fait attaquer. Ils ont enlevé Boko.
- Boko ? Pourquoi l’enlever ?
- Et comment ont-t-ils su ?
- Qui étaient-t-ils ?
- Je suppose que notre Kamarade n’a pas su tenir sa langue. Nous étions les seuls au courant de ces petites vacances. Alexei Dragunov me doit des explications. Ainsi que le Chancelier.
- Il est derrière l’attaque ? Sur ses propres terres ?
- Pourquoi le Chancelier ?
- Ce n’est pas malin.
- Non, ça ne l’est pas.
- L’uniforme de nos attaquants était assez reconnaissable. Librian. Cependant, je doute qu’ils se cachent réellement derrière cette attaque. Le Chancelier aurait fait plus dans la fourberie. Et surtout, l’entrée de notre secteur est sous bombardement HA régulier. Si ces humains librians étaient passés, nous le saurions. Mais surtout, je doute que les Rouges aient pu les laisser infiltrer leur rang aussi facilement. … Cependant cette Forêt est dense. Quelques librians auraient se tenir cacher ici depuis l’attaque du petit empereur Magnus.
- Entrons nous en guerre contre eux ?
- Les Rouges ? Ou les Librians ?
- Nous sommes déjà en conflit avec les librians.
- Non. Pas une nouvelle guerre. Surtout que nous n’avons pas de preuve.
- Et Notre Mère Origine ne l’accepterez pas.
- Pour un simple Choisi.
- Oui, c’est juste un humain.
- SILENCE !
Boko n’est pas un simple choisi. Il est un choisi de nouvelle génération. L’aboutissement de centaines d’années de travail. Il est la preuve que la paix Galactique est possible.
- Il est vrai.
- Une nouvelle génération.
- Ainsi, si nous le souhaitons vous pouvez le faire mourir Sœur Plantaeh.
- Oh oui ! Il pourrait profiter d’un moment d’inadvertance pour se bruler entièrement.
- Aucune trace.
- Non, aucune.
- Cette solution est si simple, pourquoi me répudie-t-elle tant.. ? Ces sentiments, d’où proviennent-t-ils ? Je…
Plantaeh ouvrit les yeux. Elle posa les mains sur son visage, et y sentit des larmes coulaient. La simple pensée de la mort de Boko me met dans cet état ? Moi ? Non. NON !
- FORÊT !
Il faut réunir le conseil des anciens. Il faut me remanier. Telle que je le suis-je ne peux vous mener. Mon état actuel vous mènerai à votre perte... mènerai Notre Mère Origine à sa perte. Je deviens humaine…
Ce soir-là, le soleil se coucha sur une Forêt encore plus calme qu’à l’accoutumée. La Forêt n’avait pas changé en un millénaire, et maintenant, en moins d’une année…
Cdte. Téthys
Respect diplomatique : 340

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25/05/1014 ETU 21:59
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Depuis son plus jeune âge, Ace Spade avait été le témoin de nombreuses obsessions qui auront amené différents membres de son entourage à leur mort. La première a été son grand-père. Celui-ci avait développé dans ses dernières années une passion dévorante pour les modèles réduits. De quelques heures par jours, il était très vite tombé dans une dépendance où chaque secondes loin de ses maquettes lui semblaient insoutenables. Moins de deux mois et quelques milliers de maquettes plus tard, il rendit enfin l’âme. Mort par déshydratation. Ensuite, vint sa grand-mère et sa passion pour les poupées, quelques oncles et tantes du voisinage qui s’étaient épris d’un soudain amour pour l’équitation, la danse, ou encore la confection de cercueil. C’est pourquoi depuis toutes ces années la notion de mort était omniprésente dans l’esprit du choisi Ace Spade. Et encore plus que la façon dont il allait mourir, il était intrigué par l’obsession qu’il aurait développée. Cette question s’ancra encore plus profondément dans son esprit, lorsqu’en grandissant il ne trouva rien qui retenu particulièrement son attention. Rien jusqu’au jour où il la vit elle.
C’est sans doute cette raison qui fit qu’au moment où il s’apprêtait à recevoir les Eaux de Mars, il sut. Il sut enfin quelle était la réponse à sa question, et il se mit à rire. En partant d’un léger et imperceptible ricanement, celui-ci se transforma très vite en de grands éclats qui secouèrent ses épaules puis toute sa chaise. La Néréide Amphitrite tourna vers lui un regard interrogateur, ne sachant si elle devait ou non poursuivre l’expérience. Croisant son regard, Ace la rassura avant de se caler dans le siège et de fermer les yeux.
- Ne vous inquiétez donc pas. Continuez. Un compte à rebours sinon peut-être?
- Très bien.
Amphitrite commença à donner des ordres à droite et à gauche, vérifia une dernière fois que tout était en place pendant qu’Ace se laissa aller à ses pensées. Installé sous une sorte de douche, il ne pouvait bouger.La solution était là. Simple comme bonjour, et pourtant j’ai été incapable de la voir.
- 3
Iris, j’en sentirai presque ta présence.
- 2
Punaise, ils en font du boucan. Ou alors c’est mon imagination. Je l’entends crier mon nom.
- 1
Non mais ce n’est pas mon imagination !
Ace se redressa soudainement les yeux ouverts, juste à temps pour apercevoir Iris débouler dans la salle, haletante, et des gardes derrière elle. Soudain, sa vision se brouilla et un douloureux picotement se fit sentir dans ses veines. Très vite c’était son corps entier qui devint douleur, une douleur tellement intense qu’il ne put retenir ses cris. Sa conscience lui échappa.
***********************************************************************************************************************************************************************
- Il va s’en sortir, n’est-ce pas ? Je ne sens plus sa présence. Enfin, je ne sens plus la présence de la Forêt en lui.
- Tout s’est déroulé comme prévu. Ses signes vitaux sont bons. Il ne devrait pas tarder à se réveiller.
Mal à la tête. Aoutch. Mon corps a-t-il toujours été aussi faible ?
- Ace ? Ace, tu es réveillé ? Infirmière, il se réveille !
Cette voix… Iris ?
Après de longues heures de souffrance et d’acharnement, Ace Spade se réveilla enfin.
- Iris ? Je n’ai donc pas rêvé ?
- Oui c’est moi. Non ! Ne me touche pas. Pas encore. Tu as été infecté. Me toucher pourrait me tuer, tant que je suis encore une gardienne…
- Mes mains.
Ace retournait ses mains. Il tira les couvertures du lit et écarquilla les yeux. Sa peau avait une couleur normale. Enfin, normale pour un être humain. Pas verte, ni kaki, ni bleue. Elle était couleur chair. Il releva les yeux vers Iris, un grand sourire sur le visage.
- Ça a fonctionné. Ça a fonctionné Iris ! Bientôt, nous pourrons…
Ace perdit son sourire. Il l’avait trahie, mais elle se trouvait à présent avec lui. Cela voulait-il dire qu’elle avait abandonné la Forêt ? Pour de bon ? Qu’elle lui avait pardonné ? Elle était là, les yeux rouges. Elle avait dû pleurer. Il rapprocha sa main droite de la joue de la gardienne, lorsque la voix d’Amphitrite se fit entendre.
- Aucun contact !
Amphitrite attrapa le bras d’Iris, empêchant les deux personnes de se toucher. Elle lui expliqua ensuite qu’elle avait besoin d’elle ailleurs, et les deux femmes se dirigèrent vers la sortie. Juste avant de franchir la porte, Iris lança une dernière parole à l’ancien choisi.
- Je reviendrai juste après Ace.
- Je t’attendrai.
***********************************************************************************************************************************************************************
- Qu’est-ce qu’il y a petite chose, tu n’aimes pas l’eau ?
- L’eau si. C’est bon. Mais pas comme ça ! Si je tombe dans autant d’eau, POUF ! Je vais tout absorber et devenir énooooorme. Comme ça !
Le choisi Boko mimait un ventre immense avec ses petits bras. S’étant mis sur la pointe des pieds il perdit l’équilibre et manqua de si ce n'étaient les réflexes du Kommissar.
- Doucement. Ne t’inquiète pas, tu ne tomberas pas dans l’eau puisque nous allons sous l’eau.
- Sous l’eau ?
Boko était encore plus affolé.
- Mais je ne sais pas respirer sous l’eau !
Le Kommissar monta dans l’ascenseur, le choisi sur ses pas. Tout tremblotant. L’enfant glissa sa petite main dans la grande gantée de l’homme, et étrangement celui-ci ne la rejeta pas. Ressentait-il de la culpabilité à mener cet enfant de cinq ans vers une mort possible ? Toujours est-il qu’il n’accorda pas un regard au choisi, se contentant de pincer les lèvres et de fixer le mur devant lui. Devant le regard d’acier du Kommissar, Boko se tut et attendit que l’ascenseur arrive à destination dans un silence pesant.
Après des minutes qui paraissaient interminables, les deux arrivants atteignirent enfin l’étage souhaité. Des gardes les accompagnèrent jusqu’au laboratoire où les attendait Amphitrite. Elle soupira en voyant le jeune choisi. Devait-elle vraiment faire ça ? Certainement oui. Mais elle rechignait tout de même à la tâche.
- Bienvenue.
Devant l’aspect inhabituel de la Néréide, Boko se cacha dans un premier temps derrière le Kommissar, refermant sa main sur la sienne. Puis enfin, il se dit que finalement, elle était juste comme lui. Différente, mais tout de même humaine. Enfin il l’espérait. Il se détacha alors avec une certaine hésitation de Leonardus et se rapprocha timidement de la femme étrange.
- Notre Mère Origine vous salue. Je m’appelle Boko, je suis un choisi de la Forêt.
- Je le sais. Je me nomme Amphitrite.
- Bonjour Boko. Tu vas bien ?
Boko se tourna en direction de la voix et aperçu Iris qui entrait dans la pièce. Afin de mettre le choisi à l’aise, elle avait proposé de tenir compagnie à l’enfant. Celui-ci fut plus soulagé qu’il ne l’aurait cru de voir quelqu’un de familier et il se jeta dans ses bras.
- Gardienne Iris ! Qu’est-ce que tu fais ici ? Ils t’ont kipna kina kidnappée aussi ?
- Hi hi. Kidnappée ? Non. Je suis venue ici de mon plein gré.
- Pourquoi ?
- Eh bien, pour devenir humaine. Mais j’aurais besoin de ton aide pour cela.
Iris se mit à hauteur du garçon. Elle passa une main dans ses cheveux et lui prit les mains.
- Tu veux bien m’aider à devenir humaine ? Et à sauver notre sœur Plantaeh ? Ainsi que la Forêt?
- Sauver Plantaeh ? Qu’est-ce qu’elle a ?
- Elle va bien ne t’inquiète pas. Physiquement tout du moins. Mais elle se sent seule Boko. Tu le sais non ?
- … Oui. C’est pour ça que je vais souvent la voir. Elle a besoin de moi.
- Oui. Et tous les êtres de la Forêt se sentent seuls. Pour les aider il faut les transformer en humain. Tout comme moi. Alors ?
Boko jeta un rapide coup d’œil au Kommissar qui observait la scène silencieusement. Puis il regarda de nouveau Iris et hocha de la tête.
- D’accord. Je dois faire quoi ?
- Remonter tes manches et t’asseoir sur cette chaise. Hop petit.
Le ton d’Amphitrite était sec. Elle voulait en finir au plus vite. Iris accompagna le choisi jusqu’à la chaise, et l’y installa. Enfin elle laissa les infirmières faire leur travail, ne lâchant pas la main droite de l’enfant. L’opération fut rapide, il n’y avait qu’à prélever un petit bout de peau.
Quelques heures plus tard, Amphitrite grinça des dents à la lecture du rapport. Les résultats étaient clairs : Boko faisait partie d’une seconde catégorie de choisi. Il fallait refaire un vaccin et le tester sur l’enfant.
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Pip pip pip pip
Naaaaaaaan. Encore cinq minutes….
Pip pip pip pip
Encore cinq.
- Ça ne va pas le faire. On a rendez-vous dans 1h30. Vu le temps que tu vas mettre à habiller Fleur. DEBOUT !
Darius tira les couvertures du lit, laissant apparaître une Celes dans son plus simple appareil. Elle leva vers lui un regard gris de reproche, qui peu à peu laissa place à des pupilles d’un rose intense.
- Même pas en rêves. On n’a pas non plus le temps pour ça.
- MAIS
- Pas de mais. Geez… Tout ce temps à la tête d’une résistance en secteur V pour quoi ? Je vais préparer le bain. Si tu ne te dépêches pas l’eau sera froide.
- Gnagnagna
L’ex-lieutenant quitta la chambre un sourire aux lèvres et se dirigea vers la salle de bain. Il fit couler l’eau chaude, prépara des serviettes et retourna prévenir Celes. Il la retrouva nue, sur le lit avec leur fille Fleur dans leur bras. Fille qui tenait plus de lui puisqu’elle était totalement éveillée et jouait avec les cheveux de sa mère. Il les rejoignit sans faire de bruit et posa Fleur sur le sol.
- Bonjour ma chérie. Chuuut. Doucement. On va réveiller maman, d’accord ?
- Viii ! ‘huuut.
Darius attrapa Celes qui émergea de nouveau, se mit à protester et gigoter à moitié amusée lorsque Darius la lâcha dans la baignoire. Suivis par Fleur, il la prit et la posa délicatement dans les bras de sa mère.
- Vingt minutes. Je lance le chronomètre.
De nombreux éclats de rire plus tard, les deux femmes étaient enfin prêtes. Darius vérifia que tout était prêt et ils accueillirent enfin la Commandante Fiora. Après une tasse de café et de thé, la discussion sérieuse pu enfin prendre place.
- Que voulez-vous savoir ?
- La Forêt vous craint. Elle avait peur de votre fille alors qu’elle n’était qu’un nourrisson. Elle aurait accepté de trahir le secteur XI pour rejoindre Libria si vous lui étiez confiée. Pourquoi ? Et comment pouvez-t-elle vous connaître alors que vous êtes du secteur V ?
- Aaah. Les yeux de Celes vibraient d’une couleur violette. Pour rectifier un premier point, je ne suis pas du secteur V. Je viens d’Origine.
- Notre secteur était fermé. Après inspection des systèmes de téléportation, aucune activité n’a été décelée entre l’Eveil de la Forêt et l’arrivée de Darius. Comment êtes-vous partie ?
Sous le regard inquisiteur de Fiora, Celes ne pouvait que se croire à l’interrogatoire. Mais cela l’amusait. Surtout que bon. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas parlé de son passé. Même Darius n’y avait jamais fait allusion. C’est yeux prirent une couleur encore plus profonde. Elle donnerait des informations. Mais autant faire réfléchir la miss.
- Par les téléporteurs.
- Cela revient à dire que vous avez plus de mille ans. On a du rater des signaux. Mais c’est étonnant. Si vous étiez une aussi grande menace, les ProMecas et la Forêt auraient dû prendre conscience de vous avant même que vous ne quittiez Origine. Ce n’est pas logique.
- Oui bon je ne lui ai pas dit.
- Je vois ça. Fiora, si je peux me permettre de te tutoyer. J’ai effectivement un peu plus de deux milles ans. Darius, sans même me retourner je peux facilement imaginer ta tête. Va plutôt chercher des gâteaux dans la cuisine.
- Je n’ai rien dit !
Mais son grand sourire disait autre chose. Lorsqu’il quitta la pièce, Fiora le suivit du regard.
- Il est bien n’est-ce pas ? Sauf qu’il est à moi. Ha ha ha
- Je ne le vois pas de cette façon. Et il semblerait qu’il aime les femmes, beaucoup plus mûres.
- Attention. Les remarques sur l’âge, elles sont souvent délicates. Mais dans mon cas, je dois admettre que ça fait longtemps que je n'y prête plus attention ! Surtout lorsqu'elles sont justes.
- Quand êtes-vous… Es-tu partie en secteur V ?
- Juste après ce que tu appelles l’Eveil.
Celes garda le silence, et se leva vers Darius lorsqu’il franchit la porte. Elle le rejoignit, piqua un éclair au café et regarda par-dessus son épaule.
- Elle dort. Et la gamine t’attend. Donc oust.
- Oui mais. Tu sais, mon action est très limitée. Elle semble attendre de moi la libération de son peuple. Alors que dans les faits….
- Soit honnête. Elle trouvera peut-être son compte dans les informations. Au boulot !
Celes regarda Darius de ses yeux roses. Elle lui sourit, soupira un coup et retourna s’assoir.
- Excuse-moi. Je ne savais pas par où commencer. Bon. Au risque de te décevoir, je ne pense pas être en mesure de vous aider.
- Comment ça ?
- Hum. Pour mieux expliquer ça… C’est parti pour un petit cours d’histoire.
Celes attrapa une coupelle de la taille d’une orange. Au centre se trouvait un bouton que Celes colla à sa tempe. Des images holographiques apparurent. Celle d’une planète.
- Voici Origine. Certes, la disposition des continents à quelque peu changé par rapport à la planète que tu connais aujourd’hui.
Un zoom se fit sur une ville, et on pouvait apercevoir la population qui y vivait. Puis des images des différentes choses que Celes citées prenez place au-dessus de la coupelle.
- Je viens d’un peuple que l’on appelle les Solipsiens. Bon, nous étions technologiquement en avance sur tout le reste de la Galaxie ou presque. Nous sommes les créateurs des téléporteurs, mais aussi des vaisseaux type … le Hautvent. Voyons, aussi très avancé en médecine, en génétique. Au point que nous avons réussi à obtenir une vie quasi-immortelle. Sauf que bon. Notre goût du challenge et de la découverte nous as poussé à viser toujours plus haut, toujours plus loin. Mais aussi un évènement que nous ne pouvions éviter. Une apocalypse. C’est pourquoi nous avons voulu tenter de transformer Origine en gigantesque vaisseau. Imagine, pouvoir survivre à tout désastre naturel capable de détruire une galaxie, simplement en changeant de galaxie.
- C’est impossible.
- On écoute gamine.
- Et c'est Papi qui dit ça?
- N’écoute pas ce grincheux. Il n'a pas eu son lot d'action dernièrement. Pour en revenir au sujet, Origine ne fait pas en réalité partie de Sagesse. Elle vient d’une autre galaxie, plus lointaine. Elle se nomme Eveil. Afin de survivre, les solipsiens ont utilisé la planète en vaisseau. Le voyage étant très long et la quasi-totalité des ressources étant utilisées pour le transfert, toute la population de la planète à l’exception de quelques habitants ont été plongés dans un sommeil artificiel. Ils avaient tellement l’habitude de vivre dans la facilité que de retourner à une vie sans machine ni autre. Eh. Autant dormir. Les corps étaient conservés dans un unique bâtiment. L’esprit dans une machine située ailleurs. Cette séparation était prévue afin d’avoir accès à la mémoire collective sans pour autant réveiller tout le monde.
Celes riait de la cause du « sommeil ». Surtout qu’elle connaissait la suite des évènements. Fiora elle écoutait avec attention l’histoire, buvant son café et mangeant des gâteaux. La solipsienne savait être captivante dans son histoire, avec ses yeux changeants et ses hologrammes. Elle visitait actuellement l’entrepôt où se trouvaient tous les endormis.
- Quelques centaines d’années plus tard, Origine arriva dans ce que l’on appelle aujourd’hui le secteur XI. Elle a au passage éjecté une autre planète en se mettant en orbite. Les personnes éveillées se sont mises à l’exploration de Sagesse. Ils ont installé les quelques téléporteurs que vous connaissez. Et ils ont entrepris la réhabilitation de toute la planète avant le réveil des autres solipsiens. Seulement après des années de voyage, entre vérifier le fonctionnement de tous les équipements ou explorer une nouvelle galaxie… Les éveillés ont recouru à la main d’œuvre locale : les humains. D’abord un petit millie
- Maman ! Maaamaaan !
- Ah. Désolée, c’est pour moi.
Celes quitta le salon, allant retrouver sa fille. Darius et Fiora se retrouvèrent seuls tous les deux. Un long et lourd silence s’imposa. Les deux n’étaient pas très d’un naturel bavard. Et les révélations de Celes n’allaient pas les aider à délier leur langue. Une extra-galactique. Avec les derniers évènements, cela n’était pas plus surprenant que ça. Mais ça laissait quand même matière à réflexion. Comment une civilisation aussi avancée avait-elle pu périr ? Quelques minutes après, l’ex-commandante revint dans la pièce, Fleur dans ses bras.
- Excusez-moi. Je vais reprendre. Où en étais-je ?
- A la main d’œuvre humaine pour la réhabilitation de la planète.
- Ah oui ! Donc d’abord quelques milliers, très vite les humains ont dépassé les millions. Les installations étaient déjà toutes prêtes. Ils se sont servis, pendant que les éveillés eux visitait la galaxie.
Enfin, un jour les solipsiens se sont dit qu’il était temps de réveiller les autres. Seulement, les humains s’étaient fait à la vie sur Origine. Ils se sont opposés aux réveils de ce pour qui ils avaient travaillé tout ce temps. Des attaques contre le bâtiment abritant tous les Solipsiens eurent lieu. Les éveillés se sont précipités pour le réveil. Sauf que le bâtiment pouvait certes résister à de tout tirs venant de l’extérieur. Mais pas de l’intérieur. Certains humains s’étaient infiltrés et on brûlait tous les corps.
- Maman ?
- Tout va bien mon cœur. Maman est un peu triste à la remémoration de cet évènement. Mais elle va bien.
Les images montraient un bâtiment en flamme. Puis elles se brouillèrent pour faire place aux éveillés autour d’une machine. Ils l’avaient apporté au centre d’une Forêt. Fiora leva un sourcil interrogateur.
- Comme vous l’aurez compris j’étais aussi une « éveillée ». Nous avions une machine dans laquelle se trouvaient les esprits de milliard de Solipsiens. La mémoire de notre peuple. Nous avions amené la machine là où on nous attendait le moins. Et là où on pouvait réinjecter la mémoire sans risque.
- Ce n’est pas possible.
Fiora s’était levée. Elle regardait Celes dans les yeux. Darius se leva à son tour en posture défensive. Il regarda celle qu’il appelait gamine. Celes leur fit signe de se rassoir. Les images se brouillèrent.
- On se calme. Et si. Nous avons réinjecté la mémoire de notre peuple dans la forêt. Les arbres sont des êtres vivants. Je faisais le lien entre la machine et les arbres. Tout le savoir devait me traverser avant d’arriver dans son réceptacle. J’étais inconsciente.
Celes tourna Fleur vers elle, cachant les images qui commençaient à se dessiner. Du rouge. Beaucoup de rouge. Puis des corps inanimés. La machine cassée. La caméra se tourna. Suivant ce que Celes avait vu. Là, elle aperçut un mouvement. Un arbre qui semblait respirer. En se rapprochant, une de ses branches fouetta la survivante, se couvrant l’extrémité de sang. Celui-ci disparut, comme absorbé. Enfin, l’arbre se modifia, et prit une silhouette féminine. Avec des pupilles d’or.
Fiora grogna. Elle reconnaissait ce visage. Plantaeh était née.
- Celle que tu appelles Plantaeh. Je connais la vérité sur sa naissance. Je sais qui elle est. Et elle le sait. Mon ADN qui vit en elle me reconnait. Et elle ne le comprend pas. C’est pourquoi elle cherche à me détruire. Et aussi la raison qui le pousse à vouloir détruire Fleur. J’étais inconsciente à cet instant. Mais j’imagine que la Forêt s’est défendue contre les humains qui ont cherché à les exterminer. Le transfert a dû être interrompu aussi. La machine étant cassé, et surtout Plantaeh ne se souvenant pas avoir été une Solpsienne auparavant.
Celes enleva le bouton de sa tempe. Elle éteignit la machine. Fiora gardait le silence. Elle n’osait en demander plus, à savoir si elle connaissait un moyen d’arrêter la Forêt. Cela reviendrait à lui demander de détruire son peuple, celui qu’elle a sauvé au prix de la vie de nombres de ses camarades. C’est Darius qui enchaina, étonnant aux passages les deux dames.
- Et donc ? Un moyen de rendre sa véritable mémoire à la Forêt ?
- Sans la machine, je ne le pense pas. Le savoir a été perdu. La Forêt est la Forêt.
- … Il y a une chose que je ne comprends pas. Plantaeh est convaincue d’agir pour sa mère Origine. D’en être la Gardienne ! Pourquoi ? Un reste de la mémoire Solipsienne ?
- Ah, pour ça j’ai bien peur d’en être la responsable. Après avoir constaté le résultat de l’Eveil de la Forêt, j’ai quelque peu lâché mes nerfs sur Plantaeh. Un truc du genre :
« Tu es censée être la gardienne d’Origine ! De la protéger ! Elle et tout ce qu’elle renferme. Comment as-tu pu tout détruire comme ça ! Alors que nous avons toujours cherché à atteindre la paix galactique ! »
Plantaeh était comme un nouveau née à l’époque. Elle a dû prendre pour argent comptant ce que je lui avais dit. Elle a dû oublier depuis. Sa mémoire était assez fragile au début.
Un nouveau silence s’installa. Toute cette guerre, tout ce que la Forêt avait tenté de mettre en place, juste à cause des paroles de Celes sous le coup de l’énervement ? Darius essaya de se contenir, puis il se mit à rire devant l’absurdité de la situation. Fiora elle était abasourdie. Puis un rire nerveux se déclencha, bientôt suivit pas la petite Fleur qui ne comprenait pas, mais riait tout de même. Fiora demanda à Celes l’autorisation de lâcher les Eaux de Mars sur ce qu’il restait de son peuple. En tant que dernière Solpisienne vivante connue, elle se sentit dans l’obligation de le faire. Celes acquiesça. Mais uniquement si la Forêt refusait de changer. Ce qui ne serait pas une mince affaire.
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- Bon, je récapitule le plan une dernière fois.
Les Néréides sont à bord de vaisseaux Arkk qui vont se placer au-dessus de la Forêt. A son bord, des litres et des litres d’Eaux de Mars, prêts à être largués sur les arbres. Cependant, d’après les informations de la Gardienne Iris, la Forêt pourra protéger son cœur, la gardienne Plantaeh. C’est donc pour cela que nous utiliserons l’appât Boko. Plantaeh n’a jamais montré de favoritisme envers un être, et encore moins un choisi depuis sa naissance. De récents rapports indiquent même qu’elle cherche par tous les moyens à le retrouver. Elle a perdu tout sang-froid. Aujourd’hui, elle est affaiblie. Nous devons utiliser cette faiblesse, la seule connue, contre elle. La Commandante Fiora et le Kommissar Leonardus Aurelius accompagneront le jeune Boko dans la plaine bordant Tulah. En menaçant la sécurité de l’enfant, vous devriez ne pas subir d’attaque. Attention, ceci est une supposition basée sur l’attachement de Plantaeh à Boko. Vous pouvez encore choisir de n’y aller qu’en hologramme.
- Non. Le ton de Fiora était catégorique. Plantaeh le verra si nous ne sommes pas présents physiquement. Nous prendrons le risque. J’en ai parlé au Kommissar plus tôt.
Le Kommissar se trouvait en ce moment avec Boko dans une autre pièce. Il « jouait » avec lui le temps du trajet. En fait, il le divertissait le temps de la réunion entre adultes. Leonardus se tenait debout dans un coin. Il ne bougeait pas et attendait que la mission se finisse enfin. Son regard était planté dans le mur opposé de la pièce, et il faisait en sorte de ne pas croiser celui de l’ancien Choisi. Ancien, car les Eaux de Mars avaient fait leur effet. Mais cela ne semblait pas avoir perturbé Boko plus que ça. Il était juste « un peu moins fort et un peu moins vert ».
- Tadaaa ! J’ai fini ! Un nouveau dessin de Leonardus et moi ! J’ai aussi rajouté Plantaeh. Et Dame Iris, avec Ace, et mes amis. J’espère qu’on rentrera vite sur Origine. Je veux le montrer à Plantaeh.
Bon, maintenant je vais dessiner la base Néréide ! Il me faut du bleu. Beauuucoup de bleu.
Boko ne semblait pas se rendre compte de ce qui l’attendait. À côté, Fiora avait pris la relève pour le briefing.
- La Commandante Celes, papi et l’adorable Fleur seront présents par hologramme. Ils se trouveront en sécurité loin d’ici. Bien. Je pense que nous avons fait le tour. Des questions ?
Parfait. Allons-y.
Les vaisseaux s’approchèrent de la planète en mode furtif. Fiora, le Kommissar et Boko se dépêchèrent de rejoindre le lieu programmé et comme prévu la Forêt se mit à bouger. Un Gardien s’approcha de la délégation. Le Kommissar sortit son arme et la braqua sur Boko. Celui-ci ne comprenait pas, mais si Leonardus Aurelius pointait son arme sur lui c’était qu’il avait forcément une super bonne raison. Le Gardien se rapprocha encore plus près, de sorte qu’il fut reconnaissable. Il s’agissait du vieux Hêtre. Bien, il savait se montrer raisonnable. Lorsqu’on ne parlait pas de pari.
- Notre Mère Origine vous salue. Que faites-vous ici, et pourquoi braquez-vous votre arme sur cet humain. Commandante Fiora, avez-vous finalement perdu la raison vous aussi ?
- Loin de là, fit Fiora sèchement. Vous ne reconnaissez donc pas l’enfant ?
- Hum ? De cette distance… J’ai bien peur que non. Si vous me laissez me rapprocher.
- Coucou Hêtre !
Boko faisait de grands gestes en direction du vieux gardien. Celui-ci ouvrit les yeux en grand lorsqu’il reconnut l’enfant. Il se mit à balbutier.
- Ce… Ce n’est pas … Boko ? C’est toi mon enfant ?
- Oui ! Tu as vu, je suis devenu humain !
- Comment... Il faut que je prévienne Plantaeh.
- Oui. Prévenez là. Et demandez-lui de nous rejoindre. En personne. Pas d’hologramme. Il en va de la sécurité de l’enfant.
- Pourquoi ferait-elle cela ?
- Pourquoi ? Parce qu’elle voudra négocier non ? Tout comme nous.
Le Gardien hésita un instant, puis voyant l’arme pointée sur le petit il se dirigea se connecta à Plantaeh.
- Sœur Plantaeh ?
- Que se passe-t-il ?
- Oui, que se passe-t-il ?
- De la nervosité dans ta voix.
- Oh oui. Beaucoup même.
- Silence ! Je dois parler à notre Sœur !
- Hêtre, qui a-t-il ? Tu sais bien que je ne veux pas être dérangée. Politique ou pas. Je m’en contrefiche.
- Je le sais ma Sœur. Mais j’ai retrouvé Boko.
- Où ? Le ton de Plantaeh se faisait plus sec, laissant transparaître une certaine inquiétude.
- Devant Tulah. Il est avec Fiora Heartfilia et un Rouge si mes yeux sont bons. Le Rouge a une arme braqué sur Boko.
- Eh bien, ce n’est pas une simple balle qui va tuer l’enfant. Récupère-le. Coûte que coûte. Et en vie.
- Seulement, si. Il … Il a été…
- Il a été quoi ?
- Transformé. En humain.
- C’est un humain. Certes modifié, mais un humain quand même.
- Non. Il n’est plus un Choisi. Sinon vous auriez senti sa présence. Non ?
-
Que veulent-ils ?
- Que vous les rejoignez. En personne.
-
Un cri de rage résonna dans les bois. Plantaeh était sur son trône. Elle se leva péniblement et fit quelques pas en avant. Elle arracha les feuilles d’un arbre qui se trouvait à proximité.
- Cette putain. Et l’autre ce… Ce… RHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!
Plantaeh laissa libre court à sa colère avant de tomber, exténuée.
Boko, mon petit Boko. Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? Mais ne t’inquiète pas. Maman arrive. Non. Je ne dois pas faire ça. Je dois penser à ma sécurité avant tout. Et à travers elle à celle de la Forêt tout entière… Mais Boko. Mon enfant. Si innocent… Il me manque tellement ! Une vie sans lui ? Mais ma vie ne m’appartient pas. Elle appartient à ma mère Origine. Je…
- Plantaeh arrive ? Le ton innocent de Boko arrivait presque à adoucir Fiora dans cet situation. Mais elle devait rester ferme.
- Je l’espère pour elle oui. Cela fait déjà bien trente bonnes minutes que nous attendons. Les vaisseaux ne vont pas rester inaperçus pendant bien longtemps. Qu’est-ce qu’elle fout ?
- Bah, Plantaeh n’a pas trop l’habitude de marcher. Avec tout son boulot… Je l’ai souvent surprise à rêver de faire de looooongues promenades avec moi ! Sauf qu’elle n’a jamais le temps…
- Et bien nous allons voir si elle sait toujours marcher.
Quinze minutes plus tard, Plantaeh était là. Ruisselante à cause de l’effort physique. Gardienne ou pas, plusieurs centaines d’années sans marcher… Il était même étonnant qu’elle eût été aussi rapide. À l’approche de Planteah Boko voulut se diriger vers elle. Mais la main ferme du Kommissar le cloua sur place. L’enfant leva un regard d’incompréhension vers lui.
- Mais… Elle souffre ! Je dois aller la voir !
Le Kommissar garda ses yeux rivés sur la Gardienne. Boko sortit le dessin qu’il avait fait de son sac.
- Je… Je dois aller lui montrer le dessin que j’ai fait... Leonardus ?
Nouveau silence. Le Kommissar se répétait en boucle qu’il lui fallait obéir aux ordres. Les ordres. Les ordre… Sa main se crispa sur son arme. Boko porta son regard sur la commandante Fiora, puis sur Plantaeh. Il n’arrivait pas à se dégager de la poigne du Rouge. Sans violence, il n’arriverait pas à s’échapper. Mais la violence était mal. Il ne pouvait pas. Alors il arrêta de se débattre. C’est à cet instant que Celes, Darius et Fleur apparurent.
- Bonjour Plantaeh. Cela fait un loooong moment que l’on ne s’est pas vues. Dans le millénaire non ? Oh, et pas besoin de te présenter ma petite famille. Apparemment tu as bien pris soin d’elle — si on oublie les motifs de ce soin particulier.
- Celes. Que me voulez-vous ? La voix de Plantaeh était cassante.
- Ce que nous voulons ? Modifier la Forêt. La rendre plus humaine.
- Rendre la Forêt humaine ? Ha ! Pour faire quoi ? La guerre ? Les massacres ?
- L’amour aussi. La liberté de faire ce que l’on veut. Pour soi.
- Humpf.
- Vous pourriez vivre avec Boko. Vous ne seriez plus jamais seule.
-
- Sœur Plantaeh ? Vous ne pouvez tout de même pas... ?
- … J’ai failli Hêtre. J’ai laissé les sentiments prendre le dessus. Je n'aurais jamais dû venir ici.
- Ma sœur... ?
- Mais je ne le ferai plus. Vous pouvez tuer Boko. Notre Mère Origine passe avant tout.
- Vous êtes sûre ? Qu’en est-il des autres Gardiens ? Des autres choisis ? Nous voulons avoir leur avis.
- Leur avis ? Pourquoi faire ?
Plantaeh reprit ses esprits. Elle leva les yeux au ciel. Se concentra sur tout le réseau de la Forêt. Soudain, elle remarqua les petites voix des gardiens. Alerte ! Vaisseaux en approche ! Alerte. Elle tourna le regard vers Hêtre. Des racines venant de Tulah enfermèrent le groupe à l’abri de la pluie. Fiora sourit. Les yeux de Celes devinrent gris. Boko se remit à se débattre. Fiora prit la parole.
- Les Eaux de Mars. Vous aurez tout le temps une fois humaine de remercier les Néréides pour ce cadeau.
- Lâche-moi ! Arrêtez ! Vous me faites mal ! Vous faites mal à Plantaeh ! Je croyais que vous vouliez l’aider ! Vous m’avez tous menti !
Après autorisation de la commandante des ProMecas, Leonardus Aurelius lâcha l’enfant. Sa mission arrivait enfin à terme. Il l’avait remplie avec brio. Mais pourquoi ressentait-il cette... douleur dans la poitrine ? L’enfant se précipita vers Plantaeh. Il s’arrêta à quelques mètres d’elle. Il avait honte. Il était maintenant un humain. Elle qui détestait les humains… Et elle ne levait même pas un œil vers lui. C'était fini? Alors que le jeune enfant doutait de lui, Planteah était déroutée. Les voix de la Forêt s’éteignaient une à une. Jusqu’à ce que seul Hêtre et elle subsistent. Elle pleurait. Elle hurlait. Pourquoi ? Hêtre lui était plus calme. Il avait compris.
- C’est donc ça ? Vous avez transformé toute la Forêt en humain ? Avec cet Eau de Mars..?
- C’est impossible.
- Ça ne l’est pas. Ce qui a été fait peut être défait. De la même façon que nous transformons les humains en Gardiens, ils ont transformé les Gardiens en humains. Nous sommes les mieux placés pour le savoir. Sauf que je préfèrerai mourir plutôt que de vivre en humain.
- Fiora.
- Oui Celes ?
- Origine est en flammes.
- Pardon ?
Fiora détourna son regard de la gardienne pour regarder la commandante.
- Origine est en flamme. Il semblerait que les gardiens aient fait leur choix.
- Mais… Mais c’est absurde ! Mille années d’efforts pour … ça ?
Plantaeh était à terre. Boko se tenait toujours devant elle. Hêtre lui avait sorti un petit objet de sa poche. Il appuya sur un bouton, et une grande flamme s’alluma. Plantaeh se recula instinctivement. Boko lui se mit entre Hêtre et elle.
- Je suis vieux. Humain ? Non. Il semblerait que le moment soit venu pour moi de vous dire adieu.
- Hêtre ? Plantaeh ?
Boko était déboussolé.
- Boko, vient là. N’ait pas peur. Maman est là !
- Ma… man ?
- Tu ne me quitteras pas n’est-ce pas ?
- Non. Jamais. Maman !
Les « humains » regardaient en silence la scène. Ils ne comprenaient pas. La Forêt ne pouvait pas haïr leur espèce à ce point, si ?... Le Kommissar et Fiora sortirent chacun une machette-laser et découpèrent une voie de sortie parmi les branches de la Forêt, mais le premier s'arrêta pour regarder en arrière. Il vit Plantaeh qui hurlait sous les effets des Eaux de Mars dont Boko était infesté. Il vit Boko affolé. Il vit le feu qui s'approchait... Et il prit sa résolution.
- Partez devant. Je vous rejoins.
Il fonça sans attendre la réponse de Fiora. En un éclair il fut sur elle et arracha l'ex-Choisi des bras de Plantaeh. Sa prise était trop molle pour lui opposer une quelconque résistance. Boko pleurait, se débattait, appelait sa « mère » désespérément tandis qu'ils s'éloignaient. Il suppliait le Kommissar de le lâcher. Il ne fallait pas la laisser seule ! Elle allait mourir, sa Maman, sa Maman ! Pourquoi il ne l'écoutait pas ! Leonardus resserra sa prise sur le petit Choisi et l'empêcha de bouger. De petites flammèches grignotaient le sol à ses pieds : un mur de feu allait bientôt se dresser devant eux pour leur barrer le passage. Il s'arrêta pour jeter un dernier coup d'œil à la Gardienne qui les regardait fixement. Un petit sourire était apparu sur son visage et des larmes embuaient ses yeux. C'est là que Leonardus comprit pourquoi elle n'avait pas cherché à le retenir... Il soutint son regard, fit un hochement de tête, continua sa route. Il venait de lui offrir un départ serein.
Enfin, bientôt le tout s’écroula sous les flammes. Plantaeh n’était plus. La Forêt avait été vaincue. Une victoire que les ProMecas fêteraient. Le nom de la commandante Fiora resterait dans l’histoire d’Origine durant de très nombreuses années. Mais la victoire avait un goût amer...
Et si la Forêt avait raison ? Les humains valaient-ils le coup d’être sauvés ?

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