Cdt. Anudar
Respect diplomatique : 374 18/10/1021 ETU 17:16 |
Score : 10
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Dans les salons de l'Ambassade elladique au sein de l'Assemblée Galactique, il n'y a encore personne ou presque - mis à part les curieux qui franchissent les portes d'oréikhalkos frappées de l'étoile basilicale à sept branches. En effet, celles-ci ont été ouvertes en signe de bienvenue : l'Ellada est en paix. A l'intérieur, il n'y a encore que très peu de personnel diplomatique visible. Peu d'homoïoï ont survécu à l'Apocalypse et presque toutes les forces disponibles sont requises sur Théra. C'est pourquoi, dans le salon d'honneur, le lutrin tout juste élevé devant le carreau de l'Intégration - lettre alpha et tridents d'or sur chlorophylle - est resté vide, sans orateur. Les visiteurs font le tour de la pièce, contemplant les quelques fresques coulées dans le métal sur lesquelles apparaissent des scènes de la mythologie elladique : Persée abattant Méduse, les Achéens conduits par Ulysse descendant du cheval dans Troie endormie, Alexandre brisant le pouvoir du Roi des rois perse à Gaugamèles, le serment de Missolonghi... Soudain, une image s'élève du Lutrin, et le Basileus fait son apparition holographique. Les visiteurs s'immobilisent et contemplent le spectacle : pour l'instant, le Basileus conserve une immobilité presque parfaite. Il incline la tête puis la redresse une fois et déclare : "Fiers sophontes, respectés pairs en civilisation, salutations ! L'Ellada, dont l'existence se perd dans les brumes du temps, a su rallier cette nouvelle Galaxie. Nous sommes désireux de vous connaître et de vous aider, à la mesure de nos moyens et de nos talents. En contrepartie, nous espérons votre aide pour l'accomplissement de notre quête. Les peuples elladiques, nés sur une terre pauvre, furent parmi les premiers à explorer les mers de la Terre des origines - et ils se dispersèrent autour des rives d'une mer sans doute asséchée depuis. Il y eut la première Ellada - celle des Achéens à l'alphabet étrange - puis la seconde, celle de Léonidas et de Périclès qui se déchira en guerres cruelles ; il y eut l'occupation étrangère et la libération ; il y eut enfin l'âge de l'espace où - renouant avec leurs anciennes façons - nos ancêtres prirent l'espace comme leurs ancêtres avaient pris la mer. Amis, des cousins éloignés ont fréquenté cette Galaxie autrefois. Nos explorateurs n'ont pour le moment cartographié qu'une part infime du Secteur qui nous est accessible - mais d'ores et déjà, nous savons que de vieux mondes elladiques - voire peut-être de lointains parents - se trouvent ici ou ailleurs. Notre quête reprend." Il adresse un sourire à l'assistance et fait un geste d'invitation. "Amis, nos explorateurs fréquenteront peut-être vos systèmes de naissance. N'ayez aucune inquiétude : ils seront pacifiques et ne s'imposeront pas à vous. Nous cherchons à identifier des vestiges archéologiques ou peut-être même des peuples que le passé lie à nous. Peut-être découvrirez-vous des ruines elladiques sur certains de vos mondes : en voici un échantillon." "Nous ne réclamerons pas la cession des mondes en question s'ils vous appartiennent. Nous ne demandons qu'à être informés de son existence, afin que des chercheurs elladiques puissent y conduire les études nécessaires : qu'un gouvernement ami participe à la conservation respectueuse de notre passé - par exemple en exploitant le monde en question de façon non agressive - sera tout à fait satisfaisant pour l'Ecouménê." Anudar marque un temps puis reprend : "Notre histoire partielle nous a transmis un nom, celui d'un monde nommé Cor Serpentis - "le coeur du serpent" en basic - dont nous ignorons à peu près tout. Ce nom n'est pas elladique mais il semble que nos ancêtres ont eu, à un moment ou à un autre, affaire à ce monde ou à ses habitants. Nous ne savons pas s'ils furent des alliés ou des ennemis. Cor Serpentis est peut-être dans cette Galaxie, quelque part : nous récompenserons tout renseignement nous permettant de progresser dans cette quête... Ας είναι !" Il sourit à nouveau, puis l'hologramme s'éteint.
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Cdt. G. Host
Respect diplomatique : 197 19/10/1021 ETU 13:53 |
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Score : 9
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Genola n'avait pas perdu une miette de l'allocution du Basileus. Au début elle n'avait été que curieuse de voir ce que cette culture si proche et si étrangère à la fois souhaitait proposer aux nouveaux membres de la tribune galactique. Puis, à mesure que le discours elladique se faisait plus cerné, elle se laissa emporter par une fébrile rêverie et les promesses de ruines anciennes perdues sur les terres vierges de ce cadran de l'espace. Les mots du Basileus se mêlaient aux images projetées sur les murs, emballant la machine à rêve de la jeune femme. Les questions se mirent à danser une sarabande dans son esprit, n’étant qu'a peine calmées par les réponses émises par Anudar. Lorsque l'intervention prit fin, Genola poussa un soupir de soulagement : Elle était heureuse de voir que d'autres Commandants portés sur la science évolueraient dans cette Assemblée. Elle relâcha sa prise sur un dossier de cuir qu'elle avait bien involontairement malmené lors de l'auditoire. "Oui.." murmura-t-elle. Oui, elle serait de cette aventure. Elle n’était peut-être pas une exploratrice comme certains ici présents, ni même une grande guerrière, mais la promesse de découvrir des mondes inconnus, associée à la séduisante idée d'y prolonger ses recherches de terrain concernant les variations Epsylon était des arguments suffisant pour oser prendre des risques. Elle commençait à percevoir l'étendue des possibles exposé par ce signal étrange qu'elle avait reçu de cette Assemblée il y à 2 cycles. Oui, les défis seraient grands, oui, les incertitudes seraient nombreuses, mais comme le disait sa nouvelle amie, le Destin se devait d'être embrassé pleinement sous peine de vivre un spectre de vie. Et ça, ni sa mère, ni le Général ne l'auraient toléré. Elle non plus. Contemplant les fresque murales qui évoquaient des passés encore gravés dans la chair mémorielle des Hommes, elle resta là, silencieuse parmi ses rêves, au milieu des Titans et des Dieux qui composeraient aujourd'hui, et pour longtemps, cette Assemblée. "Oui.." répéta-t-elle. Le silence reprit ses droits, recouvrant la salle ainsi qu'un nuage, héraut des tempêtes passées. Et à venir. |
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Cdt. Anudar
Respect diplomatique : 374 19/10/1021 ETU 17:01 |
Score : 4
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"La science est pour nous un moyen plutôt qu'une fin, avertit le Basileus. En tenant compte de cette réserve, ainsi que de notre préoccupation permanente à éviter l'hybris, vous devriez en effet trouver en nous des partenaires appréciés."
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Cdte. Nyalnamar Veritas
Respect diplomatique : 129 19/10/1021 ETU 20:12 |
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Score : 7
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Malgré l'aspect sibyllin de leur culture et leur propension quasi-sectaire à mêler mysticisme et interprétations techniques du monde les entourant, les Treizes Labyrinthes et leurs ressortissants avaient clairement quelque-chose pour le protocole. Ils étaient à l'aise dans les procédures. Les administrations. Les commités et – donc – les ambassades. S'ils n'étaient pas exactement en mesure de se rendre sur la capitale galactique, dont l'espace physique leur était totalement inaccessible pour des raisons sur lesquelles il est inutile de revenir, ils avaient entrepris de coloniser son espace numérique. L'intranet de l'Assemblée, accessible via les mêmes technologies de communication PRL qui permettaient à n'importe qui à travers Souvenir de s'y rendre via hologramme pour échanger avec les leaders de l'espace entier, permettait à un ingénieur informaticien suffisamment déterminé d'y apporter quelques modifications de base. Rien de structurel. Ainsi, une véritable "matrice" avait été mise en place par ceux des Labyrinthes. Un espace numérique, que l'on pouvait parcourir virtuellement. Ce dernier servait plus ou moins à remplacer les fonctions que ne pouvaient occuper physiquement les envoyés de la Première Oratrice. Il y avait donc une ambassade Labyrinthique, mais elle n'était accessible que par ordinateur ou "tout autre procédé spirituel". Ce qui n'empêcha pas son personnel d'informer celui de l'ambassade elladique d'une très prochaine allocution de la Nyalnamar Veritas leur étant destinée. Après quoi, et à l'heure prévue, la dite allocution fut prononcée et diffusée sur les canaux dédiés. Dans un ersatz de cérémonie officielle, ou peut-être de conférence de presse, la femme en blanc s'exprima publiquement, bien que ne s'adressant en fait qu'au basileus. "Nous prenons acte de cette déclaration d'intention. Selon les circonstances nous envisageront peut-être de transmettre une quantité limitée de visas universitaires à votre gouvernement, en attendant de statuer sur la création d'éventuels visas spécifiques. Si nous comprenons que votre demande n'a rien de contraignante – vous le dites vous-même, il ne s'agit pas de vous imposer mais bien de faire appel à la bonne volonté des différents peuples de la galaxie – les Labyrinthes considèrent leur souveraineté nationale, territoriale et frontalière comme primordiale. Vos explorateurs devront respecter l'ensemble des règles que nous appliquons à l'ensemble des étrangers ou ils pourraient être détenus jusqu'à rapatriement. Je suis tenue d'être très claire à ce sujet : prévenir notre gouvernement que vos ressortissants pourraient se trouver en orbite de nos mondes n'est pas suffisant pour que ceux-là ne soient pas considérés comme en infraction de nos règles. Ce pourquoi je vous préviens à mon tour et vous demande humblement de vous montrer attentifs à ces dernières. Pour en revenir aux ruines, il va de soi que ces questions seront traitées plus en avant si nous tombons effectivement sur des structures ou reliques semblant appartenir à la culture de vos précurseurs. L'exemple que vous avez donné contient des ressemblances troublantes avec certains des monuments des lunes de Sappho, et certains des labyrinthes sont conçus comme des références à la mythique Knossos, de la toute aussi mythique Terre. En fait il semblerait que nos deux cultures aient de nombreuses choses en commun. Ce qui n'aura rien de surprenant pour qui croit à la théorie selon laquelle l'espèce humaine aurait pour origine ce monde lointain. Des reliquats culturels similaires pourraient ainsi se retrouver chez de nombreux peuples ayant pour seul point commun leur appartenance à la race humaine. Le votre semble le digne héritier des explorateurs hellènes. Ce n'est pas l'héritage que nous revendiquons, mais il y a assez de leur sang en nous pour que la question mérité, un jour ou l'autre, à un niveau ou un autre, d'être traitée." Et, souriant d'une excitation qui contrastait avec sa froideur protocolaire : "Le sujet a de quoi vous donner un certain vertige historique, non ? Et... Quant au Cœur de Serpent..." Elle fronça les sourcils. Doucement. Ne souriait plus. Comme si le mot lui évoquait une vague idée, peut-être désagréable. Elle porta une main à sa bouche, secoua la tête. "Nous prenons très au sérieux votre offre et envisageront de vous tenir au courant, au cas d'une découverte s'y apparentant. Ce sera tout, merci de votre attention." |
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Cdt. Anudar
Respect diplomatique : 374 19/10/1021 ETU 20:44 |
Score : 6
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L'ovale de la Table du gouvernement était l'un des quelques artefacts sauvegardés depuis les jours de la fuite d'Arkhéia Théra. Autour de sa courbe, se tenaient les responsables du gouvernement : le Basileus Anudar en occupait l'un des pôles étroits, et à ses côtés se tenaient Vaara Idasorê - Mésiarkhe aux Affaires Diplomatiques - mais aussi les deux Polémarkhoï, Tekhor Alcinias de la Phalange Hydrane et Ners Hypsolaos des Forces Spatiales Elladiques, et les deux ximmaques, la statisticienne Mérénê Okhrana et le juriste Lyor Arthénos. En face du Basileus, l'intervention de Nyalnamar Veritas captivait l'attention des six. "Λυόρ, φίλε μου, murmura le Basileus quand l'enregistrement eut pris fin. Οι συνθήκες που έθεσε ο πρώτος ανταποκριτής Veritas μου φαίνονται σεβαστές. Βασίζομαι σε εσάς να έρθετε σε επαφή μαζί της και να μάθετε ποιους νόμους πρέπει να ακολουθούν οι εξερευνητές μας για να μην αποβληθούν από τον χώρο που κυβερνά." _Θα το κάνω, Ανυδαρ, approuva le Mésiarkhe de l'Ephôrat. _Αυτό το άτομο φαίνεται να γνωρίζει πολλά για την Ελλάδα. Θα δημιουργήσω μια ιδιωτική γραμμή επαφής μαζί της, όπως φαίνεται να με καλεί, προκειμένου να επικεντρωθώ στο ζήτημα του Cor Serpentis." Puis le Basileus frappe dans ses mains, trois fois. "Αρχίζει η δουλειά ! s'exclame-t-il en une inhabituelle démonstration.
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Cdt. Anudar
Respect diplomatique : 374 19/10/1021 ETU 20:54 |
Score : 6
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Quelques instants plus tard, Lyor Arthénos relève le nez de son dispositif de communication et déclare : "Ο χώρος που ελέγχεται από το πρώτο ηχείο δεν φαίνεται να είναι προσβάσιμος !" La déception se manifeste sur le visage d'Anudar. Le but, qui semblait s'être enfin rapproché, donnait l'impression de s'éloigner à nouveau : il y avait quelqu'un dans Souvenir qui possédait peut-être quelques réponses - mais cette personne était pour l'heure inaccessible. "Πρέπει λοιπόν να περιμένουμε, dit-il de sa voix douce.
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Cdte. Nyalnamar Veritas
Respect diplomatique : 129 03/01/1022 ETU 17:59 |
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Score : 1
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La Nyalnamar Veritas émergea, bien des cycles après sa dernière allocution destinée aux citoyens de l'Ellada. Là encore elle avait été précédée par une brève annonce du personnel de l'Ambassade des Treize Labyrinthes, qui avait quitté le monde numérique au profit du matériel, s'incarnant en une petite structure officielle co-existant avec les autres locaux fournis par la capitale galactique, mais ne servant en fait que de cellule locale d'une titanesque administration installée en banlieue, dans un grand quartier de la mégalopole qui avait été racheté, vidé de ses habitants, rasés depuis l'orbite avant d'être reconstruit selon des plans labyrinthes dont les plus mauvaises langues disaient qu'ils servaient un quelconque but magique et les moins cyniques, à présenter dignement les aspects les plus difficilement descriptibles de leur culture. Comme à son habitude, la Première Oratrice portait un long manteau blanc, ouvert sur un uniforme noir, quasi-moulant, orné au niveau de la poitrine par un imposant crâne blanc, presque souriant. Des petits octaèdres réguliers, noirs et blancs, orbitaient doucement autour d'elle. Elle inclina la tête en avant. "Basileus, mes respects." Elle se redressa, souriant d'un air heureux. Aussi inhabituel que l'expression semblait être, sur son visage habituellement froid, elle exprimait une joie simple, qui n'était ni animée par un plan particulier, ni par une idée sous-jacente. "Cela fait désormais bien des cycles que j'avais répondu à votre message, cette petite bouteille à la mer invitant une galaxie alors fermée à vous ouvrir ses portes. J'eusse aimé, vraiment, vous recontacter plus tôt. Bien plus tôt. Peut-être que vous avez suivi, au moins de loin, la fresque dramatique composant l'Histoire du secteur 2. Nos guerres, nos souffrances, la destruction de dizaines et dizaines de mondes par des ennemis fanatiques. L'exploitation brutale de milliards d'âmes. Le génocide, pur et simple, de nombreux peuples par quelques-uns. Et ces éternelles guerres de continuation, émergeant lorsque le vide créé par la mort d'un seigneur de la guerre en appelait trois autres. Vraiment, mes chevaliers et mes futuristes ont été ravis : ils ont vécu assez de guerres pour cent vies. Mais maintenant, je le crois, la situation s'est améliorée. Les monstres ont été chassés. Les criminels jugés. Tout ce que le secteur compte de constructif s'est allié pour barrer la route aux anti-peuples. Et, par conséquent, n'étant plus obligée de m'affairer à obtenir la paix, je peux enfin en jouir. Ainsi : vous et les vôtres êtes les bienvenues sur les mondes des Labyrinthes. Nous avons mis à jour de nombreuses ruines et structures semblant attester d'une certaine proximité culturelle avec les vôtres, bien qu'à mon sens vous trouverez peut-être la culture Labyrinthique proprement alien. Du reste, je pense qu'il est temps, enfin, que nous nous entretenions à propos du Cor Serpentis. Le mot ne nous est pas étranger, et cette familiarité me surprend autant qu'elle m'inquiète. Si vous avez, depuis ce premier message, découvert de nouvelles informations nous serions très intéressés de les entendre. Sans quoi, nous aimerions au moins envisage avec vous la possibilité d'une union de nos forces et de nos moyens archéologiques." Elle pencha doucement la tête sur le côté puis se passa le majeur et l'index sur les lèvres et le front, avant d'incliner légèrement la tête en avant. "Ce sera tout. Merci de votre attention." |
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Cdt. Anudar
Respect diplomatique : 374 03/01/1022 ETU 18:27 |
Score : 2
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Les quartiers généraux de l'Ecouménê, sur la nouvelle Théra, étaient en effervescence. Le Basileus lui-même avait une part grandissante de son attention captivée par les nouvelles venues d'Entropie, la Galaxie 17, où était déjà présente une avant-garde elladique. Les opérations sur place étaient coûteuses et pourtant sans prix - et l'Ellada pouvait y compter sur l'aide précieuse de la Matriarche Cocotte, dont les équipes étaient arrivées en premier. La plupart de ces nouvelles étaient au mieux énigmatiques, au pire inquiétantes. Un temps viendrait où le Basileus prendrait la parole auprès de l'Assemblée Galactique pour mieux synthétiser les observations des explorateurs et faire l'annonce des intentions de l'Ellada. Le débat, fondé encore sur des données parcellaires, promettait de diviser jusqu'au sommet de la Table - et si le Basileus avait sa propre lecture des informations reçues d'Entropie ainsi que sa préférence personnelle quant aux suites à donner, le moment n'était pas venu pour lui de faire valoir sa voix. Tout indiquait que deux chemins, peut-être pas tout à fait incompatibles, s'ouvriraient bientôt devant l'Ellada et contribueraient à façonner son futur. Ce fut en ces temps incertains qu'il reçut le message d'amitié signé par la Nyalnamar Veritas. En prendre connaissance parvint à détourner une part de son attention vers la quête que l'Ecouménê avait amorcée en Entropie. "Cor Serpentis, murmura-t-il. L'énigme était facile à mettre en évidence : tout Commandant était en mesure de renommer les mondes sous son contrôle... mais certains de ces noms étaient refusés par l'administration du gouvernement galactique. La cause apparente n'en était jamais claire - bug des ordinateurs gouvernementaux, mise à jour de la base de donnée refusée par une obscure commission ou même dossier "égaré" par la bureaucratie - mais dans tous les cas, l'indisponibilité d'un nom impliquait l'existence ailleurs dans l'univers d'une planète ainsi nommée dans un passé reculé. Un peu comme si, au fil des Apocalypses, pour une raison ou pour une autre une liste à jour des noms de planètes ne cessait d'être transmise là où la mémoire humaine et ses autres créations se dissipaient peu à peu. Quelle qu'en soit la raison, il n'en était pas moins que chacun pouvait le vérifier : il existait quelque part un monde nommé Cor Serpentis, et c'était sans nul doute celui auquel les traditions de l'Ellada faisaient référence. Tout ceci, le Basileus le rumina en réfléchissant à la réponse qu'il convenait d'apporter à la Nyalnamar Veritas - et sa décision prise, il enregistra ses propos comme suit : "Salutations, amie ! Par ma voix, c'est l'Ecouménê elladique tout entier qui vous remercie pour votre offre de coopération. Nous sommes heureux de savoir que la paix vous est revenue ainsi qu'il se doit. Nous disposons déjà d'une certaine capacité d'exploration des Galaxies désertées suite à une Apocalypse, mais bien entendu toute aide réciproque sera la bienvenue... Découvrir Cor Serpentis constituerait pour moi un véritable aboutissement - sans parler de l'élucidation de ses mystères. Nous escomptions disperser assez de sondes d'exploration dans tout l'Univers pour finir par détecter le système où se trouve ce monde énigmatique puis y établir une colonie elladique au moins temporaire afin d'en percer les secrets. La tâche promet d'être lente et votre participation serait fort utile. Désirez-vous une forme de partage des tâches ? Disposez-vous d'une méthode fiable de déplacement intergalactique ? Nous pouvons vous assurer la disponibilité d'une base de départ dans n'importe quelle galaxie post-apocalyptique dès lors que vous seriez en mesure d'y déplacer au moins une sonde d'exploration..." Le Basileus s'interrompt, puis ajoute : "Nous sommes curieux par ailleurs de pouvoir comparer vos découvertes archéologiques avec ce que nous savons de notre propre culture antique. Avez-vous une idée de protocole à mettre en oeuvre ? Je vous remercie quoi qu'il en soit encore pour votre aide, par avance. Je ne doute pas que ce que nous découvrirons sera utile pour vous comme pour nous... et peut-être même pour la Galaxie toute entière..."
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Cdte. Nyalnamar Veritas
Respect diplomatique : 129 04/01/1022 ETU 22:08 |
Score : 1
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"Et par ma voix les Labyrinthes en tant que peuple et que nation qui vous répondent, si heureux d'enfin prendre part à l'Histoire. Pour l'heure nos sondes sont en route. Il leur faudra encore deux cycles pleins de trajet. Nous avions négligé de les disperser, faute de temps et, pour être parfaitement honnête, de motivation politique. Il y en a une par galaxie, dont le seul but sera de réceptionner les avants-postes que vous pourrez nous fournir dans le but d'y invoquer nos tulpas, explorateurs de poche, archéologues lointains. Peut-être qu'il ne sera pas utile de nous partager la tâche de l'exploration, sauf si le défi technique est irréalisable par vos moyens seuls, auquel cas nous vous apporterons toute l'aide nécessaire. Dans le cas contraire, au moins pourrons-nous apporter notre assistance pour l'étude de la planète même, quand elle sera trouvée. Maintenant et pour être là encore parfaitement honnête, nous cherchons aussi les mondes mères de nos civilisations sœurs et ancêtres. Kaiserde, Pandemonium. D'autres planètes dont les positions sont tout ce qu'il nous reste." Elle se gratta le côté du visage et lança un regard hors du champ de l'holo-projecteur, le temps d'attraper une petite tablette dont elle parcourut l'écran des yeux. "Mes équipes proposent de créer une taverne dédiée à l'échange académique et archéologique. Mais personnellement je pense qu'une oeuvre de ce type gagnerait à être publique et gérée depuis la capitale galactique. Enfin il me semble évident que la direction de la recherche devra revenir aux membres de votre peuple. Les Labyrinthes espèrent accumuler du savoir et obtenir des connaissances plus précise sur leur passé, mais nos racines sont nombreuses. Et si le second Labyrinthe porte le nom d'un de vos antiques rois, si la figure du Minotaure est chez nous révérée, si chacune de nos colonies tire son nom de penseurs, philosophes, auteurs, divins divers d'une culture se rapprochant de l'ellada, conformément aux visions prophétiques de nos prêtes-mages, je crois que vous êtes bien plus concernés par ce passé commun que nous autres. Nos racines sont dans les enseignements du Roi, et la pureté raciale et idéologique du Dominium de Kaiserde. A cette heure, les raisons poussant nos architectes, nos théologues et nos penseurs à s'en référer à la culture elladique, les raisons expliquant pourquoi nos rêves sont peuplées de colonnades et de républiques, nous semblent mystérieuses au mieux. Les ruines des lunes de Sappho, ces knossos relatives, composent un faisceau d'indice plus qu'une preuve, nous poussant à considérer la possibilité d'une origine commune plus qu'à la décréter indéniable. En bref si nous apprécions de pouvoir vous assister et conditionnons notre aide à un droit de regard et un avis consultatif, il a déjà été décidé que dans cette démarche, toute décision devait vous revenir." |
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Cdt. Anudar
Respect diplomatique : 374 05/01/1022 ETU 17:48 |
Score : 1
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En l'absence du Basileus parti à la capitale galactique pour participer à la grande réception organisée par le Prince Jalai, c'est à Mérénê Okhrana - Mésiarche aux Affaires extérieures - que revint l'honneur de répondre à la Nyalnamar Veritas : "Respectée Oratrice, toutes mes salutations. Nous partageons votre opinion, nos recherches communes sur les mondes des galaxies désertées ont pour vocation à être publiques - mais peut-être que l'élucidation des liens entre nos peuples mériterait d'être faite en des lieux plus appropriés que les salons de notre Ambassade. Notre connaissance du passé de notre propre peuple est au mieux fragmentaire. Pour des raisons peu claires, nous disposons d'archives assez fiables concernant son lointain passé pré-spatial, mais les enregistrements sont perdus au profit d'une tradition orale peut-être en partie mythologique. A la vérité, les témoignages cessent d'être fiables à partir de l'épisode connu sous le nom de "saut de l'Evzone" qui semble s'être produit lors d'un conflit à l'échelle de la Vieille Terre. Ils recommencent à l'être au moment de la fondation de l'Ellada Ultime par Enôsos, et ce alors que notre peuple était déjà sur Arkhêia Théra depuis des milliers d'années. Dans l'intervalle, notre peuple et ses cousins ont connu des migrations inconnues - dont l'une au moins a transité par Cor Serpentis ; le nôtre a renoncé à une religion monothéiste proche de celle professée par le pape Denior pour en revenir à une tradition plus ancienne, déjà connue à l'époque des palais crétois et mycéniens. N'étant pas biomathématicienne, je ne saurais expliquer l'origine des rêves d'ambiance elladique auxquels vous faites allusion, mais je suppose qu'ils doivent être liés à votre mémoire génétique. Il est certain que des peuples elladiques sans nombre ont sillonné l'espace de cet Univers et si leurs descendants ont pu au fil des millénaires perdre le souvenir de leur culture, le fait est qu'ils partagent le même héritage que nous. A ce titre, nous ne saurions prétendre à un quelconque rôle directeur : notre Ellada est l'Ultime et ses lois s'imposent à travers l'espace et le temps, mais elles sont toujours validées au préalable par le consensus."
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