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What's left

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Cdte. Harley Quinn
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02/02/1019 ETU 15:56
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C'est dans une petite maison normale dans une banlieue elle aussi normale et tranquille qu'elle lui avait donnée rendez-vous. Un endroit perturbant, compte-tenu de la teneur de la propriétaire et encore plus perturbant sachant qu'elle y vivait. La maison était située à l'avant d'un modeste terrain avec simplement une haie faite d'une glycine blanche ancienne entièrement en fleur. A l'arrière, le jardin, lui aussi en fleur respirait la tranquilité. Jardin que l'auteur ne décrira pas pour l'instant par pure flemme. La maison était elle aussi classique, relativement petite en surface mais haute de deux étages.
Ruby et Harley occupent principalement le deuxième, la chambre à coucher et la salle de bain en particulier. Au premier étage se trouve un salon large et ouvert, ainsi que le bureau de commandes d'Harley. Un bureau où la poussière s'entasse, devant le manque d'investissement de sa proriétaire. Enfin, au rez-de-chaussé se trouve la cuisine et une salle à manger avec un accès à la cave où toutes les machines sont entassées.
Le salon était meublé simplement et le sol était un large tapis moelleux. Un canapé, deux fauteuils de chaque côtés du canapé, avec une table basse entre les sièges et une télévision. De l'autre côté de la pièce se trouvait un aquarium plutôt large à coté d'un arbre à chat. Le chat d'Harley avait sa propre télévision à regarder à longueur de journée et heureusement pour les poissons y résidant il n'avait aucun moyen d'y accéder.
Rubey et Harley étaient toutes les deux allongées dans le canapé, l'une sur l'autre, en train de s'embrasser et de s'échanger des carresses et mots doux. Faisant tout en leurs pouvoir pour rendre ce temps d'attente agréable au possible. Harley n'avait prévenue sa compagne qu'au dernier moment de ses intentions et était restée vague et floue, incertaine elle aussi de ce qu'il allait résulter de cette entrevue ou des intentions de son invitée. Leurs dernière rencontre n'avait été que moyennement cordiale. La jeune femme décida de lancer une musique sur la chaîne hi-fi avant de reprendre son occupation première : Sa Ruby. Après tout il n'y avait pas à s'inquiéter tant qu'elle était avec sa bien-aimée rien d'autre ne lui importait. Elles verront bien toutes les deux ce qu'il se passera.
Cdt. Olorìn...
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05/02/1019 ETU 15:14
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Des lumières. Partout. Des lumières mouillées, certes, mais des lumières tout de même.
Tandis que la navette de transport envoyée par Harley traversait l’immense pont reliant le centre-ville à la banlieue se trouvant en périphérie de la métropole, Olorìn analysait le paysage à travers les vitres ruisselantes du véhicule. Le menton posé sur une main, elle regardait les gouttes d’eau se formant sur la surface vitrée, chargées de reflets mordorés par les lumières de la ville. Et elle se demandait comment elle en était arrivée là. Plus le temps  passait, moins elle comprenait ce qui se passait dans sa vie. Elle se demandait même si elle n’était pas bonne à jeter. Si la meilleure chose qui pouvait lui arriver ne serait pas de retourner en stase et laisser les galaxies courir à leurs pertes.
Pourquoi devrait-elle se sentir concernée, après tout ?
Tout ce pour quoi elle se battait, tout ce en quoi elle croyait avait été détruit, ou avait disparu. Jadis, elle croyait dur comme fer à un idéal. Elle s’était battu pour lui. Mais elle se rendait compte à présent qu’elle s’était surtout battu pour rien. Et mal.
Elle avait laissé rentré dans sa vie les yeux d’Ekko. Elle avait cru également qu’elle pourrait passer un moment avec lui. Enterrer ses idées noires émergentes dans la chaleur de ses bras. Mais le Joker s’était mis entre eux. Et elle l’avait laissé faire. Elle était morte comme une conne. Et c’était entièrement de sa faute.
En cela, Harley avait raison.
Et merde, même Ruby avait raison.
Ruby… Son double atteint de folie persistante. Son double maléfique. Son double dégénéré… Mais qui lui avait semblé presque équilibré lors de leur dernière rencontre. Son discours lui avait presque semblé cohérent. Non, inutile de se mentir : il était cohérent. Et cela ne collait pas avec l’idée qu’elle avait de cette autre elle-même.
Après tout, si elle avait pris soin une première fois de l’enfermer au plus profond de son esprit, de son être, c’est bien parce qu’elle était dangereuse. Elle l’avait maintes fois prouvé autrefois. Et elle l’avait également prouvé lorsqu’elle avait réussi à s’enfuir, libérée par cet autre esprit déglingué qu’était le Joker. Elle avait tué Ekko. Et même si les circonstances de sa mort restaient nébuleuses pour la rouquine, elle était certaine de ce fait. Son amour était mort par la main de son alter-ego. Merde, elle avait même brûlé une galaxie entière, initié des génocides contre des commandants, aidée en cela par cet autre désaxé de Flavius. Les archives l’attestaient. La rouquine n’avait pas encore eu le temps de tout lire. Elle avait eu des cycles, disons, plutôt mouvementés jusque-là. Mais elle en avait lu bien assez pour se rendre compte qu’il y avait toujours quelque chose qui ne tournait pas rond, chez elle.
Et pourtant…
Et pourtant, lors de leur dernière, oui, son discours semblait lucide. Même si elles n’avaient pu discuter très longtemps, même si l’affrontement avait été écourté, même si l’ambiance était plutôt à la défiance qu’à la confession, la rouquine n’avait pas décelé cette lueur de folie qu’elle connaissait si bien au fond des prunelles mauves. De la peur pour la vie de sa compagne. De la colère. De la fureur même, ça oui. Mais pas de folie.
Et puis il y avait cet autre fait.
Elles s’étaient touchées.
En des circonstances normales, et pour des êtres normaux, ce fait serait anodin. Seulement voilà. Olorìn était sans doute beaucoup de choses, mais elle était loin d’être normale. Et s’agissant de Ruby, de Ruby particulièrement et non pas d’un autre alter-ego, un contact physique ne pouvait se passer de manière normale. La psyché de la rouquine, autrefois beaucoup plus forte et habituée à retenir prisonnière celle qui symbolisait sa folie, aurait du absorber le cheval fou pour le faire réintégrer l’écurie, fermant le box à double tour.
Mais lors de leurs dernier affrontement, il y avait eu contact. Olorìn avait même meurtri le visage de son double, s’acharnant avec violence avec force coups de poings. Et elles étaient restées deux entités distinctes. Perdue dans les brumes de sa fureur, la rouquine ne s’en était pas aperçu tout de suite.
Mais Ruby, si.
Et comment aurait-il pu en être autrement ? La chose qu’elle redoutait le plus au monde, être enfermée au sein de l’esprit d’Olorìn à cause d’un simple contact, venait de disparaître de la liste des possibles. Elle était libre. Libre de rester indépendante de sa génitrice. Une question restait tout de même en suspens. Pouvaient-elles encore fusionner si Ruby le souhaitait ou étaient-elle séparées à jamais ? En d’autres termes : Ruby avait-elle encore un lien avec Olorìn ?
La première chose à laquelle elle avait pensé était bien entendu qu’elle-même était responsable de ce changement de situation. Qu’elle n’était pas assez forte pour reprendre l’ascendant sur son alter-ego. C’était une idée ridicule, et elle le savait au plus profond de son être. Leurs deux âmes étaient liées, et faiblesse physique ou pas, il aurait au moins du y avoir une réaction.
Mais refusant toute possibilité que Ruby ait pu acquérir une certaine indépendance, elle avait mis à l’épreuve ses capacités. Et avait été obligée de constater qu’elle avait recouvré tous ses pouvoirs. Il lui semblait même que sa magie était plus puissante qu’avant.
Il y avait donc bien quelque chose qui avait changé, et ce changement se situait en Ruby. Et il fallait qu’elle sache ce que c’était.
C’est pourquoi, lorsqu’elle avait reçut l’invitation d’Harley, elle n’avait pas hésité très longtemps et s’était arrangée pour la voir le plus rapidement possible. Une explication s’imposait. Elle avait donc acheté un bouquet de magnifiques roses rouges. Puis, se disant que ce ne serait peut-être pas adapté, elle avait pris une bouteille de vin blanc moelleux, de sa réserve personnelle. Une de celles qu’elle chérissait le plus. Et au moment de partir, n’arrivant pas à se décider, elle avait fini par prendre les deux.
Et quand plus tard, sur la route, le taxi croisa une boutique de chocolats affinés, elle décida que ce pouvait également être une bonne idée.
Et ce n’est que maintenant qu’elle arrivait presque à destination que la rouquine réalisa que ce pouvait être un piège. Elle y réfléchit quelques instants puis finit par écarter cette idée. Elle n’y croyait pas vraiment. Et même si c’était le cas, elle avait largement assez confiance en ses pouvoirs pour savoir qu’elle pouvait se sortir de n’importe quel piège qu’Harley lui aurait tendu.
À moins…
À moins que le piège ne fut le fruit de Ruby. Et comme elle ne connaissait pas les capacités qui étaient les siennes, tout restait possible.
Tandis que toutes ces pensées se pressaient dans sa tête, tournaient et retournaient, se heurtant aux murs de son esprit, la navette continuait son voyage sous la pluie. Ils abandonnèrent bientôt les brumes humides recouvrant la ville pour s’arrêter devant une jolie maison, simple mais accueillante. La jeune femme régla la course, récupéra ses cadeaux sur la banquette arrière, hésita un instant devant le perron sous les fines gouttes froides, puis finit par se décider à monter les quelques marches la séparant de la porte. Elle leva une main, la rabaissa, ferma les yeux, prit une lente et profonde inspiration, puis se décida enfin à taper à la porte, prête à faire face à sa folie libérée.
Cdte. Harley Quinn
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11/02/1019 ETU 20:30
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Deux fleuves mauves. Voilà ce que voyait Harley dans les yeux de sa bien-aimée. Il n'y avait rien d'autre qui comptait de plus que ces deux yeux et le feu qui les animait. Et ce feu brûlait d'un amour intense et d'une terrible envie de la couvrir de baisers. Rien d'autre ne comptait... Rien d'autre...
...
Les deux jeunes femmes avaient bien trop patienté pour rester sans rien faire en attendant leur invitée. Elles avaient donc décidé de passer le temps d'une façon des plus exotiques et plaisantes pour l'une et l'autre. Ainsi les rideaux avaient étés tirés pour éviter quelques regards de voisins un peu trop curieux, de ce fait les deux jeunes femmes avaient pu s'adonner à quelques plaisirs partagés et mutuels.
...
C'est à ce moment qu'Olorìn décida d'arriver. A croire qu'elle le faisait exprès. Ainsi nos deux jeunes femmes étaient dans une position des plus compromettantes, l'une dans les bras de l'autre en train de déposer mille et un baisers sur les lèvres de l'autre et inversement. Harley fut la première à réagir au bruit contre la porte. Son ouïe plus développée lui avait permis d'entendre dans le calme apparent. Ou bien sa tendre et douce ne souhaitait pas l'entendre, c'était aussi fort probable. La jeune femme se força donc à interrompre leurs baiser électrique en parlant d'une voix douce et calme, pour ne pas briser le moment et le garder précieusement le plus longtemps que possible.
- Mmmmh. Je... Mmmh... Crois qu'on a sonné ma... Choupinette.
- Bin ça lui fera les pieds. Elle attendra dehors sous la pluie.
- Non mais... Mmmh... J'l'ai invitée quand même.
- Bin elle avait qu'à pas nous faire attendre.
La psychologue attrapa le visage de sa compagne entre ses mains et haussa très légèrement le ton.
- Je sais. Mais elle est là donc faut bien qu'on la fasse entrer. Allez promis quand on sera à nouveau toutes les deux seules j'me rattrape. Elle déposa un long et tendre baiser sur les lèvres de son amour. Mmmh... Dit moi. Est-ce que c'est ta main que je sens là ?
- Oh oui. Est-ce que ça t'dérange ? La jeune femme aux cheveux rouges répondit avec un grand sourire aux lèvres.
Elles échangèrent un nouveau baiser puis Harley se releva doucement et rompit à contrecœur leur étreinte. Tandis que l'ex-infirmière était occupée à récupérer ses affaires éparpillées sur le sol et s'habiller, la magicienne se contenta de s'asseoir et de l'admirer alors qu'elle était penchée en avant, lui offrant une vue des plus splendides.
- Tu ne t'habilles pas ?
Ruby prit un air innocent et claqua des doigts. L'instant d'après ses vêtements éparpillés sur le sol avaient disparu et avaient réintégrés leur place originale sur leur propriétaire. Tout en étant parfaitement agencés, pliés et repassés, bien évidemment. Elle eut pour réponse de la part d'Harley, un roulement des yeux et une mine amusée.
- Bon, allez. J'vais la chercher, tâche de pas faire de bêtises en mon absence ! C'est sur ces paroles qu'Harley se dirigea vers le rez-de-chaussé.
- Seulement si t'fais vite !
Malgré sa mine décontractée et visiblement tranquille, Ruby était nerveuse. Ou plutôt, un cocktail de sentiments. La colère, une certaine angoisse et la peur de perdre cette personne tant aimée. Après tout, il ne suffisait à l'autre que d'un claquement de doigts pour terminer cette idylle. Mais Harley n'était pas de cet avis et elle le respectait. C'est ainsi qu'elle décida de faire confiance à l'instinct de sa bien-aimée, même si ceci ne l'empêcherait pas de se concentrer pour garder un œil sur elle. Rien ne l'en empêcherait. Pas même une chatte toute mignonne qui profite de ses genoux bien confortables et de son manque d'attention pour s'y installer.
Harley descendit les marches et se dirigea vers la porte d'entrée où son invitée attendait. Elle avança la main vers la poignée et hésita au moment d'ouvrir. La jeune femme chassa ces doutes en secouant la tête et se décida à ouvrir cette satanée porte pour y découvrir une Olorìn au dos trempé d'avoir attendu trop longtemps sous la pluie et tenant dans ses bras une boîte de chocolat, un bouquet de roses et une bouteille de vin. La psychologue resta comme bloquée devant cette vision quelque peut inhabituelle de la rousse. Il fallu attendre que la magicienne ne décide de briser la glace pour qu'elle ne revienne à elle-même.
- Bonjour ?
- Ah ! Heu, oui ! Heu.. Excuse moi j'étais heu... Occupée ! On vas dire ça. Vas-y, entre, entre ! Tout ces cadeaux c'est pour moi ? Chouette j'adore ces chocolats ! Et ces roses sentent suuuupeeeer boooon ! J'suis sûre que si elles étaient pas mouillées elles sentiraient encore mieux.
Harley libéra les bras de son invitée qui ne garda que la bouteille entre ses mains avant de se retourner et de la précéder. Elle s'arrêta un instant pour lui adresser quelques mots.
Oh et... Fais pas gaffe au désordre hein ! J'ai pas eu l'temps de faire l'ménage. Ruby est très demandeuse en temps !
Puis, sans même demander son reste elle repris sa route et emmena sa convive vers le salon au premier étage où elles étaient toutes les deux très attendues.
Cdt. Olorìn...
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12/02/1019 ETU 18:48
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La rouquine ne releva pas l’allusion et commença à suivre son hôte.
Arrivée à deux pas du salon, elle s’arrêta, prit le temps de se demander si elle ne faisait pas la plus grosse connerie de ces derniers cycles, prit également une bonne inspiration et pénétra dans la pièce.
Les fleurs étaient posées sur la table basse en compagnie des chocolats, devant le canapé sur lequel était assise Ruby. Harley, quant à elle, peinait à tirer un des gros fauteuils moelleux afin de placer la table entre les deux sièges. Elle se releva un peu essoufflée, et fit un sourire à la rousse.
« Comme ça, ce sera plus sympa pour discuter. Et on pourra se voir. » Et la table fera un obstacle supplémentaire, pensa-t-elle. Mais elle se garda bien de faire profiter ses convives de ses pensées.
Olorìn fit un pas dans la pièce, la bouteille à la main. Elle sentait tout le poids du regard mauve posé sur elle. Mais fit mine de ne pas y prêter attention et se contenta de rendre son sourire à Harley. Un peu forcé, certes, mais aucun des sourires de cette soirée ne semblait destiné à être naturel. L’ambiance était lourde, et chacune des jeunes femmes présentes pouvait le ressentir. Mais chacune avait promis de rester courtoise. Promesse faite à soi-même ou à l’être aimé, mais promesse quand même. Et chacune avait l’intention de respecter ce serment.
La question était : allaient-elles réussir ?
« Bonsoir. »
La salutation d’Olorìn à Ruby resta sans réponse. La rouquine avala l’affront sans rien dire et enchaîna.
« C’est mignon chez vous. Bien agencé, confortable et chaleureux. Et puis le quartier me semble calme, vous ne devez pas être dérangées... »
Ruby laissa fuser un ricanement.
« T’sais, quand on a rien à dire, le mieux, c’est d’fermer sa gueule. »
Harley lui lança un regard lourd de reproches. Ruby leva les mains en signe d’excuses et reprit la parole sur une voix de fausset.
« Oh oui, alors. Et quand le soleil tape dans le jardin, on entend les zozios ; c’est à ra-vir. On se croirait dans Blanche-Neige... »
L’ex-infirmière et la rousse échangèrent un regard et ne commentèrent pas. D’un geste, Olorìn fut invitée à s’asseoir. Elle posa la bouteille sur la table, s’installa confortablement et croisa les jambes. La chatte d’Harley sauta des genoux de Ruby, s’étira par terre, vint se frotter contre les cuisses d’Olorìn, sauta sur ses jambes et après cet effort incommensurable, se lova sur ses genoux et ferma les yeux en ronronnant doucement. La main de la magicienne se perdit dans sa fourrure, tandis qu’un sourire naissait sur son visage.
Harley profita de la place laissée libre pour s’installer sur les genoux de Ruby qui l’accueillit avec plaisir. L’ex-infirmière était contente d’offrir un obstacle de plus entre les deux alter-ego, même si elle ne l’aurait jamais avoué. Elle plongea la main dans la chevelure rouge de son amour, et elles s’embrassèrent longuement tandis qu’Olorìn caressait l’animal.
Un instant de silence flotta dans la pièce. Le premier d’une longue série.
Ce fut Olorìn qui le brisa.
« Bien. Je vous remercie pour l’invitation, mais je suppose que vous ne m’avez pas conviée pour que je caresse votre minou, ni pour vous regarder vous embrasser. »
Elle laissa passer un instant et reprit.
« Même si j’ai conscience que les choses présentées ainsi peuvent paraître étrange à quiconque entendrait ça hors contexte.
Bref, la question est : pourquoi m’avoir demandé de venir ?
- Foutaises !! »
Harley leva les yeux au ciel et Olorìn retint une bouffée d’exaspération.
« La vraie question est : pourquoi es-tu venue, toi ?
- Choupinette…
- Nan, nan, attends Harl’. C’est pas d’la mauvaise foi, et j’veux pas foutre en l’air une quelconque discussion. Mais avant la trêve qu’on a passé pour ce putain d’poème en Assemblée, la dernière fois qu’on s’est vues, elle s’est prise pour Mohammed Ali et m’a confondue avec Ernie Terell. J’ai fini avec le visage en sang, une arcade sourcilière éclatée, qui avait triplée de volume, l’autre à moitié fermée, la lèvre…
- Je suis venue pour toi. »
La simplicité de la phrase et le ton doux de la déclaration stoppa net Ruby dans sa diatribe. Elle regarda la rousse avec des yeux ronds. Puis éclata de rire. Un rire sans joie.
« Pour moi ? Qu’est-ce que tu ve... »
Ruby sembla trouver une réponse au début de sa question. Son air jovial et provocateur disparut de ses traits, et son visage se durcit. Elle déplaça tendrement Harley sur le canapé, se leva, puis se planta devant la porte, un air de défi dans les yeux.
« T’es venue terminer l’travail, c’est ça ? Ben, j’te souhaite bien du courage parce que crois pas qu’j’vais m’laisser faire... »
La température était montée de quelques degrés dans la pièce et Harley commençait à craindre pour la suite de la rencontre. Et un peu pour ses meubles, aussi.
Olorìn baissa la tête, sa frange retombant devant les yeux. Un léger sourire naquit sur ses lèvres. Un soulagement. Non, cette rencontre n’était pas un piège. Elle en avait la certitude à présent.
« Pas la peine de sourire, j’suis plus forte que tu l'penses. J’ai appris deux ou trois trucs pendant que tu pionçais et c’est pas gagné po…
- Assieds-toi. »
La rousse avait relevé la tête et posait à présent sur son homologue un sourire chaleureux. Presque tendre.
« S’il te plaît. »
Elle accompagna sa demande d’un geste de la main en direction du canapé et continua de parler.
« Personne ne va mourir, ce soir. Ni toi, ni moi, ni Harley. Pas même le chat ou un poisson rouge. Je suis venue pour parler, et c’est ce que nous allons faire, comme des êtres civilisés que nous sommes. Nous avons conclu une trêve pour le poème, comme tu l’as dit. Et tout s’est bien passé. J’ai respecté mes engagements, tu as respecté les tiens. Nous pouvons faire la même chose ce soir. Nous ne sommes pas obligées de nous affronter. »
Ruby n’avait toujours pas bougé, mais elle était déstabilisée. Elle s’attendait à tout, mais pas à ça. La température redescendit. La rouquine fit un nouveau geste en direction du canapé.
« Je t’en prie. »
Après un court instant d’hésitation, son alter-ego retourna s’asseoir sur le canapé, et Harley sauta à nouveau sur ses genoux.
Olorìn prit une profonde inspiration et reprit la parole.
« Avant tout, je tiens à m’excuser…
- Woarf !!! Si je m’y attendais à celle-là !!
- Laisse-moi continuer, tu veux ? On a dit pas de provocations. Discussion calme et apaisée. D’accord ? »
Harley jeta un œil à sa compagne. Ruby la regarda, leva les yeux au ciel, hocha la tête, visiblement à contre-cœur, fit mine de tirer une fermeture sur sa bouche et signe à la rousse de continuer son discours.
Harley sourit et fit un câlin à la jeune femme.
« Merci.
Je disais donc que je tenais à m’excuser. Auprès de toi, bien sûr, mais aussi auprès de ton amie. Apparemment, beaucoup de choses ont changé depuis que je suis entrée dans le coma. Et il semble que je n’ai point pris la mesure de tout ce que cela impliquait. Tu sembles heureuse. Harley, aussi. Mais surtout, il semble que tu aies… Mûri. Je pense que c’est le mot juste. Je n’irai pas jusqu’à dire saine d’esprit, mais moins barrée, en tous cas, c’est une certitude. Même chose pour vous, Harley. Depuis que vous n’êtes plus avec le Joker, il est possible que vous ayez beaucoup changé.
Du moins, c’est comme ça que j’interprète ce que je puis voir actuellement.
- Mais ?…
- J’y viens. Mais seulement voilà. Pour vous, il s’est passé quelques galaxies durant lesquelles vous avez pu vous observer évoluer. Pour moi, je me suis « juste » endormie et réveillée. Presque un claquement de doigts. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer avec toi, Ruby. Il se peut que tu sois devenue meilleure, que tu sois une autre personne que celle que j’ai connu. Mais tout au fond de moi, je n’arrive pas à y croire.
- Alors, que veux-tu qu'je fasse ? Pourquoi es-tu venue ?
- Je ne sais pas. Pour avoir des réponses, je pense.
- Que veux-tu que j'te dise ? Que tu m’as jamais laissé ma chance ? Que tu m'considères comme dangereuse sans jamais avoir cherché à m'comprendre ? Cela t'ferait changer d’opinion sur moi ? Ou tu veux que j'te dise que oui, que j’ai changé. Que j'suis devenue quelqu’un de bon, de Gentil™ selon tes critères. Me croirais-tu seulement ? »
Ruby laissa sa question en suspend et chercha le regard de la Rousse. Celle-ci baissa la tête. Ruby eut un ricanement.
« Je peux te dire ce que je veux, tu continuerais à croire ce qui t’arrange. Parce que tu es comme ça. Ouverte d’esprit, mais méfiante et têtue lorsque tu as pris quelqu’un en grippe. Obtuse. Coincée. Manichéenne. Mé…
- Ça va, ma choupinette. Je crois qu’elle a compris le principe des adjectifs, et qu’elle a compris où tu voulais en venir. » Harley se leva. « Bon, il est peut-être temps de goûter à ce vin, nan ? » Elle se dirigea vers la porte, se retourna et s’adressa à ses hôtes. « Je peux vous laisser discuter tranquillement ? Vous n’allez pas vous écharper et tout faire flamber en mon absence ? »
Olorìn releva la tête et offrit un sourire à l’infirmière. Ruby acquiesça d’un signe de tête sans lâcher la rousse des yeux. Harley sortit.
« Tu es dure avec moi. Et injuste.
- Injuste ?!! Tu t’fous d’moi ??? T’arrêtes pas de m’juger, de considérer que je suis pas apte à vivre toute seule, que j’suis dangereuse…
- T’as brûlé une galaxie !!
- Elle s’est brûlé toute seule ! Par son inactivité. Par sa fainéantise. Par son irrespect envers sa propre vie. J’ai juste allumé une flamme. C’est tout. Pour les réveiller. T’as lu les archives, au moins ?
- En partie.
- Alors me juges pas tant que t’as pas toute l’histoire, compris ? J’te l’permets pas. Tu t’mets des œillères, tu t’mens à toi-même.
- Jamais.
- Arrête un peu, tu veux ? Pas à moi. Tu peux pas m’cacher ton âme. Autrefois, peut-être, mais c’est plus l’cas. Je sais c’que tu penses au fond de toi. »
La rouquine eut un sourire goguenard.
« Ben voyons. »
Ruby soupira, ferma les yeux un instant et d’une voix douce commença à énumérer.
« Tu brûles de colère. Un feu immense, ardent et inextinguible. Envers toi-même. Tu es totalement perdue. Tu t’cherches. Tu sais plus à qui t’raccrocher. Tu cherches désespérément un but à ton existence. »
Petit ricanement d’Olorìn. Même si son sourire avait disparu.
« Il t’a fallu longtemps pour deviner tout ça ? »
Sans ouvrir les yeux, Ruby répliqua.
« Très bien. Allons chercher plus profondément, alors.
Tu brûles aussi de désir. Pour deux personnes. Dans cette galaxie.
Ta tête n’arrive pas à se décider.
Ton corps, lui, désire autant l’une que l’autre. T’as un creux à l’estomac dès que t’entends leurs noms. Ce désir inassouvi te ronge.
Ton cœur a choisi l'une de ces deux personnes. Mais il est meurtri car il sait la chose impossible. »
La rouquine était livide.
« Arrête.
- Tu n’oses te rapprocher ni de l’une, ni de l’autre. Mais tu les désires passionnément. Ardemment. Mais tu f’ras rien pour concrétiser ce désir.
- Tais-toi, s’il te plaît.
- Tu as peur. Non, tu es terrorisée, en fait.
Peur de ne pas savoir quoi faire.
Peur d’être ridicule.
Peur d’être rejetée.
Peur d’être acceptée.
Peur de perdre à nouveau une personne aimée.
Peur d’être déchirée par le chagrin. Encore.
Mais t’es immortelle, ma vieille. C’est ton lot. Ton fardeau. Il va te falloir…
- Je t’en supplie. »
Des larmes perlaient aux paupières de la rousse et elle faisait un effort démesuré sur elle-même pour ne pas craquer.
Ruby rouvrit les yeux. Se tut un instant.
« Excuse-moi.
- C’est rien. »
Un instant de silence, le temps qu’Olorìn se reprenne. Ruby attendit patiemment.
« Comment tu fais ça ?
- J’en sais rien. J’le cherche pas. J’ai accès à ton âme quand j’veux, j’t’ai dit. Me demande pas pourquoi ni comment. J’ai pas de réponses, j’le fais c’est tout. »
Un long silence. Encore un. Ruby laissa la rouquine méditer sur ces nouvelles informations. Puis elle prit la parole. Son ton était doux. Elle avait décidé d’être plus clémente envers son alter-ego. Elle l’avait suffisamment malmenée.
« Qu’est-ce que tu cherches ?
- Je te l’ai dit. Des réponses.
- C'est vague. A quelles questions ?
- Un tas. Qu’est-ce qui a changé en toi ? Pourquoi ? De quelle manière ? Qu’es-tu devenue ? Pourquoi ne pouvons-nous plus fusionner ? Est-ce définitif ?
- Personne n’a jamais dit que nous ne le pouvions plus. »
Un silence encore.
« C’est à dire ?
- Auparavant, tu m’absorbais. Sans me demander mon avis. Et la dernière fois que tu l’as fait, tu m’as empêchée de sortir durant des siècles. Ça favorise pas l’empathie envers toi, crois-moi.
- Cela veut dire que nous le pouvons encore… Si tu le décides ?
- Je n’en sais rien.
- Peut-on essayer ?... »
Ruby éclata de rire.
« Ben, ma couillonne, il va se passer un long moment avant que j’accepte de tenter l’expérience, crois-moi !!
- Je comprends. Et… Pour le reste ?
- Quoi, le reste ? Tu veux des réponses ? Je te l’ai déjà dit, tu croiras rien que tu n’auras découvert par toi-même. Et de toute façon, j’suis pas sûre d’avoir les réponses à tes questions. J’suis pas sûre de comprendre moi-même ce qu’il s’est passé.
- Je vois. »
La rouquine se tut et un silence pesant s’installa entre les deux femmes, seulement troublé par les ronronnements du chat et la pompe de l’aquarium. Harley était arrivée quand Olorìn énumérait à Ruby les réponses qu’elle cherchait. Elle s’arrêta un moment dans le couloir, un tire-bouchon en main, écoutant le dialogue entre les deux femmes. Et l’espoir était né en elle. Peut-être serait-il possible de réconcilier ces deux-là, finalement.
Une fois qu’elle fut certaine que la conversation ne reprendrait pas, elle fit son entrée et déboucha la bouteille. Puis elle s’installa sur sa compagne et déposa un baiser sur sa joue. Ruby sourit.
« Vous parliez de quoi ?
- Du champ des possibles. De questions sans réponses. »
Olorìn regarda Ruby et les deux femmes se sourirent.
« D’ailleurs, Harley, j’en ai une pour vous. Vous m’avez dit il y a longtemps, du moins il me semble, que vous éprouviez de l’amour pour moi. Et vous en éprouvez pour Ruby, c’est une certitude. Pourquoi ? Qu’est-ce qui vous fait aimer Ruby ? Et j’aimerai bien une réponse complète. Dites-moi ce qui vous a amenée à lui accorder votre amour. Et votre confiance. »
Cdte. Harley Quinn
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13/02/1019 ETU 22:56
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- Que cherches-tu avec cette question ma grande ... ? Ne me dit pas que... Ah ! Heu... Non, oublie ! Heu... J'veux dire... Comment expliquer cela...
Harley prit un air pensif l'espace de quelques secondes puis décida de se lever, non sans déposer un baiser sur les lèvres de sa compagne. Elle se dirigea alors d'un pas lent vers la rousse. Au bout de quelques pas elle s'arrêta et fit volte-face pour se retrouver face à sa bien aimée.
Ce qui fait que je l'aimes... Je suis sûre qu'au fond de toi tu le sais déjà. Regarde, que ferais-je sans elle ? Qu'est-ce qu'il me resterais si elle n'était pas là ? Qui est-ce qu'il me resterait ? Qu'est-ce que je ferais sans elle ? Hein ? A ton avis ?
La jeune femme fit à nouveau volte-face pour cette fois-ci être face à la rouquine.
Tu le sais, n'est-ce pas ? Je suis comme toi. Il ne me reste rien, je n'ai plus rien en dehors de Ruby. J'ai passé toute ma vie à construire une idylle, ma petite famille. Et tu l'as détruite de sang froid.
Il lui fallu quelques secondes avant de pouvoir reprendre. La blessure était encore vive, il ne fallait pas être psychologue pour le deviner : ses mains tremblaient et son visage était fermé.
Mais je ne t'en veux pas. Ou plus pour être exacte. Parce que de ce désastre est née ma Ruby, mon nouveau soleil. Celle qui éclaire la nuit noire... Depuis tout ce temps que j'ai passée avec elle j'ai appris à te comprendre et te connaître. J'ai donc appris à te pardonner. J'ai également appris à arrêter de regarder en arrière et à avancer de l'avant.
La psychologue franchit les derniers pas qui la séparait d'Olorìn et s'assit à côté d'elle en même temps qu'elle parlait. Harley posa son regard sur la main de son invitée et posa les siennes dessus, ne dévissant pas son regard.
Il ne me restait donc qu'elle, et elle à été là. Pour moi. Si Ruby n'avait pas été présente je ne serais plus de ce monde depuis bien longtemps. Je vis donc pour elle comme elle, pour moi. Comme l'avait dit une personne que tu n'as pas connue mais que je respecte fortement. Le jour où Ruby cessera d'exister je cesserais moi aussi d'exister. Et il a raison. Certaines personnes ont abandonnées la quête du bonheur et ne font qu'exister pour le principe d'exister. Pourtant, exister c'est croire en quelque chose, on ne peut pas vivre pour vivre. Nous vivons avec une quête, celle de notre propre bonheur. Et mon bonheur je l'ai trouvé dans les personnes que je chérie. Cela veut dire aussi, que sans eux, je ne peux plus exister.
Ruby m'a donnée une nouvelle raison de vivre, une nouvelle existence. Je ne peux pas lui offrir autre chose que mon amour et ma confiance inconditionnelle. Ce serait refuser d'exister. C'est donc pour ça et pour tout le reste que je l'aime et que je lui fait confiance. Je lui dois tout.
Sur ces derniers mots Harley réprima tant bien que mal quelques larmes.
- D'accord, mais pourquoi elle ? Qu'a-t-elle fait ? Qu'est-ce que vous lui trouvez ?
Harley eu un moment de doute à ces questions. Elle avait l'impression qu'elle n'avait pas écoutée. Ou plutôt, qu'elle n'avait pas compris. Alors qu'elle avait parfaitement compris ses mots. Simplement ce qu'elle disait n'avait aucun sens à ses yeux.
- Si tu étais une enfant... Ne chérirais-tu pas ton seul et unique ours en peluche ? Elle a été là pour moi et c'est ce qui compte le plus à mes yeux. C'est pour ça que je l'aime. Pour ce qu'elle a fait pour moi et ce qu'elle est. Aussi simple que ça. Elle a brisé ma solitude et j'ai brisé la sienne. La tienne.
Harley planta ses yeux bleus dans ceux de la personne devant elle et déposa un tendre baiser sur les lèvres d'Olorìn qui se laissa faire.
Je suis désolée si je n'ai pas d'autres réponses à te donner. On ne contrôle pas toujours ses sentiments et ils ne sont pas forcément logiques. Tu devrais plutôt vivre dans le présent et prendre les choses comme elles le sont au lieu de vouloir remonter le temps en cherchant une explication. Des fois il n'y en a pas toujours.
- Je vois.
- Mais ne veux-tu pas savoir pourquoi je t'ai demandée de venir ici ? Non ?
Vite, changer de sujet avant que tout ne finisse bizarrement. La jeune femme n'attendit pas qu'elle reçoive une réponse pour continuer sa tirade et se lever pour se rapprocher de sa bien-aimée.
Si je t'ai demandée de venir ici, c'est pour te donner quelque chose. Quelque chose qui possède une très grande valeur, quelque chose dont je suis tributaire depuis bien trop longtemps et qui pèse bien trop sur mes épaules. J'ai toujours voulu te la donner, mais jusqu'à maintenant en te voyant j'ai toujours jugée que de te la remettre dans tes mains ne ferais que te mener à ta perte. Aujourd'hui la donne à changée et j'estime que tu es capable de faire le bon choix, pour toi et pour tous les autres. Peut-être que je me trompe, mais honnêtement j'espère que ce n'est pas le cas.
La psychologue sortit de dessous ses vêtements une petite cordellete au bout de laquelle était attaché une clée. Elle la déposa sur la table avant de s'asseoir à nouveau sur les genoux de sa compagne.
Si tu veux bien lui montrer ma choupinette...
- J'suis obligée ?
- Sinon j'lui laisse me triturer le cerveau si tu préfères.
La menace d'Harley fit mouche et la magicienne s'executa immédiatement, claquant des doigts. A cet instant la mémoire d'Olorìn fut assaillie par des souvenirs d'une autre personne : ceux d'Harley. Il lui fallu quelques secondes et de nombreux clignotements des yeux pour assimiler l'afflux de données. L'infirmière profita de ce moment de flottement pour déposer un baiser sur les lèvres de sa chère et tendre.
Maintenant que tu sais ce que cette clé représente et ce que cela implique, fais en ce que tu veux. Tu es libre de choisir Son destin et ce que tu veux en faire. Tu peux te venger, tu peux simplement l'enfermer au fond d'un coffre à quadruple tour et le faire garder par tes meilleurs Hommes, ce que tu veux. Je te conseillerais juste de bien réfléchir à ce que tu en feras. Ta décision pourrais changer la face de la galaxie et des autres à venir et surtout. Surtout... Te changer toi à jamais. Mais tu es et reste la seule personne qui mérite de choisir son sort. Après tout... Tu en as le droit non ? Après ce qu'il t'a fait.
Cdt. Olorìn...
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15/02/1019 ETU 02:17
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Olorìn l’écouta sans rien dire. Elle avait demandé une explication, elle se devait de ne pas l’interrompre. Même si ce fut dur plus d’une fois. Notamment lorsqu’Harley l’accusa d’avoir détruit sa famille. La rouquine n’avait pas vraiment cette impression. Et elle dut faire un gros effort sur elle-même pour ne pas intervenir à ce moment-là. Elle avait plus eu l’impression d’être un jouet entre les mains d’une famille au cerveau dérangé, plus eu l’impression d’être persécutée, que l’inverse. Mais l’heure n’était plus aux règlements de compte. Elle avait dit qu’elle passerait l’éponge et c’est ce qu’elle comptait faire. De plus, Harley semblait encore en souffrir. Alors à quoi bon revenir sur ce passage douloureux pour toutes les deux ?…
Ainsi, elle écouta Harley lui parler de son amour. Elle écouta ces mots qui semblaient sortir du plus profond de son cœur. Elle observa Ruby, dont les yeux pétillaient en entendant sa chère et tendre. Elle la vit baisser la tête plusieurs fois, tour à tour ravie et gênée d’entendre tant de louanges à son égard. Elle écouta la psychologue lui expliquer pourquoi son alter-ego était si important pour elle. Elle écouta celle dont la base du métier était la raison et le pragmatisme abandonner toute logique en lui expliquant l’envol de ses sentiments.
Elle écouta pendant un long moment l’auto-analyse d’un amour particulier.
Oui, elle écouta studieusement, concentrée, bonne élève buvant les mots de son professeur.
Elle écouta, mais ne trouva aucune corrélation entre sa question et la réponse donnée.
Elle ne voulait pas savoir comment l’amour d’Harley se traduisait, elle voulait savoir pourquoi Ruby avait pu déclencher un tel torrent d’amour chez autrui. Comment la jeune écervelée bipolaire et dérangée avait réussi à voler l’âme d’une personne aussi cartésienne que pouvait l’être Harley.
Olorìn précisa donc sa question. Et la nouvelle réponse n’eut pas plus de sens à ses yeux.
Ce qu’elle comprit, en revanche, c’est que les réponses qu’elle cherchait à propos de son double ne lui viendraient certes pas d’Harley Quinn. Ces deux-là s’aimaient, et il n’y avait rien d’autre à dire. Aucune explication à chercher. Il n’y en avait pas.
Elle fut tirée de ses courtes réflexions par deux lèvres chaudes qui se posèrent sur les siennes. Ses yeux se fermèrent instinctivement et des couleurs s’épanouirent derrière ses paupières. Elle tomba dans un océan de volupté. Elle sentit la pression de ces lèvres inconnues, ce baiser qui lui était offert sans aucune raison. Elle goûta cette tendresse qu’elle pensait n’avoir pas mérité.
Et le charme fut rompu. D’un coup, ses lèvres lui parurent froides et sèches tandis qu’Harley se retirait et retournait vers son amour.
Olorìn ne sut quoi dire, ni quoi faire. Alors, elle resta là. Muette. Rigide. Mais bouleversée intérieurement par le passage d’une tornade retournant tout sur son passage.
Les paroles suivantes d’Harley tombèrent dans les limbes des conversations perdues. La rouquine lâcha un « Je vois » parce qu’il lui semblait devoir dire quelque chose. Elle dut faire appel à toute son énergie pour se sortir de la léthargie qui l’avait soudainement gagnée.
Elle tenta de se concentrer sur les mots de l’ex-infirmière. Les raisons de sa venue. Bien. Très bien, même. Sujet différent, ambiance différente. Peut-être pourrait-elle oublier ce qu’il venait de se passer. Ainsi que toutes les images qui fleurissaient dans son esprit. Bordel, fallait vraiment qu’elle sorte…
Olorìn se concentra donc sur les mots que lui adressaient la jolie blonde. Et son cerveau n’eut aucun mal à se fixer sur l’objet qu’elle venait de sortir. D’abord parce qu’en sortant la clé, Harley avait laissé entrevoir la courbe d’un sein, ensuite parce que la clef raviva des souvenirs dans l’esprit de la rouquine. Elle se souvint l’avoir entr’aperçu lors de leur affrontement près de Blondie. Cet éclat métallique était donc une clef. Tout l’enjeu était donc de savoir ce qu’elle gardait scellé. Et il fallait reconnaître que niveau suspens, la bougresse était douée.
La rouquine s’enfonça un peu plus dans le fauteuil lorsque Ruby accéda à la demande d’Harley. Elle s’attendait à ce que son alter-ego lui montre une photo, une vidéo, ou lui explique en détail ce que renfermait la clé. Mais certainement pas au flot de sentiments et de souvenirs qui l’assaillirent. Elle baignait encore dans un flot de volupté, lorsqu’un claquement de doigts et quelques gestes qu’elle ne connaissait que trop forcèrent son esprit à rencontrer le génie du Mal™. Son Génie du Mal™, plus exactement. A travers un souvenir d’Harley.
Olorìn se retrouva prise au piège, forcée de regarder une scène qu’elle n’avait pas envie de voir, pas maintenant. Sans doute jamais. Sans possibilité de s’échapper. Prisonnière d’un souvenir qui n’était pas le sien. Et pourtant…
Et pourtant, elle sentait toute la détresse du personnage, sa souffrance, sa folie, sa méchanceté, sa noirceur. L’esprit de la rousse dut s’arc-bouter pour ne pas sombrer à son tour. Se focalisant sur le fait de rester saine. De ne pas se laisser submerger. Tentant tant bien que mal d’observer et de retenir autant de détails qu’elle le pouvait. Les muscles de ses jambes se tétanisèrent. Ses ongles s’enfoncèrent dans les accoudoirs du fauteuil. Ses yeux s’affolèrent sous ses paupières closes. L’animal ronronnant paisiblement sur ses genoux sauta soudainement au sol, crachant et feulant sur la jeune femme avec qui elle partageait un moment paisible.
Olorìn eut l’impression que la torture durait de longues heures. Mais cela ne prit que quelques secondes. Toute une vie de désespoir absorbée en une poignée de ridicules secondes.
La plus monumentale douche froide qu’elle ait jamais prise.
Lorsqu’elle reprit conscience, Olorìn était à bout de souffle. Son rythme cardiaque battait tous les records de tachycardie et sa bouche était sèche. Désespérément sèche. Elle fit un geste d’une main, un peu plus violent que ce qu’elle aurait voulu, et un des verres sur la table fila dans sa direction. Elle l’attrapa au vol, renversant une partie du breuvage doré sur le tapis et le vida d’un trait. Elle n’était pas pour autant désaltérée, mais elle n’avait plus la sensation d’avoir avalé du papier de verre. Elle ferma les yeux, tenta de se calmer, contrôlant son rythme cardiaque pour lui faire retrouver une cadence plus lente, serra et desserra sa main libre et expira plusieurs fois lentement.
« Vous... »
Sa voix peinait à retrouver son timbre normal. Elle se racla légèrement la gorge, ouvrit les yeux, les planta dans ceux de son hôtesse et reprit.
« Vous voulez dire que… Cette clef… C’est Lui ? Le vrai ? Celui que je connais, que j’ai rencontré ? Que j’ai haï du plus profond de mon âme ?
- Pas exactement. C’est juste une clef. Mais cette clef mène à Lui, là où il est enfermé. Peu importe où et quand. Tu comprends maintenant l’importance de cet objet. C’est pour ça que…
- Alors, je n’en veux pas. »
La rouquine claqua des doigts et fit un geste sec de la main. La clef traversa vivement la table et s’arrêta juste devant la psychologue.
« Reprenez votre cadeau empoisonné. Je ne veux rien avoir à faire avec Lui. De près ou de loin. Je ne veux même pas toucher cette… Chose. Gardez-la si vous le souhaitez, mais si vous m’écoutez, vous la coulerez dans un bloc de béton et la jetterez au fond du plus profond océan gelé que vous pourrez trouver. »
Harley eut une moue dépitée. Elle espérait tellement pouvoir se débarrasser de ce fardeau. Et espérait également que la rousse ferait preuve de compréhension et accepterait de prendre le relais. Elle tendit une main pour récupérer l’objet. La main de Ruby s’abattit sur la sienne.
« Attends, attends, ma chérie… »
Puis, se tournant vers Olo.
« Tu veux pas t’sortir la tête de ton cul deux secondes ? »
Olorìn fixa son alter-ego. Ses yeux flamboyaient.
« Je te demande pardon ?…
- Tu peux. Cette clef, c’est tout c'que t’as toujours voulu, en fait. Le moyen d'Le contrôler. Le moyen d’être quasi certaine qu’Il se foutra plus jamais d'ta gueule. Qu’Il ne t’utilisera plus. Ni toi, ni personne d’autre. Tu peux pas revenir en arrière, mais tu peux éviter que d’autres se fassent avoir.
- Je ne vois pas…
- Et je ne veux pas qu’elle la garde plus longtemps, de toute façon. Il n’en est pas question. Ça fait déjà trop longtemps qu’elle la traîne avec elle. Il serait temps que tu prennes tes responsabilités, un peu. »
Ruby attrapa la clef d’un geste vif et la jeta sur les genoux de la rouquine. Cette dernière ne fit pas un geste pour la ramasser. Mais elle ne l’enleva pas non plus. A ce moment, Ruby sut que c’était gagné.
Et à ce moment, Olorìn comprit pourquoi Harley était dingue de son double. Ce qu’elle voulait dire en affirmant qu’elle était toujours là pour elle.
Ce qui renvoya immédiatement la rousse à sa propre situation. Elle était là pour qui, elle ? Mieux : qui était là pour elle ?…
« Que veux-tu que j’en fasse ? Je ne veux pas avoir ce poids avec moi, tout le temps. C’est une arme trop puissante. Je ne veux pas être tentée de l'utiliser. Je... Je n’en veux pas, point.
- Et elle ? Tu crois qu'elle en veut, d'ce poids ? Tu crois qu’il est pas trop puissant pour elle, peut-être ? »
Ruby vit une étincelle de doute dans le regard de son alter-ego. Et elle n’eut pas besoin de sonder son âme pour savoir ce qui se jouait en elle. Elle enfonça le clou.
« Et même sans ça… Maintenant que tu sais qu’un tel artefact existe, pourras-tu vivre sereinement sans savoir constamment où il se trouve ?... »
La rouquine ouvrit la bouche. Puis la referma. Ruby avait raison. Il était trop tard. Le fait même d’exhiber cette chose et de lui expliquer son utilité avait ratifié le fait qu’elle en était désormais la gardienne. Elle prit donc la clef entre ses doigts, la trouva particulièrement lourde pour un objet de cette taille mais considéra ce fait comme un tour de son esprit.
« Bien, une bonne chose de faite. Quel va être son sort, alors ? Tu vas la faire garder par tes meilleurs hommes ? L’enfermer dans un coffre à combinaison à dix-huit mille trilliards de possibilités ?…
- Non. Cet objet maudit ne peut être gardé par personne d’autre. Et certainement pas par de simples gardes.
- Je sais. » La jeune femme ajouta avec malice. « Tu vas la sceller dans un bloc de béton et la jeter dans un lac gelé, peut-être ?... »
Les yeux verts se posèrent sur elle et le mélange de détresse et de peur qu’elle y lut l’arrêtèrent net dans ses provocations. Ruby se leva s’approcha de son alter-ego, et lui adressa quelques mots.
« Je te remercie d’accepter cette charge. Vraiment. »
Puis elle se pencha et la serra dans ses bras. Olorìn se laissa faire et les deux femmes restèrent un très long moment dans les bras l’une de l’autre.
Cdte. Harley Quinn
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19/02/1019 ETU 00:42
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Harley avait vue, elle aussi, ce regards remplis de détresse, de peur. Il ne fallait pas être psychologue pour le comprendre et encore moins besoin d'études pour savoir ce qu'Olorìn voulait c'est de l'aide, de la chaleur humaine. La jeune femme s'approcha alors que sa bien-aimée et son alter-égo s'entrelaçaient. La doctoresse posa une main sur l'épaule de sa compagne et celle-ci se retira de son étreinte pour lui laisser place. Harley s'assit finalement à côté de la magicienne, prenant ses mains dans les siennes.
Je sais que ce que je te demande n'est pas facile mais tu es la seule qui puisse porter ce fardeau. Si Ruby n'avait pas été là...
La jeune femme ne termina pas sa phrase, préférant avaler sa salive à la place.
Mais... De la même façon que Ruby est là pour moi... Je suis là pour toi aussi.
L'infirmière ponctua sa phrase d'une attention des plus chaleureuse envers la magicienne : elle l'enlaça tendrement dans ses bras. Olorìn leva les yeux vers Harley et la regarda sans rien dire pendant quelques secondes. Des sentiments contraires faisaient rage dans son esprit. Mais elle décida de laisser de côté ses ressentiments, ses peurs et ses angoisses. Elle serra légèrement les mains de la psychologue et murmura un simple "Merci.". La doctoresse prit dans ses mains le visage de la personne en face d'elle et déposa un nouveau baiser sur ses lèvres, la magicienne ferma les yeux et savoura à nouveau cet élan de tendresse. La jeune femme oublia tout, l'espace d'un instant qui sembla durer une éternité mais qui allait se révéler bien trop cours.
Lorsqu'Harley se retira, elle jeta un rapide coup d'oeil en direction de sa compagne qui les regardaient toutes les deux avec un grand sourire aux lèvres. Une idée était née dans son esprit et elle comptait bien la mener à terme. Pendant que la tête de la psychologue était tournée vers sa compagne, Olorìn en profita pour rouvrir les yeux et se remettre de ses émotions. La magicienne passa ses doigts sur ses lèvres tout en ressassant ces derniers instants dans son esprit et laissant même ses joues devenir plus roses l'espace d'un instant. Harley se releva doucement et s'avança doucement vers sa compagne, la prenant dans ses bras pour l'embrasser de façon torride. Ruby fit glisser ses mains sur les courbes de sa compagne et en profita pour lancer un clin d'oeil vers son alter-égo, lui montrant, non sans un plaisir certain, les atouts de la prioriétaire des lieux. Il fallu un certain temps à Harley pour réaliser ce que faisais sa compagne et son visage devint rouge. Elle brisa prématurément ce baiser et se retourna vers son invitée.
- Heu... Hum... Je, heu... Tu peux rester aussi longtemps que tu veux ici. Tu seras toujours la bienvenue ici ou n'importe où d'autre. Ma porte te sera toujours ouverte et je ne te jugerais jamais. Faudra juste qu'on fasse ajouter une chambre d'amis. Ou alors faut que tu choissises ton côté de lit. Pour ma part je n'ai rien de plus dont je souhaitais te parler, si ce n'est... Qu'est-ce que tu souhaites faire dorénavant ? Qu'est-ce que tu as prévue de faire ? J'ai quelques idées en têtes mais après tout... Je ne peux pas savoir ce qu'il se passe dans ta tête et j'aimerais vraiment savoir. Tu as assurément quelque chose en tête.
Cdt. Olorìn...
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19/02/1019 ETU 16:51
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Ce n’est que lorsqu’Harley s’écarta de Ruby avec un air gêné qu’Olorìn s’aperçut qu’elle n’avait pas détourné le regard lorsque son alter-ego jouait avec les formes de sa compagne. Au contraire, elle était même restée comme hypnotisée par le spectacle qui se jouait devant ses yeux. Lorsqu’elle prit conscience de sa propre indécence, la rouquine détourna vite le regard et se mit à fixer l’animal qui faisait sa toilette au sol. Et se maudit intérieurement pour ce manque de contrôle.
Lorsqu’Harley lui proposa de manière à peine voilée de partager leur couche, Olorìn décida qu’il était sans doute temps d’y aller.
Elle se leva donc, serra le poing autour de l’artefact maudit dont elle était à présent responsable, et se dirigea vers les deux femmes.
« Ce que je compte faire dorénavant ? » Olorìn prit un air mystérieux. « C’est un grand secret… Non, en fait, je ne sais pas. Vous m’avez donné pas mal de choses auxquelles penser, ce soir. Et j’avoue que je n’avais pas vraiment besoin de ça. Maintenant, il faut que je mette tout à plat, et que je réfléchisse à ce que je veux faire de ces informations. » Elle marqua une pause, son regard se posa brièvement sur Ruby, puis revint sur Harley. « Une chose est sûre : il me faut des réponses au sujet de votre chère et tendre. Donc, je pense que je vais commencer par là. Chercher des réponses à son sujet. »
Harley secoua la tête.
« Tout n'amène pas à une explication logique, mais je ne vais pas t'empêcher de chercher pour autant. Il faut que tu t'en rendes compte par toi-même. »
Olorìn adressa un sourire à ces deux hôtes et reprit la parole.
« Je vous remercie pour votre accueil. Pour vos explications. Pour votre courtoisie. Pour… Tout. »
La clef sembla s’alourdir dans son poing fermé. Elle y jeta un œil discret.
« Enfin, presque tout. »
Elle fourra son poing dans la poche et y abandonna l’objet en question. Dès qu’elle ressortit la main, elle fut prise d’une bouffée de panique à l’idée que sa poche put être percée. Elle se força à ne pas vérifier et comprit dans le même temps l’enfer qu’allait devenir sa vie. Un immense poids sembla se poser sur ses épaules.
Elle enlaça Harley, la remerciant encore à voix basse pour cette invitation, puis se tourna vers Ruby. Il y eut un court instant de gêne entre les deux femmes, puis Ruby fit le premier pas et prit la rousse entre ses bras, lui prodiguant tendresse et mots de réconfort.
Lorsqu’elles se détachèrent l’une de l’autre, Harley proposa à la rouquine de lui appeler une navette.
« Non, merci. C’est gentil à vous mais ne vous dérangez pas. La pluie s’est arrêtée et cela me fera du bien de marcher un peu. J’ai pas mal de choses auxquelles penser. »
Puis les trois femmes se rendirent au rez-de-chaussée. Harley ouvrit la porte, regrettant intérieurement que la rouquine ne reste pas dormir. Olorìn salua une dernière fois et sortit.
Ruby sembla se souvenir brusquement d’une chose et interpella son alter-ego.
« Attends !!! »
Elle partit en courant vers un meuble de l’entrée, y saisit un morceau de papier et un crayon et y gribouilla rapidement quelques lignes. Puis elle revint vers son homologue, lui planta le papier dans la main et s’adressa à elle avec un sourire radieux.
« T’as besoin d’te détendre, on voit que ça. Même pas besoin de lire dans ton esprit pour s’en apercevoir. » Elle ajouta avec un mouvement du menton en direction de sa poche. « D’autant plus maintenant. »
Ruby fit un pas en arrière et prit Harley dans ses bras, cette dernière l’enlaçant à son tour. Olorìn jeta un œil au morceau de papier, y lut une adresse et regarda son alter-ego, l’œil interrogatif.
« Qu’est-ce que c’est ?
- Une boite tendance. A ce qu’il paraît, c’est top. J’avais prévu de m’y rendre, mais  j’ai pas encore eu le temps… Tu pourrais faire des rencontres intéressantes. »
La rouquine leva le bout de papier en signe de remerciement, tourna les talons, descendit deux marches et fit demi-tour.
« Dis-moi… C’est pas un de tes plans tordu, encore ? Tu m’envoies pas dans un bouge, une boite à strip-tease ou un club libertin ? »
Ruby roula des yeux.
« Touuuuuuut de suite ! Comme tu me juges ! Genre j’s’rais capable de t'faire des trucs dans c'goût-là... »
Olorìn lui lança un regard entendu.
« Bon d’accord, j’ai p’têt’ déjà pensé te faire le coup une ou deux fois, mais là c’est pas l’cas, j’te jure. Ou en tous cas, si c’est l’cas on m’a pas prévenue. Nan, c’est juste un bar sympa, ou tu peux boire un coup, éventuellement faire des rencontres et discuter. J’sais pas s’ils font les "Et plus si affinités"Même si j’pense que ça te ferait pas d’mal un peu de sport... »
La rouquine regarda son double, ne dit rien, rangea le papier et finit par partir dans l’air frais de la nuit, les deux mains dans les poches, la tête penchée et l’esprit en ébullition.
Les deux hôtes la regardèrent un instant, puis Ruby entraîna sa compagne à l’intérieur, fermant la porte du pied.
« Dis-donc, toi... T’avais pas promis de terminer quelque chose quand elle est arrivée ?... »

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