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Dernier acte d'un disparu

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Cdt. Olorìn...
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25/09/1019 ETU 22:18
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Après sa trop courte entrevue avec la Reine de Galathée, Olorìn était ressortie de la salle de la machine. Il n’y avait plus pour elle aucune raison de rester maintenant que la personne après qui son cœur soupirait était partie des lieux. C’est donc sous le couvert de sa capuche qu’elle refit le chemin en sens inverse. Les gardes ne l’importunèrent pas, la laissant passer sans même un regard. Ressortir était décidément beaucoup plus aisé qu’entrer… Ce qui en soi n’avait rien d’étonnant.
Elle marqua une pause à la sortie, sous le prétexte fallacieux de reprendre son souffle. Mais elle vérifiait surtout qu’aucun garde de sa propre civilisation n’était présent aux alentours. Une fois assurée qu’aucun d’eux n’était présent, elle reprit sa marche et se dirigea tranquillement vers la grande porte.
Une fois au sein de la grande cité accueillant l’Assemblée, elle louvoya entre les divers véhicules et les passants, attentive aux moindres signes pouvant trahir une quelconque filature. Elle fit plusieurs fois demi-tour, s’arrêta brusquement pour plonger son regard dans une vitrine… Puis finit par se convaincre que la voie était libre. Elle se dirigea donc vers l’un des quartiers réputés mal famés, mais dans lesquels personne ne faisait attention à personne. Elle passa une ruelle, puis une deuxième, s’éloignant des bruits de la ville, jusqu’à atteindre le seuil d’un hôtel miteux dans lequel elle avait élu domicile.
La tête baissée, elle pénétra les lieux, toujours dissimulée sous sa capuche. Personne ne lui demanda son identité, et personne ne vérifia si elle avait effectivement une chambre. Le bonheur de l’anonymat, en somme. Elle monta les huit étages à pied, l’ascenseur étant bien entendu inexistant dans ce genre d’établissement, fit jouer la clef dans la serrure, dut insister un peu pour faire jouer le mécanisme fatigué et pénétra enfin dans son refuge. La chambre était miteuse et la vue inexistante. Mais la vue ne l’intéressait pas, les volets restant fermés constamment, et les draps étaient propres. Ce qui relevait du luxe pour cet endroit.
Et il y avait de l’eau chaude. À cette heure, c’est tout ce qui l’intéressait. Elle se débarrassa de ses habits crottés, les laissant doucement glisser le long de son corps et s’amasser en un tas informe à ses pieds. D’un geste gracieux dont elle n’avait nullement conscience, elle les envoya en boule dans le coin de la pièce. Puis elle se rendit dans la salle de bains, régla la température de l’eau dans la baignoire, ferma la bonde et la laissa se remplir. Et c’est nue qu’elle attendit que son bain fut prêt. Elle posa ses mains sur le lavabo, sa clef-pendentif se balançant paresseusement au-dessus de celui-ci, s’observant une nouvelle fois dans le miroir, comme elle l’avait tant fait ces derniers mois. Elle qui n’apportait jamais aucune importance à son apparence, la sachant inaltérable, se posait maintes questions depuis quelques galaxies déjà.
D’ordinaire, elle se jugeait plutôt durement, ne laissant passer aucune imperfection, ressassant sans cesse son échec auprès de celle qui avait élu, sans le vouloir, domicile dans son cœur. Se demandant si son physique était en cause, tout en sachant que la raison se trouvait autre part.
Mais ce soir, elle était d’humeur plutôt joyeuse. Ce soir, elle se jugea d’un œil plutôt complaisant, trouvant à ses formes quelques charmes qu’elle avait oublié, ou n’avait jamais voulu voir.
Elle lâcha le lavabo, se tint droite et observa ses courbes pendant de longues minutes, tandis que l’eau crépitait. Bien sûr, elle n’était pas parfaite, mais elle n’avait rien à envier à nombre de ces jeunes donzelles qui semblait sortir tout droit du moule ayant créé Vénus. Un petit sourire aux lèvres, elle se pencha pour couper l’eau, et se plongea avec délice dans le bain chaud. Même si elle ne pouvait ressentir comme tout un chacun les bienfaits de cette douce chaleur, cela lui rappelait les sources chaudes dans lesquelles elle s’était plongée avec son amie. Sa si chère et si précieuse amie.
La rouquine ferma les yeux.
Après ces semaines de traque et de dissimulation, et alors même qu’elle se refusait à employer toutes manières forte pour imposer sa volonté, elle avait enfin réussi à entrevoir Lyra. À lui parler. À la toucher, même. À l’étreindre. Et ces quelques instants de trop courte proximité avaient suffi à la ranimer pour de nombreux cycles. Et même si ces retrouvailles avaient été gâchées par ses propres amiraux, elles ne s’étaient visiblement séparées que pour se retrouver bientôt. Très bientôt, même, si elle devait en croire les paroles de la Reine.
Et alors, elle pourrait lui expliquer toutes les choses qui s’étaient passées. Elle pourrait lui présenter ses excuses pour son trop long silence, excuses qu’elle n’avait même pas eu le temps de formuler. Elles pourraient à nouveau s’étreindre, se parler… Et se taire. Se regarder. Peut-être même qu’Olorìn oserait alors aller un peu plus loin. Un tout petit peu plus loin. Peut-être oserait-elle voler un baiser. Et peut-être même lui serait-t-il rendu ?…
Elle sentit quelques braises ardentes naître au creux de son corps. Les yeux toujours fermés, elle laissa l’une de ses mains se détacher de sa poitrine et parcourir son corps, pour finir sa course caressante au cœur même du brasier envahissant ses sens.
Elle se mordit doucement les lèvres.
*    *
*
Une fois éteint le feu qui menaçait un peu plus tôt de la dévorer, la rouquine revint doucement sur terre, reprenant conscience peu à peu de la pièce dans laquelle elle se trouvait, des circonstances qui l’avait amenée là, de la fuite qu’elle avait consciencieusement poursuivie jusqu’à présent, des êtres qu’elle avait croisé et perdu de vue, des possibilités qui s’offraient à elle, des personnes à qui elle pouvait faire confiance.
La dernière fois qu’elle avait fait confiance à quelqu’un de son peuple, cela avait failli lui coûter la liberté. Elle ne s’était pas faite trahir, non, mais pas assez de précautions de la part d’une personne qui n’était pas formée pour ça, et un simple relevé de com-x avait failli tourner à la catastrophe. Elle s’était enfuie de justesse, l’autre non. Elle n’avait pas réussi à avoir de nouvelles depuis, et elle espérait que cette aide provisoire ne s’était pas retournée contre celui qui la lui avait apporté.
Tout ça pour une poignée de com-x inintéressants. Elle avait disparu, et personne ne semblait s’en soucier. Seules deux communications valaient le coup. Une de sa chère Lyra qui s’inquiétait pour elle, l’autre étant beaucoup plus étrange.
Cet intrigant message provenait d’un ami proche à présent disparu, une missive s’étant perdue dans les limbes du temps et ressurgissant à un moment plus qu’inattendu. Tel un message d’outre-tombe à l’intention de sa propriétaire. Aucune chance qu’il y ait un quelconque sens caché quant à sa situation actuelle, mais toujours est-il que cela avait remué maints souvenirs dans la tête d’Olorìn.
Et alors qu’elle se remémorait ce message, son esprit passant d’une chose à une autre par association d’idée, elle se rappela cette entrevue, dans ce vaisseau fantôme partant à la dérive, avec la reine de Galathée.
Et IstalrI. L’énigmatique IstalrI.
Elle se souvenait de ces derniers échanges, elle avait cru, pendant une seconde, pouvoir venir en aide à Lyra par son intermédiaire. Mais la suite avait été plus que surprenante. Même pour elle… Elle se souvenait de Lyra, tenant son bras, lui souriant de son si beau sourire, elle se souvint avoir frémis à ce contact, elle se souvint des paroles de la Reine.
« C’est une illusion... »
*    *
*
« … de croire que nous pouvons continuer à vivre, et être nous même, en se débarrassant de toutes nos souffrances et de toutes nos émotions négatives. Elles font partie de nous et de notre histoire, ma douce amie. Vous le savez mieux que quiconque... Et un jour ou l'autre, les blessures si douloureuses cessent de saigner et ne laissent qu'une cicatrice. Elle marqua une pause, pensive. Si elles ne nous ont pas tué avant... "
Elle regarda IstalrI d'un air grave.
" Pourquoi avoir tant attendu pour en parler, Ista ? Pourquoi attendre d'être à bout de force ? Si tu dis que je n'aurais rien pu faire pour te soulager, ou te... "soigner", je veux bien te croire. Mais tu aurais pu le partager, chercher du soutien... Je suis désolée de t'avoir laissé seul avec ce fardeau. Sincèrement. "
Lyra plongea ses yeux dans le regard fatigué d'IstalrI, comme si elle le découvrait pour la première fois. Comme si elle cherchait à le sonder au plus profond de son esprit. Son regard se fit brillant, mais elle prit une brève inspiration, retenant ses larmes.
" Tu penses donc être arrivé au bout de ta route ? Tu vas mourir ici ? ... "
Le silence d’Istalri avait été long, après la déclaration de la Reine de Galathée. Et celui d’Olorìn le fut tout autant. Peut-être le temps pour le premier de mettre ses idées en place, sans aucun doute le temps de trouver un autre angle d’attaque pour la seconde. Elle ne voulait pas abandonner son idée si cela pouvait rendre le sourire et la joie de vivre à celle qu’elle aimait.
Elle reprit donc la parole avant leur hôte.
« Il y a méprise, ma si douce amie. Je n’ai jamais prétendu que vous viviez une demi-vie, mais que vous n’aviez vécu que la moitié d’une vie. Ce qui, vous me l’accorderez, est largement différent. Moins de temps passé dans cet univers que moi, ou n’importe quel vieillard traînant ses guêtres donc, potentiellement, moins de souffrance et de douleur accumulées… Même si je gage en sondant vos yeux que vous avez eu plus que votre content.
Et même si je puis tomber d’accord avec vous sur l’importance de ces sentiments au sein d’un chemin de vie, je ne puis supporter de vous voir anéantie par ceux-ci. Je ne puis accepter l’idée même de vous voir en souffrance. »
Sans même laisser le temps d’une réponse possible, la rouquine changea d’interlocuteur.
« Istalri, j’ai bien compris le principe de l’opération dont vous me parlez… Supposons une minute que le réceptacle de ces émotions ne puisse mourir, la personne ainsi soulagée serait assurée de ne plus ressentir ce fardeau, exact ? Et ce dernier ne pèserait plus à personne ?... »
Lyra écouta avec attention le laïus de la rouquine et baissa la tête en un signe de dénégation. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais IstalrI la devança. Par pure curiosité scientifique, elle choisit de l’écouter.
« Sauf au réceptacle… Ces sentiments pèseraient toujours lourd sur les épaules du réceptacle. Donc, vous, si j’ai bien suivi votre pensée. Vous porteriez les émotions ôtées de cette personne, jusqu'à ce qu'elle meurt, ou que vous mourriez. Et attention ! Je me dois de vous prévenir. Le stockage multipliera ces émotions par deux. Ainsi, il est possible qu'un peu de folie fasse son apparition, car tout être vivant n'est pas supposé avoir une telle dose, sur une période aussi longue… Même pour vous, Olorìn.
Le côté intéressant de la dernière berceuse est que c'est éphémère, et nous sommes habitués a ressentir mille fois plus les émotions. Certains ont tenté de garder ces émotions plus longtemps. Vous pensez bien que l’expérience a été menée. Et tous ont succombé à une folie pure. Après, cela dépend quelles émotion vous souhaitez transvaser. »
Il réfléchit un court instant.
« Ceci étant dit, elle ne pèserait plus du tout à la personne ciblée. Elle s'en trouvera même libérée. Elle ne le ressentirait plus jamais. Si par exemple vous retirez l'amour… La personne n'exprimera plus jamais d'amour envers qui que ce soit. Celui qui garderait ces émotions aurait un grand pouvoir. Donc, de grandes responsabilités…
- Je me moque un peu des conséquences, IstalrI, et vous vous en doutez. J’ai l’éternité pour m’en remettre, alors que voulez-v…
- Non. »
La rousse s’arrêta net. La voix, bien que douce et modulée ne laissait place à aucune négociation, aucun recours. C’était l’expression d’un sentiment net et définitif qui ne plierait devant aucune supplique. Et les yeux de Lyra étaient braqués sur le visage d’Olorìn tandis que ces lèvres prononçaient cette simple syllabe. Une fois sûre qu’elle obtenait l’audience de ces deux amis, elle continua.
« Il est hors de question que je vous laisse commettre une telle absurdité. Je veux conserver ces émotions que vous souhaitez m’ôter. Elles font partie de moi, sont mon parcours, mes réussites et mes échecs. Je n’accepterai jamais que quiconque me les fasse oublier, fut-ce vous, ma douce amie.
- Mais vous en souffrez…
- Et je tiens à les conserver. Ne feriez-vous pas de même ?
- Mais il ne s’agit pas de moi.
- Et sous quel prétexte pourriez-vous prétendre que je ne veux pas la même chose ? Pour quelle étrange raison ce qui est bon pour vous ne peut l’être pour moi ?
- Lyra, je…
- Non. Ma décision est prise, respectez-la. »
Olorìn se tut un instant, tentant de calmer la tempête qui venait de naître sous son crâne. Tenta de raisonner malgré le déchaînement d’émotions contradictoires que la volonté de la galathéenne venait de déclencher. Pendant une seconde, la rouquine, la grande magicienne toujours maîtresse d’elle-même, ressembla à un lapin pris dans des phares puissants. Puis son expression se stabilisa, un sourire reparut sur ses lèvres.
« À moins… » Elle se tut une micro-seconde. « Oui, ça pourrait marcher ! On pourrait…
- Olorìn... » Une main douce et chaude se posa sur sa joue. « Ne m’obligez pas à vous supplier. »
Et toujours aucune trace de reproche dans cette voix. Toujours ce sourire. Et cette bienveillance à son égard. Et toujours ce sentiment d’impuissance au fond de son propre cœur, face à la situation.
La rouquine ouvrit la bouche encore une fois, et la referma sur un regard de Lyra. Elle ferma les paupières, dissimulant à la vue de tous ses yeux devenus brillants, baissa la tête et appuya un peu plus sa joue sur la main amie. Les deux femmes restèrent en communion silencieuse, le pouce de la reine caressant doucement la peau de la magicienne.
IstalrI se leva en silence, et fut pris d’une soudaine admiration pour la vue offerte par la baie vitrée, offrant ainsi un peu plus d’intimité aux deux jeunes femmes.
Elles restèrent ainsi quelques minutes, puis Olorìn rouvrit les yeux, offrit à Lyra un pauvre sourire qu’elle espérait confiant mais qui n’était que vaincu, posa sa main sur celle de la reine, lui caressant le dos de la main du pouce et lui fit baisser le bras. Puis elle se leva, fit un ou deux pas dans la pièce, se racla doucement la gorge pour s’éclaircir la voix tandis qu’IstalrI leur faisait à nouveau face.
Elle voulut prendre la parole, mais ce ne fut qu’un filet de voix qui sortit de sa gorge. Elle s’arrêta, toussa dans sa main, et reprit.
« Bien. Je vous prie de bien vouloir m’excuser pour cette… démonstration. Ce n’est certes pas la raison pour laquelle vous nous avez fait traverser l’univers, je le sais, et ce n’est donc ni le lieu ni le moment pour ce genre de conversations. Et ça ne le sera a priori jamais. Mais… Comprenez-moi. Vous m’avez ouvert une voie, fait entrevoir une possibilité, et... »
Sa voix se brisa. La rouquine se tut, baissa la tête et resta silencieuse quelques secondes. Lorsqu’elle releva la tête, elle s’était reprise.
« Bref. N’en parlons plus.
« Si j’ai bien compris tout ce qui s’est passé depuis que nous sommes arrivées, vous avez la possibilité de vivre les émotions des autres en même temps qu’eux. Vous ressentez les joies et les peines, le plaisir et les douleurs de tout un chacun dans l’univers, ou du moins la galaxie où vous vous trouvez.
Et… C’est cela qui vous tue ? C’est à cause de cela que vous vous dites condamné ? Et quel rapport avec nous ? Quelle est la raison de cette projection dont vous nous avez fait profité ? »
Cdt. IstalrI
Respect diplomatique : 277

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27/09/1019 ETU 13:51
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Point musique...
« -En passant ce contrat avec Elle, j’ai eu mes pouvoirs. Malheureusement, tout Charon que je suis, je ne peux subir éternellement tout ce qui se passe. Je reste humain, même si je n’en ai pas forcément l’air, actuellement. J’ai un seuil critique, ou je ne peux plus supporter ne serait-ce qu’un coup de point infliger à une autre personne. La simple idée m’est insupportable. »
Il se dirigea vers le centre de la pièce, ouvrit quelques panneaux informatiques, fit deux trois commandes, avant de revenir vers les deux femmes. Il les observa inconsciemment, de son œil Charonien. Quelques choses pouvaient marcher entres elles…Si l’une arrêtait de courir après un fantôme. Et, que l’autre soit quelque peu plus…démonstrative. Il chassa ces sentiments en secouant la tête. Son œil rouge avait brillé un moment, durant cet examen. Avant de se ternir à nouveau…
« -Oui, Lyra. Ma fin est ici. Elle est pour très bientôt. Tu ne peux imaginer ce que c’est de subir toutes les douleurs qu’ont les personnes. Tu n’as pas idée des catastrophes que provoque l’ADM. Ni des autres armes développées connues. Et, qui sait sur celles qui sont inconnues. Oui, je vais mourir. Dans pas longtemps. Dans un temps que tu trouveras sûrement trop rapide. Cela est trop injuste ? La vie est injuste, Lyra. Et, elle est injuste pour tout le monde. Ce que te fait vivre Alen est injuste et indigne de ce que devrait faire un amant. »
Lyra ouvrit la bouche, pour parler, mais, elle fut vite obligée de la refermer, car, IstalrI ne s’arrêtait pas. Il la regardait, comme si il avait prévus qu’elle allait protester. Et, avait surenchérit immédiatement.
« -Ce que vit Olorìn est injuste, et elle voit parfaitement de quoi je parle. Peut-être même que toi tu le sais, aussi. Ou tu n’en as pas conscience, encore. »
Il soupira longuement.
« -Cependant, as-tu pensé a ce que MOI j’ai comme injustice ? Crois-tu que j’ai choisis d’être Charon ? Non. On me l’a imposé. »
« -Je comprends ta souffrance, Ista. Je comprends que ce soit intenable, et je suis désolée de ne pas l'avoir appris plus tôt. Mais ce n'est peut-être pas une fatalité ? Rentre avec moi, je vais soumettre ton cas à mes chercheurs... Il doit y avoir une solution, un remède, quelque chose qui te soulage...
-Il n’y a pas de remèdes ! »
La phrase d’IstalrI résonné pendant un moment. Il se calma, sentant Ajay se tendre.
« -Crois-tu que s’il y avait un remède, 76 générations de Charons aurait accepté la mort ainsi ? j’ai déjà esquivé la mort plusieurs fois. Cependant, on passe tous un contrat avec Elle, qui est de nous reprendre notre vie, une fois qu’elle a été vécue. Nous, Charons, ne pouvons seulement soulager les âmes qui honorent leurs parts de contrats. Et, tu n’apprends la vérité que maintenant. Peut-être cela n’aurait pas pu arriver avant. »
Il se tourna vers Olorìn.
« -L’accumulation de sentiments extérieurs à nous peut nous rendre totalement fous, et même, un jour exploser. Car, finalement, les sentiments sont de l’énergie, qui peut à tout moment sortir de nous, à travers les mots, les gestes, ou les capacités magiques. Je pense que vous comprenez ce que je dis… »
Il sourit à moitié.
« -Donc, oui, c’est ce qui me ronge, et me tue, à petit feu, dès ma naissance. Et, nous sommes tous condamnés, Olorìn. Dès le jour de notre naissance, nous sommes tous condamné. Pour certains, ou certaines, ce jour, n’arrivera que dans très longtemps. Pour d’autres, cela peut survenir le lendemain de votre naissance.  Même les immortels doivent mourir. Elle possède pour chaque personne un sablier, représentant leurs vies. Personne ne peut les voir. Seule elle peut les contrôler, les changer à sa guise. »
Il appuya sur une série de bouton. Soudainement, toute la pièce sembla être remplacée par du verre, donnant l’impression de flotter dans l’espace. Rien ne laisser penser qu’ils étaient dans un vaisseau. Hormis le fait qu’ils soient tous et toutes encore en vie, et respiraient normalement.
« -La vraie question que je me retourne depuis votre venue…Pourquoi vous avoir amené ici. Pourquoi tout dire. Pourquoi tout révéler. C’est Lyra qui voulait savoir ce qu’était un Charon. Même si cela fait longtemps qu’elle m’en a fait la demande, je tiens mes engagements, toujours. Ensuite, pourquoi vous, Olorìn ? Au tout début, j’aurais répondu, je n’en sais rien. Maintenant, je pense avoir un semblant de réponse : Pour vous dire Adieu. Simplement. »
Il sourit tristement, un peu.
« -Cela peut vous sembler puéril, enfantin. J’avais besoin de savoir, à la toute fin, qui viendrait. Qui ne m’aurait pas oublié. Qui me considérait encore comme quelqu’un d’important, comme quelqu’un en qui on peut avoir confiance. J’avais besoin de savoir qui serait capable de me retrouver, si ardus que cela soit. »
IstalrI regarda les deux jeunes femmes et recula de trois pas.
« -Le temps presse. Le temps pressera toujours un jour. J’aurais aimé faire plus de choses, finir des projets. La voir une dernière fois… *Une larme roula sur sa joue, deux…* Pouvoir faire encore tant de choses…Mais, non. Mon contrat arrive à expiration. Le temps qui m’a été donné va être bientôt terminé. »
Lyra avança, réprimant ses larmes…Mais, se heurta à quelque chose d’invisible. Un mur…Rapidement, elle fit courir ses mains, pour voir s’il y avait une ouverture…Non, juste une vitre, l’empêchant de rejoindre IstalrI, l’empêchant d’aller le serrer dans ses bras…IstalrI secoue doucement la tête, en la voyant faire.
« -Pardonne moi, je ne peux pas. Tu aurais pu me convaincre de revenir, de te suivre. De changer d’avis. Mais, je ne peux pas. Outre le fait que cela peut te mettre en danger…Je ne peux plus revenir en arrière. »
...Pour terminer.
Une voix monotone retentit :
"Décompression du sas. Isolation du reste du vaisseau. Fin de mise en quarantaine."
Très vite, Lyra commence à hausser le ton, inquiète, tandis qu’Ajay se rapprocha de la vitre. Posant la patte sur la paroi vitrée, un crissement de griffes contre le verre se fit entendre…suivit d’un léger gémissement…
« -Qu’est-ce que tu fais, Ista ? Reviens ! On peut essayer ! Sors de là, revient ! Ne reste pas là ! »
Olorìn enlaça doucement Lyra depuis son dos, la serrant contre elle, tentant de la rassurer par ce simple geste. Elle-même suivit l’évolution des évènements, sans se le cacher, ni le cacher à Lyra.
Lyra essaya en vain de partir de cette étreinte, et ne put que suivre, impuissante, a l’inexorable éloignement d’IstalrI de son vaisseau…
Lentement, IstalrI s’éleva, semblant flotter dans les airs, au-dessus du niveau du sol. Il pleurait, mais…Ses larmes brillèrent qu’un instant, avant de s’évaporer instantanément…Il ouvrit légèrement la bouche, comme en proie pour prendre de l’air…Mais, rien ne rentra dans ses poumons…Lentement, sa peau devint violacée, sous le manque d’oxygène…Puis, il ferma les yeux, sous la perte de connaissance…
Alors qu’on pensait qu’il était mort, il rouvrit soudainement les yeux. Deux yeux rouges, fait de flammes purs…Des flammes qui brûlait la peau d’IstalrI. Tout son corps passa du violet au rouge foncé, comme si des flammes parcourait sa peau…Une bulle d’énergie rouge grandit à une vitesse ahurissante, fonçant vers la vitre…laissant le vaisseau indemne, ainsi que les deux femmes qui sont à l’intérieur. Sa bouche s’ouvrit pour laisser échapper un cri, un long cri pénible, strident, horriblement fort…Un cri de douleur, comme jamais entendus, si effroyable, qu’on aurait pu facilement mettre plus d’un million d’âmes qui crient en même temps, sous une torture si atroce, qu’elle tuerait une personne dès les première minute…La vitre trembla légèrement, mais ne céda pas. Ce qui sauva l’audition et la vie des deux femmes…
Aussi soudainement qu’elle était apparue, la bulle se replia sur IstalrI en un clin d’œil, et une explosion retentit autour de lui…Formant une fumée rouge, opaque…Et, lorsque celle-ci disparut…le corps du commandant IstalrI restait là, flottant dans le vide, la bouche grande ouverte, les yeux carbonisé…Son corps semblait avoir été brûlé aux troisièmes degrés. Ses vêtements ne tenaient que par quelque bout de fils.
Lentement, centimètres par centimètres, le vaisseau reprit ses couleurs d’avant, ses murs normaux, ainsi que son apparence qui était telle qu’elle était lorsqu’il avait accueilli Lyra et Olorìn ici. Seule différence ? Une immense baie vitrée qui sépare du vide, ayant son propriétaire de l’autre côté…
Puis, trois COM-X partirent, vers trois boites différentes…Provoquant trois bip simultanés...mais, ces COM-X ne se révéleraient qu'à une date précise. Ils sont comme caché. Mais bien dans la boite de réceptions de leurs destinatrices...

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