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Un drapeau. Rouge comme le sang.

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Cdte. Alisa Dragunova
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11/07/1014 ETU 15:16
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Utopie. Secteur III. Système 5. Point de coordonnées 5.
Nouvelle-Libria.
(http://grooveshark.com/#!/s/Tatarigami/3L4oWB?src=5)
La planète était sur le pied de guerre. Du moins elle devait l’être. Une estimation de ses défenses avait été faite par l’Armée Rouge depuis sa dernière occupation, qui ne datait que de quelques cycles. Assez de bunkers, assez de troupes entraînées et de civils remontés à bloc pour assurer une résistance acharnée contre un ennemi trop sûr de lui. Il en allait de l’honneur librian. Il en allait de leur survie face à ces sales Rouges qui, s’ils revenaient, allaient sans doute décider de les cuisiner façon Currywurst. Ils avaient été repoussés trop de fois et devaient en être frustrés. Et l’on jetait des regards inquiets vers le ciel, surveillé la nuit et le jour par les radars…
Ils n’étaient pas loin.
                                                                                                                      ⁂
11-Ⅶ-1014 E.T.U. ; 13:56:00 H.U.
« Molot à Kolkhoznytsya, Molot à Kolkhoznytsya, répondez Kolkhoznytsya. »
L’infini qui bruisse…
« Molot ici l’escadron Kolkhoznytsya, paré et prêt à partir. »
Des signaux dans l’espace…
« Molot à Kolkhoznytsya, les consignes ont changé. Finie la retenue, visez le centre ; je répète, finie la retenue, visez le centre.
— Bien compris Molot. Demande autorisation de partir. »
Le silence… puis le couperet.
« Molot à Kolkhoznytsya.
Kolkhoznytsya écoute, Kamarade.
— FONCEZ ‼ »
                                                                                                                      ⁂
Toutes les alarmes hurlent et les canons antiaériens crachent tout ce qu’ils ont dans le ventre. Le ciel est zébré d’étoiles filantes qui grandissent, grossissent, foncent droit devant comme une nuée de sauterelles. Ils sont dans l’atmosphère. Ils arrivent ! Tout le monde s’arme. On n’est pas pris au dépourvu cette fois, on les repoussera comme la dernière fois ou on mourra en Librian ! La nuée de métal fonce toujours toujours. De plus en plus près, de plus en plus près…
BOUM !
Partout il y a une grappe de capsules et de gros conteneurs qui atterrissent en plein sur la chaussée, largués par les vaisseaux qui ont brusquement redressé. Quatre hommes engoncés dans d’énormes armures métalliques sortent pour chaque capsules. Ils sont rouges et portent, sur l’épaule gauche en noir, le bras contracté surmonté de l’étoile. Certains ont une étoile dorée sur l’autre épaule. Ils sont armés, lourdement armés, et ils sont d’emblée accueillis par un feu nourri. Ils font les manœuvres, se mettent à l’abri du mieux qu’ils peuvent, prient pour que les balles ne traversent pas leur protection blindée. Des chars sortent des conteneurs et se ruent vers les positions retranchées dans les rues de la capitale. Quand ils passent sans être aussitôt détruits par les défenseurs écumants, ils broient le sol sous leurs chenilles. Et ils déchaînent le feu devant eux.
Cette fois, ils n’hésitent pas à tirer partout où ils peuvent.
Les défenseurs se replient vers des positions plus sûres, d’où il sera bien plus difficile de les déloger. Ils ont une vue imprenable, des mitrailleuses pour les arroser s’ils osent se déployer, des milices civiles qui tirent depuis les fenêtres. Des snipers, qui concurrencent les « Fantômes » Rouges — ces satanés tireurs d’élite ! Leur camouflage ne passera pas leurs lunettes de détection et leur instinct de survie ; on leur livrera bataille jusqu’au bout, et Libria über Alles ! Les combats de rue sont acharnés. Les attaquants commencent à plier le genou ; ça fait des heures qu’ils sont arrosés sous un feu nourri… mais ils sont absolument partout et foncent vers des dizaines d’objectifs stratégiques. Protégez le spatioport, vite ! Combien de capsules et de conteneurs ont été largués, par Dieu ! D’autres boîtes de métal sont larguées…
Et c’est le cauchemar qui en sort.
Des monstres de fer. Ils font deux hommes de haut. Ils ont une gueule pleine de dents d’acier acérées, un corps élancé et massif à la fois. Ils ont un mitrailleur au bras droit, un bouclier du bras gauche. Ils sont blindés. Ils sont féroces et sèment aussitôt la mort sur le champ de bataille… sans aucun contrôle humain. Ils sont le « cadeau » des Angelis pour leurs alliés les Rouges, le témoignage de l’excellence de ces femmes pacifiques dans l’art de la création destructrice. Des hordes de ces bêtes sauvages sont lâchées à travers la ville ; qu’à cela ne tienne, on les fera EXPLOSER ! TENEZ LA LIGNE, BON SANG !
La ligne tient bon. Les voyez-vous les grêles de balles, les explosions assourdissantes, les rues éventrées ? Les voyez-vous les feux, les troupes larguées qui sortent lutter ? Les voyez-vous les fumées noires, les constructions mutilées, et ces gens qui s’effondrent ? Les explosions, les cris, les tirs ? Ils se battent, ils s’acharnent ; le rouleau compresseur Communiste broiera ses ennemis, l’Aigle Librian se battra jusqu’au bout. Ils s’opposent quand, sur le champ de guerre, ils sont semblables. Tous n’aspirent qu’à une chose. Dans cet élan de mort tous sont animés par la même pulsion. Vivre. Je veux vivre.
                                                                                                                      ⁂
« Siège éjectable opérationnel. Je verrouille les coordonnées de la cible. »
L’éclair fonce tout droit depuis l’espace. C’est lui lui a gagné à la courte paille pour savoir à qui reviendrait l’honneur qui allait être le sien. Il est en relation avec le Vaisseau-Amiral Molot.
« J’ai pénétré l’atmosphère.
— Arrosage D.C.A. ?
— Pas sur moi Kamarade.
— FONCE !
— Je fais que ça Kamarade, DAAAAK ! »
Il perce les nuages. Il descend en oblique ; son angle est parfait. Vu d’en bas ça va être grandiose. Il laisse une grande traînée derrière lui ; c’est une étoile filante — à une vitesse inimaginable —, c’est une comète. Penser à être largué avant… le cockpit est une capsule. Oh, ouais, grandiose… il fonce, il va de plus en plus vite, il file et fend les airs en deux. Plus vite, plus vite ! Il approche de sa cible, il l’a en visuel. La pression du pilote est insoutenable, ses oreilles ont fait « plop ». Il est assez près ; il s’éjecte du vaisseau dans sa capsule-cockpit. Le kamikaze, lui, continue de filer tout droit sur sa cible, sans pilote. Ses semblables s’abattent sur la ville, sur les centres de la planète. Ils ont largué les troupes et les véhicules qu’ils contenaient, les pilotes se sont extraits ; ils doivent maintenant accomplir leur dernière tâche. Et cela fait comme une pluie orangée dans un ciel de feu. Mais le kamikaze se rapproche toujours plus…
5… ! 4… ! 3… ! 2… ! 1… !
                                                                                                                      
Les explosions se sont tues. Il règne un silence de mort. De temps en temps on entend des coups de feu, souvent l’unique tir d’un Kommissar qui achève les trop-blessés et les trop-pleins-d’ardeurs. L’air est saturé de gris. La poussière retombe en faisant un épais, un lourd brouillard sur la ville ; on n’y voit pas à dix mètres. Au sol elle fait de petits volutes à cause du vent qui la soulève, virevoltant paresseusement au gré des courants, et terminant sur les gravats où elle s’amasse. Le ciel, à la ligne d’horizon, est noir et orange. Noir de fumée, orange de feu. Des gens hagards marchent entre les décombres, toussent et suffoquent en maudissant l’air vicié qui pue le souffre, le métal fondu, le plastique brûlé et le sang. Des groupes d’armures énormes vont et viennent de temps à autre, leurs scaphandres masquant leurs yeux scrutateurs. Parfois un camion passe dans les rues éventrées, un camion à hauts-parleurs qui dit d’une voix métallique qu’il ne faut pas s’inquiéter, qu’ils sont ici dans le cadre d’une opération armée pacifique et que l’Armée Rouge est la plus forte. Le centre du pouvoir de la République Autoritaire, frappé en plein cœur par un kamikaze qui fonçait droit dessus.
Sur ses décombres, un drapeau. Rouge comme le sang.

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