"Bonjour à tous! Je suis un jeune commandant qui espère avoir sa place au sein de cette assemblée!"

Je suis un ancien membre de cette assemblée, j'ai reçu mon commandement de celui dénommé CDT EON! Paix à son âme

Où sont BigFat Donald ? Cdt Trévise?

Je ne reconnais personne!

"Merci bien Commandante Briséis.

Merci de votre accueil JEEPEE."

Les portes de l'assemblée se refermèrent brutalement après l'entrée de cet homme, qui d'apparence était immense et sombre, arborant un nombre de médailles impressionnant accrochés a son costume militaire.

Face a l'ensemble de ses semblables, une voix roque et sèche dit:

Chers Commandants, chères Commandantes,

Si je me présente à vous ce soir, en ce lieu sacré dans lequel je n'ai pas mis les pieds depuis longtemps, c'est parce que je souhaite me présenter à vous et mériter mon titre de "Commandant", ce qui n'est, maintenant, pas le cas... Laissez-moi, je vous prie, conter mon histoire. Si vous ne voulez pas la connaître c'est votre droit, mais si vous êtes toujours là, alors écoutez. Ecoutez l'histoire d'un reclus, écoutez l'histoire de quelqu'un souhaitant se repentir, écoutez l'histoire d'un simple homme.

A l'époque où cette histoire commence je n'étais alors qu'un jeune homme. J'étais naïf et empli d'un grand espoir pour ma vie future et pour celle de mon monde, vous connaissez, j'en suis certain, ce genre de sentiment qui vous donne envie de vivre, de réaliser de grandes choses. Je croyais alors en ma nation et je m'étais engagé dans l'armée dans l'espoir de la servir. Idiot, sans aucun doute. Je le sais aujourd'hui, cette nation ne se battait que pour une chose : l'expansion territoriale. La propagande, vous savez ce que c'est ? On vous fait croire des choses, on vous fait idolâtrer un chef, et sans le savoir vous vous battez pour une cause qui n'est pas la vôtre.

C'est durant cette guerre que j'ai appris à voir. Et pour cause : c'est pendant ces massacres que j'ai perdu à peu près tout ce que j'aimais. Ma famille, mes amis et … l'amour de ma vie penserez-vous ? Vous avez tort, la femme que j'aimais ne partageait pas mes sentiments, préférant mon meilleur ami. Quand elle décéda dans un bombardement, cela ne m'empêcha pas de verser une larme. Le monde tel que je l'avais connu était mort : j'étais un jeune soldat d'une armée dévastée par l'ennemi. « Ennemi »... Quel étrange mot : selon les décisions des chefs, l'ennemi n'est pas toujours le même... Les alliances finissent toujours par se briser et les ennemis par se réconcilier.

Ma nation, que je n'ai d'ailleurs pas encore présentée, se nommait Naçu. Le Commandant qui en avait la charge se nommait Triop. Il était arrivé au pouvoir, par des magouilles politiques, bien avant ma naissance et bien avant celle de mes parents. Il instaura une sorte de propagande tel qu'on ne pouvait que le vénérer. Il considérait notre Peuple comme puissant et déclara la guerre au Commandant Opij, qui dirigeait une nation moins développée. Suite à ma déception amoureuse j'avais décidé de consacrer ma vie à Triop, en m'engageant dans l'armée. Le peuple d'Opij ne m'avait rien fait, mais Triop voulait l'éliminer, alors on exécutait les ordres. Bombardements, massacres, démolitions : aucune horreur ne fut épargnée. Le pire c'est que j'étais conscient de ce que je faisais. Et je m'en fichais.

Opij était peut-être moins puissant, mais quand quelqu'un se bat pour sa liberté et pour sa famille, il peut déplacer des montagnes. C'est ainsi que ma planète natale, Naçu, fut ravagée par ce combattant libre. C'est là que je perdis toutes les personnes qui comptaient pour moi. Le Gouvernement et les rescapés se réfugièrent vers une planète voisine, de l'Empire d'un puissant Commandant du nom d'Avalon. Triop vendit sa liberté et celle de son peuple contre la promesse d'Avalon de détruire Opij. Avoir perdu tout ce qu'il connaissait dans la guerre ne lui avait pas servi de leçon. Moi si. Je décidais de m'opposer à un nouveau massacre mais je fus arrêté et qualifié de « fou ». On m'envoya dans un asile, spécialisé pour les gens comme moi qui n'acceptaient pas l'envie de pouvoir d'un homme.

Cet endroit était appelé « asile », mais c'était plutôt une maison de tortures. On voulait nous laver notre cerveau, nous empêcher de penser par nous-même. Pour cela on servait de cobayes, on nous baignait dans de l'eau glacée, on testait des instruments de torture... Je sortis de cet endroit vingt ans plus tard, quand Avalon et Triop furent enfin renversés. Je n'étais plus alors que la moitié de moi-même. Quelques années d'exils me permirent de récupérer mes capacités, de me faire oublier tout ce qui s'était passé. Mais rien ne pardonnerait ce que j'avais fait au Peuple d'Opij. La Commandante Surcovski me permit de me rattraper en me nommant Cdt. J'espère être à la hauteur de la tâche...

Morganne voulait juste dire qu'elle était bien arrivée et que son peuple avait trouvé refuge sur une petite planète cédée par Coco, le bienveillant camionneur, mais la place lui fut soufflée par le commandant One.

Elle écouta gravement son histoire et faillit applaudir à la fin.

Mais, du coup, son discours à elle lui semblait fade. Elle se contenta donc de faire de grands signes au travers de l'hémicycle vers Corum. Avec ses lunettes noires, elle n'était pas sûre qu'il l'ait vue... jusqu'à ce qu'un sourire illuminât son visage.