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Omnia Finem Habent

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Cdt. Flavius
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08/03/1018 ETU 02:10
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Tant de cycles avaient passé. Les Salusiens avaient disparu de l'Assemblée en même temps que leur Empereur, et rien n'avait été indiqué à ce sujet, tout s'étant déroulé dans un silence complet. Les babioles ludiques s'étaient accumulées sur leur loge abandonnée, ainsi que ce casque ramené à la va vite ici par le personnel d'entretien, qui n'avait dû trop savoir quoi en faire. Rien n'avait laissé présager d'un retour... jusqu'à aujourd'hui.
Une armada Salusienne avait pu être identifiée en orbite de la Capitale Galactique. Suivit rapidement par l'entrée dans l'Hémicycle, toute somme bruyante, d'une cohorte de Paladins à la démarche stricte et solennelle. Sans un regard adressé aux quelques personnes présentes, ils rejoignirent leur loge, et les premiers eurent l'air quelque peu surpris d'y constater toutes ces babioles, avant de les renverser sans ménagement.
De fait, ils dégagèrent un espace sur la table, sur lequel vint se poser un énorme boîtier porté par d'autres Paladins, qui continuaient d'affluer pour se positionner en arc de cercle épais devant la loge, dans une posture d'apparat militaire dont ils n'ignoraient aucun secret. Le fracas assourdissant des bottines métalliques tapant sur le sol stoppa net quand le dernier paladin fût entré, et que les portes se refermèrent lentement.
Silence. Le temps passe, et le boîtier s'allume, s'illuminant d'une couleur jaune pâle débordant des interstices et motifs géométriques Salusiens incrustés dessus. C'est une Holo-projection qui apparaît. Il s'agit de Flavius. Sans armure, mains derrière le dos, l'air calme. Pourtant, une tâche rougeâtre imbibe son uniforme, au niveau de son abdomen. L'on entend maintenant sa voix.
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« Si vous entendez ces mots... c'est que je suis déjà mort. »
Il avait prononcé ces mots d'un air spontané, sans émotion affichée.
« "Omnia Finem Habent"... "Toutes les choses ont une fin"... et la mienne est arrivée. »
Il inspira profondément, avec une petite difficulté apparentée à la douleur qu'il ressentait dans son bas ventre.
« Il s'agit donc ici de mon ultime locution. La dernière que je laisserai parmi les vivants. Autant prévenir que du temps sera bien nécessaire pour l'entendre en son intégralité, mais bien heureux soient ceux que ça n'intéresse pas, qu'ils se détournent déjà de mes mots sans y prêter attention, ils ne manqueront rien d'important... car l'importance n'a de valeur que subjective... et les dernières paroles d'un Homme n'ont aucune raison d'en valoir plus qu'autre chose... à moins que l'on regrette que ce soit ici ses dernières paroles, allez savoir. »
Il tira un petit sourire grimaçant, baissant alors son regard sur son ventre ensanglanté.
« Oh et... oui, ne vous inquiétez pas pour ça. Il ne s'agit pas de mon oeuvre, mais bien celle de quelqu'un d'autre. Je vous passe les détails, mais cette personne avait raison lorsqu'elle m'a dit que ce serait douloureux... diantre... oh... ne tirez pas cette tête voyons, l'on ne verra rien dépasser dans mon armure, celle-ci a pour mérite de cacher aux yeux les vilains petit défaut du genre... comme cette ouverture sanguinolente.
Une bonne raison qui me pousse à l'enfiler avant la fin. »
L'hologramme change subitement. L'on voit maintenant Flavius engoncé dans sa lourde armure, celle qu'il portait à ses débuts pour les connaisseurs. Sans casque, l'on voyait son teint un peu plus pâle que la dernière fois, du temps semblait s'être écoulé entre les deux instants.
« C'était plus compliqué que ce que je pensais. Où en étions-nous déjà ? Ahem... ah oui... j'étais en train de vous dire que j'étais mort. Oui, dit comme cela on pourrait encore avoir un doute, mais ne vous inquiétez pas, je les dissiperai avant la fin. Sinon, je vois d'avance une question se dessiner chez certains : Pourquoi tout ça ? Voyons voyons, ne soyez pas si pressé, nous avons toute la vie devant nous. Sauf moi en faite. »
Léger sourire. Il toussote puis reprend.
« Disons que je ne pouvais pas partir comme ça, sans adieu ni explication. L'un comme l'autre, je m'en serais voulu de laisser un vide derrière moi chez certain en ce monde si je ne m'étais pas risqué à ce dernier élan oratoire, et bien que je n'ai aucune garanti que des mots suffiront à le combler, je préfère au moins essayer. Peut-être que cela sera sans utilité, que vous vous porterez tous très bien sans moi, et que l'on ne notifiera même pas ma disparition... et ce serait tant mieux. Ce serait bien un de mes souhaits... mais dans le doute où ça ne serait pas le cas... je vais parler.
Beaucoup parler. »
Il toussa une nouvelle fois, beaucoup plus gravement cette fois-ci. Une goutte de sang avait jailli de sa gorge, mais lui même ne semblait pas s'en être aperçu. Il tira un autre petit sourire après ça, l'air de dire que tout allait bien, puis poursuivi.
« Et je compte commencer par les raisons même de ma mort. Celle de ma blessure actuelle n'est que terre à terre... un simple cadeau... ou décision... offert par quelqu'un qui saura se reconnaître. Car une raison plus profonde encore existe, celle qui s'inscrit dans l'âme et nulle part ailleurs.
Voyez-vous... j'ai vécu. Longtemps. Profondément. Passionnément. D'abord sur le sentier de ce que j'appelais le Bien, puis ensuite par colère sur la voie de ce que j'appelais le Mal, pour finalement errer entre les deux, en ce que je considérais comme un Rien.
Par tous ces chemins, je n'ai pas oublié d'où je venais, et il m'est arrivé à regretter cet ancien temps, celui où j'ignorais tout, où ma vie se résumait simplement à... vivre parmi les miens. Sans devoir ni obligation, sans victime de mes actes que je devais imposer à autrui. Sans toute cette folie qui me prenait à la gorge à chaque fois que je devais me confronter à la contradiction de ma volonté, celle que je devais concilier chaque jour avec les nécessités qu'imposaient cet univers pour continuer d'exister, et guider cette existence à ma convenance. »
Court silence.
« Ce regret s'est cristallisé dans ce que je considère comme un sacrifice. L'abnégation a été une constante qui m'a toujours guidé, chose qui m'autorisait à accepter et supporter la souffrance... tout en l'imposant malheureusement à autrui, dans mes heures les plus sombres.
"Qui a dit que nous avions à vivre heureux ?"
Telle était la phrase que je me répétais sans cesse. Le bonheur, j'y ai renoncé. Depuis le jour où j'ai abandonné cette existence simple... et où ses reliques sont mortes. Non sans peine et colère. Mais le fait est que tout ça n'est dû qu'à un choix : Le miens. Celui que j'ai fait au début, au commencement, et qui doit s'assumer jusqu'à la fin. Et ce contrairement à ce que pourraient prétendre certains.
Ce choix, ce sacrifice, je l'ai fait, car au fond de moi, je crois que j'ai toujours rêvé d'être un chevalier à l'armure étincelante, dont l'aura aurait illuminé les âmes, pour leur promettre le bonheur que je m'étais toujours refusé. Mais à force de viser ce rêve, j'en ai oublié qu'une armure n'était étincelante que si elle n'avait jamais été éprouvée... et éprouvé... oh combien je l'ai été. »
Il toussa à nouveau, se pliant légèrement, et lâcha cette fois-ci un énorme glaire de sang qu'il ne rata pas du regard. Il se redressa et soupira.
« Je reconnais avoir failli. De nombreuses fois. Des choses, j'en ai accompli, mais je ne peux nier avoir amené bien des peines à des âmes. Certaines auraient pu être évitées... d'autres non. Car l'existence est cruelle et leur aurait de toute façon imposé. Mais l'une comme l'autre, je ne peux à présent que m'en excuser. Cela ne vaut peut-être pas grand chose, d'autant plus venant de la part d'un mort... à beaucoup d'autres morts -malheureusement- mais il s'agit d'une pensée sincère que j'ai à offrir, et qui ne servirait à rien si je la gardais pour moi.
Aujourd'hui, je reconnais tout ça tout autant que mes réussites. Et maintenant que vous savez que je n'ai jamais eu personnellement quoi que ce soit à attendre de la vie... l'ayant concédée depuis longtemps par mon propre choix... vous devriez tout autant que moi reconnaître la nécessité de la suite que je vous ai déjà annoncé... la nécessité de ma mort. »
https://www.youtube.com/watch?v=oq-uF8FMJl8
Il écarta les bras, non sans tirer une petite mine de douleur. Il se força à parler plus fort, sur un ton théâtrale.
« Vous faites face au Grand Flavius, l'Unique, l'Invincible. De toutes ses guerres qu'il a mené, il n'en a perdu aucune. De toutes les volontés qu'il a dicté, il a toujours su les imposer par la force. De tout ce qu'il a été, il s'est toujours comporté comme supérieur aux autres.
Supérieur... oh oui... que ceux qui puissent exprimer la moindre tristesse de ma disparition se consolent avec cette terrible vérité : je me suis toujours considéré comme supérieur à ceux que je côtoyais. Qui doute encore de mon caractère orgueilleux, éminent et impérieux ?
N'ai-je pas inondé toutes les Assemblées de ma prétention et de ma suffisance, sans jamais faillir à cette constante même dans les plus gros instants de doutes ? Même en conscience de mes erreurs passées, mon ego s'est toujours accommodé de cette pensée que je n'ai jamais réussi à bannir de mon être, et elle continuera toujours d'être en moi aussi assurément que je serai en vie... car c'est ce que je suis.
Cette supériorité affirmée ne m'a pas empêché de reconnaître des amitiés sincères avec certains, qui sauront se reconnaître pour les vivants, ou même de réellement me sentir concerné par le sort d'autrui, mais le fait est que celle-ci m'a toujours amené à donner ma volonté comme nécessairement meilleur que celle d'un autre. Pas forcément dans le mauvais sens du terme... meilleur pour tous. »
Il inspira longuement, peinant un peu.
« Et c'est précisément pourquoi je dois mourir.
Cette existence, si elle se veut réellement libre, ne peut accepter que je continue plus longtemps, où elle prendrait le risque de ne plus vivre par elle même... encore une fois. Si je restais, je continuerais de fixer par ma présence des choses sur lesquelles personnes n'auraient mot à dire, et je finirais tôt ou tard par tuer ou contraindre ceux qui s'y opposeront. Qu'importe la forme que cela prendrait, tel qu'un énième Empire ou autre chose, le fait final serait le même. Et Mael n'avait pas tord en un sens... le seul moyen d'arrêter cela est que je vous abandonne définitivement... que je meurs.
Sa propre mort est une preuve que je ne changerai jamais, je l'ai ressenti, alors c'est bien là que se trouve la seule solution. »
Il marqua une longue pause, coupée d'un autre toussotement inquiétant alors qu'il baissa ses bras lentement. Son regard sembla voguer autour de lui, l'air de chercher quelques choses. Sa voix se fit moins forte et plus calme. Et son ton... plus distant.
« J'ai longtemps cherché "Deus". D'abord en le vénérant, puis en le haïssant, pour finalement l'ignorer comme tant d'autres choses. Je le jugeais comme maître et responsable de toutes mes satisfactions et peines, de toutes mes gloires et erreurs, de tout ce que j'étais et avais décidé.
Je ne l'ai jamais trouvé... et pourtant.
Et pourtant... il était face à moi.
Depuis tout ce temps... je n'avais jamais cessé de me comporter tel un Deus.
Celui que je cherchais... »
Son regard sembla revenir sur une position fixe, face à lui.
« Le Bien... comme le Mal... c'était moi. Ces concepts n'ont existé qu'à travers moi, n'ont été désigné que par mes actes, prétendument d'origine Divine, découvrir la mascarade m'aura finalement révélé que j'ai été le seul maître de cet apparat que j'ai imposé à tous car... j'ai fondé ma réalité sur cette existence. Tous ces jugements que j'ai donné, c'étaient les miens. »
Il écarta à nouveau les bras lentement et leva le regard. Son exclamation se fit retentissante.
« Je suis un Deus ! »
Un large rire à l'air douloureux se dégagea de sa gorge, car rapidement suivi d'une toux grave, finalement accompagnée ensuite d'un grand et franc sourire. Sur le bord droit de sa lèvre se dessinait un petit filet de sang qu'il essuya nonchalamment avec un de ses doigts gantés.
« Ça y est ! Je me l'imagine déjà ! Je vous vois déjà penser que j'ai encore une fois basculé dans la folie ! Et si cela permet à beaucoup de ne pas regretter mon départ... alors voilà une satisfaction que vous m'accorderez et qui me sera amplement suffisante !
Oui, je le pense, je suis un Deus. Celui qui définit le Bien comme ce qu'il aurait fait. Celui qui désigne le Mal comme ce qu'il condamne.
Et c'est avec cette ultime prétention que je partirai... car à l'image de celui auquel je voulais croire... c'est là que ce trouve le Bien de l'existence. Celle qui ne peut tolérer ma présence parmi le monde des vivants... car certes Deus, mais ayant maintenant conscience de ses failles en tant qu'Homme, et de sa toute puissance parmi les autres en ce monde. Et voulant s'en écarter à jamais... pour vous laisser libre.
Libre de décider, de faire vos propres choix... d'exprimer votre volonté.
C'est là ma volonté Divine, qu'importe votre choix entre Bien et Mal, ou tout autre chose, celui-ci doit être l'expression de votre existence. »
Se dessina sur son visage une autre petite esquisse amusée alors qu'il s'était tu. Il avait marqué l'instant d'un autre silence et il eut l'air plus calme.
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« Ça y est, j'ai peut-être fini de convaincre les derniers de l'insanité de mon esprit. Et pourtant... c'est bien des mots plus terre à terre que je réservais pour la fin. Ceux des adieux. Être un Deus ne vous dispense pas de la plus élémentaire des politesse vous dirais-je ahah. Celle de donner un dernier petit mot personnel avant son départ, et ne pas disparaître sans, comme trop d'autres. Et je dois vous avouer que la chose n'est pas facile.
J'ai beau relativiser les choses, aligner la burlesque symbolique du sens profond de l'existence avec toutes ces morts et naissances Galactiques, me demander si tout cela a une raison d'être... je ne peux m'empêcher de penser que cette Vie... celle que nous connaissons, est bien Réelle. Malgré toutes les folies inexpliquées que nous connaissons; ce que nous ressentons, percevons, et pensons, est bien tangible, comment pourrait-il en être autrement dans ce tout ? Alors qu'importe la raison derrière tout ça : Ce que nous sommes... ainsi que toute notre existence... c'est Réel. »
Il inspira profondément, et s'étouffa quelques instants dans une quinte de toux encore plus violente que les précédentes. Il sembla peiner à reprendre et quand se fût le cas, il se trouva que quelques temps avaient passé encore, voyant maintenant Flavius assit pour se maintenir droit.
« Et c'est pourquoi c'est non sans une dernière peine que je vais la quitter. Car malgré mon ultime arrogance et prétention en ces lieux, je ne peux que reconnaître que j'ai estimé beaucoup de ces êtres que j'ai côtoyé, et je ne peux que les remercier d'avoir... existé, d'avoir vécu, et ainsi de les avoir connu. Pour beaucoup maintenant disparus ou mort, je vais devoir me contenter d'adresser mes derniers mots à ceux encore présent.
Rapidement... car je commence à beaucoup parler pour un mort. »
Sa blague le fit sourire et lui arracha un petit rire qu'il coupa court par une grimace évidente de douleur que celui-ci lui provoqua dans l'abdomen.
« Gnn... diantre... sa description de la douleur n'était pas un mensonge...
Certes, cela passera peut-être pour ces banalités affligeantes que l'on adresse en toute sympathie à un mort en oubliant tous ses défauts, mais... c'est là une convention qui me convient parfaitement. Après tout, pour les reproches, nous avons tout le temps d'une vie pour les faire, il ne fallait donc pas être en retard ! Oh et oui, vous n'êtes peut-être pas mort vous, mais de mon point de vu, c'est tout comme. »
Il se contenta cette fois-ci d'un simple sourire, peut-être encore conscient de la douleur qui le tirait encore pour un simple rire.
« Commençons...
Hamilton, nous n'avons pas réellement eu l'occasion de discuter hors de notre première rencontre où je défendais encore assidûment mes pieuses idées, je n'affirmerai donc pas complètement vous connaître, mais de votre vécu ancien et du peu que j'ai vu de vous... je peux vous dire qu'il n'est pas encore trop tard pour exister parmi les autres. Vous pourriez être à l'origine de grande chose si vous vous ouvriez un peu plus, peu importe la raison et volonté que vous placeriez derrière tout ça. Prenez ce conseil comme il vous plaira. Je vous souhaite bonne chance pour la suite.
Je ne me fais pas de soucis sur le fait que vous en ferez forcément partie. »
Il inspira à nouveau, lentement, l'air de se concentrer là dessus.
« Castellan, je crois que je vous inclus ici car vous faites partie des rares encore en vie que j'ai tourmenté au nom de mon idéologie religieuse, là aussi lors de notre première rencontre. Mais ce qui me concilie le plus avec le fait de vous accorder ce dernier mot est que malgré la distance évidente qu'il y a toujours eu entre nous... je ne doute pas que dans des circonstances différentes, j'aurais réellement su apprécier ce que vous étiez. Vous êtes quelqu'un de Bien, je le pense. Je laisse libre court à votre pensée pour accepter ce compliment et sa définition à votre guise.
Je vous souhaite bonne chance pour la suite, en espérant que en serrez. »
Il adressa ce qui était un sourire poli, puis poursuivit.
« Louis-Gontran, oui, étonnant, vous êtes le seul de cette Galaxie à qui je m'adresse pour ces derniers mots, peut-être à raison que vous êtes le seul d'ici avec qui j'ai réellement pu interagir et encore présent parmi les vivants... ou alors peut-être car je trouve vos derniers efforts pour promettre un avenir aux futurs rescapés que vous serrez comme remarquable. Nous aurions aussi eu loisir de nous entendre bien plus si le temps nous l'avait permis. Je vous souhaite donc aussi sincèrement bon courage pour la suite et bonne chance.
Et vous rappelle que vous me devez encore un doigt fracturé, mais vous pourrez vous targuer d'avoir fait partie des rares existants à m'avoir brisé quelques os ahah. »
Il arrive à imposer cet autre petit rire en serrant fermement les dents, cherchant à cacher en vain sa douleur. Finalement, c'est un autre toussotement rauque qui le tira de sa dissimulation, crachant à nouveau du sang qu'il s'essuya rapidement. Il tira un autre sourire grimaçant avant de continuer.
« Harley, je n'aurais jamais cru vous citer un jour parmi les derniers noms que j'aurais à prononcer de mon vivant. Mais il faut pourtant bien constater que ma folie n'a pas de limite, vu que je m'y risque en cet instant même, n'est ce pas ? Et donc... par où commencer ? Ah oui... si vous pouviez arrêter vos tirs ADM, vous satisferiez là la dernière volonté d'un Homme, je vous laisse vous concilier vous et votre morale avec cette dernière demande que je vous fais, je ne serai de toute façon pas là pour vérifier... à moins que l'Apotium ait la propriété de perturber l'au delà, qui sait.
Sinon, pour en revenir au fond... je crois que vous avez été une des grandes surprises de ma vie. Comme dit avant, je n'aurais jamais cru un jour trouver en vous entre chose que cette folle que je voyais au premier abord, que je dédaignais et méprisais tant. Mais vous m'avez intérieurement appris que les personnes n'étaient pas toujours ce qu'elles paraissaient être... du moins, pas totalement. Et vous m'avez aussi appris... que de tous les buts qui se cherchaient dans la Vie, ils n'étaient pas nécessairement des plus compliqués pour satisfaire la raison d'une existence.
Pour tout ça, je vous souhaite aussi bonne chance... et j'espère pour vous que vous pourrez prétendre au bonheur encore longtemps. »
Il adressa un léger sourire. Puis, un silence, alors que son regard semblait pensif. Enfin, il poursuivit.
« Olorìn... ou plutôt devrais-je dire, Ruby... je ne sais pas trop où commencer. Il est indéniable que vous êtes quelqu'un d’exceptionnel -malgré ce qu'en diraient certains-. Vous n'avez certes jamais disposé identiquement de ma puissance transcendantale, celle permettant de renverser et de diriger des univers entiers par la force, mais vous n'en savez pas moins aligner des qualités dignes d'un être supérieur, et je crois bien pouvoir me dispenser de vous les citer précisément, vous avez déjà quelqu'un pouvant vous les donner encore et encore.
De tout cela, j'estime qu'il fût une chance in-estimée pour moi d'avoir pu vous rencontrer et vous connaître, tant dans les premières confrontations que dans les derniers moments. Il n'y a nul besoin de décrire la chose par des mots pour expliquer notre relation, nous l'avons vécu et c'est le sceau de ces parcours partagés qui est la marque indéniable de l'estime que je vous apporte.
A en juger maintenant... vous étiez presque mon égale... presque... »
Un mince sourire à l'air taquin se dessina sur son visage. Il eût l'air de vouloir continuer à parler, mais à la place des mots, se fût encore une affreuse quinte de toux qui prit le pas. Celle-ci semblant encore un peu plus violente que les précédentes, tirant sur le visage Flavius les traits de la douleur certaine qu'il ressentait à chaque tressaillement, alors qu'il crachait littéralement des glaires de sang dans un raclement de gorge plutôt abominable.
Il peina à reprendre son souffle et son teint semblait encore un peu plus pâle. Finalement, il réussit à reprendre difficilement.
« ...presque, car il vous manque cette fine nuance, ce détail que vous ne vivrez jamais, qui semble si dérisoire... alors que pourtant, il veut tant dire...
Celui d'être mortel.
Ce n'est pas quelque chose qui s'explique, mais quelque chose qui se vit, se ressent. Je parle de cette conscience qui vous dit que votre existence prendra fin tôt ou tard... Définitivement. Celle qui vous murmure que l'aboutissement est sans retour possible, et que de tout ce que vous avez vécu... vous ne le reconnaîtrez plus jamais en ce monde, car vous n'en serez pas... vous n'en serez plus. A tout jamais.
Et par ce que Olorìn est, par ce que vous êtes, c'est ce que vous ne vivrez jamais... ce que vous manquerez. »
Il marque une courte pause, prenant ce repos pour respirer doucement. Son regard est calme, et il sourit -lui sourit- tant bien que mal, dessinant sur ses dents la teinte rougeâtre du sang s’accrochant maintenant à ses gencives à force d'en cracher en telle quantité. Il continue.
« Croyez-moi... ce sentiment... pousse l'accomplissement au delà de l'entendement, car l'intensité de la vie n'en est que plus forte. Vous pouvez certes en percevoir et ressentir une grande partie en suivant la mortalité des autres, pleinement compatir et même en souffrir... mais vous ne pourrez en saisir l'entière profondeur et envergure abyssale qu'en le vivant... en vivant sa propre Fin. »
Son sourire s'était lentement abaissé au fil des mots, mais son regard était resté le même.
« Et c'est ce que vous ignorerez en restant Olorìn... je sais... vous pouvez rejoindre les autres et aussi me prendre pour un fou... d'abord se réclamer Deus, puis après ça... cela commence à faire beaucoup, surtout pour quelqu'un sensé être mort. Mais les mots sont dit sans détour. Quoi qu'il en soit, que vous y croyez ou non, cela ne changera rien au fond de mon idée... car c'est depuis ce ressenti tant évoqué que je l'exprime :
Ce fût sincèrement un plaisir et un honneur... je vous souhaite un bel avenir et bonne chance... pour toutes les suites. »
Silence. Assez long. Puis une autre quinte de toux se donnant pour identique des dernières et donc tout aussi inquiétante sur son état. Finalement, son regard semble se tourner ailleurs, lentement, comme cherchant quelqu'un dans la salle alors qu'il ne tombe vraisemblablement sur personne, s'agissant ici d'un hologramme. Pourtant, c'était tout comme. Quelques secondes encore, puis il finit par parler.
« Et enfin... Harvest.
Harvest, Harvest, Harvest...
Ce dernier choix ne se fait pas sans raisons, car pour la première, je ne peux qu'espérer que vous entendrez ces derniers mots... oui, je l'espère, même si je ne vous en voudrais pas -j'aurais de toute façon du mal de là où je suis- si vous avez déjà cessé d'écouter à la moitié de ce que vous définiriez comme mon élucubration, ou encore même si vous ne l'avez jamais commencé. Alors tant qu'à parier sur le miracle d'avoir été écouté, autant placer votre mot à la fin... ne serait-ce que pour pouvoir vous imaginer à avoir supporté mes mots jusqu'à si loin si vous comptiez partir juste après ahah. »
Ce petit rire est de toute évidence beaucoup moins fort et plus rapidement coupé que les précédents, et pour cause que la grimace de douleur qu'il en affiche n'en est que plus grande, et son grincement de dent que plus prolongé. Il met un certain temps à reprendre.
« Quant à la seconde raison... c'est que peut-être tout a déjà été dit avant. Alors... qui a t-il vraiment à ajouter ?
Rien, si ce n'est que... diable... autant y aller franchement. Dire que nous avons toujours eu grand mal à tomber d'accord est un doux euphémisme. Vous n'avez pas été tendre avec moi... et disons qu'il est vrai que je ne l'ai pas été plus avec vous... il s'agit encore d'un euphémisme s'agissant de mon cas. Le fait est que même ici, alors qu'un fond d'idée réellement identique et un bouleversement de situation prônait cette possibilité nouvelle que cela change... il a encore fallu que cette petite chose dont tout s'ignore l'y empêche.
Il soupira longuement.
« Mais sachez que celle-ci... malgré tout ce qu'elle aura engendré de reprochable entre nous, et dont notre désaccord jusqu'à la fin, ne retire par le respect que je vous accorde aujourd'hui... car même dans la différence et l'opposition certaine, je sais reconnaître des qualités. Et vous êtes sacrément tenace il faut le reconnaître. De toutes les voix que j'ai entendu dans ma tête, vous êtes certainement la plus consistante ahah. »
Une autre grimace, encore un souffle coupé par la douleur, et cette fois-ci, un mouvement imperceptible de son bras vers son ventre.
« Gnn... moi et mon humour... je dois vraiment arrêter...
Mais j'insiste, mon ton se fait plus sérieux et plus solennel... non, vraiment... cette différence est respectable, car elle fût d'une adversité bien plus redoutable que celle des armes et elle aura réussi à m'arracher la reconnaissance de certaines de ces erreurs que je réfutais tant, pour tenter un mieux. Vous auriez certainement voulu plus mais... comme vous diriez, "Hey", c'est déjà pas mal. »
Un mince sourire à la fois sympathique et triste se dessina sur son visage, qui ne dura pas longtemps, celui d'un air fatigué le suppléant rapidement.
« Alors je n'ai rien à ajouter... les autres mots qui vous ont été dit... se sont déjà dit. Libre à vous d'en faire quelque chose ou de les emporter avec vous et de les faire disparaître dans l'oubli. Sachez simplement que de tout ça... merci. »
Silence. Son regard se détourna lentement, et le crissement métallique de son armure s'entendit. Il se leva, difficilement, peinant grandement à maintenir une stature droite qu'il arriva finalement à imposer en se faisant force à ignorer la douleur.
« Ces adieux sont fin terminé. Il est temps pour moi de laisser la place, la mienne n'est plus ici. Je pars avec cette Espérance. Cette Volonté. Vivez.
Pour tous de ces Galaxies... et même pour mon propre peuple... suivez votre voie, il n'est pas temps de regretter. Et surtout de me regretter.
Si je suis réellement un Deus... là où je vais... peut-être entendrais-je vos prières, et essayerais d'accompagner ceux de Bien. »
Il tira un mince sourire amusé contrastant de sa mine exténuée.
« Et que tous ceux persuadés de ma folie se rassurent... dans un cas comme dans l'autre, ma disparition vous libère maintenant de celle-ci.
Mais ce que je raconte n'est pas plus incohérent que l'existence d'un Dieu malfaisant s'amusant à provoquer un Cataclysme Apocalyptique Cyclique... peut-être même que si j'ai la chance de le rencontrer, et me connaissant... je lui mettrais une sacrée raclée... avant de l'enfermer dans un enfer prison bien sûr. Peut-être même que cela mettra fin au Cycle Infernal que celui-ci impose aux Galaxies... qui sait. Pourquoi pas. »
Son sourire resta un peu ancré avant qu'on vit toute sa masse se mouvoir lentement. A intervalle régulier, l'on entendait le cliquetis si caractéristique de son armure. Il semblait peiner à chaque pas, les accompagnants d'un souffle lourd pour maintenir un semblant de vie sur son visage.
« Je crois que tout a été dit... il est temps.
Je quitte à présent définitivement cette existence... peut-être pour en rejoindre une autre pour tous ceux ne doutant pas de ma prétention... mais certainement pas de celle de ce monde. Je quitte cet univers avec la dernière appréhension qui caractérise les vivants de celle-ci face à la mort.
Mais l'esprit... serein... »
Il souffla le dernier mot, comme sur le point de s'évanouir, son regard partant au loin. Mais il sembla se ressaisir en un court instant pour ne pas basculer, maintenant son allure de marche lente et douloureuse qui lui donnait à présent le réel teint d'un mort.
« Et... je pars peut-être avec quelques secrets dans ma tombe... mais comme je le disais au début... je vais au moins dissiper vos doutes quand au fait que c'est bel et bien terminé... je suis comme ça... je vous présente... l'ultime spectacle de ma Vie. L'ultime adieu. »
Un fin sourire se dessina sur son visage, et de ce qui semblait être ses dernières forces, on le vit enfiler son casque sans s'arrêter de marcher, accélérant imperceptiblement le pas du mieux qu'il pouvait... un pas qui s'entendait étrangement un peu fort... trop fort...
« J'arrive. »
https://www.youtube.com/watch?v=zOd90SThuDE
... car celui se trouvait effectivement approchante de la porte de l'Hémicycle. On vit alors l'hologramme de Flavius engoncé dans sa lourde armure tendre doucement les mains en avant, s'appuyant sur une surface tangible pour la pousser lentement...
... et c'est les portes de l'Hémicycle qui sont ouvertes...
... quelqu'un rentre...
...mais pas qu'une seule personne.
Des Paladins portant de grandes capes blanches. Et tenant sur leurs épaules ce qui semble être de toute évidence un grand cercueil Salusien, sur lequel une fine ouverture au niveau du torse à la tête permet de voir ce qui est le feu Empereur engoncé dans son armure brillante pour l'occasion.
L'hologramme de Flavius se coupa à l'instant même où les portes s'ouvrirent, alors que sa voix résonna encore une dernière fois à travers le boîtier.
« Hic Est Finis. »
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Tous apprirent rapidement que c'était là la dernière convention Salusienne qu'ils avaient réussi à réclamer à leur Empereur dans son trépas. A peine arrivée, que la flotte Salusienne était déjà sur le pieds de départ, prête à repartir sous peu avec le corps pour un dernier cérémoniel religieux ou tout autre office propre au dogme culturel qui n'intéresserait guère grand monde compte tenu que le départ officiel avait déjà été "fait" ici même.
Avec la mort de leur dirigeant, partaient aussi toutes les grandes prétentions Galactiques de ce peuple, longtemps fier et puissant, animé par ses croyances, et qui suivait aujourd'hui les traces de tant d'autres peuples ancestraux. Une diaspora de survivants et quelques rares enclaves éparses seront les dernières marques que leur Empire jadis invincible laissera dans les périodes futures. C'était la fin définitive d'un temps.
https://www.youtube.com/watch?v=3G5ALtxIAI0
Cdt. Louis-Gontran
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08/03/1018 ETU 22:39
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Reposez en paix, et si vous en avez la possibilité, mettez une raclée à celui qui voudrait nous exterminer prochainement.
Cdt. Hamilton
Respect diplomatique : 1722

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10/03/1018 ETU 10:55
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L'holotransmission venait de se terminer
Le regard d'Iria restait fixé sur l’écran grésillant
Les secondes passaient sans que rien ne bouge dans le bureau ou elle se trouvait, Dieu sait ce qui pouvait lui passer par la tete.
Apres quelques minutes,une larme coula sur la joue d'Iria, seule témoin de son émotion sur un visage impassible
Sa mort fut à l'image se sa vie: IMPERIALE
D'un revers de manche, elle assécha son regard. Il avait neigé cette nuit...Elle allait pouvoir s’aérer l'esprit

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